D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54™ Année.
Samedi 24 Septembre 1870.
J\° 5,528.
BULLETIN DU JOUR.
Une dépêche de Londres, en date de
jendi, donne, d'après le Times, quelques
renseignements snr la démarche de M.
Jules Favre auprès de M de Bismark C'est
Ferrières.au château de M. de Rothschild,
que se tiennent les conférences entre le
chancelier de la Confédération de l'Alle
magne du Nord et le ministre des affaires
étrangères de France. Au moment où le
correspondant du limes expédiait son té
légramme, la question des conditions de
la paix n'avait pas encore été abordéeet
les deux interlocuteurs ne s'étaient occu
pés en premier lieu que de la sanction
ultérieure donner l'arrangement éven
tuel par la Législature française; mais Je
journal ne donue aucun détail concernant
le point de vue auquel cette question a été
envisagée.
On n'a pas de nouveaux renseignements
sur le succès que, d'après les dépêches
télégraqMques de Tours 20 et do 21
septembre, les troupes françaises auraient
remporté Vissons. Les télégrammes d'o
rigine prussiennes n'en parlent point. Quoi
qu'il en soit, nous croyons qu'il y a beau
coup rabattre de l'importance de l'enga
gement qui paraît avoir eu lieu lundi de ce
côté. On a peine admettre que les Fran-
çais puissent avoir trouvé moyen de masser,
25,000 hommes derrière Tours dans un
moment où la présence de toutes leurs for.
ces défensives et si nécessaire Paris même.
Indépendamment de ce succès plus que
douteux ou du moins exagéré, des affirma
tions venues de la même source affirment
que Toul, vivement attaqué, aurait de nou
veau, la date du 19, repoussé glorieuse
ment l'ennemi. Enfin de Haut Rhin serait
de nouveau évacué, et les opérations du
tirage au sort auraient pu être reprisées.
Quant des victoires annoncées Or
léans et remportéesl'une Albis Mont et
l'autre Lagny, il ne s'agit probablement
que des engagements relatés par des dépê
ches prussiennes, et qui se sont terminés,
d'après ces dépêchespar l'investissement
de Paris.
A Strasbourg la brèche étant ouverte,
deux des lunettes de la place étant empor
tées mercredi après une vigoureuseattaque
par la landwehr. Le feu très-vif de l'infan
terie française a dû s'éteindre vers huit
heures du soir. Après ce succès, la ville ne
peut tarder tomber au pouvoir des as
siégeants et le commandant de la place
n'aura plus que la citadelle comme dernier
refuge.
A la vérité, une dépêche de Schelestadt,
datée du 21 septembre parle d'un assaut
infructueuxoù les Allemands auraient
essuyé des pertes énormes; mais cette
nouvelle est évidemment antérieure aux
informations que contient la dépêche de
Mundolsbeim.
La Chambre des Représentants s'est
réunie mercredi, conformément la con
vocation que ses membres avaient reçu au
nom du gouvernement. M. le ministre des
finances a déposé trois projets de loi. Le
plus important des trois est celui qui ouvre
au département de la guerre des crédits
jusqu'à concurrence de 9,956,850 fr. pour
faire face aux nécessités de la défense
nationale.
Les projets présentés par le ministre des
finances ont été renvoyés des commis
sions spéciales.
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La Chambre des Représentants s'est
occupée jeudi de la discussion du projet
de loi relatif aux crédits complémentaires
destinés l'aire face aux besoins de la dé
fense nationale.
M. Dumortier a profité de la circonstance
pour protester, d'abord, contre les injustes
attaques dont la Belgique a été l'objet de la
part de la presse allemande, ensuite, contre
la scandaleuse conduite du gouvernement
italien l'égard du Saint Siège. Nous som
mes beurëux qu'une voix énergique se soit
élevée au sein de notre Chambre pour
Êrotester contre l'invasion du reste des
tats de l'Eglise et de Rome par les troupes
de Victor Emmanuel. Les petites nationa
lités ne sauraient être défendues avec trop
de courage en ce moment, où les grands
potentats cherchent absorber leur pro
fit les petites autonomies. En défendant les
intérêts de Rome et du Saini-Siége, M.
Dumortier a défendu ceux de la Belgique.
M. le baron d'Anethan a pris la paroi j
pour faire connaître la Chambre que la
Belgique s'est admirablement conduite
l'égard de tous les blesses tant prussiens
que français.
M. Van den Broucke, curé Ramscapelle,
estdécédé le 16decemois,à l'âge de 81 ans.
M. Van Calbergh, curé Tieghem, est
décédé le 17 courant, l'âge de 77 ans.
M,r l'évêque de Bruges vient de prescrire
des prières publiques pour le Souverain
Pontife et pour implorer du Ciel la paix
entre les puissances belligérantes.
La liste des étrangers publiée par la
Chronique, d'Ostende, moniteur des bains
de mer, porte 11,905 les étrangers qui
ont visité ces bains depuis le commence
ment de la saison.
On lit dans l'Escaut d'Anvers Les
miliciens des classes rappelées sous les
drapeaux rentrent tous dans leurs foyers,
celle de 1864 seule exceptée. Cette dernière
classe doit rester pour apprendre le mani-
ment du fusil Albini.
La gendarmerie avait été prévenue
qu'un certain nombre de soldats français,
prisonniers de guerre, internés au camp
de Beverloo s'étaient échappéslorsque
dans la journée du 20 septembre, le maré
chal des logis Lacbat et le brigadier J.
Sproo, de Bruxelles, ont découvert la
retraite de dix de ces soldats étrangers,
lesquels ont été reconduits au lieu de leur
internement.
La princesse Malhilde habite Mons
FOI CATBOLIÇGE. - CONSTITUTION BELGE,
depuis quelques jours. Elle s'est d'abord
installée Hôtel de la Couronne; ne trou
vant pas d'appartement au premier étage,
elle s'est contentée dp second. Maintenant
elle a loué toute meublée la maison qu'oc
cupait l'ex-représentant M. Carlier. La
princesse 6ort assex souvent pied, avec
une dame et deux messieurs vêtus de noir
comme elle. Quelles sont ces personnes?
c'est ce que l'on ne dit pas.
On écrit de Mons, le 19 septembre,
la Meuse On commence craindre que
des mouvements ne se produisent dans le
Borinage. Les débouchés ordinaires des
houilles sont fermés et c'est peine si l'on
trouve encore de la place pour ce que l'on
extrait. Un ingénieur m'a dit que sa Société
allait probablement se voir forcée de faire
subir aux salaires une diminution de 10 p.
c. C'est peu de chose, mais cela suffit pour
émouvoir les ouvriers. Aussi des recon
naissances sont faites chaque jour par des
pelotons de guides.
Des accidents fréquents ont eu lieu
sur les côtes d'Allemagne par les torpilles
destinées défendre l'accès des ports. Un
nouveau fait de ce genre vient de se pro
duire aux bouches du Weser. Un canot
faisant le service de balises a rencontré un
de ces eogins. Trois hommes de son équi
page ont été blessé, un est mort.
Nous lisons dans le Cosmopolilan
Les lords du conseil privé ont signé un
ordre intimant l'obligation de tuer dans les
dix jours tout bétail provenant de ports
français. La peste bovinequi sévit en ce
moment sur les derrières de l'armée prus
sienne, et qui a été importée de Russie
Kaiserslautern, aurait pénétré en Angle
terre et produirait de nombreux désastres.
On lit dans le Courrier des États Unis
du 3 septembre Jeudi soir, la troupe du
cirque Bailey donnait une représentation
Kingston sous une vaste lente où quatre
mille personnes environ s'étaient donné
rendez-vous. Tout coup un orage violent
s'est déclaré, la foudre est tombée sur la
tente et de là au milieu de l'assistance,
tuant instantanément cinq personnes, en
blessant trente grièvement et cent cinquan
te légèrement.
Les blessés ont été transportés en toute
bâte dans les maisons voisines, où ils ont
reçu les premiers soins.
FRANCE.
i. ■,-jm i ii
NÉCROLOGIE.
NOUVELLES DIVERSES.
Tours, 2o septembre.
Aujourd'hui, a 4 heures du matin, une rencoti-
tre de deux trains du chemin de fer a eu tien
Plessis, près de Tours.
Il y a en 18 morts, doot M. Do val, rédacteur
du Journal des Débat*, et a5 blessés.
Toursy 20 septembre
M. Thiers a- qoitté Toors aujourd'hui, dans la
matinée, se rendant a Saint-Pétersbou-g. Il «erra
M, de Beust A son passage, mais il remplira sa
mission fe Vienne seulement en revenaot.
Mlmh>lsheim> 20 septembre.
La Innette 55 a été prise aujourd'hui oa> les
landwehrs aptes one attaque vigoureuse. Le feo
très-vif de l'iufaiitrrie ennemie a été réduit au
silence vers 8 heures.