La Gazelle cCHelberfeld raconte que les femmes allemandes se servent de la poste pour envoyer toutes sortes de ca deaux leurs maris, leurs fils et leurs fiancés. Comme il est permis d'expédier des lettres de 16 onces, elles y renferment des cigares, du chocolat, du thé, des chaus settes. Une paires de ces dernièrés est ex pédiés en deux fois. On raconte qu'une femme a envoyé son mari une chemise de flanelle en six morceaux sous six enve loppes. La dernière lettre contenait la manche gauche avec des aiguilles et du fil pour la coudre au reste du vê'ement. Un affreux malheur vient de jeter la désolation Cronstadt. Soixante-deux maisons ont été en quelques heuresré duites en cendres; plus de deux mille per sonnes, appartenant aux classes les plus pauvres, sont sans abri. L'orphelinat de la ville, le presbytère de l'église de l'Epiphanie et un petit bâtiment de l'Etat où se trouvait un dépôt des constructions navales ont été la proie des flammes.Troiç rues, la Galkina, la Victorskaïa et la Tcbébotarnaïa sont entièrement détruites entre la Perspective de Saint-Pétersbourg et la place située devant la nouvelle Amirauté. La flotte marchande néerlandaise se composait, la fin de décembre 1869, de 2,05£ bâtiments d'une contenance totale de 264,098 tonneaux, soit 58 bâtiments de moins qu'à la fin de décembre liS68. D'après lu charte de ces navires, ils se trouvaient divisés comme suit 16 clippers, 121 frégates, 266 barques, 227 bricks, 279 schooners274 galiots562 kofs22 hourcres, 46 bateaux vapeur et 556 ba teaux dont la contenance moyenne est de 40 tonneaux. Nous lisons dans une lettre de Paris qu'un malade se trouvait depuis trois mois dans la maison de santé du Dr Blanche. I) avait perdu la raison la ^uite d'une fièvre violente. II y a quelques jours, le croyant guérile Dr Blanche lui permit d'écrire sa famille, ajoutant Fanes-te sur-le- champ. car le ballon part demain. Comment, le ballon! s'écria le convales cent, en écarquillant les yeux. Vous voulez dire le chemin de fer? Non, répondit le docteur, je vous dis le ballon, J'ai oublié de vous apprendre que Paris est assiégé et que toutes les lettres partent par ballon. Le patient pousse un cri de désespoir. J'ai été f&u s'écria-t il. J'ai fait un rêve affreux. Je me croyais guéri. Je suis fou! fou! fou! 0 mon Dieu, fou! Non, mon ami, calmez vous vous n'êtes pas fou. Alors, c'est vous qui l'êtes! Cette histoire extraordinaire est authen tique et se comprend sans peine, pour peu qu'on y réfléchisse. On nous écrit des environs de Gien, qu'un artilleur, un turco et un mobile ont été fusillés la veille, pour insubordination et désertion. Mesure terrible, mais né cessaire remarque notre correspondant qui a été témoin des faits. La même lettre nous raconte un fait où nous ne voulons voir que de l'enfantillage. L'exaspération contre l'empire déchu vient, dit elle, de se traduire dans un village voisin d'une façon assez singulière. On a brûlé en grande cé rémonie sur la place de l'église l'aigle du lutrin qui n'avait cependant rien d'impé rial. (Moniteur universel.) Un pigeon voyageur parcourt en une journée une distance énorme cent lieues et plus; en fait, comme célérité, un pareil messager peut lutter avec tous les autres voies rapides connues. Dimanche soir, un pigeon est arrivé Londres avec une lettre sur papier pelure, datée de Paris, du ma lin même. Un ntuveau produit a fait son appa rition sur le carreau des Halles Paris. C'est l'âne, limes le kil abondant qui se vend raison de 50 cen g. Le pojssop de Seine est assez ainsi que les légumeset pour tant le prix s'en élève chaque jour. ri Les ie^ux trotteurs russes qu'on a admiré fExposition de 1867, et dont Alexandre I avait fait cadeau Napoléon 111, ont été vendus 400 francs'la pièce. Chacune ce ces supejrbes bêles valait 25,000 fr. La première neige est tombée mer credi dernier Saint Pétersbourg; mais il n'a pas neigé longtemps; c'était une simple rosée de nege, un avertissement. La jour née a été Ix&lle. A une heure de l'après- midi, il y avait 7 degrés centigrades au dessus de zéro. Les préoccupations de la guerre ont été fort nuisibles aux intérêts de la vallée de Chamovnix. On y a constaté moitié moins de touristes que l'année dernière. Une ascension au Mont-Blanc tentée le 6 du mois passé, a eu les suites les plus tragiques, puisque 11 personnes y ont trouvé la mort. L'une des victimesM. J. Bean, un Américain, a en le temps de con signer ses impressions durant la longue agonie qui a précédé sa mort. 11 résulte des notes trouvées dans ses papiers que les infortunés voyageurs ont été surpris par un tourbillon de neige une hauteur de quinze mille pieds, lis sont morts de froid après deux jours passés au milieu d'nue grotte creusée dans la neige. Les corps des compagnons de M. Bean ne sont pas en core découverts. Voici quelques détails sur la fameuse horloge astronomique de Strasbourg, dont il a été si souvent question depuis le com mencement du siège de cette ville C'est dans le transept de droite que se trouve cette horloge célèbre. Elle a été construite par M. Schvvilgué, et celle con struction a duréanatre hns, de 1858 1842. Quelques fragments seulement de l'ancien ne horloge, laquelle datait de 1571, out pu être mis profit pour la nouvelle. Un globe, dans le bas, marque le cours des astres; sur le derrière, uu calendrier perpétuel (la date du jour est indiquée par la flèche que porte la statue d'Apollon), gauche un mécanisme indiquant le comput ecclésias tique, droite les équinoxes solaires et luuaires. Au-dessus, uu cadran marquant le temps moyeu, surmonté d'un indicateur planétaire; plus haut encore, les révolutions de la lune sur un ciel étojié. A toute heure du jour, surtout a midi, ce chef-d'œuvre attire de nombreux spec tateurs. Sur la première galerie de l'hor loge un auge souue les quarts d'heure au moyen de la cloche qu'il tient la. main; côté, ou voit un génie qui retourne un sablier après chaque heure; plus haut, un enfant, un adolescent, un homme et un vieillard s'avançent, en marquant les diffé rents quarts d'heure, autour d'un squêlette qui sonne également l'heure. Au dessous de la première galerie, on voit sortir d'une niche la divinité symbolique du jour Apol lon le dimanche, Diane le lundi, etc. Dans la niche la plus élevée, midi sonnant, les douze apôtres tournent autour du Christ. Enfin, sur le haut d'une petite tourelle latérale qui contient les poids se trouve perché un coq aux ailes déployées, qui al longe le cou ouvre le bec et fait retentir son chant travers la cathédrale. C'est là que se trouve aussi placé le portrait du constructeur. Cette horloge est calculée pour un temps illimité. Le 51 décembre de chaque année, minuitelle se.règle elle même, sans aucun secours étranger. L'aurore boréale qu'on a vu Tours, a commencé vers six heures et demie, le phénomène a duré jusque près de neuf heures. A huit heures un gros nuage noir, arrivant du nord ouest, est venu former une solution de continuité la teinte rouge du ciel, et produisait un effet assez sinistre. Inutile de dire, ajoute la France, que les commères de Tours ont tiré de ce phéno mène atmosphérique des conclusions ter ribles pour les Prussiens. Il est certain que jamais l'on n'a vu en France l'anrore boréale aussi merveilleuse que celle-là. On lit dans l'International de Londres Le magnifique phénomène appelé aurore boréale dont nous avous été témoins dans les nuits de lundi et de mardi der nier, a exercé une influence sérieuse sur le fonctionnement du télégrapheeu privant littéralement de leur pouvoir de transmis sion une grande quantité de fils, et en sa turant d'autres de courants électriques au point de rendre la transmission des dépê ches difficile et incertaine. Cet état de choses ne prévalut pas seulement pendant la nuit et lorsque l'aurore, boréale était visible, mais encore pendant le jonr, ce que l'on conjecturait provenir de courants terrestres, dans tous les districts du nord, du nord-ouest et de l'irlaude. On comprend qne cette perturbation électrique a eu pour résultat uu retard inévitable dans la trans mission des dépêches télégraphiques travers les districts particulièrement affec tés par le phénomène. On écrit de Paris au Times que les privations qu'ont sabir les assiégés ne sont pas bien dures encore, et que pour les geps qui opt des ressources, elles ne sont pas plus pénibles que celles qu'ont endu rer la plus grande partie des émigrés. Chaque habitant âgé de plus de hait ans a droit cent grammes de viande par jour. Cette mesure est strictement suivie, chaque famille étant obligée de présenter au bou cher de son quartier un bon délivré cet effet par la mairie. La viande ordinaire se paye vingl-et-nn sous la livre. Quant la viande de chevalelle est abondante et on peut se la procurer en quantités indéter minées 16 sous la livre. L'approvisionnement de farine suffirait encore pendant plusieurs mois, et Paris possède toujours des océans de vin. Le café et le riz sont aussi abondants. On peut encore se procurer de la salade, des fruits et quelques légumes, mais des prix éle vés. Les œufs conservés se vendent quatre ou cinq sous la pièce Quant au beurre, au laitau fromage etc.on ne saurait plus s'en procurer aucun prix. Le poisson salé vaut 50 sous la livre. Les hommes de la garde nationale re çoivent trente .sous par jour. Quant aux femmes qui vivent de leur travail, elles ne plus rien gagner et un grand nombre d'entre elles sont des plus malheureuses. Les ouvrières, en général, ont un aspect d'autant plus chétif qu'à Paris elles se nourrissent toujours mal, et sont trop fai blespar conséquent, pour résister long temps des privations absolues. La char cuterie, le café au lait et le fromage de Brie, qui constituent le fond de leur alf- mentalion ordinaireont disparu. Il y a encore beaucoup de nourriture Paris, mais elle doit être distribuée bien des gens qui n'avaient jamais cru devoir être secourus un jour par la bienfaisance publi que. La plupart des campagnards qui se sont réfugiés dans la capitale sont dans ce cas. Les magasins ne font pas d'affaires: ils s'en étaient consolés jusqu'ici par la pen sée que la guerre les avait surpris pendant I

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1870 | | pagina 2