D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 53,ue Année. Samedi 15 Janvier 1870. 5,456. L'émotion produite Paris par le meur tre d'Auteuil dégénérera-t elle en émeute? Telle est la question qu'on se posait hier aujourd'hui toute inquiétude a disparu c'est le parti de l'ordre, de la légalité et de la paix qui triomphe. Victor Noir a été enterré, sinon sans tapage, du moins sans effusion de sang, et ceux qui avaient entre pris de battre le rappel de la révolution sur son cercueil ont été déçus dans leurs coupables espérances. Il faut rendre M. Emile Ollivier et ses collègues cette justice qu'ils ont mon tré beaucoop d'habileté et de sang froid dans les circonstances difficiles avec les quelles ils ont eu lutter dès leur arrivée au> pouvoir. En même témps qu'ils désar maient les passions de la rue, ils ont eu soutenir de vives attaques au éëin du Corps législatif, et ils en sont toujours sortis avec les honneurs de la guerre. C'est ainsi que déuxrjours de suite, mardi et mercredi, M. Dm. Ollivier a été admira- ble de calme, rie modération et de force, dans sa réponse aux violentes sorties des irréconciliables. Mardi, c'est M. Rocliéforl qui lui a fourni l'occasion de ce triomphe. Cet énergumène de la pire espèce venait de se faire rappeler l'ordre en portant la tribune les invectives furibondes et les sauvages provocations qu'il imprime tous les matins dans sa Marseillaise. a Nous sommes la loi, répondit le mi nistre de la justice nous sommes le droit, nous sommes la modération, nous sommes la liberté, et, si vous nous y contraignez, nous serons la force! Certes, c'est là un langage digne et élevé, et le Corps législatif en le couvrant de ses applaudissements enthousiastes n'a fait que devancer l'approbation qu'il re cevra de tous le honnêtes gens. Les journaux anglais apportent un se cond discours de M. Bright. Celle fois c'est l'hôtel de ville de Birmingham que le ministre a parlé, la suite d'uu banquet qui lui a été offert mercredi. A part une apologie du mandai impératif, il s'est montré beaucoup plus réservé et plus po litique qu'il ne l'avait été la veille dans sa conférence avec ses électeurs. Il a terminé son discours en faisant une rectification ses paroles de mardi le gouvernement n'a pas décidé de rendre la liberté aux conspi rateurs fenians, mais il sera heureux le jour où il pourra ouvrir les portes de leurs prisons. On écrit de Bruxelles une feuille de Paris: Vivant tantôt en Corse, tan ôt a Auieuil tantôt en Belgique le prince Pierre a consacré son existence la littéra ture et la chasse. Il est connu comme un des plus habiles tireurs dans nos Ar- dennes belges. Sa résidence favorite était une propriété qu'il a fait bâtir dans la fo rêt de Cbiny. Le prince Pierre vient de se faire ins crire comme membre de la Société pour la répression du braconuage des provinces de Liège, Luxembourg et Limbourg. Il se proposait de passer cet hiver Bruxelles. Le triste événement dont tout Paris s'oc cupe va sans doute l'empêcher de meure ce projet exécution. La manufacture royale de tapis de Tournay, dont la vente a eu lieu ces jours derniers, a été acquise par une nouvelle société qui continuera les opérations de l'ancienne et qui conservera tout le per sonnel de directeurs, employés et ouvriers qu'a occupé jusqu'ici cet établissement. Le danger de la Fève. On lit dans le Journal de Ijoubaix L'année dernière nous rapportions l'histoire d'un habitant de notre ville frappé de mort au milieu du souper des Bois, au moment où la fève traditionnelle venait de lui tomber en par tage. Cette année un fait peu près analogue a jeté dans les mêmes circonstances la ter reur dans une réunion de famille. Un jeune homme venait d'entamer un quartier de la tarte royale, quand tout coup les convives le voient changer de couleur, la bouche entr'ouverte et sans pouvoir pro noncer une seule parole le malheureux étouffait. La fève, qu'il avait avalée par mégarder lui était demeurée dans la gorge. Noos n'avons pas besoin de dire l'épou vante de l'assistance. On courut chercher un médecin du voisinage, qui parvint non sans peine retirer l'amande, et le jeune homme en fut quitte pour quelques ins tants d'atroces souffrances. Lé gouvernement anglais vient de pnblier le relevé des émigrations du port de Liverpool pendant l'année dernière. Comme d'ordinaire le plus grand nombre des émigrants se sont embarqués pour l'Amérique. Le nombre total des navires d'émigrants qui ont levé l'ancre Liver pool pour Etals-Unis, pendant 1869, est de 294, emmenant 138,582 passagers, dont 57,320 appartenant l'Angleterre 7,231 l'Ecosse 29,056 l'Irlande et 45,775 au continent. On remarquera que le con tinent de l'Irlande est considérable, et comme d'ailleurs le plus grand nombre des émigrants irlandais s'embarquent pour l'Amérique dans les ports d'Irlande même, il n'est pas improbable que le chiffre total de l'émigration irlandaise ait dépassé, en 1869, celui de l'année 1852, pendant la quelle le nombre des émigrants de l'Irlande s'est élevé 229,099. Uu homme du nom deThomas Light- foot, épicier, demeurant Every Street An- coats, Manchester, a été arrêté sous la prévention d'avoir enfermé son Irère dans une cave de sa maison et de l'avoir pres que abandonné là sans soins. Mardi soir, un policeman a entendu les gémissements de cet infortuné, Mercredi, il a été fait une visite domiciliaire. Dans la cave, où il n'y avait pas de feu, a été trouvé un hotinne de soixante ans, dans l'état de malpropreté le plus hideux il n'était cou vert que de haillons et d'une mauvaise couverture de cheval. Il paraissait y avoir des années que ce malheureux n'avait changé de linge. Ses cheveux, long et épais, tombaient sur ses épaules. Sa barbe et ses favoris, qu'il avait portés très-longs, n'étaient rasés que d'un côté de son visage. Il était si faible qu'il a fallu le transporter hors de la cave au bureau de police. Lorsqu'on lui a présenté de la nourriture, il l'a dévorée il paraît cependant qu'on lui servais trois repas par jour, et qu'avant lundi il avait en du feu dans sa cave. Les voisins pré tendent que ce malheureux, nommé Sa muel Ligb^fpot, était de six ans enfermé dans celte cave, mais qu'avant la faiblesse qui était survenue, il avait la permission de se promener dans une arrière-cour. Ou a appris que Samuel Lightfoot était atteint d'idiotisme. Les voisins déclarent ne l'avoir vu depuis longtemps. Son père, qui avait une certaine aisance, lui avait laissé une rente viagère. La rente était servie très-exactement an frère par l'exécu teur testamentaire, qui l'on ne cessait de dire que Samuel était en bonne santé et dans une situation confortable. Une intéressante expédition a quitté le port de Nantes la semaine dernière. L'histoire rapporte que, en l'année 1702, plusieurs galions espagnols, pour échap per aux flottes combinées de l'Angleterre et de la Hollande, se sont coulés volontai rement dans la baie de Vigo. La légende ajoute que ces galions, venant de l'Amérique du Sud, renfermaient pour 420 millions de lingots d'argent. Depuis plus d'un siècle et demi, ces na vires sont surveillés 47 mètres de pro fondeur et ensablés presque entièrement leur opulente cargaison, comme de juste, est convoitée de toutes parts. Cependantjusqu'à présentaucune tentative sérieuse n'a été faite, tant la science sous-marine se reconnaissait im puissante soit pour relever les bâtiments, soit pour arracher de leurs flancs les tré sors qu'ils renferment. Une compagnie française a été choisie par le gouvernement espagnol, lequel a stipulé eu sa faveur une part de 451/2 p. c. dans le sauvetage. Celte compagnie a pour ingénieur M. Ernest Bazin d'Angers qui s'est entouré d'un personnel d'élite pour accomplir l'œuvre si considérable confiée sa direc tion. Les plongeurs seront dirigés par M. Coulard, qui, par lOmèlresd'eau, demeure immergé pendant trois heures, et par 17 mètres pendant une heure et demie, opé rant avec autant de précision et de sûreté qu a terre. Les travanx sous marins seront éclairés par une lumière électrique d'une puis sance de 250 becs de gaz ils seront faci lités par des appareils pyrotechniques d'une force énoame. Si les galions renferment des richesses LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. NOUVELLES DIVERSES.

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