D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 54me Année. N" 5,532. BULLETIN PC JOUR. Les opérations préliminaires du siège de Paris sont terminées et d'ici peu de jours les Prussiens vont tenter un grand coup contre cette capitale. C'est du moins ce que fait prévoir une dépêche de Berlin reçue Londres, au dire de laquelles les Allemands auraient mis en position les canons et les mortiers qni doivent battre en brèche les fortifications de la grande ville. Il est certain que la composition de l'armée prussienne et l'avancement de la saison ne permettent pas l'assiégeant de s'attarder dans les travaux d'approche que comporte un siège en règle. Les Prussiens vont essayer d'emporter Parisde haute lutte, et ils préparent sans nul doute quelque vi goureuse attaque, dans laquelle leur artille rie jouera comme toujours le principal rôle. M. Thiers a eu l'honneur de diner avec l'empereur de Russie, mais il ne paraît pas qu'il ait beaucoup se féliciter do résultat de sa mission Saint-Pétersbourg. D'après ce qu'on mande de cette ville la Gazette cCAugsbourg, bien qu'ayant été reçu avec beaucoup de courtoisie par le Czar et par son fils, l'envoyé extraordinaire de France aurait télégraphié la légation française près la cour d'Autriche qu'il considère sa tâche Saint-Pétersbourg comme maté riellement terminée, le chancelier impé rial lui ayant ouvertement déclaré que les événementsmililaires pouvaientseuls, dans les circonstances donnéesdéterminer les résolutions do cabinet russe. La politique allemande de M. de Bis mark marche de pair avec le progrès des armes prussiennes. Aussi savante dans son genre que celle du général de Moltke, la stratégie du ministre prussien poursuit sans desemparer l'œuvre de l'unification allemande. On sait que des négociations ont été entamées avec les États du Sud pour régler leur position future vis-à-vis de la Prusse. M. Delbruck, Yalter egode M. de Bismark, qui avait engagé ces négocia tions avec les gouvernements de Bavière et de Wurtemberg, va se rendre au quar tier général du Roi, pour lui soumettre, ainsi qu'au comte de Bismark, les résultats des pourparlers qui ont eu lieu Munich et prendre de nouvelles instructions. actes officiels. Par arrêté royal du 3 octobre, M. L. Ruzette est nommé commissaire de l'ar rondissement d'Ypres, province de la Flandre occidentale. Par arrêté royal du 3 octobre, M. A. Van Elslandeconseiller provincial et membre de la députation permanente de la Flandre occidentale, est nommé cheva lier de l'ordre de Léopold. nouvelles diverses. Les blessés des armées belligérantes ajrivent encore journellement en grand nombre en Belgique. Aujourd'hui, ce sont des blessés allemands qui doivent arriver Bruxelles. On écrit d'Anvers 5 octobre Les miliciens de la classe de 1870 étant ren voyés dans leurs foyers, les forts du camp retranché sur Anvers, où ils étaient caser nes,'1 vont être affectés l'internement des prisonniers français actuellement au camp de Beverioo. On écrit de Spa, le 3 octobre Hier il y a eu réunon du conseil d'administration des jeux. Une décision importante a été prise. On a résolu de prolonger la saison, sans maintenir l'ouverture des jeux. Deux salons de la Redoute et la salle de lecture resteront la disposition des étrangers. Il en sera de même du café et du restaurant. On a également décidé qu'on organiserait une dernière jouruée de courses. Ces me sures seront accueillies favorablement par lesnombreux touristesen ce momentàSpa. L'année sera abondante en passages d'oiseaux. On voit dans le ciel de nombreux vols de béguineltes et autres fins becs dont nos tendeurs font leurs délices. Les alouet tes se montrent également fort nombreuses. Les grives de passage, communément appelées françaises, ont fait le 3 leur appa rition dans les tenderies du Luxembourg. En générai ces oiseaux n'arrivent pas dans le pays avant le 8 octobre, il est croire, par conséquent, que celte année les froids viendront plus tôt que les années précédentes. Un affreux accident s'est produit Arlon samedi soir, vers 9 heures. Plusieurs pauvres familles françaises, chassées par la guerre et la faim, étaient arrivées sur le tard et, saus asile, s'étaient réfugiées dans un angle de la falaise qui fait face la station du chemin de fer. Les enfants s'étaient endormis envelop pés de misérables langes; les parents veil laient quelques pas de là. Tout coup, une forte partie desables'effondre, descend au pied de la montagne et recouvre le cam pement des enfants. Aux cris des parents, les ouvriers de la station accourent; On déblaie i'éboulement et, des débris, on re lire asphyxiées deux jeunes garçonsl'un âgé de cinq ans, l'autre de six ans et demi; une jeune fille de quatorze ans a le pied foulé; un enfant de dix huit mois a des contusions légères la joue. Les deux morts et le plus jeune enfant appartiennent la même famille dont nous devons renoncer peindre le désespoir. Les pauvres petits cadavres ont été trans portés l'hôpital; quant aux malheureux parents, la charité leur a procuré un loge- ment. (Écho du Luxembourg.) L'anecdote suivante est assezplaisante pour mériter d'être rapportée Le prince Alexandre des Pays-Bas assis tait récemment une revue des troupes prussiennes Berlin. Après le défilé des soldats, le général, avec une fierté toute prussienne et d'un air satisfait, dit en s'a- dressant au prince hollandais Altesse, que vous semble-t il de nos hommes six pieds? Généralils sont superbes vos hommes six pieds, et, je vous en fais mon compliment; mais, con tinue le prince avec un fin sourire et en appuyant sur les mots, ne perdez pas de vue que les Hollandais peuvent mettre sept pieds d'eau autour de leurs lignes de dé fense; avis qui de droit, mon général! Le général comprit l'allusion et rit gorge'déployée de celle heureuse saillie dn prince néerlandais. On écrit de Genève, 30 septembre La reine Isabelle est arrivée hier Genève; elle est accompagnée de l'intendent Mar- fori. Elle est descendue l'hôtel où résident déjà le duc régnant de Brunswick et le prince Napoléonqui vend décidément sa propriété de Prangins. Nous recevons des nouvelles du ma réchal Mac-Mahon la daté du 3 octobre. L'illustre blessé est toujours au château de Pourru auX-Bois, entouré de tous les soins imaginables; il a commencé se lever de puis deux joursetau dire des hommes de l'art, ce n'est pas avant un mois qu'il pourra supporter les fatigues du voyage en Allemagne. (Voix du Luxembourg.) On lit dans le Libéral du Nord, de Lille Conseil db Guerre. Le premier con seil de gnerre de la 3m* division militaire, séant Lille, a, dans son audience du 27, condamné cinq ans de travaux publics, pour avoir, en temps de guerre, déserté h l'intérieur, le nommé EdiDger, soldat au 91* de ligne, qui a abandonné son détache ment, lequel allait rejoindre le régiment l'armée dn Rhin. Arrêté Lille quarante jours après, ce militaire exploitait la cré dulité publique en se faisant passer pour un blessé de la bataille de Forbacb. A la même audience, un mobile, dont les antécédents sont déplorablesa été condamné dix ans de travaux publics pour insultes envers ses chefs. La Prusse ne possédait, il y a deux siècles que 1,300,000 habitants. Cette puissance en compte aujourd'hui 37 mil lions 743,000. Voici, d'après la statistique, comment ont eu lieu ses accroissements 1666 1,300,000 habitants. 1713 1,650.000 1740 2,240,000 1786 5.430.000 1797 8,687,000 1840 14,901,000 1861 18,491,000 1863 19,305,000 1866 23,590,000 1869 37,745,000 Si la Prusse s'annexait la Lorraine ei l'Alsace, c'est-à-dire les départements de la Meurthe, de la Meuse, de la Moselle, du Bas Rhin et du Haut Rhin elle compren drait 40 millions d'habitants, c'est dire 3 millions de plus que la France. Les journaux allemands se plaisent supputer la fortune territoriale et iuol>i iière de la France afin d'es imer les chai y. s que le vainqueur peut lui faire suppôt te* Il y a dans ces études statistiques quelque* données qui doivent être recueillies. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. -5

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Le Propagateur (1818-1871) | 1870 | | pagina 1