la foule, pendant son voyage, pour un
complice de Tropmann, et le bourgmestre
lui donna de quoi regagner sa ville natale.
La 48' liste officielle des étrangers qui
ont séjourné Spa pendant le cours de
cette saison en porte le nombre 18,604.
Cette année aura sans doute été bonne pour
les Spadois, car ce chiffre dépasse déjà de
beaucoup celui publié la fin de la saison
de l'année dernière.
Le sieur Smit, demeurant Jukwerd
(territoire d'Appingedam)et âgé de 75
ans, a en ce moment 252 enfants, petits-
enfants. beaux fils et belles filles. Il est 75
fois oncle, 144 fois fois grand-oncle et 55
fois arrière-grand oncle,
(Courrier de la Meuse.)
L'an dernier, le Parlement anglais,
ému par la fréquence des accidents causés
par les pétroles a voté un bill interdisant,
sous peine d'amende, énormes, le transport
et l'emmagasinage de cette huile, moins
qu'elle ne soit épurée ce point qu'elle ne
laisse plus craindre d'explosion. Comme
on a appris que la nouvelle loi n'était pas
assez sévèrement exécutée par les auto
rités locales, il va être institué au minis
tère du commerce un bureau tout spécial
pour y veiller.
Au testament du roi Louis I", de Ba
vière, étaient jointes deux codicilles, qui
ne devaient être ouverts que le 15 septem
bre. C'est ce qui a eu lieu en présence de
la famille royale et du ministre de la jus
tice. Entre autres dispositions, le testateur
déclare qu a partir de ce jour les personnes
qui, sa vie durant, lui ont soustrait soit de
l'argent, peuvent garder eu toute con
science le produit de leurs eu fait cadeau.
Le général Trépof, grand-maître de
police de Saint Pétersbourgvient d'ac
complir un acte qui mérite d'être cité.
Dernièrement, un sergent de ville fut
mortellement blessé Saint-Pétersbourg,
en voulant arrêter des chevaux emportés.
Ses funérailles eurent lieu, au milieu d'un
immense concours de population, la ca
thédrale de Saint-lsaac. La cérémonie finie,
les collègues du défunt résolurent de por
ter son cercueil bras jusqu'au cimetière,
au lieu de le placer sur le corbillard. Cette
décision prise, quel ne fut pas leurétonne-
ment quand ils virent s'avancer près des
porteurs le général Trépof et l'entendre
prier l'un d'eux de lui céder sa place!
Malgré une pluie battante, le général ac
complit jusqu'au bout la mission qu'il
s'était donnée, rendant ainsi un éclatant
hommage celui de ses administrés qui
était mort en accomplissant son devoir.
Le crime de Pantin. Voici quelques
détails nouveaux sur la situation de Trop
mann dans la prison de Mazas
L'inculpé occupe la cellule n° 54 de la
6' division. Il est constamment gardé
vue, non point par deux détenus, comme
on le dit, mais par deux agents du service
de sûretéqui ont revêtu pour la circon
stance, la livrée de la prison. Le soir venu
ils sont remplacés par deux autres agents,
qui passent la nuit dans la cellule.
Cette façon de surveiller un inculpé re
belle aux aveux fut souvent employée par
le fameux Vidocq, et il en obtint toujours
les résultats les plus satisfaisants En sera-
t-il de même dans le cas présent
Tropmann n'est pas soumis au régime
alimentaire ordinaire de la prison. On lui
a donné ce qu'on appelle les vivres gras.
c'est-à-dire qu'il a de la viande et du vin
deux fois par jour. Il n'a pas grand appé
tit, mais on voit qu'il a renoncé au projet
de se laisser mourir de faim. Il fume la ci
garette. Ses lectures se bornent au Musée
des familles et au Magasin pittoresque plu
sieurs fois il a manifesté le désir de lire
des journaux, pour voir ce qu'on dit de
lui;maison n'a pas fait droit sa demande.
M. Douet-d'Arcq a consacré la journée
d'hier au classement des pièces et des
nombreux documents qui lui ont été adres
sés et qui, a eux seuls, constitueraient un
volumineux dossier.
Tropmann, qui, dans les premiers jours
de son arrestation, paraissait calme et ré
solu, qui a conservé son attitude impassible
même en présence des cadavres de ses six
dernières victimes, a été violemment ému
lorsqu'il a été placé en présence du corps
de Gustave Kinck; les charges accablantes
qui lui ont été signalées par le juge d'in
struction, sa confrontation avec les nom
breux témoins qui l'ont reconnu comme
étant l'individu qui avait figuré dans les
actes préparatoires du crime ont amené
chez Tropmann un état d'affaissement qui
ne lui permettait pas de continuer contre
l'accusation une lutte dont il semblait re
connaître l'inutilité.
11 étaitsilencieux. morneet profondément
découragé; mais, depuis quelques jours, il
paraît avoir reconquis une partie de son
assurance première; la pensée de l'or et
de la célébrité que son nom vient de con
quérir paraissait avoir surexcité celte ima
gination dépravée; il est plus communatif
avec ses gardiens et cherche savoir quel
est l'effet produit sur l'opinion publique
par les crimes qui lui sont imputés. Sa voix
est nette et ferme
Lorsqu'on a fait sa photographie, il a fait
remarquer que, si on lui permettait d'uti
liser commercialement la vente de son
portrait, cette vente pourrait lui procurer
une somme importante. La multiplicité de
ses crimes, l'audace avec laquelle ils ont
été exécutés lui paraissent de nature le
placer en dehors des criminels vulgaires.
Cette situation exceptionnelle semble ne
pas l'impressionner défavorablement.
Les recherches pour découvrir le cada
vre de Jean Kinck continuent en Alsace, et
quoiqu'il soit peu près certain aujourd'hui
que le corps doit se trouver dans les envi
rons de Soultz.où Jean Kinck et Tropmann
ont été vus le 25 août l'arrivée de l'omni
bus qui les amenait de Bollwille, aucune
découverte n'a eu lieu jusqu'aujourd'hui.
Il est utile d'ajouter qu'en Alsace, comme
Pantin et Paris, les imaginations ont été
tellement surexcitées par les abominables
crimes de Tropmann que plusieurs indi
cations qui ont donné lieu des recherches
ont été reconnues depuis inexactes.
On lit clans le Journal officiel:
<t Depuis plusieurs jours, les ouvriers
mineurs de Saint Etienne s'étaient mis en
grève, mais un arrangement est intervenu
entre eux et la compagnie de Rive-de Gier,
qui consenti une augmentation de salaire
de 25 centimes et la réduction de la jour
née huit heures de travail effectif. Celte
grève peul-êtrecousidérée comme terminée.
Hier, Aubin ils se sont portés en
masse au bureau de la direction pour l'en
vahir, et s'étant emparés de l'ingénieur en
chef, ils l'ont entraîné aux mines pour l'y
noyer, malgré les efforts de lagendarmerie.
Déjà le sous-préfet était blessé la jambe
et le substitut du procureur impérial était
fortement contusionné et avait ces vête
ments déchirés, lorsque le préfet, arrivant
avec un détachement de troupes, a atteint
les émeutiers. au nombre de plus de 1,000.
Ayant alors fait charger les armes devant
la foule, il a réussi délivrer l'ingénieur
en chef, qui avait été très-mallraité et dont
les vêtements étaient en lambeaux.
Dans la nuit, un incendie que l'on at
tribue la malveillance a détruit le maga
sin général et les marchandises qu'il con
tenait.
L'officier a repoussé les agresseurs
avec la main et a ordonné de croiser la
baïonnette. A cet ordre, les mineurs se sont
armés de barres de fer et ont lancé des
projectiles qui out blessé plusieurs soldats
et atteint l'olficier.
Dans celle collision, les troupes ont
fait usage de leurs armes il y aurait eu
dix morts et plusieurs blessés. Les mesures
sont prises pour empêcher la continuation
de ces troubles.
On lit dans le Journal officiel, sous la date
d'hier
L'Empereur est allé aujourd'hui Ver
sailles, faire visite Mm" la maréchale Niel.
On lit dans IeJournal officiel:
a Ce matin le travail a repris dans les
hauts fourneaux d'Aubin il reprendra
dans les forges dès que les approvisionne
ments de charbon seront assurés.
A Decazeville, les ouvriers travaillent
et montrent de bonnes dispositions, u
L'Empereur part pour Compiègne demain,
1 heure. Leprinceirapérial l'accompagne.
On lit dans le Journal officiel
L'Impératrice est arrivée le 10, neuf
heures du soir, au Pirée, après une heu
reuse traversée.
On lit dans le même journal
M. Callon admiuistrateur de la com
pagnie d'Orléans, est arrivé Aubin.
Un assez grand nomhre d'ouvriers ont
repris le travail dans les mines.
Dimanche, vers quatre heures l'Empe
reur s'est promené au bois de Boulogne.
Les personnes qui out pu approcher Sa
Majesté ont remarqué son excellent état de
santé. La fouie de promeueurs s'est em
pressée d'accourir; partout l'Empereur,
dont la figure exprimait une grande salis-
faction, a été l'objet des manifestations les
plus sympathiques.
Le renfort inattendu. Lorsque a son retour
de I île d'Elbe, Napoléon débarqua le i" mars au
golfe Jnan, tin ancien grenadier *iot le trouver
son bitronnc, Sirelui dit-ilme voicije suis des
vôtres; l'Empereur se retournant vers le comte
Bertrand, lui dit en riant Voilà déjà un renfort.
Lapins ravageurs. Évitent les champs entoU'
rés comme il est décrit ci-contre. Tremper
dans de l'huile de poisson une corde ordinaire,
puis l'aide de piquets de 10 centimètres de hau
teur an-dessus du sol, entourer de cette corde
l'enclos, le jardin ou le cbamp que l'on veut ga
rantir; lé lapin ne passera pas par-dessous ni ne
sautera pas par-dessus.
Pour dépeupler un bois de lapins, il suffit d'y
jeter des écrevisses mortes ou du poisson gâté.
FRANCE.
Paris, Soctobre, 8 b. du malin.
b Malheureusementdes faits graves et
douloureux viennent de se produire dans
le département de l'Aveyron. Des ouvriers
des mines de la compagnie d'Orléans se
sont mis en grèveetusant de violence
ont empêché leurs camarades de travailler.
d Ce matin, la grève est devenue une
véritable émeute des soldats ont été diri
gés sur les forges pour protéger les forge
rons, dont les mineurs voulaient arrêter le
travail. Animés par cette résistanceles
émeutiers ont sommé la troupe de rentrer
la baïonnette au fourreau, menaçant les
soldats de les désarmer.
Pakis, io octobre, 8 b. du matin.
Paris, ii octobre.
I aris, 12 octobre, 8 h. du malin.