D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54me Année. Mercredi 12 Octobre 1870. N" 5,533.
BULLETIN PU JOUR.
Le canon fait silence aujourd'hui et il ne
nous arrive aucune nouvelle de guerre.
En revanche, M. Gambetta d'une part, et
Garibaldi, de l'autre, ont la prétention
d'occuper la France.
M. Gambetta vient de lancer une procla
mation où il rend compte de la situation
de Paris. D'après luicette place est deve
nue inexpugnable C'est le merveilleux
effet des ressources créées par le gouver
nement de la défense nationale et de l'im
pulsion qu'il a su donner aux forces vives
du pays.
M. Gambetta est donc convaincu que les
Prussiens ne prendront pas Paris, et la
première partie de sa proclamation est
destinée faire partager cette conviction
ses concitoyens. La seconde partie de ce
manifeste invite la nation donner spn
concours au gouvernement actuel pour
qu'il puisse mener bonne fin l'œuvre
qu'il a entreprise. Mais quelle est cette
œuvre? S'il s'agissait simplement de re
pousser l'invasion étrangère, M. Gambetta
parlerait en mioislre de la défense na
tionale et nui n'y trouverait redire.
Mais où il doit s'attendre trouver du mé
compte, c'est quand il s'imagine que toute
la France va lui prêter sa coopération pour
fonder définitivement la république.
Ici il ne s'agit plus de patriotisme, Il ne
s'agit que d'une forme de gouvernement,
ou plutôt d'un partiet nous doutons fort
que cette conclusion soit du goût des popu
lations auxquelles M. Gambetta adresse
son manifeste. Du reste, elles en décideront
elles mêmes, mais quand Ce ue sera pas
prochainement coup sûr, car nous avons
que les élections ont été renvoyées aux ca
lendes grecques. Le décret d'ajournement
motive celte mesure sur l'impossibilité de
réunir les électeurs dans les départements
envahis. Il entrerait donc dans l'intention
du gouvernement de ne procéder aux élec-
tious qu'après le départ des Prussiens. Dé
cidément, MM. les républicains ne sont pas
pressés de faire valider leurs pouvoirs et
la souveraineté du peuple ne les embrasse
guère.
Garibaldi, arrivé dimanche Tours, y a
été l'objet d'une ovation et laquelle on a
voulu associer M. Gambetta. Ce dernier
cependant ne paraît s'y être prêté qu'à
contrecœur, peut être parce qu'il sent
mieux que M. Crémieux tout ce qu'une
telle alliance a d'humiliant pour le gou
vernement qui l'accepte.
M. Thiers vient d'arriver Vienne, et
nous apprenons qu'il a été reçu par l'em-
reur François Joseph.
Le Timesqui n'est pas suspect de par
tialité en faveur de la France, augure bien
de la mission de M. Thiers Vienne. II
pense que les conférences de l'ancien mi
nistre de Louis-Philippe avec le chancelier
de l'empire aostro hongrois produiront de
bons effets au point de vue du rétablisse
ment de la paix mais il nous laisse ignorer
sur quels faits il fonde ses espérances.
Les difficultés qui se sont élevées entre
les cabinets de Londres et de Berlin au
sujet des armes fabriquées en Angleterre
sur commandes françaises ne sont point
encore aplanies- Nous apprenons que le
représentant, de l'Allemagne du Nord
Londres vient de remettre as cabinet de
S'-James une nouvelle dépêche dans la
quelle cette fourniture est présentée comme
un acte de partialité envers Ta France. La
note prussienne n'est plus cette fois un
simple avertissement. Elle est rédigée dans
le ton du reproche et n'hésite pas dire
que, l'Angleterre ne veut pas sincèrement
la paix puisqu'elle fournit l'ennemi les
moyens de prolonger la guerje.
L'éventualité d'une guerre avec la Chine
coutinue préoccuper le public anglais.
Le Times se fait l'écho des inquiétudes qu'a
occasionnées Londres l'attitude hostile
du gouvernement chinois. On a maintenant
acquis la triste certitude que le massacre
de Tientsin n'était pas un accident isolé
et qu'on peut s'attendre la répétition de
semblables scènes cet hiver.
D'après une lettre adressée un feuille
de Liège, des prisonniers français du camp
de Beverloo s'étaient proposés de s'emparer
des armes de leurs gardiens pour échapper
leur surveillance et gagner la frontière.
Ce petit complot a été divulgué par deux
de ceux qui y avaient pris part, et les me
sures ont été arrêtés.
Les officiers français, ajoute le corres
pondant sont loin de méconnaître la ma
nière généreuse dont la Belgique a exercé
les lois de l'hospitalité l'égard de leurs
compatriotes. Ils ont été très-mécontents
de l'indiscipline de quelques-uns de leurs
hommes; elle a été, de leur part, l'objet
de vives protestations. Il ne serait pas juste
de rendre tout le contingent français res
ponsable de la conduite de quelques uns
des soldats internés Beverloo. Les hom
mes indisciplinés dont je parle et qui ont
aussi cherché un refuge sur le territoire
belge, après l'affaire de Sedan, étaient des
traînards de l'armée. Il y en a qui, depuis
la bataille de Wœrib, échappant un con
trôle difficile exercer dans une armée en
campagne, n'avaient plus étédans les rangs.
Après avoir reçu leur ration le malinils
erraient en maraudeurs, et plusieurs, après
et même avant le désastre de Sedan ont
saisi l'occasion de sortir des limites de la
France.
Il y a certainement beaucoup d'excep
tions parmi nos internés, et on agira sage
ment en séparant l'ivraie'du bon grain et
en ne faisant pas supporter aux sages les
conséquences de l'indiscipline des mauvais
soldats.
Je le répèle, les officiers français ont été
unanimes déclarer qu'après la façon gé
néreuse et hospitalière dont leurs soldats
avaient été reçus dans notre pays, ceux
qui ne se conduiraient pas bien seraient
indignes d'être appelés des soldats de l'ar
mée française.
Par arrêté royal du 29 septembre, la
Belgique comprend trois divisions mili
taires territoriales
La première division se compose des
provinces d'Anvers, de Flandre occidentale
et de Flandre orrientale;.
La seconde division se compose des pro
vinces de Ërabant, de Hainaut et de Lim-
bourg
La troisième division se compose des
provinces de Liègede Luxembourg et de
Namur.
Les chefs lieux de ces divisions sont:
pour la première division, Anvers; pour la
deuxième division Bruxelles pour la
troisième division, Liège.
Les suicides et tentatives de suicide
constatés en 1868, Bruxelles, étaient au
nombre de 60 ils se sont élevés 70 en
1869, et ce nombre paraît déjà dépassé
pour l'année 1870.
En 1869il y a eu 42 suicides (34 hom
mes et 8 femmes) et 28 tentatives de suicide
(23 hommes et 5 femmes
Les moyens employé* sont la strangu
lation, 28; les armes feu, 12; les armes
tranchantes, 4; la submersion, 9; l'empoi
sonnement, 9 la choie d'un lien éleve, 7;
l'écrasement, I.
Les causes suivantes sont attribuées
ces actes de désespoir ivrognerie et dé
bauche, 18; aliénation mentale, 9; mala
dies incurables3 chagrins d'amour2;
chagrins domestiques, 16; refers de for
tune, 2; poursuites judiciaires, 3; contra
riétés, 7 causes inconnues, 10.
Le nombre des accidents judiciaire
ment constatés Bruxelles pendant l'année
administrative écoulée s'est élevé 564.
Les individus qui en ont été victimes, se
subdivisent comme suit 397 hommes, 107
femmes, et 60 enfants. Il y a eu 28 écrase
ments 4 éboulemeuts, 2 asphyxies; 27
chutes suivies de submersion 60 chutes
d'un lieu élevé sur le sol 83 chutes d'in
dividus circulant pied sur la voie publi
que 21 individus ont été atteints de bles
sures par la chute de bâtiments ou le
contact d'un corps dur 11 ont été atteints
de brûlures; 153 ont été atteints d'indis
positions survenues sur la voie publique,
dont 17 suivies de mort immédiate; 39
accidents de voilure survenus par la faute
de conducteur; 46 id. par le fait de chevaux
et véhicules; 43 id. par l'imprévoyance dos
piétons 19 id. parla chute des chevaux
ou des véhicules.
Il y a eu 4 accidents par surdité des vic
times, et 5 individus ont été mordus par
des chiens, par suite de divagation de
ceux-ci.
Nous lisons dans une lettre de Givel
Givet possède une centaine de locomoti
ves qui y sont remisées L'une d'elle, cui
rassée, ne laisse a découvert que sa chemi
née. Elle est accompagnée d'un fourgon
également cuirassé, où sont percées quau-
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