Alors commença une bagarre dans laquelle plusieurs étudiants reçurent quelques coups de canne et l'adjoint de police force coups de poing. Enûn force resta la loi. L'adjoint conduisit son prisonnier l'Amigo. La bande des étudiants suivait, comme une meute, eu grognant et cher chant une occasion de délivrer lecamarade. Lorsqu'ils furent arrivés devant le bureau de police, lesétudiantsdéclarèrentqu'ils en treraient tous l'Amigo. Ils stationnaient en face du bureau de police. Les uns exigeaient la mise en liberté du prisonnier, les autres la demandaient en suppliant. L'adjoint était inflexible. Eh bien dirent ils alors, nous irons trouver le bourgmestre. Quelques uns, en effet, se firent conduire chez ce magistratqui quelques instants après arriva avec eux et arrangea les choses en faisant rendre la liberté l'étu diant. Alors la bande entière se mit pousser de longs hourras et crier, en le vant les chapeaux et les casquettes Vive M. Lebeau Le bourgmestre les engagea prendre le chemin de la gare et monter dans le premier train pour Liège, ce qu'ils firent, heureux d'en être quittes si bon marché. Les rangs du catholicisme en Angle terre viennent de recevoir une nouvelle recrue dans la personne de lady Murray fille ainée du duc de Montrose. Un village distant de quelques lieues seulement de Kœnigsberg a été le tfaéàtre d'un événement assez comique. C'était un dimanche, et le propriétaire W... devait célébrer le mariage de sa seconde fille. Tout était prêt et le cortège nuptial allait se mettre en mouvement, lorsqu'on s'a perçut qu'il manquait un ornement indis pensable, le fiancé. On le chercha partout, c'était en vain. La cour, les écuries, élables, granges furent fouillées sans résultat. En fin l'œil de lynx de l'un des chercheurs découvrit le fugitif dans la cime touffue d'un vieux tilleul de l'arrière cour. Le maire du village lui reproche cette conduite inconvenante envers sa future moitié et les invités, et l'exhorte descen dre. Mais le jeune homme ne paraît nulle ment disposé quitter sa position inexpu gnable, et pressé, il en allègue les motifs Mon futur beau père m'a promis de faire enregistrer sous mon nom une de ses terres, eteela avant la célébration du maria ge. Mais voyant qu'il remettait sa pro messe de jour en jour, j'ai fermement ré solu de ne pas faire consacrer notre union l'église avant que mon beau père n'aie satisfait son engagement. Comme il n'en démordait pas malgré les chaudes larmes de sa fiancée, le beau-père dut commencer par s'exécuter. On écrit de Paris Il a quelques jours, M. Allais, commissaire de police de la circonscription de Vanves, apprenait qu'un certain Lucien Delfosse, âgé de trente ans, d'origine belge et repris de jus tice, errait aux alentours du bois de Cla- mart, où, disait-on, il se livrait la fabri cation de la fausse monnaie. Delfosse était toujours déguisé et armé de revolvers et de poignards, On ajoutait qu'il avait des complices. a Grâce aux intelligentes combinaisons de M. Allais, secondé dans ses opérations par les agents de la sûreté et les siens Delfosse fut arrêté samedi soir, au moment où il se dirigeait vers Montrouge. Ce malfaiteur était porteur d'un moule, d'une quantité de pièces fausses de cinq fraucs l'effigie de Léopold II, roi des Belges, et au millésime de 1808. Ainsi qu'il avait été dit, Delfosse était armé. Après un premier interrogatoire, il fut transféré au dépôt. Dans la nuit, l'un de ses complices était arrêté. Après de minutieuses recherches, on découvrit dans le bois de Claraart le lieu même de la fabrication. Un réchaud, des casseroles, d'autres ustensiles, avec du métal anglaise! plus de cent pièces fausses furent trouvés. Il paraîtrait que Delfosse aurait fabri qué pour plus de 60,000 francs de pièces belges, on espère d'ici peu découvrir l'en droit où elles sont placées. (La Meuse.) A Lyon, la grève se généraliste elle menace de s'étendre tons les corps de métiers. Nous avons annoncé celle des ouvrières o va listes. Le Salut public assure que les boulangers se sont décidés égale ment se mettre en grève. La grève des fondeurs continue et celle des chauffeurs du gaz est imminente. Il paraît devoir en être de même de la grève des ouvriers forgerons, des ferblantiers des plombiers et des zingueurs. Les coif feurs vont suivre l'impulsion donnée, et il n'est pas jusqu'aux vidangeurs qui ne se disposent entrer dans le mouvement. La Décentralisation nous apprend que les ouvrières en parapluies se préparent présenter aux patrons leurs réclamations, qui, si elles ne sont pas acceptées, déter mineront une grève parmi ces ouvrières, fort nombreuses Lyon. L'industrie anglaise révèle un nou veau poison, qui a déjà tué trois ouvriers. Il y a quelques jours, une enquête judi ciaire fut faite Londres, sur la mort de William Griffin, jeune ouvrier de quinze ans, employé chez un fabricant des géné rateurs ou chaudières d'usines, de locomo tives, etc. William Griffin se trouva indisposé en travaillant un générateur, et mourut en quelques heures. De l'enquête il résulta que dans la fabrique on faisait de la xylo- iiite, composée d'aride sulfurique, d'acide nitrique, soit de diverses variétés de vi triol, etd'un autreacidedistiIlé du goudron. Tout cela a fait un poison qui infecte l'air et qu'on respire sans le savoir. Griffin est la troisième victime de l'inha lation du gaz délétère qu'on n'a pas encore dénommé. Tous les jours, dit l'International, nous avons enregistrer la mort de quelque vétéran anglais de Waterloo. Cependant, le nombre en est encore relativement con sidérable. La classe des soldats est douée d'une longévité exceptionnelle, lorsqu'elle a une fois survécu aux fatigues des cam pagnes, aux balles et aux baïonnettes. Voici la liste des officiers qui ont pris part la bataille de Waterloo et qui ser- vivent l'heurequ'il est: 2 feld maréchaux, il généraux, 21 lieutenants généraux, 7 majors généraux, 8 colonels, 12 majors, 13 capitaines, 22 lieutenants, 1 enseigne, A officiers payeurs, 7 quartiers maîtres, 1 inspecteurs des hôpitaux. 9 chirurgiens, 2 vétérinaires; en total, 133 officiers. Sur ce nombre deux seulement sont en activité de service le major F. Feneran, officier payeur, et le major J. Daniel!, offi cier de place Devouport. Un charmant ouvrage que vient de publier levoyageur BayardTaylor,intitulé: Les roules de l'Europe, décret de la façon suivante une desréceplionsde l'impératrice de Russie Dès que le corps diplomatique eut pré senté ses hommages l'Empereur et l'Im pératrice, celle dernière reçut, dans une salle immense, les dames de la cour, qui portaient, dans cette occasion, le costume national. On nous permit d'assister ce magnifique spectacle, unique en son genre. L'Impératrice ayant pris place seule près d'une extrémité de la salle, l'Empereur et sa famille se tenant quelques pas d'elle sa droite, on ouvrit les portes, trois cents pieds de distance, et une brillante proces sion s'avança entre les piliers dorés, ga gnant chaque pas un plus riche coloris, une nouvelle splendeur. Les dames marchaient une une, qua tre mètres de distance l'une de l'autre, chacune portant la traine de celle qui la précédait. Le costume se compose d'une haute coiffure de velours, en forme de croissant toute émailléede pierreries, d'un corsage décolleté et brodé, de soie ou de velours, aveede grandes manches ouvertes, d'une jupe très ample avec immense traine de satin ou de moire, richement garnie de dentelle. Au moment où la première dame s'ap procha de l'Impératrice, la seconde laissa retomber avec dextérité la traîne qu'elle tenait, de manière ce qu'elle se déployât complètement sur le parquet poli. Alors la première dame met un genou en terre et prend la main de l'Impératrice pour la baiser, ce qrte celle ci empêche en l'em brassant au front. Alors elle se lève et passe de l'autre côté de la salle, faisant une profonde révérence l'Empereur. C'est le moment critique. Tous les yeux sont fixés sur elle, et il lui faut beaucoup d'adresse et de sangfroid pour faire celte longue traversée et manœuvrer son immense traî ne, sans tourner le dos la famille impé riale. Au bout d'une heure, le groupe éblouissant réuni droite égalait en nom bre la longue procession qui s'avançait gauche et toujours elles venaient. C'était un bouquet de nuances vives difficiles décrire, encadré de blanc et or. Il avait du rouge, du solférino, du bleu, du rose, du violet, du gris, de l'abricot, enfin ce spec tacle magnifique dura jusqu'à l'arrivée de la dernière des trois mille dames. On sait qu'en Russie toute une série de mots sont rayés du vocabulaire l'usage des populations; notamment en Pologne. Parmi les termes proscrits figurent aussi ceux d'escéve, d'esclavage. Or, dans ces derniers jours, un écrivain publia une œu vre dans laquelle se trouvait cette phrase Cesclave de ses passions Conformément son règlement, le vigi lant censeur s'empressa de modifier l'ex pression proscrite en la remplaçant par celle-ci le nègre de sa passions Nous lisons dans les feuilles de Lon dres a II y a deux jours, une scèneépou- vantablea eu lieu Bradfort. Une ménagerie y est établie; on y donne des représentations de la chasse aux lions. On était en train de représenter celte chasse émouvante, lors qu'une lionne, remplissant un rôle dans la scène, a refusé tout coup d'obéir l'ordre que lui intimait son dompteur de le porter sur ses épaules, elle se jeta sur lui et le ter rassa, elle cherchait le mordre la gorge. En ce moment, les spectateurs jetèrent des cris d'effroi. Tout coup, le lion se rua sur la lionne; un combat terrible s'engagea et la faveur de celte lutte furieuse, le malheureux dompteur fut sauvé. Cet homme, ayant bientôt repris son ascendant sur ses ani maux, voulut finir et termina effectivement la représentation, pendant que le sang coulait encore des blessures qu'il venait de recevoir.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 2