D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 54me Année. amedi 28 Janvier 1871. N« 5,564. BULLETIN DU JOUR. Les dernières nouvelles de Paris, arri vées par ballon monté, sont fort graves. Dans la nuit du 22 au 23, il y a eu une echauffourée dans le genre de celle du 31 octobre, et, cette fois, le sang a malheureu sement coulé. M. Flourens et ses amis, dé livrés par surprise de Mazas, se sont em parés de la mairie de Belleville et de là ont marché, la tête d'un petit nombre de gar des nationaux sur l'hôtel de ville, où ils ont fait feu sur les gardes mobiles. Ceux- ci ont riposté, et la tentative a été promp- tement réprimée. Elle a eu pour consé quence, non seulement la mort d'innocen tes victimes, parmi lesquelles des femmes et des enfants, mais encore plusieurs me sures dictatoriales prises par le gouverne ment, telles que la fermeture des clubs pendant'la durée du siège, la suppression «les journaux le Réveil et le Combat, l'insti tution de nouveaux conseils de guerre. Dès le lendemain matin, le général Vinoy, nommé commandant en chef de l'armée, et le général Clément Thomas, comman dant de la garde nationale, ont adressé toutes les forcés armées des appels pres sants pour les engager unir leurs efforts ceox de tous les bons citoyens pour assurer le rétablissement de l'ordre et la tranquilité publique. Cet appel a dû être entendu. La popula tion parisienne aura sans doute compris que les fauteurs de désordres sont en ce moment, comme toujours, les pires eune- mis de la France. Le sang a coulé de nou veau dans la journée du lendemain ou du surlendemain, comme il résulte d'un télé gramme de Versailles, en date du 23. pu blié parle Times. Au dire du correspondant du journal anglais, la troupe aurait tiré sur la populace qui exigeait de nouvelles sorties de la garnison. Ce même télégramme nous apprend éga lement que M. Jules Favrë est revend dans la soirée du 24 au quartier général de Versailles. Malgré l'inadmissibilité de$ pre mières propositions du gouvernement de la défense nationale, les négociations pouî- Ja capitulation de Paris ne paraissent donc pas avoir été rompues. Bourbaki va setrduverdansune fâcheuse position, car, la suite du passage du Doubs, au sud de Besançon,J'armée du général de ManteufTel cherchera saos doute tourner les forces françaises qui ont dû renoncer la délivrance de Belfort. L'occupation de Dole était déjà l'indice d'un mouvement stratégique de ce genre. Faudra-l-il donc dire que, depuis le commencement de la guerre jusqu'à sa fin, les généraux français se sont laissé couper, tourner ou cerner par leurs adversaires? Ce serait, certes, très-flatteur pour ces derniers et surtout pour le général de Moltke. qui sont dus tous les plans de campagne si merveilleu sement couronnés de succès. Au milieu des agitations du momentle Danemark, bien qu'il n'ait pas ençorè réglé ses comptes avec l'Allemagne, est resté fort tranquille et n'a pas donné lieu la moin dre réclamation de la part de soo puissant voisinsi prompt saisir des prétextes de griefs plus ou moins fondés. La guerre ac tuelle a eu cependant, dans ce petit royau me si éprouvé, cette conséquence de four nirai] ministère danoisdes arguments pour mainteuir son budget militaire, relative ment très élevé. Un député de la Chambre populaire avait réclamé des économies sur les dépenses delà guerre, dans la prévision que des complications belliqueuses ne se raient bientôt plus craindre. Le ministre de la guerre danois, comme tous les minis tres de la guerre d'ailleurs, a été d'un avis contraire. Four lui, la situation européenne offre'ioujours des dangers qu'un petit-pays, jaloux de son indépendance, n'est pas cer tain de pouvoir éviter. Les dernières nouvelles de Paris annom cent qué Jules Favre traite Versailles de la capitulation de Paris et des préliminaires de la paix. La Prusse exigerait l'annexion de l'Alsace et de laLorraine l'Empire germanique, ainsi que l'occupation, par les armées allemandes des foilsde Paris et de l'ancienne province de Champagne, jus qu'au complet remboursement des indem nités de guerre. La capitulation de Paris est du fait accompli. Les arrêtés ministériels du 21 septembre et du 1 1 octobre 1870 sont rapportés en ce qui concerne l'interdiction l'entrée des chiffons par les frontières de terre depuis Gemmenich jusqu'à Alhus, et ce dater d'aujourd'hui. M. Hosdey, curé de Merckem, est décédé le 24 janvier, l'âge de 62 ans et 9 mois,. Nous apprenons la mort, Gand, d'un vénérable religieux, chargé d'années et de mérites. Mardi matin, sept heures moins un quart, le R. P. Van de Kerckhove, de la Compagnie de Jésus, a rendu son âme Dieu. Il était âgé de 81 ans et comptait 57 années de profession religieuse. Un fâcheux accident est arrivé jeudi, pendant la représentation au théâtre des Galeries Bruxelle. Un des meilleures ar tistes de ce théâtre, M^Dalbertl^étant par mégarde approchée trop près de la rampe, le feu prit sa jupe et, avec la rapidité de la foudre, l'enveloppa des pieds la tête; elle se précipita en criant et courant vers ses compagnes. Des cris d'effroi sont pous sés par toutes les artistes. Tous ceux qui se trouvaient en scène déchirent les vêtements enflammés et jettent terre M"" Dalbert; tout ceci s'est fait aussi rapidement qne possible. Néanmoins, les bras et la figure de la victime ont été fortement brûlés, et la malheureuse accusait de très vives souf- frauces. Bon nombre de spectateurs, craignant de voir le feu se communiquer la salle, se sont empressés de fuir; d'autres, plus confiants, attendaient avec anxiété des nouvelles de la malheureuse victime. La représentation n'a pu continuer. Un déplorable accident est arrivé lundi Gand. Un jeune homme de quinze ans, le nommé F. Depleux, dont les parerns demeurent la Pêcherie, versait de l'huile de pétrole dans une lampe. Voulant s'as surer si le récipient était rempli, i! en ap procha une chandelle allumée Tout a coup le pétrole prit feu et se répandit sur le mal heureux enfant. Celui ci, les vêtements en feu, courut se jeter dans le canal de la Pê cherie. Quand on l'en retirales flammes étaient éteintes, mais la victime avait reçu des blessures si graves qu'on désespère de sa vie. Un ouvrier menuisier du nom d'Adrien Callebauldemeurant rde Cureghem Bruxelles, âgé de 64 ans et natif de Gram- mont, vient de mourir presque subitement par suite d'abus continuel de liqueurs al cooliques. Jean Hollenfeltz, le doyen d'âge de la ville d'Arlon, vient de mourir en cette ville. Né en 1774, il a atteint 96 ans; il était donc presqnecentenaire. Il exerçait la profession de menuisier. Ses quatre enfants, deux fils et deux filles, restés cilibataires, ont respec tivement 72, 67,65 et le plus jeune 63 ans. Toute la famille cotàpte donc 363 ans. Le 21 janviercourant.versôi/sheures du soir, le nommé Henri Duhaqiel, âgé de 14 ans, domicilié Escanaffles fui atteint la tempe gauche d'un coup de^eu tiré par le nommé Louis Porian. Ce dernier ayant, paraît il, armé un fusil double dans la maison, l'effet d'aller le décharger au dehors, heurta ce fusil contre la porte d'en trée et le coup partit et alla atteindre ledit Duhamel, qui se trouvait environ 51/2 mètres de là et qui ne se releva plus, la mort ayant été instaurée. (C. de CEscant.) Voici un épisode assez gai du siège de Longwy Deux touristes an Bruxellois et un Brugeois, s'étaient mis en marche pour voir de près le bombardement. Arrivés la lisière du bois de Musson,ils trouvèrent le point trop ebaud et ils rebroussèrent chemin jusqu'au village. Là, pénétrés d'une idée lumineuse, ils firent marche avec qua tre contrebandiers qu'ilschargèreDt de leur apporter une échelle jusque dans le bois. Ainsi dit, ainsi fait: au pied d'un chêne de belle venue on dresse l'échelle et nos cu rieux montent, la longue vue en sautoir; puis, faisant des pieds et des mains, arri vent la cime. Ils étaient peine installés, qne les por teurs réclament un supplément au pour boire qu'ils s'étaient fait délivrer d'avance. On parlemente, on refuse; les contre bandiers retirent l'échelle et laissent nos hommes en plan jurant comme des dam- nésqô'on ne les rattraperait plus observer un bombardement; 4u haut d'un arbre LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELCE. POST SCRIPTUM. NÉCROLOGIE. NOUVELLES DIVERSES.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1871 | | pagina 1