FRANCE* Paris, 4 mars. Le Journal officiel publie un décret du 2 mars nommant Mgr. de Ginoulbiac,évêque de Grenobleau poste d'archevêque de Lyon, en remplacement du cardinal de Bonald, décédé. Le cortège des bœufs gras Tremblay, Port-Saïd, Gros Normand et Amural IV est ainsi formé deux coureurs armés de grands sabres et habillés en carabiniers grotesques un peloton de gardes de Paris; un tambour -maître suivi de vingt tambours costumés l'écossaise; une musique mili taire habillée en mousquetaires Louis XIII; un peloton de chasseurs, costume Louis XV i le char do premier bœuf maintenu par quatre sacrificateurs un peloton de soldats huguenots le char du deuxième bœuf avec ses sacrificateurs; un peloton de dragons Gentil Bernard la voiture de M. J. Porret, acquéreur des bœufs gras, et celle de M. Desjardins, l'éleveur un pelo ton de mousquetaires dé la reine; le char du oavire, traîné par six chevaux capara- çonnés un peloton de sarrazins vêtus de pour points en drap d'acier, casques ronds avec cache nuques en mailles le char des grotesques. Un peloton de dragons de Vil- lars; le char mythologique, traîné par six chevaux conduits par des postillons et con tenant Bacchus, Mercure, Mars, Appollon, Vénus, ses amours quatre déesses repré sentant le Printemps, couronné de fleurs de cette saison l'Été, couronné d'épis de blé et de fleur des champs; l'Automne, avec sa couronne de raisins et de fruits enfin le triste Hiver* avec sa couronne de lierre; un peloton de soldats gaulois; un char de musiciens, costumes seigneurs Louis XV, sonnant des airs de chasse un peloton de gardes françaises pied enfin une escouade de sergents de ville et un peloton de gardes de Paris fermant la marche. M. Fleurât, consul chargé de la chan cellerie l'ambassade de France Conslan- tinople, vientd'étre révoqué par le ministre des affaires étrangères, la suite d'un dé ficit considérable constaté dans la caisse de la chancellerie. On assure que le Français et autres personnes qui avaient déposé des fonds dans cette caisse ont été complète ment désintéressés On lit dans l'Opinion nationale Les histoires de fous sont trop rarement co miques pour n'en pas signaler une qui est sensiblement moins sinistre que toutes les autres, et dont nous garantissons l'authen ticité. Le receveur des finances de la petite ville d'Apt avait envoyer des fonds la recette générale d'Avignonet les confia la diligence qui fait le trajet journalier entre ces deux points. Seulement, le véhi cule était escorté de deux gendarmes, se relayant de brigade en brigade, et chargés de surveiller le précieux dépôt qu'ils avaient enfoui dans le coupé, où deux voyageurs, ignorant ce voisinage intéres sant, cherchaient, dans le sommeil agité des voitures l'oubli du long trajet. Au premier relai, l'escorte changea et le brigadier de la première remit ce- lui qui prenait sa corvée sa lettre de ser vice, sur laquelle ce dernier lut, sans hé siter, envoi de fousau lieu de envoi de fonds. Où sont-ils? demanda-t-il son collègue, sans autre interrogation. Dans le coupé, répondit celui ci sans autre commentaire. Puis on se sépara, la diligence roula, mais les deux nouveaux gendarmes se pressèrent d'avantage contre les portières du coupé. Au relai suivant, nouveau changement d'escorte. On ne regarda plus la lettre. Qu'avez vous là? Deux fous que nous sommes char gés de surveiller. Sont ils méchants? Pas jusqu'ici, mais ce sont les plus dangereux qui sont les plus calmes. Voyons donc... Tiens, ils ont l'air de dormir. C'est sans doute l'épuisement qui succède aux crises furieuses. Méfions-nous. En voici un qui touge! En effet, l'un des voyageurs mystérieux, saisi d'un invincible besoin de prendre l'air, mettait la main en dehors sur le bou ton de la portière. Mais les quatre gendar mes le repoussèrent violemment dans l'in térieur du coupé sur son compagnon, qui, demi écrasé, peussa des hurlements ter ribles. Partez! crièrent les gendarmes au conducteur. Le mouvement les calmera. On fouetta les tbevaux, l'escorte prit le galop, suivie de l'ancienne, qui jugea qu'on n'était pas trop de quatre contre de pareils énergumènes. Même scène aux relais suivantset si l'on eut parcouru un plus grand nombre de brigades, nul doute que toute la gen darmerie de France n'eût fini par suivre la voiture où se débattaient les deux pauvres diables, dont le besoin d'air s'était exas péré. Tout s'expliqua Avignon chez le procureur impérialqui ne trouva rien redire au zèle de Pandore, et on m'assure que les victimes sont actuellement en li berté. ipjifev qo'l;,8' d >ùqèb «en Tristè! La ville de Poitiers est dans la consternation par suite d'un accident horrible. Il y a six mois, environ, deux familles des plus honorables du pays s'unissaient par le mariage de l'unique fils de l'une d'elles, avec une jeune fille pleine de char me et de mérite. Toutes les conditions de bonheur sem blaient être'réunies pour assurer ces deux jeunes gens l'existence la plus douce. Une riste réalité vient de donner ces es pérances le plus cruel démenti. Dimanche, la jeune femme avait fait des visites de famille dans l'après-midi; son mari était parti la veille pour un voyage d'affaires. Elle était rentrée vers quatre heures dans la maison où il n'y avait qu'une personne de service. Une détona tion d'arme feu ayant retenti l'étage supérieur, la servante s'est empressée de monter pour en connaître la cause. Un affreux spectacle s'est offert ses yeux. Sa jeune maîtresse, en maniant imprudem ment un fusil, avait reçu en pleine poitrine toute la décharge. Elle gisait sur le par quet, sanglante et déjà inanimée. Un fait douloureux vient de se passer Marseille Le fiancé et làiiancée allaient se rendre la mairie, quand le jeune homme, que ses parents et ses amis félicitaient, poussa tout coup un cri et tomba mort entre les bras de ceux qui l'entouraient. Il venait de suc comber une attaque d'apoplexie fou droyante. On écrit de Bracquemont la Vigie de Dieppe Mercredi matin, la commune de Bracquemont, ordinairement si calme, était en émoi ou n'entendait de tout côté que détonations d'armes feu. Que se passait-il donc Il s'agissait tout simplement d'un mariage. Une jeune veuve de soixante-dix-neuf ans et un mois convoilait en quatrièmes noces avec un jeune veuf de soixante-dix- neuf ans et huit jours. Il est noter que la future, honteuse de n'avoir pu signer ses trois premiers acte» de mariage, allait depuis quinze jours l'école du soir pour apprendre signer; ses efforts ont été couronnés de succèsei la mariée a pu signer son quatrième acte de mariage. Encore un triste accident dû l'im prudence et signalé par un journal fran- çais 11 M. Chaudron, de Nogent, était entré chez M. Crosard Logerot pendant l'absence de ce dernier, et avait demandé M™ Cro sard la permission de laisser son fusil dans la maison pendant le temps qu'il serait retenu la justice de paix où il était appelé comparaître. Il déposa son fusil sur on lit en disant qu'il n'y avait pas de danger. Quelques instants après, M"" Logerot sor tit pour aller puiser de l'eau, et laissant seuls dans la chambre ses trois enfants, dont l'aîné est âgé de douze ans. Pendant cette absence, qui dura moins de cinq minutes, la jeune Marie Crosard, âgée de cinq ans, demanda son frère aîné un panier qui était pendu un clou au-dessus d'une commode. Le frère en cherchant atteindre le panier, a dû poser le pied sur le lit, de là sans doute un frot tement de la couverture contre un des chiens du fusil, qui devait être armée une détonation se fit entendre, et les grains de plomb allaient atteindre le jeune Crosard au côté gauche de la figure et faisaient sauter le crâne de la petite ftlarie. AUTRICHE. On lit dans le Fremdenblatt, dé Vienne La grève des ouvriers compositeurs typographes paraît avoir servi d'exemple. On nous apprend que les garçons de l'hô tel de restaurant et de café, les ouvriers boulangers, les ouvriers tanneur#, tailleurs et Cordonniers vont se mettre prochaine ment en grève. RUSSIE. Le Times donne des détails fort intéres sants sur la renaissance de Sébastopol. Nous citons a Les murailles de Sébastopol sont com plètement rétablies, et plus de trois cents maisons ont remplacé celles qui ont été démolies par le bombardement. Une nouvelle église qui a la forme d'une pyramide, entièrement construite en marbre, a été élevée dans le cimetière de la ville. Les fonds qui ont servi la cons truction de l'église résultent de souscrip tions publiques dans toute la Russie. A la tête des souscriptions figure celle de la princesse Vaslilchykoff, qui a consacré cet objet toute une année de ses rentes, s'élevant 15.000 roubles. On a dépensé en tout 200.000 roubles pour cette cons truction. Le principal monument, dans ce cimetière, est celui du prince Michel Gort- chakoff. On y lit celte inscription: Ici reposentparmi les guerriers les restes mortels de l'homme qui a empêché les en nemis de notre patrie de pénétrer ici. Toutes les tombes sont semblables, et cha cune d elles porte celte inscription: Tom beau de nos frères. AMÉRIQUE. On lit dans le Messager franco américain ■- On a reçu du Mexique des nouvelles allant jusqu'au 28 janvier Le gouverneur de l'état de Zacatecas s'est prononcé contre le gouvernemenl

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Le Propagateur (1818-1871) | 1870 | | pagina 2