D
REVUE POLITIQUE.
Les dernières nouvelles de Paris sont
tout fait rassurantes. L'empereur Napo
léon est complètement rétabli Ce n'est plus
maintenant qu'une question de régime qui
demande encore les conseils des médecins.
On espère que d'ici trois jours Sa Majesté
pourra reprendre toutes ses occupations
ordinaires.
Le voyage de l'Impératrice en Orient,
qu'un certain nombre de journaux de Paris
continuent regarder comme certain, est
également annoncé par la presse de Con-
stantinople. D'après un télégramme reçu
par Y Agence Havas et daté du 12, ce serait
Ie2 octobrequ'elles'eirbarquerait Toulon
pour Conslanlinoplet. de là elle se ren
drait Suez, pour y assister l'inaugura
tion solennelle du canal qui relie la mer
Méditerranée la mer Houge Quant au
pèlerinage en Palestine, il n'en est plus
question.
La liberté de la presse est en ce moment
illimitée en France, non pas en droit, sans
doute, maisdu moinsen fait; on est même
d'en étudier les résultats dans la pratique.
L'immense majorité des journaux français
garde un ton convenable et digne, et dis
cute avec calme et bonne foi les questions
l'ordre du jour. Un nombre très-reslreint
de journaux, s'écartant du langage que
parlent les gens bien élevés, se livre une
polémique des plus misérables dans un
style approprié aux idées qu'ils s'efforcent
d'exprimer. Quel effet cependant se pro
duisent ces articles? Au lieu d'exciter les
esprits contre le gouvernement, ils ne font
qu'inspirer du dégoût la partie la plus
saine de leurs lecteurs. Ce n'est pas leurs
adversaires,c'est eux seuls que ces jour
naux font du mal.
Le général Prim et M Silvela, ministre
des affaires étrangères d'Espagne, ont
quitté Vichy avant hier, se rendant Paris.
On attribue le brusque départ de ces
deux personnagesaux vives préoccupations
que fait naître la question de Cuba et
l'attitude de plus en plus menaçante du
gouvernement des Etats Unis, disposé
reconnaître avant peu les droits de belligé
rants aux insurgés de l'île.
Le discours de Châlons a son pendant.
Le roi de Prusse a fait, lui aussi, sa haran
gue ses troupes. Il l'a terminée en expri
mant l'assurance que ses soldats feraient
toujours ce qu'ils ont fait en 1866.
La Prusse entend bien, au surplus, main*
tenir intacts les résultats de la guerre de
1866- Ses autorités dans le Schleswig vien
nent de prévenir les habitants de ce pays
que toute demande qui serait faite auprès
de l'empereur d'Autriche afin d'obtenir
l'exécution de l'article 5 du traitédePrague
serait regardée comme un acte de haute
trahison.
Une dépêche adressée l'agence Havas
annonce qu'avant hier, 12 septembre, a eu
lieu le premier essai de navigation sur le
canal de Suez entre Port Saïd et Kantara.
La frégate vapeur égyptienne le Latif a
parcouru la distance qui sépare ces deux
points avec une vitesse de dix kilomètres
l'heure.
Celte voie nouvelleouverle au commerce
de l'Europe et de l'Asie fera plus pour la
paix universelle que les grandes phrases
des philantropes et des triliuns.
Le Moniteur publie la note suivante au
sujet de la revue du 27 septembre
Il est souhaiter que le beau temps fa
vorise la revue projetée, car le beau temps
est un élément d'attraction indispensable
pour le succès de celle opération qui com
plétera nos fêles anniversaires. Toutes les
précautions sont prises pour que cette con
centration de troupes revête le double ca
ractère d'une instruction militaire et d'une
fête nationale.
b Le 23, deux compagnies du génie
prendront possession de la plaine des Ma
nœuvres elles établiront un bivac modèle
et traceront les emplacement que devront
occuper les troupes qui bivaqueronl dans
la nuit du 26 au 27 ayant leur disposi
tion un petit magasin d'outils, elles établi
ront les cuisines et autres constructions
nécessaires ces troupes, débiteront le bois
pour les feux de nuit, construiront quel
ques abris pour les officiers, etc.
En campagne, on ne ferait pas tant
de façons; mais il faut tenir compte qu'en
campagne le troupier se sert de ce qu'il a
sous la main, tandis qu'ici il faudra scru
puleusement respecter les propriétés voi
sines, et les approvisionnements de tout
genre devront être apportés pied d'œuvre
par les soins de l'intendance militaire.
Lorsque, dans la soirée du 26, tous les
feux de bivac seront allumés sur la plaine,
disposée en amphithéâtre, le spectacle sera
vraiment curieux et il est probable que
tout le public des fêles se transportera rue
de la Loi pour jouir de ce coup d'œil. On
a lieu de croire que le Hoi viendra visiter
les troupes dans la soirée.
Dans la journée du 26, la presque to
talité des troupes arrivera Bruxelles et
dans les environs. La compagnie des télé
graphistes avec leur matériel et la compa
gnie des potonniers avec 25 bateaux en tôle
montés sur des haquels, seront cantonnées,
le 26, Laeken. Ce sera un but de prome
nade pour beaucoup d'étrangers qui ne se
font pas une idée exacte des progrès réa
lisés depuis quelques années dans la con
fection du matériel militaire. Les lanciers
quitteront le camp de Beverloo le 24 et ar
riveront le 26 aux environs de Bruxelles
ils seront cantonnés Ixelles, Ellerbeek,
Boitsfort, Uccle, Leeuw-Sainl-PierreHal,
etc. Les batteries montées quitteront égale
ment le camp le 24 et logeront le 26
Dieghera Evere Scbaerbeek Sempst
Anderlecht, etc. Quant aux troupes d'in
fanterie, elles seront logées dans différents
locaux en ville et hors ville la Cambre
les casernes, les manèges, l'arsenal mili
taire. l'entrepôt, etc.
Le 27 au malin toutes les troupes de
vront être coucentrées sur la plaine des
Manœuvres. C'est là une opération assez
délicate et qui exigera certaines préoccu
pations pour éviter la confusion Si tous
les corps partaient en même temps, ils
encombreraient les routes, et comme les
débouchés pour arriver sur la plaine sont
assez étroits il y aurait des coups des
retards, en un mot du désordre. Pour évi
ter ces inconvénients, l'état major du com
mandant en chef indiquera aux différents
corps l'heure laquelle ils devront quitter
leur cantonnement, de façon arriver
successivement au débouché de la plaine
des Manœuvres,sur laquelle l'emplacement
qu'ils devront occuper leur serait immé
diatement assigné. Grâce aux précautions
prises, et si le beau temps veut être de la
partie, il est probable que cette fêle mili
taire aura un plein succès.
~m tifigT
Strophes adressées la Très Sainte
Vierge Marie, lors de la cérémonie de la
Bénédiction de la Chapelle de Notre Dame
de l'Ouest (Koorskapelleken), Zonnebeke,
le 6 septembre 1869, par Félicie Soeneîs
accompagnée de sa sœur Irma.
Salut! salut! Vierge chérie,
Salut mille fois ce beau jour,
Où nous offrirons Marie,
Nos jeunes cœurs, nos «œox d'amour.
Auguste Mère, voici déni Lis,
Nous te doonoos l'un, Marie,
Et l'aotre sera pour ton Fils,
Le Lis, ah! c'est la fleur chérie,
De la Reine des Cienx,
L'emblème de la verto, qoi rend les cœurs heureux.
Reçois ces roses aux brillantes couleurs,
Elles sont h peine épanouies,
Nous t'aimerons a»ec ardeur,
Toos les instants de notre vie,
Mariel en ce beau joor,
A toi, nos Cœurs, qu'ils soient toi sans retour,
Voici des fleors, qui ue meurent jamais,
Qoe nous t'offrons, Vierge fidèle,
Toujours comblées de tes bienfaits,
Nous te consacrons l'immortelle,
C'est la plus belle fleur,
Qu'anjourd'hui nous voulons déposer sur too cœur
A toi Marie, ces branches de laurier,
C'est une couronne de gloire,
Que nous venons te dédier,
Pour célébrer la mémoire,
De ce jour solennel,
Nous la sospendrons au-dessus de ton autel.
0 Marie! sois toujours notre Mère et
toujours nous serons tes enfants!
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Uo procès relatif une question très grave et
très-intéressante est pendant actuellement devant
le tribonal d'Ypres.
Les fabriques des quatre églises paroissiales
d'Ypres, qui, selon l'édit de Joseph II, daté de
1784, avaient acheté les terrains nécessaires
l'établissement d'un cimetière commun, refusent
de se soumettre b I arrêt de la cour de cassation
qui décide que le re-enu des concessions, même
pnor des cimetières acquis de cette façon, doit être
versé dans la caisse communale.
L'autorité communale d'Ypres a traduit les
fabriques d églises devant le tribunal pour les
fotrer se soumettre a cette décision.