D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. BULLETIN DU JOUR. La Turquie s'est émue de la signification qui vient.de lui être faite par le cabinet de Saint Pétersbourg et elle prend son recours auprès des puissances signataires des irai» tés de 1856. Quand on remonte l'origine des cala mités qui affligent aujourd'hui l'Europe, on y trouve toujours la main de la Révolu- tion. Si la Révolution n'avait pas renversé le trône d'Isabelle, il n'eût jamais été ques tion d'appeler un Hobenzollern ceindre la couronne d'Espagne, et Napoléon III n'eut pas trouvé dans ce projet le grief qu'il lui fallait pour se mesuTer avec la Prusse. Dira l on* que ce n'était là qu'un prétexte et que la guerre devait tôt ou tard éclater par le fait de l'antagonisme de deux gran des puissances militaires? Dans ce cas en core, la première faute est la politique révolutionnaire de l'empire, qui a com meucé rémanier en Italie la carte de l'Europe et qui plus lard a laissé écraser l'Autriche Sadowa, ne voyant pas que l'unité italienne devait servir de préface l'unité allemande. La récentedémarchede la Russie menace d'ajouter un troisième chapitre celte san glante histoire des applications du droit nouveau La Russie a vu arec quelle faci lité Victor-Emmanuel s'est dégagés des entraves qui contrariaient ses desseins am bitieux elle a vu avec quelle coupable lâcheté l'Europe finissait toujours par sanc tionner les faits accomplis. Le Cavour mos covite a pris acte de ces précédents, se réservant d'en invoquer, son tour, le bé néfice. Toute question de principe part, cette conduite a pour elle la logique des évéuements, et il faut être aveugle pour ne pas le voir. S'il n'y a plus de traités l'oc cident, pourquoi l'orient en reconnaîtrait- il davantage? Est ce que le traité qui pro tège l'homme malade de Constanlinople serait plus sacré que les traités de Villa- franca de Zurich voire même que cette convention de septembre que Victor-Em manuel a violée pour aller Rome? La neutralité de la mer Noire est, sans doute, un intérêt européen mais la noutralitédu Pape, l'inviolabilité du Père de la chré tienté, n'était ce pas un droit bien plus respectable encore? Quoi s'est dit la Rus sie, on m'empêchera d'inquiéter les der niers jours du a malade «de Constanlinople, pour ne pas contrarier l'Angleterre; et I on permettra un petit roi de Piémont de détrôner six souverains légitimes voire même de dépouiller l'Eglise catholique de son patrimoine séculaire, au mépris des droits d'une communauté de deux cents millions d'hommes! Quand on a coopéré ou applaudi aux annexions italiennes, on n'a rien répondre un tel raisonnement; il faut courber la tête et subir la loi qu'on a faite ou qu'on a laissé faire. Tout s'enchaîne dans l'ordre des faits comme dans l'ordre des doctrines, et la négation du droit conduit toujours aux abus de la force La commotion qui ébranle aujourd'hui l'Europe a commencé, il y a quelques années, par une légère secousse mais les esprits prévoyants ne s'y sont ja mais trompés. Qu'on relise tout ce qui a été publié l'époque où le Piémont foulait audacieusement aux pieds ledroit des gens, par l'invasion brutale des Etats ses voisins, ses alliés. Les feuilles révolutionnaires seu les applaudissaient la chute des trônes de la péninsule; mais les organes que la passion politiquen'aveuglaitpasmontraient quel abîme devaient conduire le mépris des traités et l'inauguration dé la politique unitaire. Le Parlement de la Confédération du nord de l'Allemagne s'est assemblé jeudi Berlin. En l'absence du roi de Prusse et de M. de Bismarkc'est M. Delbruck qui a prononcé le discours |d'ouverture. Toute la première partie de ce document est consacrée aux événements de la guerre. Il débute par des actions de grâces rendues la Providence pour les prodigieux succès remportés par les armées allemandes et regrette que la position spéciale du gou vernement en France n'ait pas permis jusqu'à présent de conclure la paix. Le discours royal déclare que l'unité allemande est faite ou sur le point de s'accomplir, et il émet l'espoir que la paix du monde ne sera pas troublée propos d un nouvel examen au traite de i»5t>. Les Prussiens ont continué le bombar dement de Thionville pendant la journée de mercredi et la nuit suivante. Une partie de la ville et plusieurs villages des environs ont été incendiés. Nous avons dit que la Turquie s'était émue de la signification qui vient de lui être faite par le cabinet de S' Pétersbourg et qu'elle prenait son recours auprès des puissances signataires des traités de 1856. Toutefois le cabinet de Constanlinople émet l'espoir qu'on évitera un conflit armé et il ne se refuse pas examiner, de con cert avec ces puissances, les griefs du gou vernement russe. Celte réponse, évidemment inspirée par l'Angleterre, témoigne du soiaque prendra cette dernière puissance de maintenir la question sur le terrain diplomatique. Il est remarquer, du reste, que le (on des jour naux de Londres est beaucoup moins la guerre depuis deux jours. A Berlin on se montre persuadé que l'affaire se dénouera pacifiquement. Répondant une interpellation de M. Vilain XJ1H, M. le ministre de la guerre a déclaré jeudi la Chambre des représen tants que les miliciens mariés des classes de 1863, 1864, 1865 et 1866 ont tous été congédiés.Il ne reste plus souslesdrapeaux en tout d'hommes mariés appartenant ces classes que quelques miliciens faisant partie du 2" régiment d'artillerie. On n'a pas pu les congédier cause des plus abso lues nécessités du service, mais le gouver nement avisera pour qu'un terme soit mis le plus prochainement celte situation. La Chambre a continué le débat sur la prise en considération de la proposition tendante à- déclarer qu'il y a lieu de reviser la Constitntion. INTÉRÊTS COMMUNAUX. Le Conseil communal, dans ses se'aoces du i5 et do 16 de ce moisa arrête' le budget de la ville pour l'exercice 1871. 54rae Année, Samedi 26 Novembre 1870. No 5,546. PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. Le total des recettes ordinaires et extraordinaires s'élève 289,486-64 Celai des dépenses a 289.421-40 Parconséquentavecnn excédaot de fr. 65-24 Il ne nous est pas possible de donner un compte- rendu détaillé de ces séances cause du grand oombre d'articles dont se compose le bodget. Nous nous bornerons donc indiquer ceux qui ont prin cipalement fait l'objet de discussions. La nécessité de réorganiser la police se présente en première ligne, et le collège a été chargé d'étu dier les modifications qu'il importe d'iotroduire dans cet important service. Le subside consacré aux dépenses qui en résultent ne dépasseguères la somme de 9,000 fr. Celt^réorganisalion, qui aurait infail liblement pour conséquence une augmentation du personnel, doonera lieu une majoration assez Importante des dépenseset comme ces dépenses seraient par lenr nature permanentes il importe qu'un système complet soit arrêté avant d'inscrire dans ce bot on subside. Cependant comme premier pas vers cette réorganisation admise eo principe, le crédit annnel a été majoré de mille francs poor l'vav> ul\iV. xOyiv Noos ne pouvons qu'applaudir a cette décision. Plus d'une fois nous avons entendu formuler des plaintes sor l'insuffisance de notre police locale, et tout en estimant que ces plaintes sont souvent exagérées, surtout lorsqu'on examine de près ce qui se passe dans la plupart des villes, nous croyons que le public saura gré notre administration de la résolution qu'elles prise. Ce qu'il y a de regret table en cette matière, c'est que les administrations communales soient tenues de supporter exclusive ment les dépenses relatives ce service, alors que les commissaires de police et leurs agents sont le plus souvent surchargés de besogne pour les besoins de la police judiciaire au détriment d'oue bonne police administrative. A l'article Service de l'abaltoir, on a soulevé la question de savoir s'il ne serait pas possible de prélever nne taxe sur la viaode introduite eo ville et provenant de bêtes non abattues l'abattoir. Ces viandes doivent être expertiséesavant d'être livrées a la consommation; la taxe percevoir de ce chef ne constitue an fond que la rémunération d'un ser vice et ne semble pas devoir être comprise parmi celles abolies par la loi sur les octrois. La quantité de viandes de cette espèce introduites en ville aug mente dans une proportioo dont il importe de tenir compte. Ainsi, d'après les explications fournies par le collège, le poids total des bêtes abattnesë l'abat toir a été, en 1868, de 993,603 k' Le poids des viandes dépecées sou mises l'expertise, s'est élevé 92,064 k' Eu 1869, ces poids ont atteint les chiffres respectifs de1,026,699 ks pour la première catégorie, et de 132,472 k! pour la seconde, soit une augmentation, quant la viande dépecée introduite en ville, de 4o,4o8 k*. Eo ajoutant, pour déchets, 4o p au poids total, on obtient ce résultat que les bouchers de la ville ont payé en 1869, une somme totale de 10,266 fr. 99 c.tandis que les bouchers de l'exterieurqui ont débité en ville de la viande dépecée repré sentent eu bétail sur pied un poids de i85,46o k',

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Le Propagateur (1818-1871) | 1870 | | pagina 1