Uo journaliste venu de Londres pour
le procès Tropmaon il en était venu de
partout racontait un détail peu connu
sur la pratique des exécutions capitales en
Angleterre.
Le bourreau dans ce pays, en entrant
dans la cellule du condamné, commence
par lui demander ses honoraires.
C'est une tradition qui remonte l'épo
que où, la torture existant, le bourreau
avait la faculté d'abréger, en donnant le
coup de grâce, les tortures du condamné,
dette triste faveur se payait, et d'avance.
La torture abolie, la tradition est restée,
•et on a vn des condamnés vendre d'avance
leurs cadavres aux salles d'atonomie pour
avoir les moyens d'acquitter ce sinistre
droit.
Voici, d'après M. P. Guijot, chimiste
français, un mode d'utilisation des résidus
de la distillation des hannetons
Lorsqu'on soumet des hannetons la
distillation, il passe dans le récipient du
goudron et de l'eau chargée de sels ammo
niacaux, tandis qu'il reste dans la cornue,
si l'opération a été bien conduite, un char
bon léger représentant assez bien la forme
des animaux employés. Si l'on réduit ce
charbon en poudre fine, puis qu'on le
traite par différents acides et ensuite
l'eau pure, les sels calcaires et les matiè
res étrangères se dissolvent. Bien lavé, sé
ché et pulvérisé, le charbot» constitue
une poudre menue, brillante, que l'on
peut appeler noir de hannetons Ce
noir se prête très-bien la préparation
des photographies.
Nous reproduisons d'après VUniversel,
mais sans en garantir l'authenticité, la eu-
rieuselettresuivante, adressée d'Allemagne
une des célébrités scientifiques parisien
nes
a M. Cottlieb-Ladislas Schweskofski, un
des meilleurs élèves do célèbre baron Lie-
big, vient de faire en chimie une prodi
gieuse découverte: cellesdeséthers siliceux
et alumineux. Il suffit de verser dans un
verre Champagne une certaine quantité
de ces élhers pour produire presque ins
tantanément les plus magnifiques pierres
précieuses. Combiné avec de l'oxyde de
fer très pur, l'éther alumineux produit le
rubis avec le sulfate de cuivre, le saphir;
avec des sels de manganèse, l'améthyste
avec des sels de nickel, l'émeraude. Avec
des selsdechrôme, l'éther siticieux donne
les différentes colorations de la topaze.
Ces éthers s'évaporent avec uu parfum
pénétrant que plusieurs personnes ont dé
claré assez agréable. Les sels cristallisent
très-régulièrement dès que la partie liquide
a disparu.
Les corindons obtenus par ce moyen
n'ont pas une dureté aussi extrême que
les corindons naturels quant l'éclat, si
l'opération est faite avec soin, il est admi
rable.
La silice et l'alumine, qui constituent
les terres et les argiles, sont des principes
extrêmement répandus dans l'écorce du
globe, et la préparation des nouveaux
éthers est assez délicate, mais très peu
coûteuse.
Cette découverte va amener une révo
lution non-seulement daDS l'art de la
joaillerie, mais encore dans la plupart de
nos arts industriels.
Ce n'est pas sans frémir que l'on a
appris le drame dont le navire Moaroa a
été le théâtre dans l'océan Pacifique.
Ce navire, on se le rappelle, avait porté
du coton de Taïli aux îles Auckland et
amené, en fret de retour, des travailleurs
océaniens En mer, le )loaroa rencontre
2
le trois mâts Annie, n'ayant pas d'eau
et portant 159 Kanaques. Ces malheureux
sont transbordés; le navire français re
cueille, prend plutôt, le long de sa route,
ici 57 hommes, là 19, ailleurs 68. Tout cela
restait sur le pontoù 500 hommes se
trouvaient accumulés, presque sans pou
voir bouger.
Las de soufTrir, regrettant une patrie
d'où ils ont été enlevés par la violence, ces
misérables, dans un accès de fureur, tuent
le capitaine et bloquent l'équipage dans
l'arrière du bâtiment.
Laissons le lieutenant Charles Steenalt
raconter de quelle manière il reprit son
navire
J'étais résolu reprendre le navire,
mais ce n'était pas si facile avec deux fusils
et un revolver qui ne parlait pas. Alors je
me suis décidé faire un coup de désespoir:
c'était de faire sauter le pont au milieu du
navire, et, pendant le désordre qui s'ensui
vrait, de me jeter travers la fumée et
reprendre le bâtiment. Nous avions reçu
du trois mâts barque Annie 45 boîtes -en
fer-blanc contenant chacune une demi livre
de poudre. J'en ai versé 54 dans un petit
baril vide, et après avoir plac^ ^es traites
et de la toile voile au-dessouà du baril
pour garantir l'entrepont, avec six autres
boîtes je fis une traînée de poudre du baril
au grand panneau du faux pont.
Je donnai alors des ordres afin que tout
le monde descendit le plus sur l'arrière
possible, parce que de là ils pouvaient tous
monter sur le pont immédiatement après
l'explosion, et ne pas m'attendre; je ne
savais pas moi même ce qui m'arriverait
en étant si près de l'explosion. Mais j'eus
confiance, et je n'ai jamais été si calme
dans ma vie. Après avoir vu les hommes
en sûreté et avoir fait une courte prière
pour la protection de ma femme et de mes
enfants, je fais partir la traînée, en me
laissant tomber en même temps dans l'en
trepont. L'explosion fut immédiate, et je
fus presque étouffé par la fumée. Je me
rendis alors sur le pontoù je trouvai les
hommes qui étaient arrivés avant moi. Je
n'y vis plus on Kanaque, mais la mer était
partout complètement couverte de têtes
noires. Dieu merci, le navire était com
plètement nous et rien n'avait pris feu,
l'exception de la toile voile qui avait
été mise sous le baril de poudre, et qui a
été complètement éteinte avec deux seaux
d'eaux.
On écrit de Beaumont-Sardolles au
Journal de la Nièvre Dimanche dernier,
dans la soirée, les deux jeunes enfants
d'un paovre journalier nommé Durand,
domicilié au village de la Berthière, situé
près des bois de Chassy, commune de
Beaumont-Sardolles, entendant des aboie
ments furieux, et poussés par la curiosité
naturelle leur âge, sortirent de leur
maison et se dirigèrent vers le bois pour
connaître la cause de ce bruit inusité.
Presque en même temps déboucha du bois
un énorme sanglier poursuivi par deux
chiens, restés jusqu'à présent inconnus
dans le pays, et qui, se ruant sur ces deux
malheureux enfants, leur a fait coups de
boutoir d'épouvantables blessures.
La petite Marie, âgée de six ans, fut
mortellement atteinte aux jambes et
l'aine, et son frère, plus âgé qu'elle de deux
ans, fut presque labouré de la tête aux
pieds; il eut un bras fracturé. Le corps
des deux malheureux enfants ne présentait
qu'une plaie. Des lambeaux de chair
avaient été enlevés, et les blessures du
jeune garçon étaient telles, que l'une me
surait la cuisse 7 centimètres de profan-
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deur et que d'autres la poitrine laissaient
apercevoir nu plusieurs côtes.
Après avoir consommé cette œuvre
meurtrière, le sanglier poursuivit sa course
furieuse et rencontra peu après sur son
passage M. Bienvenu, fermier au Vieux-
Fourneau, qui en ce moment se trouvait
armé d'un fusil. La bête se rua sur lui et
le renversa terre en lui faisant de légè
res blessures la main et au genou et en
lui déchirant ses vêtements mais obligée
de tenir tête aux chiens qui la poursui
vaient, elle ne s'acharna pas davantage
sur le fermier, qui, se relevant et faisant
usage de son arme, l'étendit bientôt roide
morte terre.
Pendant ce temps, les deux enfants
avaient été transportés chez eux. La jeune
Marie succomba, après dix-huit heures
de souffrances, ses horribles blessures.
Quant son frère, qu'on assure avoir sup
porté avec courage un pansement doulou
reux, on conserve encore un léger espoir
de guérison.
FRANCE.
Le Journal officiel publie un tableau sta
tistique démontrant que 92,411 personnes
ont profité du décret d'amnistie du 14 août
1869.
Par un décret du 5 janvier, M. Chevreau
est nommé préfet de la Seineen rempla
cement de M. Haussmann qui est relevé
de ses fonctions.
Dans une courte circulaire, M. Daru no
tifie au corps diplomatique sa nomination
comme ministre des affaires étrangères. Il
termine en disant Je m'appliquerai
constamment cultiver les rapports ami
caux qui existent heureusement entre votre
gouvernement et la France.
Hier, le ministre des affaires étrangères
a reçu les chefs des légations étrangères
Paris.
La réception a duré quatre heures.
On assure que M. Daru a déclaré que la
France entendait continuer ne pas se
mêler des affaires intérieures des autres
pays.
Pasu, 6 janvier.
Pabis, 7 janvier.
La Patrie publie les renseignements suivants
sur ce qui s'est passé le dernier jour du procès de
Tropmann: Au moqieut où les balayeurs s'ap-
prêtaient b faire leur besogne matinale daos les
principales salles du palais de justice, deux cents
individus environ se sont précipités sur les portes,
que l'on n'avait fiit qu'entr'oovrir (par mesure de
précaution), et, avec une ardeur b nulle autre pa
reille, ont fait irruption dans la galerie qtti con
duit b la cour d'assises.
Mais, bien que bonscolés très-fortement, les
balayeurs ne perdirent pas la tète. En effet, après
s'être remis d'une si ebaude alarme, ils allaient
tomber sur les corieux empressés et une bataille
générale allait s'ensuivre, lorsque M. Saint-Clair,
officier de paix, intervenant, fit refouler ces deux
cents individus par les agents de la sûreté qu'il a
constamment b ses ordres.
A onze heures et demie, M. Thévenin, prési
dent des assises, ayant remarqué uo grand nombre
de visages inconnus aux places réservées, fit faire
une enquête, de laquelle il est résolté qoe des per
sonnes étrangères absolument au Palais, b l'aide
de serviettes dont elles s'étaient manies, avaient
pu forcer tootes les consigoes en se donnant pour
avooés ou avocats.
Vers midi, la foole était si compacte dans la
première enceinte du palais (vestibule des assises),
qu'un individu dont on n'a pu constater l'identité
s'est affaissé sur son voisin en ne donnant plus
signe de vie.
On l'a immédiatement transporté b l'Hôtel-
Dieo, où, b peine arrivé, cet individu a été pris
d'un accèsde folie furieuse. Je veux Tropmann!
je le tuerai! s'écriait-il Jans sa folie, une écu
me blaocbâtre aux lèvres; les yeux hagards, la face
contractée.