La Chambre a ensuite repris la discussion
des articles du budget de l'intérieur pour
l'exercice courant.
La Chambre desreprésentantsacontinué
hier la discussion des articles du budget
du département de l'intérieur pour l'exer
cice courant.
On nous écrit de Sedan, sous la date du
19 de ce mois
2
Voici la protestation du Monde, elle est
pleine de bon sens et d'énergie:
On écrit d'Ostende, 21 mars Napoléon
111 avait témoigné au commandant Dufour
le désir de différer son départ jusqu'à 10
heures du matin, afin de pouvoir attendre
l'arrivée du train express de 9 heures, qui
devait amener plusieurs hauts personnages
désireux de dire Sa Majesté déchue un
dernier adieu. J'ai pu reconnaître parmi
eux MM. de Failly et Lebœuf, le maréchal
Bazaine, le prince Lucien Bonaparte, le
comte de Palikao, Mm" Conneau et son fil.s,
que l'ex-empereur a affectueusement em
brassés. Au moment de démarrer, tous ces
messieurs ont pris et serré la main de leur
ex-auguste maître qui était ému jusqu'aux
lartnçs.
Une dépêche a annoncé que Napoléon
est débarqué 2 h" de relevée Douvres,
où l'attendait l'ex-impératrice Eugénie.
Nous lisons dans la Patrie de Bruges
Le 17 du courant, vers 3 heures de
relevée, le cadavre d'un inconnu parais
sant âgé de 30 ans, a été jeté par le flot de
la mer sur la plage, territoire de la com
mune de Lombartzyde. D'après deux lettres
trouvées sur lui il s'appellerait Bosmans,
originaire de Louvain et voyagerait pour
un marchand épicier de Courlrai M. Yau
de Casleele. demeurant rue Steenpoort.
Le cadavre ne portait aucune trace de
violence. Cet individu a été vu le 17 cou
rant, vers midi, se dirigeant vers la mer.
La personne dont il est question dans
l'article ci-dessus était, non voyageur de
M. Van de Casteele-Dendooven, mais clerc
de notaire et demeurait en quartier chez
le sieur Van de Casleele. C'était d'ailleurs
un jeune homme des plus probes et très-
sociable. Depuis quelques jours cependant
on remarquait en lui une certaine tristesse
sans en connaître les motifs, Les notaires
ses anciens patrops n'ont que des éloges
lui adresser; il faut donc qu'un égarement
momentané de ses facultés mentales ait
porté ce brave jeune homme un acte de
désespoir. Journal de Courlrai.)
Une dépêche d'Arion nous informe
qu'une rixe violente a en lieu lundi Mes-
sincourt, près Chassepierre, entre des sol
dats belges armes de bâtons et des paysans
français armés de fusils. Quatre soldats
sont tf ès-grièvement blessés. (Indépendance.)
a B>S'8g-<s
Depuis huit jours, la commission chargée par le
gouvernement belge d'assaioir le champ de bataille
de Sedan opère la crémation dans les environs de
cette ville. Elle emploie on moyen très-simple pobr
détruire les miasmes délétères qui étaient b redouter
an moment des grandes chaleurs. Voici ce moyen
On fait ouvrir les fosses et l'on met les cadavres b
nu, sans toutefois les déraDger; puis on fait verser,
selon la quantité de cadavres amuDcelés, du goudron
de bouille, de façou a les recouvrir d'une couche
très-épaisse de ce liquide. Une fois le goudron io-
fillré partout, on fait arroser les cadavres l'huile
de pétrole, puis on y met le feo et l'on active les
flammes l'aide de bois de-mélèze. Le feo s'étend
ainsi partoot et pénètre même jusqu'au fond des
fosses. Après trois heures de combustion, il ne reste
qoe des os tout h fait réduits.
Pendant toot le temps de l'opération, les cpm-
missaires fout des dégagements de chlore en masse,
et les ouvriers avoueot qu'ils ne senleDt pas la
moindre odeur cadavérique. Après la calcination
des cadavres, il s'est formé, parait-il, an-dessus des
fosses une couche solide de brai sec, qui b elle seule
est capable d'empêcher les exhalaisons. Malgré
cela, les délégoés belges, d'accord en tout avec le
conseil supérieur d'hygiène de Sedan font semer
du chlorure de chaux sec dans les fosses et les font
recouvrir de terre et de chaux vive, de façon
former de bon? tumulns.
Il parait que, d'après les rapports de ces mes
sieurs, l'exception des enterrements faits sous la
surveillance des autorités françaises, les enfouisse
ments sont détestables. C'est ainsi que des fosses
reofermaot 160- cadavres d'hommes n'étaient re-
couvertes que de dix centimètres de.terre.
PESTE BOVINE*
Par arrêté ministériel do 21 mars, sont soumises
aux dispositions des articles 25 45, 6, 7 et 8
de l'arrêté royal du i4 mars 1867 les communes
de SweveghemCuerne, Lendelede, Zonnebeke,
Elverdinghe, Boesinghfe, Zuidschote, Nieocappelle,
Laropernisse, Ramscappelle (Fûmes), Manoekens-
vere, Soaeskerke, Zaodvoorde (Ostende), Oodeo-
bourg, Houtlave, Zuyenkerke et Sainte-Croix.
M. le gouverneur de la Flaodre occidentale-est
chargé de l'exécotion du présent arrêté, qui sera
obligatoire a dater du 20 de ce mois.
[.es nouvelles de la semaine sont peu rassurantes.
La peste bovine a pris un développement con
sidérable en France; elle a envahi, entre autres, le
département do Nord, et des cas ont été coDstatés
dans les localités voisines de notre frontière.
C'est pourquoi les mesures de précaution les plus
sévères ont été prises pour empêcher l'introduction
des animaux et des matières susceptibles de pro
pager la contagion dans notre pays.
En présence de l'invasion imminente del'épizoo-
rie, M.'le ministre de l'intérieur a engagé vivement
les autorités de tout le pays b exercer on contrôle
sévère sur la santé du bétail; Il a fait nn appel
pressant aux cultivateurs pour qu'ils exerceoteox-
,mêmes une surveillance b cet égard, qu'ils fassent
connaître immédiatement b l'autorité les cas de
maladie qui peuvent se présenter et qu'ils sollici
tent la présence des hommes de. l'art aussitôt que
leurs animaux présentent le moindre symptôme du
mal.
Noos ne pouvons trop appoyer ces sages recom
mandations. Chacun doit prêter son conconrsb l'ad-
■uinisttation dans les circonstances où 000s nous
11 ouvous.
Elles ne sont, du reste, que trop justifiées par
des faits qui se sont passés dans la province de Na-
mor, où des cas de peste bovine se sorti présentés,
et des animaux ont été enfouis sans que l'autorité.'
eût été prévenue et sans que les mesnres de pré
caution- prescrites en pareil cas eussent été prises.
Du reste, aucun cas nouveau de peste bovine n'a
été constaté en Belgique depuis ootre dernier bul
letin.
Si notre position est devenue très critique du
côté de la France, nous pouvons être rassurés du
'côté de l'Allemagneoù l'épizootfe paraît avoir
entièrement cessé grâce aux mesures énergiques
qui y ont été mises en vigueur. Il est cependaut b
craindre que de nouveaux cas De s'y moutreot.ën-"
cote après le retour dans leurs foyets des armées
allemandes, qui ont introduit la maladie en France,
et qui.pourraient bien encore la (amener dans leur
pays. (J. de la Soçiélê agric. du BrabanU)
g Q<awji «gria
LA SITUATION EN FRANCE.
n
Ed face dej'assassiaal triomphant et de
la République des caunjbales, l'Univers et
le Monde publient sur la situation de Paris
les courageux articles qu'on va lire Nous
ne saurions les reproduire sans payer un
juste tribut d'admiration et de sympathie,
leur éloquents écrivains.
18 mars.
Nous avons coouu le meusonge de notre force
militaire, nous voyrrns l'impuissance de la Révolu-
lion modérée. Poissions noos ne pas expérimenter
une seconde fois la férocité de la Révolution sauvage
Non» sommes un pauvre peuple empoisonné et
plus qu'empoisonné, car le poison est entré dans
l'âme. Nous cherchons uo médecin; c'est an exor
ciste qu'il nous faut.
Au point où nous en sommes ce n'est pas un
homme de guerre ni nn homme politique qui pent
nous saover; cette tâche ne peut être remplie que
par nn homme de Dieu. Le déruoo qui nous tient
est de ceux qui ne peuvent être chassés que par le
jeûoe et la prière.
Nous eu avons le sentiment, et tous nous disons
Périmas! Mais telle est la profondeur de notre
mal que personuene sait ou n'ose dire Domine
saloa, nos! El la tempère fera ce q..'eîle voudra
de la pauvre barque en péril.
O triste peuple sans Dieu]
-a
Le peuple est convoqué mercredi poor des
élections nouvelles et libres. Nous useroos de notre
liberté poor ne point répondre b pareil appel. Nous
ne reconnaissons pas aux premiers venus le droit
de nous convoquer sans relâche et de oous condam
ner ainsi au vote b perpétuiié. Pour oous, la seule
ombre de gouvernement qui nous reste, c'est l'As
semblée qui siège b Versailles, et qui est elle-même
issue du su ffrage uni^ers<"l, le même qu'on appelle
aujourd'hui b la défaire. Ou ne peut cependant pas
voter do matin au soir, et du soir au matin, jnsqn'b
ce que des noms agréables soieot sortis de la boîte
aux suffrages. On a voté pour l'empire, on a voté
pour les députés, il faut voter encore. Ce vote
perpétuel ne met ni du blé dans les siiloos, ni des
salaires dans les poches de l'ouvrier; c'est la misère
incurable, la guerre eu permanence, et par dessus
tout cela la comédie, une comédie sinistre. Les héros
de la veille deviennent les traîtres du lendemain.
Les pins inconnus passent au pouvoir le temps de
détruire quelque chose ou quelqu'un', et pais, dis
crédités, ils font place b d'autres.
Si Paris, si la France ne réagissent pas énergi-
quement contre cetle:tentalive insensée, la France
est perdue. Elle tombe en pleine dissolution poli
tique et sociale, et la dissolution, au moral comme
au physique, c'est la pourriture. Il n'y a plus entre
les âmes rien de commuo. Les principes sont b terre,
foulés aux pieds ou ooyés dans le sang les idées
élémentaires sont contestées. Personne ne sait plus
ni obéirni commander. L'uuité nationale n'est
possible qu'au prix de sacrifices mutuels qui se font
des gens vivant ensemble et marchant vers un but
commun. Si ce but disparaît, il ne reste plus que
l'opposition des intérêts, le choc des caractères, la
lotte des passions, la méfiance, la haine, la guerre,
la pirede tontes, la guerre civile.Nousen sommes )b.
On ne sait même pas ce qui est au boni. Il y a
un mois, au moment de la paix, nous nous croyons
au fond de l'abîme la France ruinée, saignée
blanc, ne pouvait plus, ce semble, ni descendre, ni
souffrir. Voilà qu'an milieu de ce gouffre dans le
quel nous sommes plongés s'eo ouvre nn autre plus
horrible, doDt noos n'apercevons pas même le fond.
A nos maux s'ajoute une maladie plus cruelle que
les précédentes; et, comme tons les'malades b l'ex
trémité, b peine sentons-nous là gravit^ de notre
état; et b l'atonie de la réactions de la résistance,
on peut juger que la médecine humaine n'a plus
rien b faire.
Cependantnous oe désespérons paset nous
lutterons jusqu'au bout. La liberté qu'on noos
donne nous coule* assez cher pour qoe nous en
usions, et nous userons surtout de celle de défendre
ce que nous considérons comme le saint do pays.
NOUVELLES DIVERSES.
FRANCE.
Paris, 22 mars, 6 heures do soir.
Anjourd bui »ers 2 henresune manifestation
nombreuse d'hommes sans armes criant Five la
République Pu>e l ordre! est arrj»ée devant les
factionnaires qui gardent l'enjrée de la place Ven
dôme vers la rue de la Paix, et a demandé aux
factionnaires de se retirer et de se laisser relever par
les gardes nationaux des quartiers.
Les factionnaires ont résisté en disant Nous
sommes ici en vertu d'une consigne, nous l'exécu
terons.
Après divers autres propos, la manifestation a
fait avancer le drapeau tricolore. Les gardes na
tionaux menaçant la manifestation avec leors b.ïou*
nettes, la personne qui tenait le drapeau.recula.