D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54nie Année.
Mercredi 1er Février 1871.
No 5,565.
BULLETIN DU JOUR.
Les conditions de la capitulation des
forts de Paris, telles qu'elles nous sont
aujourd'hui connues par un télégramme
de Versailles, sonlgéné/alement conformes
aux premières indications sommaires que
nous avons publiées Les forts de Paris
sont livrés aux Allemands et le slalu quo
est maintenu aussi équitablement que pos
sible dans les départements. Provisoire
ment toutefois, l'armistice ne s'appliquera
pas Belfort et la région environnante,
où opèrent les corps d'armée de Manteufïel
et de Bourbaki.
Les communes de Paris auront fournir
endéans la quinzaine uue contribution de
guerre de 200 millions.
Nous n'avons pas encore d'informations
précises sur l'impression qu'a produite
Paris la nouvelle de la capitulation. Les
premiers moments ont dû être, comme il
arrive toujours en pareille occasipn une.
heure de trouble et d'amertume violarMt..
Mais celte émotion s'atténuera au bout de
quelque temps, quand les Parisiens connaî
tront l'état réel des affaires au dehorset
quand ils auront la conviction qu'ils ont
fait tout ce qu'ils devaient et sans doute
tout ce qu'ils pouvaient faire pour le salut
delà patrie. L'histoire de la guerreactuelle,
dans ta période qui s'étend de Sed.ao L'éy
poque présente, n'aura été autre'chose que
l'histoire de la défeuse de Paris. Il est le
point unique où ont convergé pendant des
mois les efforts de l'ennemis et ceux de la
délivrance.
Quant la situation matérielle de Paris
au point de^vue de la question alimentaire
elle n'a rien qui doive inquiéter sérieuse
ment. L'affreuse éventualité d'une période
de famine succédant au siège est écartée.
La résolulien de capituler, prise par les
chefs du gouvernement en temps uti|e,
avant que tous les approvisionnements
fussent épuisés, conjure le péril de la pre
mière heure. En outre, de grands trou
peaux de bœufs et de moutons ont été
réunis aux environs de Versailles, en pré
vision de la reddition, par l'autorité alle
mande. La charité privée internationale
s'est préoccupée son tour du ravitaille
ment de la ville affamée et pris ses me
sures. Enfin l'alimentation de la capitale
trouvera une ressource portée dans l'abat
tage des chevaux de l'artillerie et de la ca
valerie, dont la conservation a cessé d'être
indispensable par suite de la capitulation.
Un bon indice au point de vue des con
séquences de la suspension d'armes cVst
que les aspirations -pacifiques qui jusqu'à
présent n'avaient pu s'exprimer librement
ni en France nien Allemagne, commencent
déjà se faire jour même dans le camp
des vainqueurs.
Les républicains exaltés ont fait diman
che Bordeaux une manifestation contre
l'armistice. M. Gambetta n'y a pas paru; il
a tenu les meneurs en échec en leur faisant
parvenir une réponse dilatoire.
A Lille, grande a été la déception quand
on a su que Paris était bout de résistance;
on se demande maintenant quel prix il
faudra acheter la paix.
En même temps qu'il prenait la résolu
tion de jeter son corps d'armée en Suisse,
le général Bourbaki en aurait pris une plus
fatale et plus désespérée encore en ce qui
le concerne personnellement il aurait at
tenté ses jours, ne voulant pas survivre
sa défaite de Belfort. Annoncée d'abord
par le journal anglais l'Observer, cette triste
nouvelle est aujourd'hui confirmée.
Pendant que les Principautés danubien
nes se débattent péniblement dans des lut
tes parlementaires sans issue, le royaume
de Grèce vient après une série de péripé
ties du même genre, d'atteindre une ère de
calme et de repos dont on ne peut que sou
haiter la prolongation. Les premières séan
ces de la Chambre, après l'installation du
ministère Comoundouros, forment un con
traste des plus satisfaisants avec les orages
dont cette assemblée a été le thpâlre depuis
plussieurs années. Le candidat ministériel
la présidence, M. Lombardo, a réuni la
presqu'unanimité des suffrages, et l'oppo
sition paraît résolue a abdiquer toute riva
lité de parti et offrir un concours loyal
au ministère choisi par le Boi. Le discours-
programme de M. Comoundouros est in
spiré par les sentiments les plus corrects,
au poiot de vue de la politique extérieure
aussi bien qu'en ce qui concerne la direc
tion des affaires intérieures.
Les mesures prises par le gouvernement
belge au sujet de l'exportation des armes j
destination des belligérants provoquent
en France une mauvaise humeur qui se
traduit dans les récriminations de plusieurs
organes de la presse.
Ces journaux perdent de vue que les
mesures dont il s'agit n'ont été adoptées
qu'à la dernière extrémité par le gouverne
ment, qui avait ménager l'industrie ar-
murière, très intéressée pouvoir libre
ment exporter ses produits.
A cette époque, personne ne prévoyait
en France la tournure que les événements
militaires ont prises depuis. Les restrictions
apportées au commerce des armes furent
établies, si nos renseignements sont exacts,
et nous les croyons tels, la suite des ré
clamations émanant du cabinet de Paris
lui-même, au début de la guerre. Peut on
de bonne foi faire un grief au gouverne
ment belge d'appliquer loyalement une loi
que l'on trouvait, bonne lorsqu'elle était
exécutée au détriment des Allemands, tan
dis qu'on la trouve aujourd'hui mauvaise
parce qu'elle atteint également leurs ad
versaires? Il serait plus juste de reconnaî
tre que le gouverneraènt belge a agi, en
cette circonstance comme dans tous les
autres cas, avec uneparfaite loyauté etavec
la conscience des devoirs que la neutralité
lui impose d'un côté aussi bien que de
l'autre.(Journal de Bruxelles.)
Mgr. l'évêque de Bruges a nommé curé
Merckem, M. Maes,curé Oostduynkerke.
A l'audience de mercredi de la cour d'as
sises de la Flandre occidentale a compara
le nommé Henri DePuydt, âgé de 31 ans,
né Brielen et sans domicile fixe accusé
de sept vols commis l'aide d'escalade et
d'effraction, pendant les mois de février,
mars, avril, mai et juin 1870. dans diver
ses communes de l'arrondissementd'Ypres.
Beconnu coupable, De Puydt a été con
damné dix ans de travaux forcés, ainsi
qu'aux peines accessoires
L'Eglise de France vient de perdre un
de ses prélats les plus distingués par sa
science et son dévouement au Saint Siège.
Mgr. Doney, évêque de Montaubanest
mort vendredi soir la suite d'une longue
maladie.
Mgr. Doney était âgé de 77 ans.
On lit dans le Propagateur de Lille Nous
sommes heureux de constater uue nouvelle
preuve de la généreuse sympathie de nos
voisins de Belgique.
Hier quatre délégués des villes d'Ypres
et de Bruxelles, MM. le baron Van Grave
(Messines), E, Fiers (Bruxelles), Nolf Van-
denbroele et Lapiere-Vandevyver (Ypres),
sont venus offrir M. le maire de Lille de
prendre un certain nombre de blessés
leur charge.
Ypres en prendra pour le moment cent;
les lits sont prêts.
Bruxelles en prendra un très-grand
nombre aussi mais qui n'a pas été limité.
Ce n'est pas tout. Avant de quitter notre
ville ces messieurs ont visité différentes
ambulances, et porté des secours et des
consolations aux malades.
Au nom de nos chers blessés, au nom de
tous nos compatriotes, nous prions les ho
norables délégués d'Ypres et de Bruxelles
d'agréer l'expression publique de notre
profonde reconnaissance.
On lit dans l'Écho du Nord: Le pro
cureur de la République de Lille a fait
écrouer dans la maison d'arrêt, le 26 jan
vier le sieur Casper fabricant de chaus
sures et fournisseur militaire. Cet individu,
d'origine anglaise, a fourni l'intendance
de la troisième division plus de quinze
mille paires de chaussures dont tes semelles
sont en carton.
Il a été arrêté la gare au moment où il
se disposait prendre le train express pour
Calais. Il est encore titulaire de marchés
importants de chaussures pour le compte
du gouvernement de Bordeaux^
Les faits relevés contre le sieur Casper
constituent les crimes et délits prévus et
punis paV les articles 77, 430 et 433 du
Code pénal.
Un caporal et un homme appartenant
au 11* régiment de ligne, sont arrives
mercredi Bruges, escortant un soldat
prussien qui a été interné en cette ville.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
NÉCROLOGIE.
NOUVELLES DIVERSES.