D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54me Année.
mercredi 29 Mars 1871.
N<> 5,581.
nouveli.es diverses.
B-ad
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE» -- C0NSTITUTIOS BELGE.
1ULLUTIX RU JOUR.
L'insurrection maîtresse de Paris est
arrivée ses fins elle a fait ratifier par un
simulacre de scrutin l'attentat du 18 mars.
Le résultat des élections de dimanche a
été ce qu'il pouvait être sauf dans deux
ou trois arrondissements où les éléments
modérés se sont trouvés en toajorilé et ont
porté leurs suffrages sur les maires et ad
joints en fonctions, les candidats du Comité
de l'hôtel de ville ont été élus partout.
Maintenant que la commune révolution
naire est constituée Pairis, il faut s'atten
dre lui voir prendre l'offensive contre
l'Assemblée. Déjà le moniteur de l'Hôtel de
Ville publie un article arrogant dans lequel
il réclame une refonte de la législation
électorale afin que le vote des villes ne
soit pfùs noyé dans le vote des campagnes».
On le voit, c'est la Révolution qui veut réa
gir contre les tendances conservatrices du
suffrage universel; c'est Paris, non pas tout
Paris, mais le Paris des clubs et des bar
ricades, qui veut, comme en 17Q3 dominer
et absorber la France Et le Jofficie!
déclare que cette réforme urgent,
raune doit a l'imposer l'Assem»
Versailles!
Les organes officieux de MM. Assi et
consorts vont plus loin encore ils con
seillent a la Commune de prononcer hic et
nunc la dissolution de l'Assemblée ei de
mettre tous ses membres en accusation.
On en viendra là; c'est inévitable.
El pendant ce temps que fait on Ver
sailles? On délibère, on discute, on parle,
alors qu'il faudrait des actes énergiques,
de suprêmes efforts pour sauver la légalité,
la paix, l'ordre public menacés d'un nau
frage irréparable.
Les désastres de la France ont eu leur
contre coup dans ses possessions africai
nes. En se répandant parmi les tribus du
Sud de l'Algérie la nouvelle du renverse
ment de l'empire et de l'effondrement si
rapide de cette puissance militaire a fait
entrevoir aux Arabes une chance inespérée
de reconquérir leur indépendance. Des
insurrections locales ont éclaté; d'abord
elles ne paraissaient pas offrir de danger,
aujourd'hui elles s'étendent et se générali
sent. En moins de vingt quatre heures
pies de cent kilomètres de fils télégraphi
ques ont été détruits, la ville d'Auraale est
cernéeet depuis la frontière du Maroc
jusqu'à la régence de Tunistout le pays
est en ébullition. Un chef arabe, comman*
deur de la Légion d'honneur et qui tou
chait une pension de 800 fr. par mois, a
renvoyé son dernier mois d'appointements,
en déclarant qu'il ne voulait plus avoir
aucunes relations avec la France.
Le gouvernement de l'Algérie a réclamé
dans le plus bref délai 50 mille hommes
de renfort. Si la France avait 50 mille
hommes disponibles,ils trouveraient hélas!
mieux leur emploi Paris même qu'au
delà Je la Méditerranée.
Le Sénat s'est réuni lundi pour s'occuper
d'urgence du projet de loi accordant de
nouveaux crédits provisoires aux départe
ments de l'intérieur et des travaux publics,
dont les budgets pour l'exercice courant
ne sont pas encore votés. Après l'adoption
de ces crédits l'unanimité des membres
présentsl'assemblée s'est de nouveau
ajournée indéfiniment.
Le commencement de la séance de la
Chambre des représentants a encore été
signalé hier'par deux interpellations: l'une,
de M. Bouvier,concernant le libre parcours
do bétail l'autre de M. Delexhy concer
nant la note du Moniteur relative aux fro
ments d'été pour ensemencer les terres.
M. le ministre de l'intérieur a répondu
M. Bouvier que l'existence de la peste
bovine dans les environs de Philippeville
doit le faire hésiter accorder le libre
parcours du bétailmais qu'il examinera
cependant la question; et, en réponse
l'interpellation de M. Delexhy, il a déclaré
que le gouvernement ne pouvais lui même
acheter des grains de semence, comme ce
député l'eût voulu.
La Chambre a ensuite repris la discus
sion des. articles du budget de l'intérieur
pour l'exercice courant. A la fin de la
séance l'amendement de M. Muller a été
rejeté par 59 voix contre 48 et une ab
stention.
On écrit d'Ostende, 26 mars Le passage
de i'ex empereur des Français par Ostende
a amené dans notre ville une quantité de
grands personnages; tous ont tenu garder
le plus strict incognito; dans les hôtels où
ils ont logés ils ont refusé de donner leurs
noms où ils ont pris des noms d'emprunt.
On m'a signalé parmi ces personnages
les maréchaux Bazaine et Lebœuf, les gé
néraux de VVimpffenCastelnau Fleury,
De Failly, Reil, Pujol, Vaubert, M. de Per-
signy, le prince Lucien Bonaparte, le com
mandant Heppe, M. Piétri. Raimbaut, etc.
Plusieurs des personnes qui sont venues
saluer Napoléon son passage sont encore
Ostende et se proposent, dit on, d'y. sé
journer quelque temps.
Nous sommes bien obligés de nous
répéter en annonçant, par continuation,
que les Parisiens fuyant la capitale de la
France et leur pars reviennent de nouveau
en foule Bruxelles C'est une-avalanche
du genre cosmopolite dont on ne se fait pas
d'idée. (Belqique.)
M. Rouher, mis en liberté par ordre
deM.Thiers,estarrivé vendredi Bruxelles.
Le Moniteur publie le règlement pour
la première session du premier congrès
international maritime qui aura lieu Na-
pies, Partir du 1er avril 1871.
Par ordre du ministre de la guerre,
les ventes de chevaux de l'artillerie et de
la cavalerie, qui devaient encore avoir lieu
prochainement dans les différentes garni
sons, sont arrêtées.
Il paraît décidément que le citoyen
Blanchel, l'un des innombrables délégués
du gouvernement révolutionnaire de Paris,
est uq ancien coiffeur de Bruxelles! Ou
assure, en effet, que M. Blanche! a long
temps exercé sa profession au coin de la
rue des Pierres et du Marcbé-aux Charbons.
De là il est allé se loger rue de Brabant.
Blanchel quitta Bruxelles un beau jour en
déclarant, ajoute ton, qu'il passait l'é
tranger en qualité de délégué de l'Interna
tionale des travailleurs.
On se rappelle qu'un souscription,
ouverte Paris dans le but d'offrir une épée
d'honneur au maréchal Mac Mahona pro
duit une somme de 40,000 fr.
Sur la demande expresse du maréchal,
cette somme vient d'être versée la caisse
de secours aux blessés et aux veuves de
l'armée. (Le National.)
Il devient très difficile Paris de faire
accepter aux marchands les billets de ban
que de 25 et de 20 francs. Les marchands
disent que depuis trois jours au nombre
énorme de faux billets circulent; dans le
commerce, et que, ne sachant plus com
ment les reconnaître, ils s'abstiennent de
changer ceux qu'on leur présente.
Depuis quelque temps, dit la Voix,
on constatait la Bibliothèque impériale
publique de Saint-Pétersbourg de nom-
breusesdisparitionsde livres. Les soupçons
se portèrent sur M. X..., un des bibliothé
caires les plus en vue; mais eu égard au
npm de ce savant, très-connu et estimé
dans la.théologie allemande, on'hésilait
leur donner suite, lorsque mercredi der
nier, en donnant le paletot M. X..., le
suisse de la Bibliothèque palpa sur le dos
de celui-ci un volume caché sous la redin
gote. Le savant théologien fut conduit
immédiatement la chancellerie de la Bi
bliothèque oùen présence de plusieurs
bibliothécaires, on retira de dessous sa
redingote un très fort volume.
Le doute n'était plus possible, et l'admi
nistration de la Bibliothèque fit visiter le
domicile de M. X... Ces perquisitions eu
rent pour résultat la découverte chez M.
X... d'une quantité considérable de livres,
d'estampes, etc., volés par lui la Biblio
thèque. On a évalué, vue d'oeil, 6 ou
7,000 le nombre de volumes que l'on a
trouvés chez lui. Les ouvrages avaient été
savamment choisis,et on estime plusieurs
dizaines de milliers de roubles la valeur
de ces détournements.
Le savant théologien allemand a été mis
en état d'arrestation.
La St Petersbourgskaïa Gnzela donne le
nom du personnage dont il s'agit, qui ne
serait autre que M. Aloys Pichler.
Un brigand du nom de Unie» lie dé
sole les environs d'Arezzo localité située,
comme chacun sait, seulement deux
heures de marche de la capitale de l'Italie.
Cedangereux individu, après avoir commis
des vols, des meurtres nombreux, a été fait
prisonnier il y a Dois mois, mais il s'est
échappé avec son geôlier, eun élu domicile
avec lui et quelques amis dans les monta
gnes qui a voisinent Arezzo.