FRA.il CE*
ANGLETERRE*
vr-
M. le colonel Frantzen, commandant I
le 4' régiment de lanciers, vient d'être
nommé aide de camp du Roi, chargé de la
direction du déparlement du grand écuyer,
eu remplacement de feu M. le général
comte d'Haninsde Moerkerke.
Nous voici arrivés au 54' anniversaire
du grand événement politique et militaire
qui changea la face des choses en Europe
et qui détermina la chute du premier em
pire français, la mémorable bataille de
Waterloo (18 juin 1815.)
Un grave accident est arrivé hier
Monceau-sur Sambre par suite de l'arrivée
dans cette commune d'un chien atteint
d'hydrophobie. Ce chienaprès avoir
mordu Anderlues un certain nombre de
personnes et de bêtes, parvint échapper
aux poursuites dirigées contre lui et arriva
Monceau.sur-Sambre, où sa présence jeta
bientôt l'alarme parmi les habitants.
De nouvelles poursuites eurent lieu et ne
réussirent pas mieux que les premières.
Dans la bagarre, une vieille femme, voulant
se garer de la bête enragée, se jeta sur une
voie ferrée. Malheureusement une locomo
tive traversait en ce moment la voie l'in
fortunée fut renversée sur les rails et eut
la tête broyée sur les roues. Quant au chien
il avait disparu dansladireclion de Leernes.
Pendant les troubles de la semaine
dernière Paris, il est parti de cette capi
tale, comme on sait, énormément d'étran
gers. Beaucoup de ces personnes étaient
venues se réfugier en Belgique dans l'ap
préhension d'uue nouvelle révolution en
France.
Le comité del'An^/o lielgianprize Fund
invite les gardes civiques prendre part au
deuxième tir annuel qui aura lieu VVira-
bledon les 14, 15 et 16 juillet. Les prix
alloués comportent une valeur totale de
500 livres (75,000 fr.) divisés en soixante
prix variant de 2 25 livres. Le tir est di
visé en deux séries. La première comprend
trente prix (valeur 150 livres, offerts par
le roi des Belges). La deuxième comprend
trente livres (valeur 150 liv.) Un portrait
gravé, avec autographe du Roi, est alloué
chacun de ces prix.
Les gardes civiques qui désirent prendre
part ce tir peuvent se faire inscrire chez
le trésorier du comité, le lieutenant colonel
Malby, 24, Great George streel, Westmin
ster, Londres.
Hier soir, Anvers, les pontonniers
on\ jellé une seconde fois un pont-volant
des parapets des glacis sur les remparts de
la citadelle du Sud près de la nouvelle
porte de Boom. Ce travail se fait dans
l'obscurité et le silence, et la compagnie
construit en moins de 20 minutes un pont
de 200 mètres. On allume allors des tor
ches; les autorités militaires et leur famille,
ainsi que la foule des curieux qui assistent
ordinairement ces travaux, passent le
pont. Plus lard les lumières s'éteignent de
nouveau, et le pont est replié eu dix mi
nutes de temps.
Mercredi matin, vers huit heures un
déplorable accident a eu lieu sur l'Escaut,
Anvers. La police maritime est chargée,
d'après le règlement, de faire déposer au
fort Isabelle ou au fort S* Marie les poudres
i bord de tout navire son entrée en rade.
File doit les remettre bord son départ.
Ce matin l'adjoint de police maritime
Toussaint fut chargé d'aller prendre les
30 kilogrammes de poudre déposés par un
navire dans le fort et de les mettre bord
du bateau vapeur de Liverpoolamarré
contre lequai Napoléon. Les poudres avaient
été prises au fort. Elles étaient enfermées
dans deux boîtes en cuivre et furent dé
posés dans une barquette ramée par les
canotiers du commissariat maritime, Jean
Pluyra et Jean Van Rompuy.
Au moment où l'embarcation toucha le
quai près du Canal aux Charbons, une ex
plosion terrible se fit entendre. Une des
boîtes venait d'éclater. Pluym, enveloppé
par les flammes, fut horriblement brûlé et
dût être transporté l'hôpital. Le second
canotier, qui se trouvait debout dans l'em
barcation, fut lancé dans l'Escaut mais ne
reçut pas de blessures et put se sauver.
Quant l'agent Toussaint, qui se trouvait
déjà sur le quai, il ne fut pas atteint.
On ne connaît pas la cause de celte ex
plosion.
On lit dans la Pairie
La session du Corps législatif qui va
s'ouvrir le 28 a exclusivement pour but la
vérification des pouvoirs. Elle n'a été réso
lue par le gouvernementque pour procéder
la constitution légale de la Chambre.
Il y a lieu de prévoir, en outre, qu'il
ne sera apporté aucun changement au
choix du président et des vice-présidents.
L'honorable M. Schneider sera certaine
ment maintenue la présidence de l'as
semblée, et nous pensons que sa nomina
tion ne tardera pas être publiée.
Mardi, de neuf heures du matin six
heures du soir, le vice roi d'Egypte a reçu
l'Elysée une de visiteurs. Les curieux
stationnaient en grand nombre sur les
trottoirs. A chaque instant on voyait circu
ler dans les cours des gens de la suite en
redingote noire et avec la coiffure égyp
tienne.
Tout le personnel du palais, un détache
ment de la garde impériale et des chasseurs
de Vincennes ont été mis la disposition
du vice roi, qui occupe les appartements
habités déjà par le Czar. le Sultan et l'em
pereur d'Autriche. La chambre coucher
est meublée en soie rouge, avec tapisserie
des Gobelins; la salle manger,est en
chêne sculpté; les salons ont de magnifi
ques tentures soie et or. Ibrahim-Pacha, le
plus jeune fils du vice roi se trouve dans
les appartements du prince impérial.
L'aile gauche du palais a été donnée aux
secrétaires et officiers.
Israaïl Pacha, qui aime beaucoup Paris,
est loin d'y être inconnu. On sait qu'il est
détaillé un peu au dessous de la moyenne
et de forte corpulence. Il porte une barbe
assez épaisse, châtain clair; ses yeux n'ont
rien de la langueur orientale, ils sont pleins
d'expression et de vivacité.
Le vice roi parle lentement, mais avec
beaucoupdecharrae, surtout lorsqu'il traite
un des sujets qui lui sont chers, les progrès
de l'agriculture en Egypte ou l'isthme de
Suez. Il s'exptiine alors avec une abondance
et une animation extraordinaires. Il s'inti
tule volontiers le prince des fellahs.
Ismnïl-Pacha porte, en tenue de ville, le
fezavec le costume européen de même
que les personnages de sa suite. Ces der
niers ont tous été élevés en France.
Erara-Bey, secrétaire intime du khédive,
est le beau frère de Nubar Pacha, ministre
des affaires étrangères. Il a reçu une édu
cation tout fait parisienne. Son esprit et
son affabilité ont déjà été appréciés par les
Français qui l'ont connu en Egypte. Poète,
naturaliste et historien, Eram Bey parle
l'arménien, l'arabe, le turc et la persan
comme la plupart des langues de l'Europe.
Le khédive quittera la France, vers le
25 juin, pour se rendre Londres, puis
Bruxelles. Il est attendu le 15 juillet aux
Eaux Bonnes, où il doit passer une ving
taine de jours avec ses fils. Toussom Pacha
et Ibrahim Pacha. M. Ferdinand de Lesseps,
qui se trouve en ce moment Paris, les
accompagnera dans le midi de la France.
On racontait ces jours-ci la Société
médicale des Hôpitaux, Paris, un cas de
rage consécutif dû une impression ner
veuse.
Une femme était entrée dans le service
de M. Maisonneuve pour un morsure faite
par un chien qu'une enquête déclara n'être
pas enragé.
Après guérison elle rentra dans sa fa
mille.
Un ou deux mois après, rencontrée par
deux étudiants du service de M. Maison-
neuve, l'un d'eux, avec une impardonnable
légèreté* lui dit
Tiens! vous n'êtes donc pas encore
enragée?
A ces mots, cette malheureuse fut saisie
subitement d'accidents nerveux mal carac
térisés.
Plongée dans une profonde inquiétude,
elle vint dans le service de M. Laugier, di
sant qu'elle était enragée. Elle ne présen
tait cependant pas l'air hagard et la terreur
des hydrophobes.
Si on l'invitait boire elle répondait
qu'elle ne pourrait pas, mais elle prenail le
verre, le portait sa bouche et aussitôt
qu'elle sentait le liquide, elle était prise
d'une convulsion et rejetait le verre loin
d'elle. Cette expérience put être répétée
plusieurs reprises; decertains moments,
la malade put même boire sans difficulté
l'hydrophobie paraissait intermittente. On
avait donc affaire une femme qui, sous
l'influence d'une impression nerveuse vive,
avait été prise d'hydrophobie mais il était
impossible de savoir encore si cette hy
drophobie était' rapide ou spasmodique.
Les jours suivants, dit le Cosmos, la rage
devint évidente. Il se produisit d'abord un
d'hémiplégie, puis les membres inférieurs
se paralysèrent, la sensibilité s'obscurcit,
la voix changea de caractère, un délire
violentaccompagné d'une frayeur insur
montable s'empara de la malade qui
mourut asphyxiée en l'espace de quarante-
huit heures.
On lit dans le Mémorial et Loire, du
14 La grève des ouvriers mineurs a
continué hier, sans incidents particuliers,
dans le bassin de la Loire et du Gier.
Ce matin le travail reste encore sus
pendu dans toutes les houillères. Mais,
dans la plupart des puits où le besoin s'en
est fait sentir, les machines épuisement
ont pu rocommencer fonctionner sous
la garde de la police et de la troupe.
v Chaque puits est occupé, jour et nuit,
depuis samedi, par un détachement de sol
dats, sous le commandement d'un officier.
A Rive de Gier et Saint Chamond,
des forces militaires assurent la tranquillité
dans ces deux villes.
Il y a deux compagnies avec un chef
de bataillon Firminyoùd'ailleurs, le
calme se maintient.
A la Ricamarie, on a jeté, nous dit on,
quelques pierres aux soldats. Un officier
aurait été atteint.
La ville de Saint Etienne a présenté,
dans la journée d'hier, son aspect accou
tumé. La soirée y a été des plus paisibles.
Sur aucun point on n'a remarqué d'attrou
pement.
La houillère de Trensdale. dans fa
vallée de Rounda, près de Cardifï, dans le
sud du pays de Galles, vient de nouveau le
théâtre d'une explosion terrible dans la
quelle on pense qu'il n'a pas péri moins