Des perquisitions faites il y a quelques jours Hornu, par le parquet de Mons, auraient amené la découverte d'un énorme paquet d'arsenic caché dans la bergerie. Dessous le Mouslier n'en persiste pas moins soutenir qu'il est innocent de ce crime. Il prétend que sa femme dû s'em poisonner. Dans la soirée de samedi dernier la station de Tournay a été le théâtre d'un accident assez grave. Un train de mar chandises venant de Mouscron a, par la faute d'un aiguilleur, coupé en écharpe un train de voyageurs. Deux voitures de 1" classe ont été complètement brisées par un bonheur providentiel, elles étaient vi des. En avant et en arrière de ces deux voitures se trouvaient des voitures de 5* classe les personnes qu'elles renfermaient en furent quittes heureusement pour la peur. Le lendemain dimanche, dans la matinée un autre accident est arrivé proximité de la station de Mouscron. Un garde-frein est tombé sur la voie, si malheureusement que le train tout entier a passé sur lui et lui a complètement séparé la tôle du corps. C'était un spectacle effroyable. (C. de l'Es.) Un très-grand nombre d'huissiers se sont adressés au Sénat, par voie de pétition, pour présenter des observations contre les dispositions du projet de loi concernant les protêts. Une partie des Belges qui étaient allés l'inauguration du canal de Suez sont re venus Brnxelles. Affaire Tropmann. Oo lit dans le Figaro Depuis le traosport de Tropmann a la Conciergerie, la préfecture de police est assaillie de demandes de persounages de tons rangs qui dé sirent visiter le célèbre assassin. Aucone de ces demandes n'a été accueillie et, senl, le frère de l'accnsé, qui est, on le sait, soldat dans l'infanterie de marine, a été admis h communiquer avec loi. Cette entrevue a été on ne peut plus pénible. Le frère de l'assassin de Pantin, après s'être jeté dans les bras du malheureux et lui avoir reproché ses horribles forfaits, l'a supplié h mains jointes, en sanglotant, de révéler le nom de ses complices, afin de tenter, par des aveux sincères, d'échapper b l'écbafaud. Tropmann est resté muet, et il ne pouvait, en effet, nommer des complices qui n'existent point. A la suite de cette visite, l'assassin est rentré fort abattu dans sa cellule, qu'il s'est mis b arpen ter de long en large en murmurant des mots sans suite, puis il s'est jeté sur son lit et a versé d'abon dantes larmes. Le soir il a refusé tonte espèce de nourriture. Depuir, il n'a plus retrouvé la joyeuse insou ciance qui ne l'avait point abandonné un instant, pas plus b Maxas qu'a la Conciergerie. Aujourd'hni, le prisoonier est plus calme, mais sa nouvelle attitude, les éclairs de rage et de férocité qui brillent h (ont instant dans ses yeux ont nécessité un redoublement de surveillance, car on suppose que plos que jamais, il songe a mettre fin a ses jours. On lit dans la France Tropmann ne s'est pas encore pourvu contre l'arrêt de reovoi de la chambre des mises eo accu sation, et le délai de cinq jours expire ce soir. Le nombre de témoins que l'on s'était d'abord proposé d'eoteudre a été de beaucoup diminoé il est réduit b une quarantaine. Le nombre des témoins dans l'affaire Trop mann a été décidément réduit h 58. Oo ue verra figurer la cour d'assises ni le gendarme qui a arrêté Tropmann ni le calfat qui a sauvé l'accusé dans le bassin du Havre. Mercredi, la copie des pièces de la procédure qua la loi oblige de communiquer aux accusés a été remise a,Tropmann. Depuis, il les étudie sans perdre un moment. Parfois, il montre beaucoup d'irritation en faisant ses lectures: il demaude du papier et de l'encre pour réfuter les assertions des témoins. Si l'accusé ne prend pas les choses plus froidement, il aura matière s'irriter longtemps encore, car les copies qu'oo lui a données repré sentent plus de cent rôles d'écriture serrée. Réapparition de Jud. Noos lisons dans le Figaro Un crime comme il ne s'en était pas commis depuis l'affaire Jud vient d'épouvanter dimanche dernier les voyageurs do train express d'Italie. Quelques personnes, parmi lesquelles M. K..., dentiste b Paris, avaient remarqué, durant les trois quarts d'heure que le train stationnait h Marseille, on jeune homme, pâle, mal vêtu, dont les allures contrastaient avec celles des voyageurs ordinaires des express. Au départ du train, cet individu descendit et changea de wagon. Il monta dans le compartiment où se trouvait seul le docteur James Conslautin, venant de Cannes. Il dormait dans oo coin et en veloppé d'une converture. Le train ne devait s'ar rêter qu'a une station éloignée, mais il fît une courte station a Miramas ou Saint-Chamas (les souvenirsdu voyageur qui nousdonne ces détails ne sont pas précis b ce sujet) pour prendre de l'eau. a On vit tout b coup ce jeune homme, que la peur avait gagné sans doute, descendre du côté opposé au quai, et s'enfuir a toute la vitesse de ses jambes. Le docteur avait la tête fracassée b coups de canne plombée. Des soins immédiats lui furent donnés, et il pot fournir quelques renseignements sur ce qui s'était passé. C'est le vol qui avait servi de mobile b cette tentative d'assassinat. En arrivant b Paris, on a trouvé une dépêche annonçant qu'nn n'avait encore pu suivre la tiace du misérable que jusqu'à un canal assez éloigné du chemin de fer. L'avant-dernière nuit, entre trois et quatre heures du matin, dit une feuille parisienne, les personnes qui passaient sur les ponts et les quais ont été témoins ocolaires du plus étrange phéno mène qu'oo ait vu dans notre région centrale. Il faisait un beau clair de looe; mais la lune et le ciel étaient voilés par des nuages qu'on eût dit éclairés par la lumière d'une aurore boréale. Tout le monde connaît le phénomène du mirage au moins par les descriptions que les voyageurs en ont faites. C'est oo phénomène de celte nature qui a frappé d'admiration durant plus d'une heure qu'il a duré, les nombreuses personnes attardées par leurs plaisirs on leurs affaires. Durant une heure, Paris, ses palais, ses monu- ments et sou fleuve sont apparus sur les singuliers nuages qui masquaient le ciel mais renversés comme cela aurait lieu si au-dessus de Paris on pouvait placer une immense glace étamée. Le Panthéon, les Invalides, Notre- Dame, les palais du Louvre et des Tuileries, la Seine, les Champs- Elysées et leur grand palais présentaient une image camaïeu rosée, d'un effet indescriptible. ÉTAT-PONTIFICAL. Home 8 décembre. Le canon du fort Saint-Ange tonne de miaule en minute; les clairons retentissent; les troopes présentent les armes; les Suisses viennent preodre la garde des issues du Concile; la cour romaine est en marche. L'épiscopat va chercher le Souverain- Pontife au Vatican et se forme en une immense et splendide procession que précèdent les députations de chaque collège de prélature. La croix et les cierges qui indiquent la présence des Pères s'avancent lentement et s'arrêtent devant l'antique statue de saint Pierre, qu'on a revêtue de ses ornements et de sa tiare d'or. Le Saint-Sacre ment est exposé et reçoit du haut de l'autel majeur les adorations de chaque prélat qui passe pour aller prendre le chemin de la salle conciliaire. Le Pape vient enfin. Par vénération pour le corps sacré de N. S. Jésus-Christ, il n'est pas porté sur la sedia. Il s'agenouille et prie. Pois, tandis que les évêqoes occupent les sièges qui leur sont des tinés sor les deux côtés de la salle. Pie IX se place sur son trôoe. Les évêqoes sont tous en chapes et en mitres blanches; le Pape a le diadème sacré en or. Les chants ont commencé depuis l'entrée de la procession et se sont snccédéb decourtesintervalles: c'est la chapelle papale qui exécute les mélodies saintes. La voix du Saint-Père s'élève pour les oraisons. J'avais souvent entendu parler de la force éton nante de la vibration magnifiquede l'harmonie poissante de cette auguste voix, écrit M. deRiancey; mon attente a été dépassée b plusieurs reprises. Après la procession, la messe; après la messe, on discours en latin, prononcé par on des Pères; dprès le discours, les serments et les obédiences, qui ont tenu le Pape eo fonction continuelle; ces cérémonies achevées, Pie IX se lève, et, de ce timbre de voix prodigieux, prononce une longue et grave allocution. L'allocution termiuée, les autres cérémonies de l'ouverture ont été accomplies. Le Veni Creator, les litanies, les oraisons oot été chantés, et enfin l'hymne royal du triomphe, le Te Deum a été entonné par le Pape, et alternativement répété avec un enthousiasme universel par les évêques, par les fidèles et par le chœur. L'affluence de la multitude dans la bisilique de Saint-Pierre, était telle que, de mémoire d'homme, oo ne se souvient pas d'en avoir vu de semblable. La pluie, tombée en si grande abondance durant toute la nuit et dans la matiuée du 8, a cependant retenu bien des gens chez enx et a empêché tous les habitants des campagnes d'accourir. Parmi les 65o évêques dont l'imposant et ma jestueux défilé a si fort impressionné la multitude des fidèlesles regards émus d'un grand nombre suivaient avec l'admiration la pins profonde on vieillard infirme s'avançaot péniblement b l'aide d'une grosse béquille et deux autres évêques aveugles qui se laissaient conduire par la main. La garde de la salle du Concile a été confiée aux gardes nobles de Sa Sainteté et aux chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, connus aujour d'hui sous le nom de chevaliers de Malle. Un dé tachement de ces chevaliers, dans leur brillant costume, montait la garde daus la basilique de Saint-Pierre, b la porte de la salle do Coocile. La messe solennelle de l'Immaculée-Conception, avec l'oraison do Saiot-Esprit, a été pootifiée par l'évèque de Porto et S. Roffine, le cardinal Patrizi, sous-doyen du Sacré-Collège. Le Pape a été aidé dans les fonctions saintes par le premier des cardinaux prêtres, le cardinal de Angélus, archevêque de Feriuo, eo qualité de prê tre assistaut, et des deux cardinaux Antonelli et Grasselliui, de l'ordre des diacres, comme diacres assistants. Le cardinal Borromeo a rempli la charge de cardinal diacre pour l'Evaugile, et la croix papale a été portée par on auditeur de Rote, Mgr Isoard. La cérémonie, commencée b neuf heures, ne s'est terminée qu'à trois heures après-midi. A la cérémonie assistaient, dans une tribune spéciale et d'honneur, l'impératrice d'Autriche, la reine de Wurteoberg, le roi des Deux Siciles, LL. AA. RR. le duc et la duchesse de Parme, LL. AA. II. et RR. le grand-duc et la grande-du chesse de Toscane, LL. AA. RR. le comte et la comtesse de Caserte, le comte et la comtesse de Girgenti, le comte et la comtesse de Trapani et les autres membres de la famille royale de Naples. Dans une antre tribune, en face, se trouvaient b peu près tous les membres du corps diplomati que accrédités près le Saint-Siège: le géoéral Kanzler, le général Dumont, commandaut le corps d'occupation français b Civita-Vecchia, et plu sieurs autres officiers supérieurs des armées fran çaise et pontificale. 11 décembre. Les travaux du Concile sont commencés; ils ont été précédés d'une constitution apostolique qui est un grand événement. Avec cette calme sagesse qui envisage toutes les occnrenceset pourvoit aux plus doulenreuses pos sibilités, te Souverain Pontife a prévu le cas où Dieu le rappellerait pendant la durée du Concile. Dans cette éventualité, qu'assurément la Provi dence daignera détourner, si elle exauce les plus ferventes prières de la catholicité, le Concile sera immédiatement suspendu. A la oouvelle officielle de la mort du Pape, il devra arrêter ses travaux et il ne pourra les reprendre que sor la convocation expresse du nouveau Pontife. I Sous aucun prétexte, le Coocile ne devra s'in gérer dans l'élection du Pape, laquelle est exclusi-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 2