Le Courrier de la Meuse signale deux
accidentsgraves dus encore l'imprudence
des amateurs du patinage
Avant-hier midi, dit le journal maes-
trichiois,des amateurs du patin suivraient
cet exercice Zaltbommel, lorsque tout
coup trois d'entre eux disparaissent sous
la glace. Quelques personnes accoururent
immédiatement leur secours, mais par
malheur trois d'entre elles disparaissent
leur tour.
Le sauvetage de ces six personnes de
venait plus difficile et plus périlleux, néan
moins les efforts redoublent et sont cou
ronnés d'un certain succès; quatre de six
noyés sont arrachés la mort. Une fille de
dix sept ans et un jeune homme de 25 ans,
qui étaient accourus pour porter secours,
n'ont pu être retirés qu'à l'état de cadavres.
Des quatre personnes qui ont été sauvées,
deux se trouvent encore, au moment où
nous recevons celte nouvelle, dans un état
inquiétant.
On écrit de Kinderdijk, 30 janvier Hier
midi 16 personnes s'étaient rendues sur
le Binnenboezem pour se livrer aux plai
sirs du patin, lorsque la glace se rompant
tout coup, elles disparurent sous l'eau.
Cinq d'entre elles furent noyées, entre au
tres un jeune homme de 26 ans et ses deux
sœurs plus jeunes que lui. Un jeune homme
qui était accouru pour porter secours aux
noyés a péri victime de son dévouement.
Un accident est arrivé mardi, vers
quatre heures de relevée, Fleurus. Un
jeune homme de Châlelineatt, qui voulait
traverser la voie, au passage niveau du
sentier de Wangenies, près la ferme de
Martioroux, a été atteint par la locomotive
du train des voyageurs venant de Louvain
et passant Fleurus vers 4 heures et i/i
il a eu les deux bras coupés. Son état de
grande faiblesse n'a pu permettre de le
transporter et il est mort après quelques
instants d'horribles souffrances.
(Union de Charteroi.)
Plusieurs personnes ont comparu, en
qualité de témoins, devant le juge d'ins
truction, Mons, propos de la fausse
traite de 2,000 fr. escomptée par Dessous-
le-Moustier peu de jours avant, l'arresta
tion de l'horrible assassin.
Le criminel, a été confronté avec les té
moins. li s'est montré pendant cette en
trevue non seulement irrespectueux pour
la justice, mais encore cyniquement fanfa
ron. Il s'est permis de plaisanter les
témoins et de demander au magistrat in
structeur la permission d'aller faire un
tour vendredi sur le marché, alléguant
qu'il ne serait pas gêné, lui, de mettre
immédiatement la main sur l'auteur dn
faux billet ordre. Quant le désigner, il
ne peut pas. Cela ressemble un peu
l'histoire du portefeuille de Tropmann.
Au moment où il remontait dans la voi
ture cellulaire pour être reconduit en
prison, Dessous le Moustier apostropha
en ces termes, une des personnes enten
dues dans rînsLruction
a Ne veux (u pas venir avec moi, fieu
dit-il tu ne voudrais pas croire comme on
est bien je ne l'ai'jamais eu si facile!
En somme, il s'est conduit de manière
inspirer beaucoup plus d'horreur que de
pitié.
Le Constitutionnel raconte un accident
entouré de circonstances horribles
Les époux Vauthier, ouvriers demeu
rant Paris, avaient placé leur enfant en
nourrice Trappes (Seine-et Oise), chez la
nommée Château (Juliette), âgée de 19 ans.
Dimanche dernier, ils quittèrent Paris
pour venir surprendre la nourrice et em
brasser leur enfant ils arrivèrent dans la
matinée Trappes. Quaud ils pénétrèrent
dans la chatnbr; de la nourrice, où étaient
entrés plusieurs locataires voisins après
avoir enfoncé a porte, ils faillirent être
aveuglés par une épaisse fumée qui exha
lait une odeur nauséabonde. Ils ouvrirent
les fenêtres et cherchèrent en tremblant la
cause de la fumée. Les rideaux de lit du
berceau où se trouvait l'enfant de la nour
rice étaient en feu. M"" Vauthier recula
épouvantéef elle venait d'apercevoir par
terre, sur un paillasson embraséle corps
de son enfant entièrement carbonisé. Sur
ces entrefaites arriva la nourrice, qui était
partie le matia, laissant son propre enfant
couché et son nourrisson assis sur un
coussin devait le poêle allumé, sans se
préoccuper di malheur qui pouvait résul
ter d'une tellî imprudence. Une enquête
judiciaire est commencée.
Nous reproduisons titre de rensei
gnements les détails suivants par le Figaro
sur M. et M0"Lombardla victime de l'as
sassinat de la rue S' Honoré, Paris
M™' Lombsrd était veuve en premières
noces de M. Charles Durand, rédacteur en
chef du Capitale, le premier journal impé
rialiste qui ail été publié sous la monarchie
de Juillet
Son second mari avaitunenotoriété dans
le parti bonapartiste.
Jules Barthélémy Lombard était chirur
gien de l'hôpital militaire de Strasbourg,
lors de la première tentative du prince
Louis Napoléon il y prit une part active,
fut traduit aux assises et acquitté comme
tous les autres accusés. Aussitôt mis en
liberté, il s'occupa de ce qui pouvait ame
ner le succès de la cause bonapartiste. Il
prit naturellemsnt une part active l'ex
pédition de Boulogne, ou le poste de porte-
aigle lui fut dévolu; il frappa de la hampe
du drapeau le sous préfet Le Provost de
Lannay, et il alla arborer son étendard au
sommet de la colonne élevée la grande
armée, où il fut fait prisonnier.
Lombard comparut devant la cour des
pairssur les mêmes bancs que le prince
Louis Napoléon il fut condamné vingt
années de détention. Il subit sa peine
Doulens où il fut incarcéré jusqu'à l'am
nistie de 1815, qui lui rendit la liberté. Il
entra alors dans les bureaux de M. Charles
Laffitte, où il fut quelque temps employé.
Lorsque éclata la révolution de février,
Lombard y prit une part considérableil
était de ceux qui forcèrent l'entrée de la
Chambre des députés, et dont les démon
strations déterminèrent la nomination d'un
gouvernement provisoire. Bientôt après, il
partit pour Rome, où il devint le lieutenant
de Garibaldi.
Revenu en France, Lombard obtint
grand'peine d'entrer dans la carrière con
sulaire. Ses débuts y furent pénibles; son
premier poste de vice consul Monterey
lui donnait des ressources si insuffisantes
qu'il était obligé de dresser des chevaux
sauvages pour gagner de quoi vivre.
Nommé consul Calcutta, il ressentit au
bout de quelques années les effets de ce
climat désastreux. Frappé d'une attaque
d'apoplexie, il dut être ramené en France
paralytique, épuisé, frappé dans son intel
ligence.
Le jour commence se faire sur le
terrible drame du faubourg Saint Honoré.
Félicie Fiol, la cuisinière de M"" Lombard,
qui a été blessée grièvement après l'assas
sinat de sa maîtresse, a pu fournir des ex
plications, que «apporte le Figaro.
Au moment où François Latbauwers
montait, une lampe la mainchez M.""
Lombard le concierge envoyait son petit
garçon la cuisine comme Félicie le lui
avait demandé.
Une démi heure aprèsFrançois ferma
avec violepee le porte de l'appartement.
Félicie lui ouvrit celle de la cuisiné.
Aussitôt il se précipita sur elle, son cou
teau levé.
Cette fois ci, criat-il, il faut que je
vous tue!
Mais vous êtes fou, François!
Etavec une grande présence d'esprit
elle cacha l'enfant derrière elle se mit
appeler au secours.
L'assassin se retourna, ferma la porte,
tira la clef, la posa sur le fourneaupuis
marcha vers Félicie, qu'il prit par les che
veux. La malheureuse saisit la lame qui
menaçait son cou et ne lâcha pas prise.
Alors il tenta de l'étrangler avec la main
droite et lui aracha une boucle d'oreille.
Pendant ce temps arrivèrent la con
cierge et la cuisinière Marie, au service de
M^deFitz James, qui enfoncèrent la porte.
Que faites-vous, François!... s'écria
Marie.
J'assassine! j'asssssine! hurla le
misérable s'acbarnant sur sa victime.
Marie se jeta sur l'assassin, le saisissant
par les épaules, tandis que la concierge en
traînant son enfant an dehors.
On sait le reste.
La version qui faft M. Lombard privé de
raison est contredite par les déclarations
de Félicie et par quelques observations ré-
centés.
Il n'a pas pu dormir depuis le crime. Il
pleure chaque visite qu'il reçoit. Il essaie
de tendre sa maiu affaiblie aux visiteurs.
A t il donc pu comprendre le drame hor
rible qui se déroulai! devant lui?
Détail navrant. Quand on a relevé le
corps de M"" Lombard, il était couché sur
le côté. Les yeux étaient tournés vers le
paralatiqne.
Lui même avait le regard fixé et dirigé
vers la tête de la morte!...
ANGLETERRE.
Londres, 2 février.
Le Times publie une lettre particulière
d'un capitaine de vaisseau, datee de la côte
occidentale d'Afrique, disant que le docteur
Livingstone, accusé de sorcellerie, a été
tué 90 journées de Longo. Son corps a
été brûlé.
L'incendie signalé aux journaux de
Londres par uoe dépêche de Newcastle esr
confirmé. Le feu, qui a pris dans les chan
tiers de bois, a causé plus de ravages
qu'on ne le supposait. Avant hier, il n'était
pas éteint encore. Tous les bâtiments et
les chantiers de M. Temple, qui avaient
été le foyer de l'incendie, ont été la proie
des flammes, ainsi que toutes les maisons
bordant deux rues adjacentes.
ÉTATS-UNIS.
New-ïork, i"féviier.
La dette des Etats Unis a diminué pen
dant le mois de janvier de 4 millions.
On peut juger, dit \e New-York He
rald, de la terrible force que possède un
monitor deux tourelles tel que le Mian-
tonomah, parce qui s'est passé dans la nuit
du 3 janvier dernier.
Le Miantonomah se trouvait en vue du
cap Cod, filant sept nœuds l'heure, sous
vapeur, se rendant Boston, quand il a
abordé le steamer Maria l'avant, l'a dé
foncé, à- rejeté l)es machines de côté et l'a
soulevé comme un coquille d'œuf. La
Maria est restée quelques minutes suspen-