D'YPRES ET DE L'AÉRONDISSEMENT.
53me Année.
Samedi 29 Janvier 1870.
No 5,460.
nommés membres delacjiàinbre de com
merce d'Ypres MM. Van Alleynnes-
Schockeel, tanneur, Ypr?s; Valcke Hage,
industriel, Ypres; P. Duirand, négociant
en dentelles, Ypres; Lefeup Giet, négo
ciant en vins, Ypres01 remplacement
de M. A. Brunfaut, décédé..
Un grand malheur est arrivé la semaine
dernière Koulers, dans la fabrique de
M. De Ritter. L'ouvrière fiulalie De Brau-
wer, s'étant avancée trop près de la ma
chine, a été prise dans leq engrenages par
le petit châle qui recouvrait ses épaules
et a reçu des lésions si graves que la mort
s'en est suivie le lendemain.
C'est le mardi 1" février prochain,
2 heuresque le Roi recevra les députa-
lions anglaises dans la grande salle du
palais Ducal
On lit dans le Hainaut En finirons-
nous bientôt avec toutes ces disparitions
d'individus constatées parla presse?
La semaine dernière, un journal d'An-
ners nous informait que, depuis un certain
temps deux hommes n'avaient pins reparu
dans ces contrées.
La lecture de l'article de la famille an-
versoise nous remet en souvenir qu'il y a
de Frameries, disparut sans laisser aucune
trace. Il était marchand de vahces. Sans
doute, il s'était absenté pour affaires de
son commerce; on ne l'a plus revu depuis
lors.
Parviendra i on un jour éclaircir
ces mystères?
On s'entretient beaucoup Aumale
d'une sinistre découverte qui mettrait sur
la voie d'un crime commis il y a longtemps
déjà.
Mercredi dernierun jeune homme oc
cupé extraire de la marne d'une carrière
située quelque distance du petit débit
tenu par M. Join, cafetier Villiers, trouva
des ossements et une tête de mort.
M. le docteur Noyelle, médecin Aumale,
mandé par M. le juge de paix du canton,
se rendit de suite dans ce hameau, et après
avoirexaminéallentivemeot les ossements,
déclara qu'ils provenaient du cadavre d'un
homme.
Comment cet nomme a l il été enterré
dans celte,marnière? Telle était la question
que l'on se faisait, lorsque tout coup une
femme d'un certain âge, nommée Duval,
demanda parler M. le juge de paix.
Elle lui dit se rappeler que vers 1840, étaut
entrée un jour de grand malin au calé
alors tenu par la famille X...elle avait
trouvé la femme X... lavant le pavé de sa
cuisine, sur lequel elle avait constaté une
certaine quantité de sang. Sur la remarque
qu'elle lut fit ce sujet, celle ci répondit
que le sang provenait d'une vache qui avait
avorté dans la nuit. Dans la cuisine se trou
vait leur filsqui se chauffait assis près
d'une cheminée et qui coufirma les paroles
de sa mère.
On confirme de Paris que les bruits
qu'on a fait courir de tiraillements entre
les ministres ne sont nullement fondés. Le
nouveau cabinet marche d'accord sur les
questions d'ensemble et de détail; il use
de prudence dans sps actes et ne multiplie
pas les innovations sans réflexion. L'am
nistie dont il avafl été parlé pour les con
damnations prononcées contre ta presse
nesera pas, dit on, demandée l'Empereur.
On observe qu'il y aurait une certaine pué
rilité prononcer des condamnations et
les supprimer périodiquement.
Quant la gauche, désorientée par l'atti
tude aussi ferme que sagement libérale du
gouvernement, elle en est encore cher
cher un terrain où elle puisse lui faire une
opposition sérieuse. Jusqu'ici elle n'a pu
que dépenser ses forces dans des interpel
lations oiseuses et dans des escarmouches
dont toutfhonneur a été pour le ministère.
Sera t elle plus heureuse dansles projets
de réforme qu'elle médite? Noos ne le pen
sons pas, car les idées radicales dont elle
s'inspire exclusivement la pousse de plus
en plus vers les mesures eifrêmes. C'est
ainsi qu'il ne lui suffit déjà plus de deman
der l'élection par le suffrage universel des
conseils municipaux de Paris et de Lyon,
suivant la proposition delui déposée par
M. Crémieux;ii lui faut encore saper toute
l'organisation municipale. MM. Ferry,
Gambetla, Garnier Pagès et Arago ont dé
posé une proposition de loi qui a pour ob
jet de réformer radicalement le régime
municipal. D'après leur projet, la ville de
Paris serait administrée par un maire et
trois adjoints choisis par le conseil muni
cipal lui même. Le préfet de la Seine ne
serait plus qu'un administrateur départe
mental, comme les préfets des 88 autres
chefs lieux. De plus, la préfecture de police,
sauf la police politique, rentreraient dans
les attributions du préfet de la Seine. C'est
trop demander la fois.
Après avoir passé deux jours Berlin,
l'archiduc Charles-Louis, frère de l'empe
reur d'Autriche, est revenu Vienne. Il se
félicite beaucoup, dit-on, de la réception
qui lui a été faite par la cour de Prusse, et
les journaux des deux capitales s'accordent
y voir un gage de la paix qui régnera
désormais entre les deux grandes monar
chies si longtemps rivales.
Le Parlement anglais se réunira le 8
février, et déjà les chefs des deux grands
partis qui se partagent le Parlement, M.
Gladstone d'une part et M. Disraeli de
l'autre, écrivent leur adhérents pour les
inviter être exacts au rendez vous, vu
que l'on peut s'attendre, dit la lettre de M.
Disraeli, des affaires importantes
Il se pourrait que la Reine, en raison de
l'état de souffrance où elle se trouve, se
dispensât d'ouvrir en personne la session
des Chambres.
Par arrêté royal du 20 janvier, sont
Cependant, la femme Dpval fit part ses
voisins de ce qu'elle avait vu le matin
même. La gendarmerie d'Aumale se trans
porta sur les Ijeux et commença une en
quête qui, sans doute, fut sans résultat,
puisque les époux X... continuèrent vivre
comme par le passé Villiers.
Quelque temps après cette enquêteun
gardè-moulin nommé Salé, au service de
M. Fournot, Haudricourt, raconte plu
sieurs personnes qu'une nuit, en passant
devant le café X...il avait aperçu de la
lumière; qu'ayant soif, il avait frappé pour
qu'on lui ouvrit, mais que X... lui avait
répondu brutalement de s'aller coucher;
qu'alors, curieux de voir ce qu'on faisait
dans le café, ils avait regardé par le trou
delà serrure et avait vu le cadavre d'un
homme étendu sur }e sol de la cuisine.
Depuis cette époque, mais rien ne le
prouva, le bruil courut dans le pays qu'un
colporteur avait été assassiné par le caba-
relier.
Les anciens propriétaires de ce café, qui
est isolé de toute habitation, sont morts
depuis quelques années, ainsi que le garde-
moulin Salé.
Les ossements que l'on vient de trouver
seraient, sans aucun doute, ceux de cet
infortuné, et les suppositions de la femme
l'exhumation de ce squelette.
La semaine dernière, Vienne, dans
la soirée, plusieurs dames se trouvaient en
visite chez la femme du conseiller auliqoe
Trexler; on servit une petite collation.
Tout coup une lampe de pétrole fut ren
versée; le liquide enflammé se répandit
par-dessus toute la table, et en un instant
dix personnes avaient leurs vêtements en
feu. Après une scène effrayante de confu
sion, toute la maison accourut au secours;
ou parvint grand'peine étouffer l'incen
die. Mais trois dames étaient couvertes de
brûlures dangereuses; l'une mourut dans
la nuit.
Depuis l'exécution de Tropmann, dit
la Patrie, dix lettres environ lui adressées
ont été saisies la poste par les ordres de
l'autorité.
Décachetées aussitôt, on a trouvé dans
l'une d'elles un médaillon contenant le
portrait d'ane miss excentrique et roma
nesque, qui suppliait Tropmann de vouloir
.bien la recevoir, pour, elle seule, révéler
les noms de ses complices.
Dans une autre, venue de l'Amérique du
Nord, on informait Tropmann de l'arrivée
bon port et en bonne sauté de ses com
plices.
Ces différentes missives sont entre les
mains de la justice.
On a exposé, Paris, rue de l'Erole-de-
Médecine, la tête de Troptnarin. Celte tête,
sous laquelle est une inscription a attiré
un grand nombre de curieux qt.i ont sta
lionne devant la vitrine jusqu'à la nuit Le
masque porte un léger co lier de barbe
naissante.
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Duvat GO trouveraient ainsi confirmées par