D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54me Année.
Mercredi 12 Avril 1871.
No 5,585.
BULLETIN I)U JOUR.
Il y a on ralentissement dans les opéra
tions de l'armée de Versailles contre Paris.
Les assiégeants, massés sur les deux rives
de la Seine, sons la protection du mont
Valérien, occupent Courbevoie, Neuilly,
Poteaux et le champ des courses au bois de
Boulogne. Dans ces divers points,'ils peu
vent diriger leurs feux convergents sur la
porte Maillotmais ils ne se pressent pas
de livrer l'assaut, voulant autant que pos
sible, dit une dépêche, épargner leurs pro
pres forces, comme la vie et les propriétés
des habitants paisibles des quartiers dont
ils ont s'emparer.
Les insurgés, de leur côté, élèvent des
barricades au rond point des Champs-
Elysées dans la rue du Faubourg Saint-
Honoré et la place de la Concorde, pour
essayer d'arrêter les Versailfaisquand
ceux-ci auront franchi la porte Maillot.
Sur les autres points du ^périmètre de
Paris, il n'y a depuis deux jours que des
combats sans importance. Au nord-ouest,
les communiers ont poussé une pointe vers
Asnières, dans l'intention sans doute de
prendre en écharpe les batteries de Cour
bevoie et de Putsaux. Ils s'attribuent l'avan
tage de ce côtémais leurs dires sont trop
sujetàcaution pourqu'on y attache quelque
valeur. Au sud, les forts d'Issy et de Vanvcs
ont canonné sans résultat les positions que
les troupes du gouvernement occupent
Chàtillon. Les insurgés ont fait dimanche
deux sorties dans celte direction: elles ont
été repoussées.
A Paris, la situation ne fait qu'empirer.
Les arrestations, les confiscations et les
perquisitions domiciliaires 6e multiplient,
ainsi que les suppressions de journaux. Le
Siècle lui-même et le Temps ont cessé de
paraître par ordre, supérieur. Le même
sort pourrait bien atteindre prochainement
le Mol d'ordre de Rochefort, surtout depuis
qu'il est en polémique avec le Vengeur, or
gane de M. Félix Pyat.
C'est vendredi que les bombes et les
obus lancés par les batteries des assiégeants
et par le mont Valérien ont commencé
pieu voir sur le quartier des Champs Elysées.
Toutes les avenues qui aboutissent l'Arc-
de-Triomphe étaient balayées par les pro
jectiles. Comme la Commune, au lieu
d'avertir les habitants du danger qui les
menaçait, détail attachée, au contraire,
les induire en erreur, en faisant annoncer
le matin dans son journal officiel que les
troupes du gouvernement reculaient sur
toute la ligne, il en est résulté une panique
effroyable, et c'est sous un feu très intense
que la population inoffensive a dû évacuer
les maisons et les rues bombardées. Aussi
les dépêches parisieunes constatent elles
qu'il y a eu un grand nombre de victimes.
Bien qu'elle ne puisse plus guère se faire
illusion sur le sort qui l'attend, l'insurrec
tion ne manifeste néanmoins aucune vel
léité de.déposer les armes; elle s'apprête,
au contrairedisputer le terrain pied
pied l'armée dans l'intérieur de Paris.
Les dépêches de Versailles démentent
formellent que les autorités allemandes
aient averti M. Tbiers qu'elles ouvriraient
les hostilités contre Paris si la date du
15 cette capitale n'était pas rentrée sous
les lois du gouvernement régulièrement
constitué. Les Times, de son côté, maintient
que cette intervention aura lieu la date
iudiquée et que notification eQ a été faite
au cabinet de Versailles. En supposant
même que l'avertissement n'eut pas été
donné dans une forme tout fait officielle,
les assertions du Times se rapprocheraient
plus de la vérité que les dénégations de
Versailles.
Les difficultés pendantes entre l'Angle
terre et les États Unis seraient elles enfin
sur le point d'être résolues la satisfaction
des deux parties? Le Times l'annonce.
D'après ce qu'on lui mande d'Amérique, la
commission mixte chargée d'examiner la
question et de préparer les bases d'un
accommodement serait arrivée une en
tente. Les propositions qui ne sont pas
encore formulées d'une manière définitive,
pourraient peut être encore être soumises
au Sénat américain avant l'ajournement
prochain du Congrès. Dans le cas contrai
re le président Grant convoquerait le
JSenat en session extraordinaire pour les
sanctionner.
On nous communique une lettre parti
culière adressée de Paris, sous la date du
6 de ce mois, une personne des plus ho
norables de Bruxelles; nous en extrayons
ce qui suit
Nous apprenons que deux Sulpiciens
sont parvenus s'échapper des mains des
forcenés agents de la commune. Deux mai
sons d'instruction dirigées par la Compa
gnie de Jésus et situées rue de la Poste et
rue de Sèvres ont été livrées au pillage. Les
bandits assermentés de la Communa n'y
ont absolument rien laissé.
Un certain nombre de Jésuites ont été
arrêtés violemment et incarcérés la Con
ciergerie.
Il paraît que la maison d'instruction,
aussi dirigée par les Jésuites et située rue
Lafayette, a subi le même sort que les
autres. (Belgique.)
Divers cas de typhus contagieux ayant
été constatés en Belgique et cette maladie
se propageant dans un grand nombre de
localités voisines de la frontière du Midi,
des mesures générales viennent d'être dé
crétées par le gouvernement pour en atté
nuer les effets.
En conséquence, un arrêté royal du 7
avril remet en vigueur les dispositions des
articles 16 et 17, du 4 ainsi que celles du
6 et du 7 de l'arrêté royal du 14 mars
1867.
M. le ministre de l'intérieur, chargé de
l'exécution de cet arrêté, désignera les lo
calilés où les dispositions prescrites des§§
4 et 6 dudit arrêté seront appliquées.
La peste bovine vient de reparaître dans
la province de Luxembourg, dans une éla-
ble de Monchimont, commune de Villers-
devant Orval, près la frontière française.
Un arrêté royal du 5 avril nomme mem
bre du comité d'inspection et de surveil
lance des établissements d'aliénés de l'ar
rondissement d'Ypres M. A. Surmont,
conseiller communal Voormezeele, en
remplacement de M. A. Vandenpeereboom,
démissionnaire.
M. Poortemancuré Hoogstade, est
décédé le 7 avril, l'âge de 58 ans.
Un télégramme de Vienne annonce la
mort du vfce-amiral Tegettboff. le vain
queur de Lissa, sur lequel la marine autri
chienne fondait de si grandes et de si légi
times espérances.
On annonce aussi la mort de Schamyl,
qui serait décédé Médine. On se rappelle
quel'ancienchef du Caucase avait entrepris
l'année dernière, avec l'autorisation de
l'empereur Alexandre, le pèlerinage de la
Mecque.
En 1869 la poste belge avait expédié
14,549.517 lettres dans le rayon de 50 kil.
et 14,652,059 au delà de ce rayon Le
nombre des lettres de ou pour l'étranger
avait été de 11,645,801 soit en tout
40,625,577 lettres soumises au port, non
compris, par conséquent, 6,706,180 lettres
de service. Le nombre de journaux n'avait
été que de 40.822,967soit 6,048,572 de
moins qu'en 1870. Les événements politi
ques expliquent l'augmentation de 6 mil
lions de journaux de même que la diminu
tion de 778,479 imprimés.
Le télégraphe belge. L'administra
tion du télégraphe belge est devenue très-
importante depuis 1861. Voici quelques
chiffres officiels En 1861 le développe,
ment des fils était de 4,493 kilomètres, il y
avait 165 bureaux, 265 appareils, 141 léle
graphistes spéciaux, et l'on expédiait
97.941 télégrammes l'intérieur et 17,123
télégrammes internationaux. La recette
était de 588.532 fr. et la dépense de
363,261 fr. Tous ces chiffres ont progressé
d'année en année. Nous donnerons ceux de
1870; au 51 décembre dernier il y avait
14.014 kiL de fils, 445 bureaux', 7C0 appa
reils et 453 télégraphistes spéciaux. On
I
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
PESTE BOVINE.
ACTES OFFICIELS.
NÉCROLOGIE.
NOUVELLES DIVERSES.
Lu puait! belge. La Chambre a reçu
le tableau du mouvement de '1869 et de
1870. Nous le résumons ici En 1870 la
poste belge a expédié 15,971,501 lettres
dans le rayon de 50 kilomètres
16,591,850 lettres au delà du rayon de 50
kil et 12,518,696 lettres pour l'étranger,
soit en total 44.682,027 non compris
7,961,460 lettres de service. Le nombre
de journaux transportés par la poste a été
de 46,871.559 et celui des imprimés de
17,202.198.