D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54me Al
Mercredi 28 Septembre 1870.
No 5,529.
BULLETIfl DI3 JOUR.
Le Sénat qoi s'est réuni lundin'a tenu
qu'une courte séance, pour recevoir com
munication des trois projets de loi qui ont
été votés jeudi dernier par la Chambre des
représentants et qui ont été renvoyés
une commission spéciale chargée de se
réunir immédiatement et autorisée faire
imprimer son rapport. La discussion et le
vote de ces projets pourront donc avoir eu
lieu dès hier.
Quoique courte, la séance a fourni
M. Solvyns l'occasion dé protester contre
l'invasion de Home. L'honorable sénateur
de Koulers s'est élevé avec forcecomme
catholique et comme citoyen belge, contre
l'attentat de Victor Emmanuel. Comme l'a
dit fort justement M. Solvynssi nous ne
protestions pas aujourd'hui contre l'enva
hissement des Etats Pontificaux, nous per
drions le droit de protester si quelque jour
un de nos poissants voisins s'avisait de
nous traiter a l'italienne. M. Solvyns a rap
pelé ensuite que les familles belges dont
les enfants faisaient partie de l'armée pon
tificale étaient en proie de vives et légi
times inquiétudes il a donc demandé au
gouvernement s'il ne pouvait les rassurer
sur le sort de leurs fils.
M. le ministre des affaires étrangères,
ministre constitutionnel d'un Etat neutre,
ne pouvait suivre M. Solvyns sur le terrain
où il s'était placé; il s'est donc borné lui
répondre que, conformément anx instruc
tions du gouvernement, les représentants
de la Belgique en Italie avaient pourvu
sans retard au rapatriement de nos com
patriotes. M. le baron d'Anetban a ajouté,
de plus qu'aucun Belge n'avait perdu la
vie dans les événements dont l'Êtat-Ponti-
fical vient d'être le théâtre. C'est là une
déclaration qni sera accueillie avec une
vive satisfaction par toutes les familles
catholiques, et nous remercions le gouver
nement de s'être mis en mesure de dissiper
les justes alarmes qui avaient pu s'emparer
des parents de celle vaillante jeunesse qoi
avait tenn s'enrôler ponr défendre la
Papauté contre ses plus implacables en
nemis.
Le Sénat a adopté hier, sans débatles
projets de loi qui figuraient son ordre du
jour, et s'est ensuite ajourné indéfiniment.
Un arrêté royal du 15 septembre nomme
institutrice l'établissement royal de Mes
sines la demoiselle E. Bruyneelélève
diplômée du cours normal de cette maison
d'éducation.
Par arrêté royal du 22 septembre,
M. E. Baes, receveur Houtbem (Flandre
occidentale)est nommé en ta même qua
lité Kroysstraet, commune de Moerbeke
(Flandre orientale).
Mgr. l'évêqne de Bruges a nommé Curé
Tieghem M. Dalle, curé de Saint Jean
lez Ypres cnré Ramscapelle, M. Van de
Vyvere, vicaire àZedelgbem; curé Marcke-
gbem, M. Vanneste, vicaire Mien port, en
remplacement de M. Erkelbout, qui a offert
sa démission; cnré Saint Jean lez-Ypres,
M. Van den Poel, vicaire Thouront.
On lit dans le Journal de la Société
agricole de Brabant
D'après les derniers renseignements que
nous avons reçus* la peste bovine sévissait
Saarbourg, Moetcb, près de Bittbourg,
Bittbourg même, dans une écurie célèbre,-,
celle de M. Limbourg.
Aujourd'hui, on a constaté officiellement
que le typhus régnait parmi les troupeaux
destinés l'approvisionnement de l'armée
prussienneKaiserlautern (Palalinat)
Sarregemùnd (Lorraine), dans les cercles
de Coblence, d'Ottweiler, Saint-Wandel et
Simmern (province du Rbin). Stralsund
(Nouvelle Poméranie), Dresde (Saxe), Ora-
nienbourg (près de Berlin).
Le gouvernement fédéral a pris toutes
les mesures pour prévenir la propagation
de la maladie.
Dans le grand-duché de Luxembourg,
on a interdit la tenue des foires. Des cou
férences sont organisées pour faire con
naître aox cultivateurs les mesures indi
quées par le gouvernement afio de prévenir
l'invasion dn fléau.
On mande de Copenhague 21 septem
bre, que le ministre de l'intérieur a interdit
l'importation de l'Allemagne du Nord des
bœufs, moutons, chèvres, de ia viande, des
peaux etdu cuir provenant de ces animaux.
L'hospitalité que donne la Belgique
aux blessés de toutes les nations et les
soins délicats dont ils sont entourés par
lous nos concitoyens n'ont pas manqué
d'éveiller chez certains individus, de la
petite et de la bohème, l'idée d'exploiter
cette mine nouvelle.
Vendredi on pouvait voir, l'une de nos
gares, un malheureux soldats-français, pa
raissant affreusement mutilé, portant un
pantalon rouge tout maculé de sang et de
boue, un bonnet de police percé de plu
sieurs balles sur l'œil gauche, un large
bandeau de toile, encore tout sanglant, sur
l'œil droit; il excitait nne vive compassion
et recevait force douceurs et monnaie. Je
suis de Paris, disait il, et il racontait toute
la campagne dans ses moindres détails.
Tout coup un brave bourg o s de Brux
elles, qui lui avait fait l'aumône et le i!é i-
sageait depuis quelque temps, s'approHu»
de lui. Il venait de reconnaître un de «"s
PROPAGATEUR
POI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
Le pire des qui pourraient assaillir en ce
moment la capitale de la Fraoce serait a conp sûr
la guerre ci.île. Cependant, s'il faut en croire one
correspondance parisienne du Daily New», daie'e
du ao de ce mois, les a rooges a expriment de jour
en jour plus hautement leur mécontenteront, et
il se peut qu'avaot qu'il suit loogtemps, ajoute le
correspondant du journal anglais, Paris considère
l'entrée des Prussiens comme un mal moiodre que
leur suprématie Il faudrait conclure de l& qne
l'unanimité dont parlait nae dépêche officielle de
Tours n'est pas aussi complète qo'on pourrait le
désirait.
Il ne peut pins subsister aucun doute sur l'échec
de la démarche de M. Jules Fa.re. Une proclama
tion de la délégatioo départementale du gouverne
ment provisoire le confirme de la façoo la plus
explicite. Lotte h outrance telle est la conclu
sion de ce document. Le gouvernement provisoire
ne consent plus h accepter la conditioo posée par
M. de Bismark pour la conclusion d'au armistice,
h savoir la redditioo des places fortes de l'Est en
core occupées par les Français, que celles que le
chancelier fédéral a formulées dau» ces deux cir
culaires de Reims et de Meaox.
Les nouvelles mitibires se bornent aujourd'hui
b la mention d'un nouveau combat de quatre heures
devant Metz, qui s'est terminé, comme les précé
dents, au détriment des Français, et au bruit d'une
capitulation proposée par le maréchal Baaaine, que
noos apporte on télégramme de Londres, d'après
le Times. Au dire de ce journal, le commandant
de Metz consentirait h livrer celte place, si l'on
accordait h ses troupes la liberté de sortir avec
leurs armeset elles s'engageraient en ce cas b ne
pas combattre la Prusse pendaot trois mois; mais
oo ue dit pas quel accueil ces propositions oot
troové auprès du prince Frédéric Charles qui
commande les forces allemandes par lesquelles
Metz est bloqué. Quoi qu'il en soit, ia capitulation
de cette forteresse n'est plus qu'une queslioo de
temps.
On doit maintenant s'attendre b voir les armées
allemandes pousser avec vigueor le siège de Paris,
et il n'est goère b espérer, avec l'énorme popula
tion qui est renfermée dans cette capitale, et en
l'absence d'nne armée régulière suffisante pour
cal buter les assiégeantsqne Paris poisse faire one
longue résistance. La situation de Paris est aujour
d'hui b peu près la même que celle de Metz, et la
chute des deux places est certaine, b moins qoe des
secoors do dehors ne viennent harceler i'enoemi.
Il est probable que devant Paris les Allemaods
recommenceront le procédé qui semble devoir leur
réussir devant Metz. Eo cas de prolongation du
siège, la bauliene leur offrirait d'excellents quar
tiers d'hiver. Mais ils ne peovent oublier qu'ils
oot toute la Fraoce derrière eux, et qu'il faut
s'attendre b voir des armées se lever contre eux.
Seulement ces armées ne seront ni équipées ni
iostroites, et, de plus, elles n'auront pas l'nnité
d'action qui est si nécessaire pour faire réussir les
opérations de goerre. Poisen dehors des places
fortes, aucune ville ne peot résister, et l'on peut
prévoir dès b présent que des considérations de
défense personnelle pousseront les Allemands b
envahir loot le pays car la levée des boucliers
qui s'accomplit eo ce moment est un danger pour
eux, malgré les défectuosités qni la frappent et
qui eo paralyseront l'effet.
La flotte française parait avoir complètement
renoncé au blocos des ports allemands. Nous sa
vions déjb que le blocus effectif des ports de la
mer du Nord d'existe plus depuis quelque temps.
Les télégrammes arrivés ces jours derniers des
côtes danoises donoeot, sur les mouvements de la
flotte française des indications dont il semblerait
résulter que le blocus des ports de la Baltique est
également levé ou ne tardera pas b l'être. Toute
fois les prises des bâtiments de eommerce alle
mands continueraient, et les journaux de Berlin et
des villes baoséatiques s'eo plaignent vivfemenl.
Le journal l'Italie annonce qoe le plébiscite
appelaot les habitants des Etats-Pontificaux b se
prononcer sur leurs destinées tora lieu le 3 octo
bre prochain.
ACTES OFFICIELS.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
NOUVELLES DIVERSES.