D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54me Année. Mercredi 24 Août ,1870. N" 5,519.
jitLLi:n> ui jotu.
Ai» iftiiipu de I* terrible cri.çe que Inverse
la France, le gqpxeroemri»» de ce pays n'a
pas seulepaent faire face l'ennemi qui a
envahi ses frontières ij doit encore luiler
chaque joflr tantôt çrmfre le? impatiences,
tantôt contre les défaillawçe? de l'esprit pt)
bljc. 0n deyine ce que .celle lutte présente
de difficultés dans une ville comme Paris,
alors surtout qu'on,n'a flgé dps pouyelles
peu favorables faife connaître la popu
lation. Le ministère Palikaoa acceptécette
lourde tâche, et jusqu'à présent sa con
fiance ne s'est point un seul infant dé
mentie. Cette attitude a certainement plus
contribué que ses paroles relever ses con
citoyens de l'abattement où les avaient
jetés les çruelles déceptions du commen
cement dè la campagne. AojubhThui. Paris
peut regarder en face les dangers très réels
dont il est menacé, et toutes les éventuali
tés de la guerre ont e'té prévues, jusques et
y compris an siège suRir par la capitale.
Tandis que le m,péchai Bazaine est aux
pises avec le deuxtèojeel^e troisième .corps
d'armée prussien, le .preqiier c orps spps ifi
commandement d(upriùe,e royal, a continué 1
petites jhurugçs^Tmar^e su,r Châlons
par une route qui incline d'abord vers |e
sud jîaos la d^re^qq cfe (M'herse
la Mepse ej r.eoMJ»tc ensuite
yçr? Châipns en suiyapt lp cours de la
Marne. La nécessité de ^pstqr en commu
nications avec les autres corps d'armée
prussien a seule empêché le fils du .roi
Guillaume d'arriver Chîtlop? depuis plu
sieurs jours, mais il a espacé ses fqrces sqr
une très longue ligne, et ses avant pqstes
atteignaient déjà Vitry le Français quand
son quartier général était encore a .Nancy.
C'est évidemment avec lui que le tnarécR?l
Mac Mahon aura se mesurer Sabord,
lorsqu'il fera de Cbâlons ce retour offensif
qpe les troupes fatiguées du mprécRal ,Bg-
zajne doivent appeler de .tous leqrs voeux.
Deppuvelles dépêchas nr^siepnepjéva
Iqept 50,mMle bomupes au moins,<ep»y
comprenant les morts, les blessés et les
prisonniers, les pertes subies par les Fran-
çais dan? ,es combats pptoqr de Melz.On
n'avait PU encore éyaluqr tuêm? appro^i-
maiivemeni les pertes des Pcussiens, mais
op sait déjà par leurs propres déclarations
qu'ils opl'acbeté très cher les positionsqu.'ils
occupent aujourd'hui sur la roule.de I^etz
Verdun. Les Français ne s'en sopt retirés
jeudi que,dans la soirée, après avoir ?qii-
tenu pendant neuf heures le choc de dqpx
cent mille hommes et le feu de presque
toute l'artillerie prussienne. Le carnage a
dû,être,effroyable. On ajoute que dans la
nuit qui a suivi cette horrible bopcRerje,
l'armée du maréchal Bazaiqe s'est repliée
dans les fortifications de Metz. .Depuis lors
nous n'avons pas apprjs qu'il se soit passé
aucun fait nouveau sur cette partje dp
théâtre de la guerre. Il faudra vraisembla
blement quelques jours aux deux armées
pour réparer leprs forces épuisées par ces
luttes gigantesques.
Le prince ffapoléon vient d'arriver
Florence. Soi» voyage rapproché des pré
paratifs militaires fde l'Italie ne peut man
quer d'éveiller plus vivement que jamais
les défiances de la Prusse.
P. S. Des événements décisifs se pré
parent sur le théâtre dp la goerre On as
sure que le camp de Cbâlons est levé depuis
48 heures et que les troupes du maréchal
Mac Mahon sont en rcute pour rejoindre
l'armée du maréchal Dizaine.
Paris vient d'échapper une crise minis
térielle. Ce qui a failli la provoquer, c'est
une proposition de M. 4e Kératry, deman
dant l'adjonction de neuf députés au co
mité de défense insii.tijé par le gouverne
ment. Le maréchal Palikao ayant pqsjé la
question de cabinet, la comm'-ss'on PWS'
mérita ire s'est décidée écarter la propo
sition de M. de Rératry, mais elle s'est
chargée d'en élaborer une autre d'accord
avec ,1e ministère.
Par arrêté royal du 2,1 août, M. J.
Vuylsteke, candidat notaire Wervicq
estnommé notaire la résidence de cette
ville,' ep remplacement de son père, dé-
s't missionnaire.
Par arrêté royal do 45 août, les collè
ges électoraux des arrondissements d'Ar-
IonBasiogne et Marche sont convoqués
pour le lundi 28 août courant, a neuf neu
res du matin, l'effet de procéder un
scrutin deballotageentreMM. de Limbnrg-
Stirum et Lenger, pour l'élection d'un sé
nateur.
Le bureau principal est établi Arlon.
C'était hier, 22 août, le 17* anniversaire
d,i» mariage du duc de Brabanl, devenu
depuis roi des Belges, Léopold II, avec l'ar
chiduchesse d'Autriche Marie Henriette
(22 août 1853.)
L'archiduchesse était âgée ce jour là de
47 ansétait née le 22 août 1836.
•La'Reine a donc accompli aujourd'hui
sa 54' année.
Des déserteur? da France etd'Aile
magne continuent traverser en assez
grand nomhrediverses«itlesde la Belgique.
Quarante.huit caisses de vêlements,
d'objets de pansement etc., destinés aux
victimes de la guerre, dont vingt êl une
caisses pour Parisvingt et une caisses
pour Berlin et six caisses pour Trêves, où
les blessés des deux .na.iqns sont réjunis en
grand nombre, ont été expédiées jeudi d'
de l'arsenal établi dans l'un des pavillons
du Jardin Botanique, -sur lequel flotte le
drapeau blanc croix "ougeiJe.la conven
tion de Genève. Une douzaine d'autres cais
ses sont parties jeudi pour Iqs mêmes des
tinationésur les demandes qui ont été
adressées de Berlin et de Paris, dont les
comités de secours aux blessés se sont mis
en rapport avec le nôtre.
Le comité des dames a reçu de la Reine
un précieux envoi d'objels de vêtements et
de pansement. Sa Majesté, qui prend
cette œuvre de bienfaisance le plus vif in
térêt, a annoncé de noqveaox envois.
Trente teunes gens sont partis jeudi
de Bruxelles pour Rome, où ils vont
prendre du sérviqe dans l'armée pontificale.
On lit dans le Nouvelliste de Vçrviers
VendrediJt mi,dips[ arrjvp POlfC
station un train de prisonniers français,
venant de Prusse. Le jràjp ?e composait
d'environ vingt cinq voilurps de tptiles
sortes voitures ordinaires, ambulantes,
voitures de campagne sur la locomotive
flottait une bannière b)aneheel rouge. Ces
prisonniers faisaient partie du corps sani
taire chargé de recueillir et de soigner lés
blessés, lis étaient porteurs du brassard
blanc croix rouge de la convention de
Genève. Tous étaient tombés au pouvoir
des Prussiens dans les derniers engage
ments. Parmi eux se trouvait pu prêtre
également porteur çFu brassard bjanc et
rouge. Ils dnt été reçus par les personnes
qui se trouvaient dans notre station avec
fouies les marques d'une louchante sym
pathie. Ils paraissaient tout heureux1 de
quitter le territoire prussien.
Changement de décor vue! s'est
éc/,ié|l'j0n d'eux en sautant de voiture.
Puis un autre, un de ses compagnons
d'infortune Quel bonheur, d'entendre
parier français! Et tous manifestaient la
même joie.
o Dès que l'arrivée des prisonniers fut
connu de notre population un grand
nombre de personnes se rendirent la
station. Les uns portaient du pain, les au
tres des cigares, ceux ci du beurre, ceux là
du vin, qû'ils distribuaient aux prisonniers
et que ceux ci recevaient âveic une tou
chante reconnaissance. M. le docteur Deïli-
cour t s'est empressé de svy rendre égàlem.en t
pour donner ses soins aux blessés. L'un de
ces derniers, dont la situation ne permettait
pas de.continuer le trajet, est resté en notre
gille; il a été réclamé par M-'Morén'as, d'o-
j ,rigine française, qui l'a fait transporter
sà demeure en voilure, où il est entouré
des plus grands soins.
Les prisonniers ont quitté notre station
une heure 35minutes. Ils sont partis pour
tParis dans un train spécial, Quelques uns
d'entre eux que des particuliers avaient
conduits en dehors de la station, oui man
qué ce trajn; ils ont pu partir, par celui 4e
2 heures 30 minutes.
Au inqipenl de leur départ, les prison
niers serraient toutes les mains; ils ne
savaient par quelhs paroles affectueuses
exprimer leur reconnaissance. Nous ne
vous oublierons pas! disaient ils. Et
lor&que le .train se mit en marche, tous
LE PROPAGATEUR
ACTES OFFICIELS.
NOUVELLES DIVERSES.
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BEL».
A leur entrée sous (a gare, les prison
siéra ont été recueillis dans le buffèt, où le
restaurateur s'est empressé dè leur distri
buer de ta nourriture et des rafraîchisse
ments. Les prisonniers étaient au nombre
de 254 75 médecins et 90 infirmiers dê la
Conférence de Genèvefaits prisonniers
iPonuà Mqusson dès leur entrée en campa
gne- Il y avait en outre 42 officiers et' 47
soldats, la plupart,blessés assez grièvement.