D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 54me Année. Mercredi 27 Juillet 1870. N» 5,511. REVUE POLITIQUE. Il est dans les habitudes de la France, lorsqu'elle va mettre ses armées en cam pagne, de ne rien négliger de qp qui peut contribuer soutenir et augmenter l'en thousiasme de ses défenseurs. C'est cette pensée et aussi sans doute un sentiment bien naturel de sollicitude qu'il faut attri buer un voyage que l'impératrice Eugénie vient de faire Cherbourg. Elle y a visité dimanche la flotte qui va se rendre dans le Nord, et sa présence au milieu des équipa ges a été saluée par les démonstrations les plus sympathiques. L'Impératrice a an noncé l'intention de se rendre paiement dans l'Est avant que les troupes qui y sont actuellement cencentrées ne quittent le territoire français. Toute résolue qu'elle soit prendre l'of fensive, la France doit cependant prévoir les éventualités d'une guerre de défeuse. La précaution, toujours de règle en pareil cas, devient surtout nécessaire quand on a devant soi des forces aussi colossales que celles de la Prusse. Le gouvernement fran çais a donc décidé de mettre en état de défense et d'armement l'eoceinte fortifiée de Paris. Des ordres ont été donnés cette fin par le remplaçant provisoire du maré chal Le Bœuf au ministère de la guerre, le général Dijean. Il vient d'être publié Berlin une pro clamation royale <|ont le télégraphe trans met l'analyse. On y constate l'accord des Allemands pour soutenir la guerre natio nale dont le résultat Sera de fonder défini tivement la liberté et l'union de l'Alle magne Le nom de la Prusse n'est plus même prononcé dans ce manifeste que le roi -Guillaume adresse son peuple alle mand. La Correspondance générale autrichienne annonce que l'escadre cuirassée de la Con fédération do Nord s'est retirée Wilhems- hafen. La même Correspondance se dit autorisée démentir de la manière la plus formelle les nouvelles d'armements quelconques en Turquie et affirme que la Sublime Porte est décidée observer une stricte neutralité en présence du différend franco prussien.» Les journaux de Vienne continuent discuter avec beaucoup d'animation sur le rôle que l'Autriche doit jouer dans les circonstances actuelles. Tous sont d'avis qu'elle est tenue rester neutre. Mais cette neutralité doit elle être armée ou non armée? C'est sur ce point que portent les discussions. Devenu vacant par la mort regrettable de M. Prévost Paradolde poste de ce ministre de France Washington a déjà un nouveau titulaire c'est M. Treilhard, dont la nomination en celte qualité figure au Journal officiel. Le gouvernement roumain a clôturé dimanche la session extraordinaire de la Chambre moldo valaque. Le président du conseil a remercié la Cbambre du concours qu'elle lui a prêté pour l'apaisement des esprits et a promis uDe bonne administra tion. P. S Les Français et les Prussiens conr tinuent de s'observer sur la frontière du. Palatinal. La fréquence des reconnaissances dirigées par les Prussiens vers la ligne fer rée qui relie Tbionville Haguenau sem blerait indiquer de leur part des velléités d'attaque. Dans une rencontre qui a eu lieu sur le territoire français, devant Nieder- bronn, le général Bernis a battu un déta chement allemand. Un officier bavarois a été tué; deux autres ont été fait prisonniers. Le Times, dans un article* sur les com munications faites la Chambre des com munes par M. Gladstone, s'exjprime comme suit au sujet de la situation de la Belgique, de la Néerlande et du Luxembourg: Les deux belligérants ont fait connaître leur désir et leur intention de respecter la neutralité de la Belgiquede la Hollande et du Luxembourg. Telle estil'information que le gouvernement a été jen mesure de donner au Parlement. Il n'y al pas de raison poor douter de la sincérité dl ces assuran ces car il se peut que la neutralisation d'une aussi grande étendue! de territoire intermédiaire soit considérée par chacun des combattants comme une protection plutôt que comme un obstacle. Mais il n'en est pas moins prudent, de la part des gou vernements de Belgique et de Hollande, qu'ils prennent des mesures pour faire respecter leurs territoires. Ce sont de petits Etatsmais pas assez petits pour ne pas pouvoir offrir une résistance très formida ble un envahisseur, et pour faire consi dérer comme chose sérieusemême pour le maître d'un grand nombre de légions, l'éventualité de leur hostilité. La Belgique a cinq millions d'habitants, ce qui est plus que n'en possède la Bavière, dont l'accession l'alliance de l'Allemagne du Nord est considérée juste titre comme un événement de première importance. Dans un territoire petit, mais compacte, cinq millions d'hommes doivent pouvoir se défendre presque contre n'importe quelle force il soit possible de leur opposer. Nous attachons celle importance la force militaire de la Belgique, parce qu'il existe en Angleterre one tendance parler d'elle comme d'un É'al faible, impuissant se tirer d'affaire lui même, et menant une existence précaire grâce encore aux garanties européennes. Les Belges sont en mesure et, pour leur rendre cette justice, nous dirons qu'ils sont tout fait désireux de se défendre. Ils ont sous les armes 100.000 hommes d'ex cellentes troupes, tout fait capables de protéger leur indépeudance, si elle était menacée. Les mêmes observations s'appliquent la Hollande, qui a une population de plus de trois millions et demi d'habitants. Si ces deux Etats oubliant leurs rivalités anciennes, s'unissaient dans l'intérêt de la défense de leur neutralitéils constitue raient une puissance dont ancun souverain ne provoquerait volontiers l'hostilité. Le Moniteur publie la circulaire suivante, adressée aux procureurs généraux près la cour d'appel et aux procureurs do roi Messieurs, Un avis inséré au Moniteur belge du 22 de ce mois recommande, l'occasion de l'état de guerre existant entre deux puissances voisines, l'observaion des devoirs résultant de la neutralité et rappelle que la Belgique a adhéré aux prinripes proclamés dans la déclaration du congrès de Paris du 16 avril 1856. Je vous prie donc, messieurs, de réque- rirdes poursuites,conformément l'article 125 do Code pénal, contre toutes personnes soumises aux lois du royaume qui feraient des armements en course, ou qui y pren draient part, on bien qui poseraient des actes contraires aux devoirs de l%neulralilé. Le ministre de la justice, Prosper Cornesse. Sur la demande du ministre de l'inté rieur, le minisire de la guerre vient de donner des ordres pour que les hommes des différents corps qui Sont ouvriers agri coles soient autorisés, s'ils eD expriment le désir, prendre part aux travaux de la moisson, soit amour des villes où ils se trouvent en garnison soit proximité des villages où les troupes sont cantonnées. (Moniteur.) "Si Q On s'occupe sérieusement d'armer la rive gauche de l'Escaut. Les munitions d-j guerre y sontamenéesau moyen de pontons conduits par les pontonniers ou embar quées bord d'un des bateaux vapeur de passage. Les engins du tir la cible de la garnison, la Tête de Flandreont été enlevés. On présume qu'un grand campe ment y sera formé. Les détachemenis.de canonniers occupant les forts de la Tête de Flandre et db fort S" Marie sont doublés. La citadelle du Sud recevra la semaine prochaine une garnison Niel, Boom, Hove, Contich, Humps et Duffelforment dès présent un cordon d'environ 6,000hommes prêts s'appuyer sur le camp retranché. Lundi on attend de nombreuses troupes venant du camp de Beverloo. Elles campe ront dans les mêmes parages. Des troupes sont toujours logées Bor- gerhoot, Deurne, Berchem et Vieux Dieu Tout est prêt pour faire rentrer les mi liciens de 1870. Des ingénieurs ont été envoyés ce matin pour vérifier les ponts sur lesquels doivent passer les pièces de canon de 80 qui se ront transportées du polygone de Bras schaet Anvers. On ignore encore dans quel fort on emploiera ces pièces, qui sont du plus fort calibre que possède la Belgi que. (Précurseur du 25 L'Avenir nationalde Paris, a reçu de Bruxelles une nouvelle qui, si elle venait LE PBOPACATEUB FOI GATIIOLIQl'E. -- CONSTITUTION BELGE. Bi uxrlles, le t)3 juillet 1870.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1870 | | pagina 1