D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54nie Année.
Samedi 19 Novembre 1870.
No 5,544.
BULLETIN DU JOUR.
Il se peut que la ferme attitude de l'An*
gleterre fasse réfléchir la Russiemais il
se peut aussi que le Czar se croie assez fort
pour passer outre, et alors il faut s'attendre
aux plus graves complications. La Turquie,
en effetne manquera pas de faire appel
aux puissances signataires des actes de
1856, et celles ci ne peuvent se dispenser
d'intervenir.
Après avoir éprouvé un temps d'arrêt,
les opérations militaires des Prussiens dans
l'est de la France viennent de reprendre
avec vigueur. La ville de Dijon, momenla-
nément évacuée par le général Werder, qui
l'a quittée pour se diriger vers le Sud. a été
réoccupée par douze mille Prussiens; ceux-
ci appartiennent, selon toute probabilité,
cette partie de l'armée du prince Frédéric-
Charles qui s'avançait par la Haute-Marne
et qui a eu la semaine dernière un engage
ment dans les environs de Cbaumont.
Garibaldi se serait r« j
il lui sera difficile désormais de j
Lyon, soit Besançon, les roules conduisant
ces deux villes ne pouvant tarder être
interceptées par les Allemands, si elles ne
le sont déjà.
Un sortie a été tentée par la garnison de
Belfort; mais, d'après une dépêche de Ber
lin les assiégés auraient été repoussés et
auraient subi des pertes assez sensibles.
Dans le nord, la ville de Tergnier, sur le
chemin de fer de Paris Bruxelles et de
Laon Amiens, est occupée sans doute par
les troupes du général Manteuffel, dont on
n'avait pas eu de nouvelles depuis leur dé
part de Metz; cette armée est destinée,
comme on sait, opérer dans les départe
ments du Nord et de I Ouest.
Aucun mouvement n'est signalé ni au
tour de Paris ni sur la Loire.
D'après les premières nouvelles que nous
recevons des élections au second degré qui
viennent d'avoir lieu en Prusse, le parti
conservateur sera en majorité dans la nou
velle Chambre. Dès présent, on compte
4 40 conservateurs purs et 40 conservateurs
libéraux; le parti libéral se diviserait en
20 vieux libéraux, 140 libéraux nationaux
et 40 progressistes; eufin, 20 Polonais, 40
catholiques et 10 particularisles.
L'Espagne a son roi de résignation c'est
le duc d'Aoste, second fils de Victor-Em
manuel. Puisse le nouveau monarque ne
pas s'inspirer dans sa politique des erre
ments paternels! Les Espagnols veulent
être respectés dans leur foi et ils ne sont
pas encore tombés au niveau où le régime
des annexions a fait descendre la malheu
reuse Italie.
C'est le 16 que l'élection du prince a eu
lieu aux Cortès. Au lieu de 175 voix qu'il
fallait pour que l'élection fût valable, il en
a réuni 195, bien que 54 députés élus se
soient trouvés absents. Le parti républi
cain, qui s'est compté dans ce vote, a réuni
65 votes, dont 5 seulement en faveur de la
république unitaire. Les partis monarchi.
ques dissidents moutpeusiéristes, espar.
teristes, carlistes et isabellistes ne sont
arrivés qu'à 55 suffrages en tout.
Le nouveau roi ira prendre possession
de sou trône au commencement du mois
de décembre prochain si toutefois il ne
survient pas d'ici lors quelque crise nou
velle en Espagne.
M. Funck a développé mercredi devant
la Chambre des représentants la proposi
tion de loi qu'il avait déposée en vertu de
son droit d'initiative et qui décrète dans
notre pays l'enseignement primaire obliga
toire. Le but qu'il poursuit est triple d'a
bord, il veut arriver par la force même des
choses au monopole de l'enseignement en
tre les mains du gouvernement; ensuite, il
veut faire disparaître la loi du 25 septembre
1842 sur l'enseignement primaire; enfin,
il veut parvenir séculariser complètement
l'enseignement primaire, de telle sorte que
l'on nedirait plus un mot aux élèves ni de
Dieu, ni de la religion, ni de la morale, qui
ne peut d'avoir d'autre base que le principe
religieux. Ce qu'il faut M.' Funck c'est
une véritable génération d'athées.
Aucune observation ti'a'été présentée sur
les développements de M. Funck et sa pro
position de loiqui a été prise en considé
ration par assis et levé et renvoyée, l'exa
men des sections. Ce vote n'a d'autre
signiûcationque de permettreà la Chambre
de discuter cette grave question en temps
opportun. Il était impossible d'entamer un
débat sérieux après la simple lecture de
développements qui exigent une réfutation
en règle.
La Chambreavait nommer un membre
de la commission de surveillance de la
caisse des amortissements et des dépôts et
consignations, en remplacement de M. H.
de Brouckere, qui n'a pas été réélu lors des
dernières élections législatives. Son choix
est tombé sur M. Vermeirc, qui a réuni 47
voix sur 92 bulletins valables. M. Saincte-
lette a obteuu 26 suffrages.
Après ce vole, la Chambre s'est ajournée
jusqu'à mardi prochain, deux heures,
afin de permettre aux sections de terminer
l'examen des projets de loi dont elles sont
saisies.
L'examen du projet relatif la réforme
électorale a commencé jeudi dans les sec
tions.
Samedi dernier a eu lieu, au ministère
de l'intérieur, l'installation de la commis
sion chargée de préparer l'avant projet sur
la réorganisation de la garde civique.
M. le ministre de l'intérieur, en ouvrant
la séance, a rappelé en quelques mots que
si l'on avait toujours placé l'organisation
de la garde civique parmi les garanties les
plus sérieuses de la défense de nos institu
tions, on avait reconnu davantage, dans
des circonstances récentes, combien son
concours pouvait être utile et avec quel
patriotisme elle était prête l'offrir.
M. le ministre de l'intérieur, en laissant
entièrement la commission le soin de
régler ses travaux, a cru néanmoins devoir
appeler son attention sur deux points prin
cipaux. D'abord il faut arriver une or
ganisation sérieuse, sans la rendre onéreuse
pour les populations. Ensuite, il y a lieu de
rechercher si, au lieu d'avoir deux réser
vescomposées l'une des vétérans de J'ar-
mée, l'autre des jeunes gens de la garde
civique, il ne serait pas préférablede réunir
en une seule réserve nationale les ancien
nes classes de la milice et le premier ban
de la garde civique.
La commission a élu l'unanimité pour
président M. Rogier, pour vice-président
M. le général Renard, et pour secrétaire
M. Jamart.
M. Simons, premier avocat général la
cour d'appela pris lundi ses conclusions
dans l'affaire des enfants Van Ryswyck
contre M. Delaet. On sait que les enfants
Van Ryswyck ont été admis prouver que
leur père était mort des suites de l'empri
sonnement. Le ministère public estime que
cette preuve n'a pas été rapportée; il a
conclu en conséquence au rejet de la de
mande en dommages intérêts.
Diocèse de Bruges. Sont nommés
second vicaire Gulleghem M. Bolliou,
vicaire a rier seaux; vicaire Horeoaux,
M. Aug. Vau den Peereboom.
Mercredi matin sont arrivés Gand. par
le train venant de Bruxelles, M. le ministre
de la guerreM. le général Donny et le
major Pontus. Ils se sont rendus la cita
delle, où ils ont visité les militaires étran
gers internés. (Nouvelliste.)
Des reconnaissances faites par des
détachements belges sur la frontière, entre
Givet et Hirson, ont signalé la présence de
forts détachements de francs tireurs fran
çais avec de l'artillerie. (Meuse.)
On écrit de Tournai La crainte d'une
invasion prussienne dans les départements
du Nord fait arriver Tournai de nouveax
émigrants. Des pensionnats entiers, et entre
autres celui d'Esquermes, qui va s'établir
Brugelbtte, sont passé par notre ville. C'était
un spectacle navrant que de voir ces ini
raenses voilures chargées de religieuses, de
de jeunes filles, de pupitres, de matelas, de
meubles de toutes espèces.
On ne peut plus aller jusqu'à Lille,
même en chemin de fer. Les voyageurs
sont obligés de descendre Wazeinmes,
où les trains s'arrêtent.
Le bruit court que le condamné
mort Anthonissen, convaincu de l'assas
sinat commis Merxem en 1860, sur la
personne de son commis, jeune homme de
20 ans, vient d'obtenir la commutation de
sa peine en celle des travaux forcés per
pétuité.
Nous ne mentionnons ce fait que comme
simple bruit. (Belgique.)
PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
NOUVELLES DIVERSES.