D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 54me Année. Samedi 17 Septembre 1870. No 5,526. BULLETIN DU JOUR» Le siège de Paris va commencer.. Les Français n'ont pas attendit l'arrivée de l'ennemi pour isoler leur capitale. En approchant de Paris les Prussiens ont trouvé coupés tous les ponts des routes et chemins de fer qui convergent vers la grande cité. Dans une dépêche datée de Meaux, où ils ont établi leur quartier général, les Prussiens affirment que ces destructions n'ont, point retardé leur marche. Al'beure où nous écrivons,, le gros des forces alle mandes doit déjà avoir atteint les positions qui lui ont été assignées dans un rayon assez rapproché de la ville. Les opérations du siège ne tarderont donc pas s'ouvriret déjà même, si nous en croyons une dépêche de Paris, on s'atten dait un engagement pour aujourd'hui, les assiégés ayant résolu d'attaqoer les, Prussiens avant que ceux-ci n'aient achevé leurs concentrations. Si l'autorité du gouvernement provisoire est acceptée Paris, elle ne laisse pas que de rencontrer de l'opposition dans les dé partements, tantôt de la part des hommes d'ordre, qui ont peu de sympathies pour la république, plus souvent de la part des éléments révolutionnaires et antisociaux que le régime impérial avait comprimés et qui aspirent maintenant régner sans partagerC'est ainsi que le drapeau rouge a été arboré Lyon et que la seconde ville de France se trouve livrée au pire des ar bitraires celui de la démagogie. On y a emprisonné tous les hauts fonctionnaires nommés sons l'empire, et la confiscation des biens est comminés contre toute per sonne qui voudrait s'éloigner de ce foyer de persécution et d'anarchie. A Blois, l'opposition est plutôt l'expres sion des répugnances générales qu'inspire la république On n'a pas voulu laisser au nouveau préfet la haute main dans les affaires du département, et, après une ou deux réunions publiques tumultueuses et quelque émotion dans la rue, la commune a prédominé et lient la préfecture sous sa férule. Ces faits ne sont pas isolés, et nous pourrions citer bien d'autres exemples de la désorganisation administrative où est tombée la France. Maintenant que Paris va être fermé, les départements vont être plus que jamais livrés eux-mêmeset il est craindre que la situation ne s'aggrave encore, car les populations françaises, ha bituées de longue date la tutelle gouver nementale, trouveront difficilement en elles les ressources d'un peuple formé au self government. On sait que le gouvernement belge s'est vu obligé d'interdire l'entrée du bétail étranger par la frontière de l'Est. Cette mesure a été dictée par la crainte de voir notre pays envahi par la peste bovine qui règne l'arrière de l'armée prussienne, et qui aurait été importée par des bœufs ache* tés l'étranger pour compte de l'armée et notamment en Hongrie. Le correspondant agricole de Vlndépen- dance est d'avis que toutes les puissances devraient s'entendre pour anéantir radica lement le foyer d'infection avant qu'il ne s'étende d'avantage. Le Moniteur publie on avis d'après lequel il y a lieu d'espérer que 3,000 fusils du nouveau modèle (système Comblain) pour ront être distribués la garde Civique vers la nouvelle année prochaine, c'est-à-dire pour ses étrennes. L'école de cavalerie arrivera demain Ypres. On écrit de Roobaix que depuis diman che une foule de famille ont émigré de cette ville Cour irai, Tournai, Ypres et Menin. C'est UQ,sauve-quj-peut général. Un terrible malheur vient d'attrister une famille honorable de Broges le fils de M. De Roo Van Heule Gastonâgé de 10 ansmontait lundiRuysseledeun mulet nouvellement acheté, quand il fut désarçonné. Malheureusement, son pied resta dans l'étrier et l'infortuné- jeune homme fut traîné quelques mètres de distance et lancé la tête la première contre un poteau. Le crâne fut littéralement brisé. Qn conçoit aisément la douleor dans laquelle la famille De Roo est plongée. - Les intempéries qui signalent cette année la fin de l'été de l'approche de l'équi- noxe d'automne ont exercé une influence pernicieuse sur la santé des population en général e| sur les troupes campées eu par ticulier. II y a eu. dit-on, un assez bon nombre de cas de fièvres intermittentes d'observées. - L'Indépendance raconte en ces termes une scène émouvante qui s'est passée daos l'ambulance du Waux-Hall,à Bruxelles: Une dame, ayant appris qu'un officier de tel régiment se trouvait au Waux-Hall, se fit conduire lui. Elle paraissait plus préoccupée qu'inquiète, et ce fut presque d'un ton dégagé qu'elle demanda des nou velles d'un officier dont elle donna le nom. Hélas! madame, lui fut-il répondu, personne mieux que moi ne peut vous ren seigner. Dans le dernier engagement où je me suis trouvé, le capitaine un tel était mes côtés; un boulet fa frappé en plein corps. Il n'eut pas le temps d'achever son interlocutrice, foudroyée, venait de s'évanouir. C'était la veuve du capitaine X... Il n'est pas besoin de dire si les témoins decette scène douloureuse forent vivement impressionnés. On nous communique l'extrait suivant d'une lettre adressée de Cologne une per sonne de celte ville L'armée prussienne ne néglige rien. Son organisation, sa discipline, tout est admirable. Sous Metz, on a recours actuel lement de nouveaux moyens pour se renseigner sur les mouvements des assié gés. On lâche des ballons qui planent quelque distance des camps retranchés et dans lesquels se trouvent deux hommes. L'un, armé d'une lunette d'approche, exa» mine les dispositions ennemies, et l'autre écrit sous la dictée du premier tous les renseignements ainsi recueillis. On com prend l'importance et l'utilité de tels moyens d'observation. (Ami de COrdre.) Lundi soir, sont arrivés, environ 200 tnrcos, Anvers, venant du camp de Be- verloo. IIS on t.été internés dès leur arrivée dans le fort de Borsbeek. On nous communique une lettre de Bouillon qui donne les nouvelles suivantes du maréchal Mac Mabon. Le maréchal Mac-Mabon est toujours au château de Fourru-Saint-Remy, ainsi que ses officiers d'ordonnance. Les blessu res du maréchal sont en bon état et les médecins n'ont aucune inquiétude, mais il ne peut encore être question de le trans porter. Four le moment le repos est tout fait nécessaire. Le maréchal fait prendre tous les jours sou.cuurrier la poste de Bouillon. On écrit, de Sedan.que l'ambulance belge, installée dans les bureaux du tribu nal sous la direction de M. le général Ple- tinckx, s'est organisée et promet de rendre de grands services. M: le vicaire de Su- Marie, de Scbaerbeefc, en fait partie en qualité d'aumônier. L'ambulance de Louvain avait eu la bonne inspiration de transformer en vivres la plus grande partie de son actif, et elle a pu ainsidès son arrivéeêtre d'une très- grande utilité. M. le docteur Feignauxchargé par le comité central de Bruxelles de se rendre compte des besoins médicaux des ambu lances belges, se trouvait lundi Sedan. Un mouvement général a été effectué ces jours derniers dans l'armée d'observa tion. Le 4" corps de cette armée, général Sapin est venu s'établir provisoirement Namur, la I" division du même corps (gé néral Tiébauld) va dans le Hainaul, la 2e (général Desart) reste dans le Luxembourg, et la 3' (général Jambers) lient son quartier général Liège. L'état-major du 2* corps (comte de Flan dre) et la division Goelhals rentrent Bruxelles. Le général Chazal après une tournée d'inspection, s'établira également Bru xelles, avec son état major. La vente des écuries do comte de La- grange a attiré une grande foule Tatter- saliLondres. Il y avait 39 chevaux. Le total de la vente a atteint le chiffre de 600,000 fr. L'un des principaux acheteurs est le duc de Hamilion, qui a donné 100.000 fr. pour Général, 18,000 fr. pour Orthodoxe. Mortemer a été vcndu73,000 fr- M. Carter. Mais le lot le plus intéressant a été Gladia teur, le vainqueur do Derby en 1863. qui a finalement été acheté par M Blenkiron, pour 130,000 francs. Le l'ail Mail Gazette établit comme un fait malheureusement avéré que, depuis LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. NOUVELLES DIVERSES.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1870 | | pagina 1