On lit dans VInternational Les ob sèques de S. A. R. la duchesse d'Aumale ont eu lieu samedi matin; elles ont été suivies par un grand nombre de Français habitant Londres ou venus de Paris. A neuf heures et demie, un service fu nèbre a été célébré dans la chapelle catho lique de Tvvickenham, puis le cercueil et le cortège funèbre ont pris le chemin de Weybridge, où ils sont arrivés vers midi. Après une seconde cérémonie, le corps a été placé dans le caveau, où reposait déjà le prince de Condé, le jeune fils dont la mort avait porté le coup fatal la noble femme qui vient de mourir. On lit dans le Droit du 11 La chambre des mises en accusations de la cour impériale de Paris a rendu vendredi dernier l'arrêt par lequel cette cour renvoie Tropmann devant la cour d'assises de la Seine, pour avoir 1° Donné la mort Jean Kinck l'aide de substances vénéneuses; 2" Commis un vol au préjudice de Jean Kinck, ou des héritiers de celui ci, en s'em- parant d'une somme d'argent, d'une mon tre et d'autres objets ayant appartenu la victime; 3°Fabriqué et fait usage de reçus portant la fausse signature Kinck. notamment pour loucher les 5,500 fr. adressés la poste de Guebwiller par M"' Kinck; 4° Donné volontairement et avec prémé ditation la mort Gustave Kinck, dans la nuit du 17 au 18 septembre 1869; 5° Donné volontairement et avec prémé ditation la mort M"" Kinck et cinq de ses enfants dans la nuit du 19 au 20 sep tembre 1869. Cet arrêt a été signifié Tropmann. Il est probable quemême dans le cas de pourvoi formé par l'accusé contre l'arrêt de la chambre des mises en accusation, l'affaire pourra venir utilement dans les derniers jours de décembre, et sous la présidence de M. le conseiller Thévenin. Un accident assez singulier, mais qui aurait pu avoir de funestes conséquences, est arrivé le 5 décembre la gare de Toul. Un mécanicien qui avait garé son train était appuyé sur sa rampe, la tête penchée en dehors, lorsque vint passer un train arrivant de Paris dont un des voyageurs était aussi fortement penché en dehors d'une portière. Les deux têtes se sont heur tées, et celle du mécanicien fut assez rude ment atteinte. Quant au voyageur, il n'a pas eu de mal, mais il,a perdu son chapeau, qui a roulé sous le train. Les journaux français racontent deux tristes événements dus la perver sité où l'imprudence d'enfants. On lit dans l'Abeillede Marbonne Fa- brezan, un jeune garçon de quatorze ans, taquinait vivement sa sœur, plus jeune que lui de deux ans. Cette dernière man geait et tenait un couteau la main. Su rexilée par son frère, elle l'aurait menacé d'un coup de couteau s'il ne la laissait tranquille. Malgré cela, les taquineries continuèrent de plus belle, et, dans un moment d'impatience, la jeune fille porta son frère un coup de couteau qui pénétra entre deux côtes et resta dans la plaie. C'est la mère de l'enfant qui, accourue ses cris, en fit l'extraction. d Un médecin, mandé aussitôt, pansa la plaie; mais la blessure était mortelle, et malgré les soins qui lui ont été prodigués, la victime de ce malheureux événement a succombé. On écrit de Cannes (île Sainte Margue rite): Le jeune Vian (Jean Dapliste), âgé de treize ans, fils d'un pêcheur, setant armé d'un vieux fusil de munition silex, qu'il ne croyait pas chargé, a tué, par mé- garde son petit frère Pierre, âgé de six ans. Le coup a fait balle et a enlevé la moi tié du crâne de la pauvre petite créature. En voyant tomber son petit frère foudroyé Jean Baptis e a poussé des cris de déses poir et s'est sauvé affolé dans les bois de l'île, d'où Ion a eu toutes les peines du monde le faire rentrer au logis de ses parents. Uo »ol extraordinaire, sans précédent dans les annales judiciaires, dit le Constitutionnel, il s'agissait d'un »ol de quatre hectares de terre, a élé accompl dans les circonstances sui«antes Il y a cinq ou six ans, M. S... mourait, laissant h ses oe»eux et nièces toote sa fortune, s'éle»ant a près d'un m.llion. Ses héritiers, se liarant Pa ris au commerce et b l'industrie, et peu aptes mettre en ordre les papiers du défont, confièrent h M. A..., ageat d'affaires, le soin d'en faire le dé pouillement. Au norohredes papiers se trooraient des pièces et lettres attestant l'existence de terrains et d'une maison d'habitation située en prorince dont l'homme d'affaires déclara ne pas Kourer le titre de propriété. Dans cette situation, les héritiers le chargèrent d'aller aux renseignements sur les lieux mêmes. M. A... partit. A son retour, il apprit aux héri tiers que les terraius en question araient été ren dus par leur oncle a un acquéreur de la localité, qui, du reste, arait produit les pièces, établissant d'une manière certaine, authentique, l'acquisition de ce bien. L'affaire en est restée lit. Les héritiers araient fait leur deuil de quelques arpents de terre, et le partage de la succession de leur oncle s'était opéré dans des conditions de bonne intelligence. Dernièrement, l'un d'eux, étant allé pour ses affaires personnelles dans la commune où se trou vaient les terrains distraits de la succession, et la conrersation étant, par le plus grand des hasards, tombée sur cette questiou, apprit arec la plus grande stépufaction que les quatre hectares et la maison appartenaient b M. A... leur mandataire. Eridemment, il y arait là quelque chose de louche qu'il importait d'éclaircir. Le fermier loi dit que, la mort de son oucle, M. A..., agent d'affaires b Paris, arait acquis le bien, et qu'il lui en serrait le rerenu annuel de 6,000 fr. depuis six ans. De plus en plos surpris, l'héritier courut chez le notaire, le conserrateur des hypothèques et au cadastre. Ensuite, il rerint Paris, déposa ao nom de ses cohéritiers une plainte en due forme. M. A..., ap pelé h s'expliquer et b produire les titres de pro priété, fit des aveux complets, d'autant plus que des expéditions Dotoriale, hypholécaire et cadas trale, qu'on exhiba sous ses yeux, établissaient d'une manière érjdente que ce bien o'arait pas cessé d'appartenir M. B... dont il s'était auda- cieusement attribué une part dans l'héritage. Il a été écroué b Mazas. Uo chimiste allemand prétend avoir trouvé le moyeo de suspendre indéfiniment la vie dans l'homme et d'eo faire reprendre le cours b volonté. C'est le professeur Grosselbacb qui fait ce tour de force. Il prétend que les momies égyptiennes par exemple, sont bel et bien des individos chez lesquels la vie n'a été que momentanément sus pendue par on procédé conservateur quelconque, renouvelé avec succès. Il prend un serpent et, par on procédé b lui l'engourdit, l'endort et le rend rigide et glacé comme uo serpent de marbre. On le laisserait tomber qu'il se casserait en mor ceaux. Il laisse le serpent dans cet état pendant une ou plusieurs années; puis an moyen d'une asper- sioo stimulante, dont la composition est son secret il le rend aussi vif, aussi frétillant qu'avaot l'expé rience. Voilà déjà quinze ans que ce reptile mène cette existence composée de morts et de résurrections successives sans paraître s'en porter plus mal. Le grand chimiste suédois s'est adressé son gouvernement, le priant de lui ptêter un eau - damné b mort pour lui faire jouer le rôle du ser- peot dans ses expérieuces, s'engageant b le lui restituer vivant ao bout de deux aos. Bien entendu, le patient, une fois rappelé la vie, serait gracié. Il n'est pas possible qu'il soit accordé la science humaine un poovoir aussi soi prenant que celui-là; mais ces études iosensées indiquent la tendance des esprits vers les utopies du matéria lisme; car ou expose gravement et sérieusement ces théories, qui, poussées un peu plus loin, con duiraient la génération spontanée. Le voyage des princes européens en Orient a amené la construction de plu sieurs roules que les populations atten daient depuis des siècles. On en a notam ment établi une de Jérusalem Bethléem. La première voilure qui passa fut celle du comte de Beust de tous les environs, une foule de curieux était accourue pour jouir de ce spectacle; c'était, disait-on, pour la première fois depuis les temps du roi Salomon qu'un véhicule avait été vu dans ses parages. Un rédacteur de Macmillon's Maga zine assure que dans certains districts de Londres les directeurs des écoles du di manche se voient forcés d'en terminer le service un peu avant la fin des vêpres, pour laisser aux élèves la liberté d'exercer au sortir des offices, l'honnête profession de pick-pockets au milieu des fidèles c'est cette seule condition que les parents et tuteurs desdits élèves permettent ceux-ci de suivre l'instruction religieuse, ajoute l'écrivain. L'empereur d'Autriche, en revenant de Jérusalem, a couru le plus|grand danger au moment où il franchissait la passe du port de Jaffa pour aller s'embarquer sur le Greif et se rendre Port Saïd. Un vieux préjugé turc entrelient l'idée qu'il faut embarrasser l'entrée des ports pour qu'une escadre ennemie ne puisse s'en emparer; c'est pourquoi les ports de la Syrie sont tous obstrués par des bancs de sable, que les marins appellent passes. Lorsque la mer devient houleuse, des pi lotes indigènes osent seuls les franchir sur des barcasses construites exprès. Un terrible ouragan ayant éclaté dans la nuit du 14 au 15 novembre, les pilotes in digènes commencèrent par refuser de trans porter l'empereur François Joseph bord de son bateau, mouillé en rade mais S M., pressée de se rendre Port Saïd, leur pro mit une large récompense; alors ils se décidèrent risquer l'entreprise, qui faillit avoir nu tragique dénoûment. Les flotsfouettés par la violence de l'ouragan, soulevaient alternativement la barrasse au dessus des vagues mugissantes bondissant comme des montagnes mou vantes, puis la replongeaient au fond de l'abîme. Le danger était si évident, que seule la suite militaire de S. M. Apostilique avait consenti montrer dans la barcasse; le comte de Beust, le comte Andrassy et les autres ministres et dignitaires étaient restés terre, d'après le conseil des pilotes eux mêmes, qui craignaient de ne pas ma nœuvrer assez librement pour fendre les Ilots si l'embarcation était surchargée. Après une heure d'efforts surhumains, pendant laquelle la barcasse avait failli être submergée l'auguste voyageur put elteio- dre le Greif; mais pour monter bord il lui fallut renoncer Echelle de bâbord et se laisserhisser pardes hommes de l'équipage. Les pilotes, de retour terre, déclarèrent qu'à aucun prix ils n'essaieraient de nou veau de franchir la passe avant que la tem pête se fut apaisée. f orce fut donc au comte de Beust et ses collègues d'attendre l'ac- calmie quiheureusementsurvint quel ques heures après.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 2