D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54rae Année.
Mercredi 23 Novembre 1870.
N° 5,545.
BULLETIN BU JOUR.
Malgré la tendance l'apaisement nous
sommes encore loin detre rassurés sur les
conséquences de,l'incident soqïeyé par la
Russie. A Saint-Pétersbourg on affecte de
ne pas attacher grande Importance aux
objections de l'Anglétërre, et peu s'en faut
qu'on ne les réduise, une simple question
de procédure'. Si notis pouvons nous met
tre d'afccord sur Te fond, disent les organes
officieux du prince Gèrtschakoff, quoi bon
nous quereller sur la forme? Admettons
qu'elle ne soit pas très-correcte; admettons
que nous aurions pu consulter les puissan
ces, au lieu de leur notiner purement et
simplement le fait acconîpli est ce Une
raison pour nous déclarer la guerre?
C'est précisément dans çelte altitude de
la Russie qu'est la gravité de la situation.
Le cabinet de S' Pélersbourg a un parti
pris il se tient pour affranchi dès pré
sent des obligations que iuM1teM«lcs le
traité signé par lui il vÉrf sb^stirér le
bénéfice des infractions qu'il a oejà com
mises aux principales stipulations de cet
acte, notamment en fortifiant les passes de
la mer d'Azoff et en faisant construire toute
une flottille de monitors Nicolaïeff. Par
suite de ces faits accomplis la question n'est
plus entière, et c'est pourquoi le cabinet de
S* Pélersbourg n'a nulle envie de compa
raître devant un congrès, dont le premier
devoir serait de constater ces infractions
et d'y mettre ordre. Le prince Gorlschakoff
déchirait il sa circulaire, que ces faits ac
cusateurs n'en subsisteraient pas moins, et
que la Turquie, dont ils menacent l'exis
tence, serait fondée réclamer l'interven
tion des puissances protectrices. Quand cet
appel aura été faitl'Angleterre devra né
cessairement agir, sous peine de laisser
protester sa signature et de s'infliger le
plus sanglant des affronts. Voilà ce que
l'on doit savoir Saint Pélersbourg et voilà
pourquoi le Times est fondé dire qu'il
dépend du gouvernement russe de poser
ou de supprimer le cosus belli.
Dans ces conditions, on comprend avec
quelle anxiété sont attendues Londres les
résolutions ultérieures du cabinet de Saint-
Pétersbourg et la réponse du prince Gorls
chakoff la ferme et énergique protesta
tion de lord Grauville. Mais cette corres
pondance diplomatique n'a pas paru suffi
sante au gouvernement anglais pour s'éclai
rer sur le fond de la situation il a voulu
savoir quoi s'en tenir sur les dispositions
de la Prusse, et pour dégager cette redou
table inconnue il a envoyée M. Odo Rus-
sell Versailles.
S'il faut en croire la Pall Hall Gazette,
dont les informations, sans être officieuses,
jouissentnéanmoinsdans lasociété anglaise
d'un certain crédit, M. Russell aurait pour
mission de demander au chancelier de la
Confédération allemande s'il entend faire
cause commune avec le gouvernement de
Saint Pélersbourg et accepter la solidarité
de ses résolutions, ou s'associer aux autres
puissances pour le maintien, non pas tant
du traité dénoncé que du principe en vertu
duquel un traité ne peut être décbrré par
une des parties contractantes, en tout ou
en partie, qu'avec le concours préalable de
tons les signataires de la convention.
La feuille anglaise ajoute qu'une réponse
même dilatoire serait considérée comme
un refus de concours et entraînerait une
déclaration de guerre immédiate.
A propos de la coopération présumée de
la Prusse et de la Russie, il n'est pas inutile
de noter qu'à Berlin on repousse célte hy
pothèse comme une invention qui a pris
naissance soit Tours, soit Londres, dans
le but de jeter de l'odieux sur ta Prusse. Si
ce télégramme exprimait l'opinion des
sphères gouvernementales, il y aurait là
une sorte de désaveu de la démarche russe;
mais il ne s'agit que d'une dépêche parti
culière du correspondantde Y Indépendance,
et il faut entendre des voix plus autorisées.
Du théâtre de la guerre nous no recevons
aujourd'hui que des informations pen im
portantes. Le siège de Paris traîne en Ion -
gueur, et rien n'annonce, ni du côté de
l'attaque ni du côté de la défense, que les
deux camps doivent prochainement mesu
rer leurs forces.
La bataille de Dreux n'a décidément pas
eu les résultats qu'on fui avions attribués,
sur la foi d'nne dépêche officielle de Ver
sailles. L'armée française de la Loire est
encore intacte, et tout porte supposer
que le grand duc de Mecklemhourgdans
ses combats du I? et du 18, n'a eu devant
lui que quelques détachements de l'armée
de Bretague.
D'après un télégramme prussien, le gé
néral Manteuffel est en position d'empêcher
la jonction de l'armée de la Loire et des
troupes arrivent du Nord sous le comman
dement du général Bourbaki.
Une nouvelle politique assez importante
nous arrive d'Allemagne: l'acceession de
la Bavière la Confédération du Nord se
rait chose décidée; on croit même que le
roî Louis II se rendra prochainement
Versaillesoù se trouvent déjà, comme on
sait les grands ducs de Bade et de Hesse.
VIndépendance dit avoir reçu les rensei
gnements suivants des personnes qui mon
taient le ballon descendu avant-hier dans
la Campine
Au moment de son départ dimanche
minuit l'état de Paris n'avait pas
changé. L'ordre était complet, la tenue do
la population calme et celle des troupes
excellente. On avait des approvisionne
ments pour trois mois.
Il n'y a pas en, dans ces derniers temps,
d'engagements sérieux mais seulement
des canonnades insignifiantes. On s'atten
dait de grands événements sous peu de
jours.
On lit dans le Moniteur
Un journal de Berlin publie une série
de documents découverts au château de
Saint-Cioud.
Une seule de ces pièces concerne la
Belgique; c'est l'extrait suivant d'un rap
port du commissaire français Baisieux
daté du mois de jnîllet dernier
Nous ne ferons, au sujet de ce rapport,
qu'une seule observation
L'armée belge, en effet, a répondu avec
empressement l'appel qni était fait son
patriotisme et elle était bien décidée re
pousser toute atteinte notre indépendance
ou notre neutralité, d'où que pût venir
l'aggression j mais quand l'agent français
va plus loin et attribue l'armée belge des
dispositions exclusives, qui n'ont jamais
été les siennes, son rapport rentre dans la
catégorie de ces informations qui ont con
tribué égarer son propre gouvernement
sur l'état vrai des choses l'étranger.
Le Moniteur publie l'avis suivant
Les personnes qni désireraient recevoir
des chevaux-, sous la condition de les
nourrir et de les entretenir jusqu'au mo
ment où on les réclamera, sont informées
qu'il ne reste-plusau camp de Beverioo,
que des chevaux de selle et des mullets.
Le Moniteur publie la note suivante
Des mouvements de troupes ont lieu
en ce moment pour ramener autant que
possible les régiments dans leurs ancien
nes garnisons, mais c'est tort que des
journaux ont cru que nos frontières allaient
être dégarnies. La surveillance que l'armée
y exerce depuis plusieurs mois n'a pas
cessé et y sera continuée aussi longtemps
que les circonstances l'exigeront.
La Chambre des représentants s'est oc
cupée hier de la prise en considération de
la proposition de loi Demeur et consorts,
tendant reviser la Constitution (art. 47,
53 et 56).
JHonsteur le réfracteur,
Comme suite mes deux lel'res précé
dentesje me fais un véritable plaisir de
pouvoir vous annoncer, que notre minis
tre des travaux publics M. W'asseige est un
homme digne, et de parole, et dont le nom
sera béni dans nos contrées; car depuis
huit jours déjà les travaux sont repris dans
notre montagne. Je puis vous donner
l'assurance, qu'en lui exprimant ici publi
quement mes sentiments de la plus vire
reconnaissance, je suis l'interprète fidèle do
la population de toute ma commune.
Il nous reste toutefois encore émettre
un vœu, Slaeden comme la commune de
Langhemarck doit d'après le plan adopte
définitivement avoir deux stations une
principale dans le centre de la commune,
et une secondaire l'extrémité de son ter-
LE PROPAGATEUR
FX)I. CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
Le capitaine du génie belge qni a fait conper
les ponts entre Blandain et Tournai a été rem-
placé immédiatement. Tonte l'armée belge se
porte sur Anvers et sur la frontière belge. Elle
est pleine d'entrain et voudrait se mesurer avec
les Prnssiens qu'elle déteste.
Jamais, depuis que la Belgique existe, on n'a
va une telle animation dans son armée.
Staeden, ce 20 novembre 1870.