D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 52Année. No 5,395. A1\T]\ A. REVUE POLITIQUE. LE PROPAGATEUR ------ L'agitation parisienne a tenu ces jours derniers l'Europe entière en éveil mais îiulle part l'émotion n'a été aussi vive ni aussi générale qu'en Angleterre. Le Times le constate en ces termes En fait, rien de ce que peut annoncer le télégraphe n'a autant d'intérêt pour personne que la nou velle de mouvements tumultueux dans les rues de Paris. Toutes les républiques de l'Amérique du Sud pourraient a se pro noncer et chasser leurs présidents sans obtenir du public autre chose qu'un coup d'œil languissant sur le récit de la révolu tion et de l'effusion du sang. Mais la France, indépendamment de sa puissance politique et militaire, est le pays qui occupe le plus la pensée des hommes.Quelqu'un a dit que tout homme éclairé avait deux patries, la sienne et la Franceet si l'on en juge par l'intérêt instinctif que le monde accorde au moindre mouvement de cette nation et de sa capitale, le mot n'a rien d'exagéré. Ces deux jours passés, Londres a-été en émoi cause des événements qui se passaient Paris. Les élections françaises ont été pres que aussi disculées en Angleterre qu'en France. Il en a été de même des désordres des boulevards; ils ont été commentés chez nous avec au moins autant d'intérêt que peuvent en avoir montré les Français de province, et certainement avec plus de vivacité que n'en aurait provoqué la nou velle de semblables démonstrations Cork ou Belfast. Le Journal officiel de l'empire français, qui avait gardé un silence absolu sur les désordres de la capitale et des départe ments, publie un compte rendu des scènes affligeantes qui ont eu lieu la semaine der nière Paris, Bordeaux, Nantes et Saint-Etienne. Il résulte de ces notes suc cinctes et rapides mais rédigées avec calme et sans passion, que, dans la pensée de l'autorité, il pouvait bien y avoir une certaine conniveoce arrêtée et préméditée entre quelques meneurs pour arriver au tumulte et au désordre, mais non pas pré- Oui, il faot qu'il m'enlève, disait une après midi de mai, une jeune fille assise toute rêveuse sur on banc de mousse, dans uo bois d'acacias. Cette jeune enfant de quinze ans, si décidée k se faire enlever était la fille unique de M. de Lausac, assez pauvre propriétaire de vignobles k Bassens, petite commune située sur la Garonne, k deux lieues de Bordeaux. Trop tôt privée de sa mère, Anna n'avait eu qu'une de ces demi éducations souvent bien plus nuisibles que l'ignorance. En ce moment elle venait d'apprendre la nouvelle d'un mariage projeté pour elle avec M. Camille Ber- Bould, ami de son père, âgé de trente ans et fort riche. Mais Anna avait lu beaucoup de romans, et elle se crut sacrifié eochainée comme le sont toujours les héroïnes des romans tout ajoutait son illusion: sa demeure, ancien château iéodal. était baiguée par la Garooue, ses bois loi faisaient une solitude fantastique puis une aventure était ciséraent un complot ayant pour but le renversement du gouvernement établi. C'est là, croyons nous, le véritable carac tère des désordres dont l'opinion publique s'est un instant alarmée. Du bruit des menaces, des violences effrayer les bour geois, impressionner l'aulorilé tel était le mot d'ordre. Le programme n'a pas été dépassé. Mais, c'était un essai, et s'il eût réussi, il est probable que les chefs du parti irréconciliable eussent bien vite ac centué la consigne, converti le tapage en émeqte, et tenté contre le pouvoir un de ces, rands coups qui peuvent amener une rév .ution. On écrit de Vienne la Correspondance du l\ord-Est que l'affaire de l'évêque de Linz a produit une grande émotion dans cette ville. On sait que ce prélat est l'objet de poursuites pour une lettre pastorale où il maintenait contre les usurpations du pouvoir civil les droits dont l'Eglise jouis sait en vertu du Concordat. L'évêque ayant refusé de comparaître devant la justice, en se fondant sur l'art 14 du Concordat, y a été contraint par la force. Le Parlement douanier, qui siège en ce moment Berlin a voté, le 11, en première lecture, toute la nouvelle loi du Zollverein en 167 articles. -a>s n Le Sénat s'est occupé samedi encore de la question de la contrainte par corps. M. Dolez a lu le rapport de la commission de la justice sur le projet transactionnel pré senté par lui et dont celte commission pro pose l'adoption la majorité de 5 voix contre 4. Une proposition de la minorité tendant introduire dans le projet un ar ticle stipulant que la loi sera revisée dans la session de 1871 -1872 a été présentée. M. le ministre des finances a combattu cette dernière motion. M. Barbanson l'a, au contraire, soutenue avec énergie. M. le ministre des finances a fini par déposer, pour donner un gage de son esprit de con ciliation, un art. 3 et un art. 4 nouveaux. Finalement, le Sénat, malgré l'opposi. survenue qui avait achevé d'enflammer l'iutagioa- tioa de la jeuue fille. C'était uo soir d'hiver la pluie et les veots se déchaîuaieot autour du vieux Castel. La pauvre Aooa était triste, pensive, k côté de soo père au coin du feu. Soudain, la cloche de la grille se fait eotendre, la vieille domestique introduit un jeune et charmant officier de manoe. Sou Davire était mouillé au bas de la litière descendu k terre dans la journée, il avait parcouru le pays et s'était égaré. Il demandait une torche pour retrouver sa chaloupe, on le tetinl malgré lui. Le lendemain il partit, après avoir échangé avec Anna de ces paroles de galaoterie, qui portent toujours le trouble daus une âme assez faible pour les re cueillir. Plus tard Anna, conduite par uoe vieille tante dans les plus beaux bals du carnaval, k Bordeaux, y revit Alfred de Berville; il fut parfait pour elle, jugez dooe après cela comme la demande en mariage de M. Beroold arrivait k propos!... Une fêle se préparait pour donner k cette proposition toute la solennité nécessaiie; le matin même, FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. tion du cabinet et malgré M. le ministre des finances, a adopté M. le ministre des finances, a adopté l'article proposé par la minorité de la commission de la justice par 30 voix contre 24. Les articles nouveaux proposés par M. le ministre des finances ont également été adoptés. La Chambre des représentants a tran ché, dans sa séance de vendredi au soir, la gravequestion desdispenses ecclésiastiques pour le service militaire. Des voles impor- tantsonleu lieu,etlesamendementsde MM. Coomans, De Fré et Orts ont été écartés. C'est celui du gouvernement qui a été adopté avec un sous amendement de M. Thonissen. L'art 23 bis a donc été adopté, dans son ensemble, par 49 voix contre 44 et 3 ab stentions, avec l'amendement du gouver nement sous amendé par M. Thonissen, d'accord avec M. le ministre de l'intérieur. Le sous amendement du député de Hasselt remplace les mots vingtième année par ceux ci vingt et unième année. Par suite des votes émis par l'assemblée, l'amendement du gouvernement est donc adopté en ces termes Seront exemptés provisoirement, moins qu'ils n'appartiennent une famille qui soit dans l'aisance 1° Ceux qui, ayant fait leurs études moyennes, se destinent au ministère ecclésiastique et sont élèves en théolo- gie dans un établissement reconnu par la loi, s'il en existe un pour leur culte. Sont assimilés ces derniers, les étu- d diants en philosophie qui se vouent l'état ecclésiastique, tant qu'ils n'ont pas accompli leur vingl-et-unième année, a La suppression des mots: datis un éta blissement reconnu par la lois'il en existe pour leur cultedemandée par M. Thonissen, a été repoussée. La Chambre des représentants, qui n'a tenusamedi qu'unecourte séance, a adopté les articles 24 28 inclusivement du projet Atioa éciivit les mots suivants Mort Alfred soyez mon libérateur: ce soir, k ruinnit, trouvez- vous au pied de la tourelle? Le bal était commencé depuis longtemps; minuit allait sonner; Anna se glisse légère eulre les groupes qui se forment, et elle s'éclipse du salon. Mais arrivée dans la Cour, on obstacle faillit suspendre l'exécution de son projet. Cette conr et le jardin qu'il fallait traverser pour parvenir au lieu do rendez vous étaient encombrés de paysaus passer an milieu d'eux, elle vêtue de gaze, en souliers de salin blanc, sans éveiller la surprise de ces hommes, était chose impossible. Une idée subite traverse son esprit, une idée folle, bieo digne d'une enfant exaltée. La fenêtre de sa tourelle est k viogt pieds d'élévation; qu'im porte! saos réflexioo, Auua court dans sa chambre, ouvre la croisée, se peuebe au dehors, écoule... Des pas font crier l'herbe sèche. Alfred, dit- elle doucement, attend-moi I Dénouant son écharpe, une longue éebarpe de gaze brodée, elle l'attache, et téméraire, elle s'abandonne k ce frêle tissu. Bitutô! un cri percan lui échappe; elle est

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 1