D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54Lme Annéct
Mercredi 26 Avril 1871.
No 5,589.
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE;
BULLETIN l)U JOUR.
Les opérations de l'armée de Versailles
contre Paris en sont toujours au même
point. Il n'y a eu lundi que quelques coups
de canons échangés entre le mont Valérien
et les batteries de la porte Maillot.
Le général Ducrot a déposéf. on ne sait
pourquoile commandement des troupes
qu'il a amenées de Cherbourg. Peut être
n'est il pas partisan du système de tempo
risation qui lundi encore semblait préva
loir Versailles.
M. Thiers a reçu les délégués de la
francma^onneriequi venaient lui parler
de conciliation et lui demander de traiter
avec la Commune, en prenant pour base
la reconnaissance des franchises munici
pales de Paris. Le chef du pouvoir exécutif
a répondu comme de raison, que la loi
votée par l'Assemblée de Versailles s'appli
que toutes les communes de France et
donne satisfaction tout ce qu'il y a de
légitime dans les revendications de Paris.
La Commune de Paris se largue, paraît-
il, de pouvoir payer un milliard pour la
part de Paris dans l'indemnité aux Prus
siens, et de n'avoir pas besoin pour cela
de rétablir les droits d'octroi. A"vec les
moyens expéditifs que la Commune em
ploie, tout doit lui être possible et sa comp
tabilité est des plus simples. Après les
banques, après l'argenterie des ministères
et même des particuliers ç'a été le tour
de celle des Invalides, qui a pris le chemin
de la Monnaie. Tant qu'il y aura dans Paris
un couvert d'argent dans une maison quêl-
conque ou un vase sacré dans une église,
avec le système adopté par elle, la Com
mune est parfaitement en mesure de sus
pendre tous les droits d'octroi, du reste
aujourd'hui assez difficiles percevoir,
puisqu'il ne peut rien entrer dans la ville.
M. de Bismark s'est plaint avant hier au
Parlement fédéral de Berlin des difficultés
que l'exécution des préliminaires de paix
rencontre en France. Il a déclaré que si le
gouvernement français ne paye pas, comme
il s'y est engagé, l'entretien des troupes
allemandes, celles ci y suppléeront par des
réquisitions.
Le Parlement a voté l'emprunt 120 mil
lions de tbalers proposé par la chancellerie
fédérale.
S'il faut en croire le correspondant russe
de la Pa<l Mail Gazelle, il serait question
S1 Pélersbourg de la prochaine retraite du
prince GortschakofT, et c'est précisément
en vue de cette éventualité et pour donner
aux services de l'archichancelier une der
nière et éclatanterécompensequ'Alexandre
II lui aurait récemment conféré ce titre
d'Altesse.quelesMenschikofT, les Souvaroff,
les Paskiewitch n'ont obtenu qu'à l'apogée
de leur faveur.
M. Thiers annonce aux préfets que les
travaux d'approche sont terminées et que
l'action décisive s'engagera incessamment.
Le chef du pouvoir exécutif a visité lundi
les tranchées de Chàtillon avec le maréchal
Mac Mahon.
Dans la séance de samedi de la Chambre
des représentants, la discussion a continué
sur l'art. 1" du projet de réforme électorae
et les amendements présentés au sujet de
cet article.
M. Demeur a d'abord terminé le discours
qflftl avait commencé vendredi et dans
lequel il fait l'apologie de l'amendement
de MM. Jottrand et consorts; puis, MM.
FunckLe Hardy de Beaulieti et Bouvier
ont successivement pris la parole. Le pre
mier de ces orateurs a présenté un amen
dement nouveau qui combine.la réduction
du cens électoral avec la capacité; le se
cond au contraire, s'est déclaré partisan
du système de MM. Jottrand et consorts.
Quant M. Bouvier, il s'est prononcé la
fois contre ie projet du gouvernement et
les divers amendements présentés.
A la fin de la séance, M. le ministre de
la justice a déclaré, en réponse a une ques
tion de M. Dupont, qu'il s'efforcera de pré
senter de nouveau le projet de Code dé
procédure civile dans le cours de la session
actuelle.
A la Chambre des représentants, les
séances sq suivent... et se ressemblent, du
moins par rapport aux amendements, dont
le nombre continue s'accroître de plus
en plus. C'est ainsi que, dans la séance
d'hier seulement, l'assembléé a été saisie
de trois nouveaux amendements l'art. 1"
du projet de réforme électorale le pre
mier, proposé par M. Tack, dans le but
d'exclure formellement du droit électoral
les personnes secourues par un bureau dè
bienfaisance; le deuxième, proposé par M.
Dupont et tendant n'admettre au bénéfice
de la suppression du cens que les citoyens
qui justifieront d'avoir suivi pendant trois
années un cours d'enseignement moyen
public ou privé; le troisième, enfiu, proposé
par M. Hagemans et ayant pour objet de
poser aux électeurs une série de questions
afin de constater leur capacité. De plus
fort en plus fort
Au commencement de cette séance, M.
le ministre de l'intérieur a exposé, dans un
vigoureux discours, le point de vue auquel
le gouvernement s'était placé et les résul
tats qu'il espère obtenir par la réforme
proposée. Quant aux divers amendements
produits dans les séances précédentes, M.
Kervyn de Lettenbove, sans les repousser
en principe, en a signalé les inconvénients
qui les rendent inadmissibles ou peu pra
tiques; mais il s'est déclaré prêt n'accor
der la réduction du cens qu'à ceux qui
savent lire et écrirepourvu que l'on
trouve un moyen pratique de constater
cette capacité électorale.
Un arrêté royal du 16 avril nomme le
baron Mazeman de Coulhove membre de
la commission administrative de l'institu
tion royale de Messines, pour un nouveau
terme de cinq annéesqui a pris cours le
31 décembre 1870.
Sont nommés curés Hoogslaede, M.
Van de Maele, curé de Lophem Lophem,
M. Van Eecke vicaire de Saint-Genois.
Oraer-Pacha, qui vient de mourir Péra,
était né en 1806 Plaski, village croate;
ses parents, qui s'appelaient Laltas, appar
tenaient la religion grecque orthodoxe.
Son père, lieutenant administrateur du
cercle d'Ogulini, l'envoya l'école normale
militaire de Plaski, où il se distingua par
sa belle écriture, qui fut plus tard l'occasion
de sa fortune.
Entré dans l'administration des ponts et-
chausséesil fut eu 1826 nommé sous-in
specteur des poats-el chaussées Zara.
Par suite de motifs restés inconnus, il
quitta le service de l'Autriche, et passa en
Bosnie, où il se fit mabométan.
Il devint précepteur des enfants de Haos-
sein Pacha,gouverneur de Widdin, lequel
le fit nommer professeur d'écriture l'école
militaire de Constantinople.
Présenté au sultan Mahmoud, il fut char
gé d'apprendre écrire Abd ul-Medjid, le
Sultan actuel.
Quelque temps après il fut nommé capi
taine dans l'armée turque, et l'avènement
de son élève il devjnt colonel. En 1839 il
fit en cette qualité la campagne de Syrie,
d'où il revint général de brigade.
En 1842, il fut nommé gouverneur du
Liban; en 1846. il réprima la révolte du
Khurdistan; en 1850 et 1851, il fut chargé
de pacifier la Bosnie et le Monténégro.
En 1853, dans la guerre cootre la Russie,
il sut régler son plan de campagne avec
habileté, choisissant en tacticien consommé
ses positions; il parvint fatiguer un en
nemi de beaucoup supérieur en forces
le démoraliser par une suite non interrom
pue d'escarmouches et le contraindre
repasser le Pruth après avoir perdu la
bataille d'Oltenitza et abandonné le siège
de Silistrie.
Pendant la guerre de Crimée, il concou
rut avec les généraux alliés la direction
des événements militaires, mais il ne sut
pas arriver temps pour sauver l'héroïque
ville de Kars, et son insuccès porta un rude
coup son prestige militaire.
Disgracié pendant de longues années, ce
n'est qu'en 1861 qu'il fut nommé général
en chef de l'armée de Roumélie et ministre
sans portefeuille.
C'est la même époque qu'il dirigea
l'expédition de troupes turques dans l'Iler-
zegovine. Après la pacification de ce
pays (1865), il fui chargé de diverses mis
sions.
Orner-Pacha qui parlait plusieurs lan
gues asiatiques el européennes.était décoré
d'un grand nombre d'ordres el grand'eroix
de la Légion d'honneur.
PROPAGATEUR
ACTES OFFICIELS.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
NÉCROLOGIE.