Un très grand nombre de familles allemandes qui habitaient la France et qui viennent d'en être expulsées par suite des événements de la guerre, arrivent journel lement Bruxelles et y sont reçues, l'égal de tous les étrangers, avec tous les égards possibles. On écrit de Marche M"* la princesse Pierre Napoléon Bonaparte, ses enfants et sa suite sont arrivés dimanche soir par le train du Luxembourg Kochefortoù ils sont descendus chez Te docteur Collignou. Le 1 i aoûtvers 1 heure de relevée, rue Rouleau Liège, deux petits enfants, en l'absence de leurs parents, étaient mon tés sur un banc de menuisier et sciaient installés de là nue fenêtre du premier étage contre laquelle ils s'appuyaient. Tout coup la fenêtre cède et l'un des enfants, âgé tle 5 ans, tombe sur le sol de la rue. A ce momentla mère passait sous la porte et, plus morte que vive, elle recueillit son enfant tout contusionné. M. le docteur Bidlol, appelé en toute bâte, vint prodiguer ses soins au petit malheureux quivu la gravité de son étatfut transporté l'hô pital de Bavière, où les pansements néces saires lui ont été prodigué. L'infortuné petit garçon a plusieurs blessures graves la tête et des contusions sur tout le corps. La victime de cet accident est le nommé Jean-Nicolas Riga, âgé de cinq ans, demeu rant rue RouleauS'-Nicolas. Ses parents sont dans un état de désolation indescrip tible. Un correspondant du Gaulois racon tait le combat terrible qui s'est livrée dans .lesusines de Styring-Wendel, près Forbach. Cet établissement, aujourd'hui complète ment ruiné, était l'un des plus considéra bles do bassin de la MoseHe. Les laminoirs de Styring fabriquaient des rails pour tous les pays d'Europe: l'Allemagne, la Hongrie, la Belgique, la France, l'Angleterre y a- vaient d'énormes commandes en cours de fabrication. -Oisons, pour les gens de la partie, que la maison de Wendel qui ap partiennent ces usines, venait de transfor mer une partie de son outillage suivant le système anglais Siemens. Les usines de Styring Wendel occupaient pins de huit mille ouvriers; les salaires s'y élevaient 400 000 fr. par mois... Et tonte cette pros périté est aujourd'hui engloutie, perdue pour uo temps dont nul ne saurait dire le terme! Chose noter l'on des adminis trateurs des établissements de Wendel, M. de Gpiger, est aujourd'hui prisonnier des armées allemandes! La Presse de Vienne établi comme suit l'effectif des troupes ennemies qui vont se trouver eu présence sur le terri toire français e Armée Allemande Aile droite sous Steinmetz, 7* et 8*. corps, près de Saint- Avold, 70 mille hommes, 80 canons. Centre, 6ous le prince Frédéric Char lesprès de SarregueminesI**. 2*. 3% 4% 6*, 9", 12* corps et la garde, 280,000 hom mes et 640 canons. Aile gauchesous le prince royalen route pour Nancy5* et 11corps de l'Al lemagne du Nord, 2* corps bavarois, corps wurlembergeois, divisions hessoise et ba- doise, 17 mille hommes et 400 canons. Armée française. 2*, 3* et 4* corps sous Frossard, Decaeo et Ladmirault, près de Metz. 5* corps (de Failly) Sarre Union se retirant sur Nancy. 1" corps (Mac Mahoo) en retraite de Sar- rebourg vers Nancy, moins une division laissée Strasbourg. 6e corps (Canrobert), détaché vers Sa.r- rebourg pour soutenir Mac Mahon. La garde impériale sous Bourbaki, en tre Metz et Pont Mousson. A ces forces il faut joindre trois divi sions appelées de Cherbourg la Moselle, soit 24 divisions d'infanterie et 4 divisions de cavalerie, soil un total de 300,000 hom mes et de 800 canons. FRANCE. Le grand prévôt espion des Prussiens. Sons ce titre on lii daus le Gaulois Hier, le gé néral grand-prévôt se promenait ans en-irons de Metz. Vélo eo bourgeois, il ne portail d'anire u distinction que la roseile de la Légioo d'honneur. Soudain, no geodarme l'aborde, le regarde dans le blanc des yeux et loi demande très impérative ment ses.papiers si, d'aventure, il en a. Oh oh fait le général'. Mais je suis le grand-prévôt de l'armée..,. Vous I répond le gendarme, en caressant son impériale d'oo air sceptiqoe. C'est h Bismark qu'il faut dire cela, mais pasb moi. Les plaisaote- - ries, voyez-roos bien, ce o'esl pas mon plat favori. Je n'en maoge pas pour l'heure.... Le grand prévôt se tait et soit respectueusement le Pandore lorrain. On arriee h Metz. Sons la porte de l'hôtel dn général graDd-prévôt vont et viennent les officiers et les gens de service. Toosse hâtent de saluer, b son passage, le gé néral, M. Saovenr. Le bon gendarme, b ce spectacle, se met b ca resser son impériale, maisd'one façon perplexe et tont b rebours. Il est coovainco! Cela suffit. Il salue militairement, se retire froi dement et explique catégoriquement qu'il n'a fait que son service. Le grand- prévôt rit encore de la piquante aven ture, et le bon gendarme reçoit de chaudes et légi times félicitations de toos les bourgeois de Metz. Cela ne rappelle t il pas Caussidière. préfet de police, arrêté et conduit au poste en i848? Cela oe rappelle-1 il pas encore Louis XI arrêté par ses propres gardes, b Plessis lès Tours, et l'é pisode légendaire: Vous seriez le petit caporal, que vous ne passeriez pas. La consigne Nous avons sons les yeux nne lettre de Colo- gnienx, le lieotenant - colonel des turcos de Wis- semboo'g, ce brave officier qui s'est tiré de la mêlée avec deux balles dans les jambes et boit ou dix coups de baïonnette. Cette lenre nous reoseigne exactement sur la mort d'Ahel Douay. La bataille touchait b su fin, on avait cinq ou six fois souoé la retraite. Les tu>cos se faisaient mas sacrer sur les caoons qu'ils avaient pris. Ils se concbaieot dessus et s'y«faisaieut tuer. Douay eut on grand serrement de cœur d'abandonner ces braves gens, ces terribles acharnés. Il «mot b eux sons une ploie de balles et de mitraille. Allons, les enfaots, eo retraite allons a Les Africains ne voulurent pas même tourner la tête, et le général tomba en leur criant Al lons! Dites-moi si le roman vant l'histoire! Le Tropmeon anglais, John Jones, on Owen on n'a jamais sa au juste a été exécuté lundi malin, dans la prison d'Aylesborypour l'assassinat de sept personnes composant la famille Marshall, dans one maison isolée de Denbam. Jones est mort avec l'insensibilité de la brute; il avait repoussé tour b tour, avec des jurements et des insultes, les exhortations religieuses. Lorsqu'il fut monté sur l'échafaod, qu'il prit place sur la trappela corde au coo et le bonnet blaDC rabattu sur la figure, il demanda b dire quelques paroles. Calerait alors releva le bonnet au-dessus de la bouche. Le condamné s'écria «i Mes amis, je vais moarir parce qne je suis accusé du meurtre de Charles.,Je ne sais plus son nom, dit-il en se tournant vers nn gardieu. Charles Marshall lui souffla l'autre. Ah oui, Charles Marshall. Eb bieu, je suis ionocent. Calcraft loi attacha les pieds, tira le verrou de la trappe, et le misérable fut lancé daos l'éternité. Sa mort fut instantanée. On lit dans une correspondance particulière de Paris, adressée b la Belgique, sous la date du 16 août Quand Goillaume 1°' n'était encore que prince royal de Prusse, il affichait hautement ses intentions de réformateur de la carte allemande, et tout loi semblait bon pour faire échec b la politique de sou auguste frère. L'archevêque de Cologne disait de lui Aptès la mort do roi régnant le prince régent, devenu roi de Prosse, fera peu b peu en a Allemagne ce qoe le roi de Sardaigne a lait eu Italie.» Frédéric-GuillauutelV meurt aurliâteau de Sans Souci le 2 janvier ]86t. Son frère, qui avait déjà été investi des fooetioos de légent depuis 1859, lui soecède sous le nom de Guillaume I". Sexagénaire, il arrivait au poovoir avec une poli tique, résultat des méditations de toute sa vie. C'est alots qu'assemblant b Postdam tous les chefs de l'armée prussieooe, il prononça ces paro les prophétiques: Je sois monté sur le trône b one époque pleine de dangers, et avec la pers- peclive de combats poor lesquels j'aurai peul- être besoio de tout votre dévouement, de tout votre patriotisme. S'adressaut au ministre de la guerre a Mon cher ministre ce n'est pas od lit de roses que je voos prépare. Ne nous livrons pas b de vaines illosions. Noos marchons vers des temps graves, noos avons b conjurer de terribles orages qui noos forceront d'engager la patrie allemande daus nue bataille où il lui faodta vaincre ou mourir. Ainsi la politique do comtede Bismark est bien réellement la continuation de la pensée do souve rain, et depuis le 9 octobre 1862, où il accepta le portefeoille des affaires étrangères, josqu'a ce jour, l'habile chancelier a voué tootes ses veilles et tout ce qoe la oatore loi a accordé de ruse, de patience et d'iulelligeoee b la conqoête de l'unité germani que eu dehors de l'Autriche et enfin, pour cou- ronoer sou œuvre téméraire, b l'anéantissement de la puissance française eo Eorope. Il n'y a plus b en douter, c'est one goerre de races qui se livre sur notre propre sol guerre d'extermination qui doit aboutir au triomphe des Latios 00 b l'écrasement de ceux ci par les Slaves et les Germains fraterni sant après la conquête. Que le foreing office britan nique fasse converger tous ses efforts vers one œu vre d'apaisement ardemment désirée de l'antre côté do détroit, cela est facile b comprendre, msis impossible b réaliser présentement. Quand bien même l'ennemi viendrait d'être refoulé par nos armées vicloiienses sor la rive droite do Rhin, qui se chargera de régler les comptes de la guerre?... C'est avec l'Eorope entière représentée ao sein d'an congrès continental qee la France anrab dis coter la paix et b en régler les conditions et non pas exclusivement avec le cabinet de Saint James. Telle est la réponse unanime de la Chambre et do pays eo présence des démarches de lord Lyoos près de notre nouveau cabinet. a Du reste, il faut bien le dire, on ne donte pas ici dans nos sphères gouvernementales que les soc- cès de la France changeraient complètement la face des choses et qoe l'Autriche et l'Italie hési tante auraient b se prononcer sor: le -champ, poor ou contre la Prusse. Il est facile de prévoir la dé cision qoi sferait prise par ces deux puissances. La cérémonie religieose habituelle qoi a lien le i5 août a été remplacée, cette année, par des prières pour l'Empereur et pour l'armée. Le Bonaparte américain Jérôme-Napoléon petit-fils de Jérôme-Napoléon et de M"" Patlerson- B .naparte, est parti de New York pour rejoindre l'armée française sur les bords du Rhin. Élève américain de West Point, M. Bonaparte a fait partie de l'armée des États Unis. Soldat français, il s'est distingué dans-la guerre de Crimée et celle d'Italie. Oo annoncé l'engagement comme volontaire ao 1" régiment de chasseors b cheval de M. Henry de Beroadotte, neveu dn roi de Suèdè. M. Henry de Beroadotte a deux frères sous les drapeaux.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1870 | | pagina 2