D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
53me Année.
^7"^—S
i\° 5,446.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLlÇl'E. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Nous pouvons compléter aujourd'hui les
premiers détails qui sont parvenus sur
l'imposante cérémonie de l'ouverture du
Concile.
Après la messe, qui a été célébrée,
par Son Em. le cardinal Patrizzi, l'évéquo
secrétaire du Concile, M*' Fessier, a solen
nellement porté le saint Livre des Evangi
les sur l'autel papal, et l'a déposé sur le
trône préparé par les clercs préposés cet
effet.
Cette cérémonie terminée, Mfr Passarelli
archevêque in partibus d'iconium, revêtu
de la chape et portant eu main sa mitre,
est allé baiser le genou du Saint Père et
recevoir sa bénédiction; puis il est monté
en chaire et a prononcé le discours d'ou
verture, la mitre en tête.
Lorsque l'orateur sacré a cessé de par
ler, le Pape a reçu l'obédience de tous les
Pères du Concile. Cette cérémonie, suivie
de prières liturgiques qui sont fort impo
santes, a duré plus d'une heure.
Pour la cérémonie de l'obédience, S S.
avait revêtu ses habits pontificaux, c'est-
dire ceux qu'elle porte aux jours solen
nels quand elle célèbre le saint sacrifice.
L'allocution du pape a fait une grande
impression sur l'auguste assemblée. La
voix du Souverain Pontife était sonore, sa
figure rayonnante et inspirée.
Le décret d'ouverture, lu par le secré
taire duConcile,avec le cérémonial indiqué
dans le melliodus, a été volé par acclama
tion ainsi que l'indiction de la prochaine
session pour le saint jour de l'Epiphanie.
Avant le chant de Te Deum, Is Saint Père
a donné sa bénédiction solennelle.
Il était trois heures lorsque l'auguste
assemblée s'est séparée.
La dépêche particulière de VVnion de
Paris qui fournit ces indications porte que
le Concile est demeuré public Le cor
respondant ajoute que la joie est générale
Saint Pierre comme dans Home et que
l'ordre le plus parfait règne partout. Mal
heureusementle mauvais temps a con
trarié les illuminations et les réjouissances
publiques.
En France, le discours prononcé mer
credi au Corps législatif par le ministre de
l'intérieur n'a pas eu moins de succès au
près de l'opinion que dans les régions par
lementaires. L'Empereur, de son côté, a
félicité M. de Forcade La Roquette de la
façon dont il a caractérisé la nouvelle phase
politiqueinaugurée par lesénatus consulte.
Trois élections ont encore été validées
avant hier par la Chambre celles de MM.
Rochefort, Chaix-d'Est Ange et Pinard. M.
Rochefort. qui s'était plaint au début de la
séance de ne pouvoir se faire prendre au
sérieux ni par le gouvernement ni par la
majorité, et qui s'en était vengé en injuriant
l'Empereur, n'a fait aucune difficulté,
quand son élection a été validée, de prêter
serment de fidélité a l'Empire et la Con
stitution.
Le bruit avait couru Vienne de la dé
mission du ministère autrichien. L'accueil
assez froid fait par l'empereur François-
Joseph \1 Ctskra, ministre de l'intérieur
avait sans doute contribué accréditer ce
bruit, qui est aujourd'hui démenti on con
sidère toute crise comme peu probable
avant la réunion du Reichsralh.
La paix ne sera point troublée en
Orient le vice roi d'Egypte souscrit aux
conditions, d'ailleurs très modérées, qui
viennent de lui être notifiées de la part du
Sultan.
La Chambre des représentants s'est oc
cupée avant-hier du second vote des amen
dements introduits dans le projet de loi
modiGanl notre législation sur la milice.
Avant d'aborder cet objet, la Chambre
avait rejeté une motion d'ajournement
faite par M. Coomans. L'honorable député
de Turnhoul aurait voulu qu'on attendit
le dépôt du projet de loi promis par le
gouvernement sur la rémunération du
service militaire avant de reprendre l'exa
men des amendements dont il s'agit.
sa-aga -■ --
La Chambre des représentants a terminé
hier le second vole des des amendements
introduits dans le projet de loi relatif la
milice, et le projet a ensuite été adopté
dans son ensemble par 55 voix contre 58
et 5 abstensions.
Le 8 décembre, se sont ouverts Rome
les grandes assises de la catholicité con vo-
queés par Pie IX. Toutes les préoccupations
de la politique s'effa<ent devant ce fait
capital, qui n'est pas seulement, selon
l'expression vulgaire, l'événement du jour
ou de l'année mais qui sera le grand évé
nement du siècle.
Oui, ce jour sera grand dans l'histoire,
et qui eût jamais espéré, il y a quelques
années, de pouvoir contempler un pareil
spectacle? l.a Ville Eternelle voit de nou
veau dans ses murs un sénat de rois, et le
temple le plus illustre de la chrétienté re
çoit dans son sein l'assemblée la plus au
guste de l'univers. Tous les évêques du
monde catholique sont là réunis, sous la
présidence du successeur de Pierre: Ex
pression vivante et magnifique d'une unité
victorieuse des temps et de l'espace. Là
sont les représentants des Eglises de l'uni
vers entier; il en est venu de tous les points
de la terre. Il en est venu des régions gla
cées du Nord et des plages brûlantes du
Midi il en est venu de l'Asie, de l'Afrique
et des Amériques; il en est venu de la Chine
et de l'Irlande; il en est venu des îles sau
vages et des cités splendides de l'Europe.
Les mers les ont portés vers la capitale du
monde; et là, sous le regard de Dieu et la
direction de son plus auguste représentant,
ils vont s'occuper des plus grandes et des
p'us importantes questions qui puissent
s'agiter sur la terre.
Comme le dit le Monde, le Concile sera
uu bienfait pour la société a tous les points
de vue, pour la société religieuse d'abord,
mais aussi pour les sociétés civiles car
o l'Eglise et sa doctrine ne regardent pas
seulement le salut des âmes, elles sont
utiles aussi au bien temporel des peuples
leur propriété, l'ordre et la tranquil
lité publique.
Ce sont les paroles mêmes de Pie IX dans
la bulle d'indiclion du Concile, et elles ont
pour elles le témoignage de l'expérience
universelle; chez tous les peuples, tous
les âges, la religion a été reconnue comme
le fondement primordial de toute société.
La religion, la religion! s'écriait naguère
un illustre homme d'Etal, M. Cuizot, c'est
la vie de l'humanité, en tous lieux, en tous
temps, sauf quelques jours de crises terri
bles et Je décadences honteuses. La reli
gion, pour contenir ou combler l'ambition
humaine la religion pour nous soutenir
ou nous apaiser dans nos douleurs Que la
politique, la politique la plus juste, la plus
forte, ne se flatte pas d'accomplir sans la
religion une telle œuvre. Plus le mouve
ment social sera vif et étendu, moins la
politique suffira dirigerl'humanitéébran
lée. Il y faut une puissance plus haute que
les puissances de la terre, des perspectives
plus longues que celles de la vie. Il y faut
Dieu et l'éternité.
C'est ce besoin profond des âmes que
le Concile va répondre, et c'est pourquoi il
est, on peut le dire, l'objet d'une si vive et
si universelle attente. Lorsque leSouverain
Pontife Pie IX annonça pour la première
fois aux évêques réunis Rome le projet
qu'il avait conçu de convoquer un Concile
œcuménique, les évêques annoncèrent
leur tour dans leur Adresse que ce Concile
serait une grande œuvre d'illumination et
de paciGcation grande opus illuminationis
et pacificationis. La lumière et la paix voilà
les deux fruits principaux du Concile, les
deux bienfaits qu'il apportera au monde.
El voilà aussi les deux grandes choses dont
le monde a besoin lès individus comme
les sociétés. Puissent donc la lumière et la
paix sortir du Concile qui vient de s'ouvrir,
et se répandre Ilots pressés sur le monde!
Puissent toutes les ténèbres et toutes les
discordes s'enfuir devant le soleil qui vient
de se lever au centre de la catholicité!
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 6 décembre, M. I).
Bouckenaere. docteur en droit Cand, est
nommé greffier du tribunal de première
instance séant Ypres, en remplacement
de M. Vanden Boogaerde, décédé.
Par arrêtés royaux du 5 décembre,
sont nommés
Conseiller la cour d'appel séant
Gand, en remplacement de M. De Wylge,
décédé, M. P. Resehryver, vice président
au tribunal de première instance de
Bruges
Président du tribunal de première ins
tance séant Lourtrai, en remplacement
de M. De Grave, décédé, M. E. Molilor,
procureur du roi près le même tribuaal.