Le comte de Cbambord vient d'adres
ser aux Français, par l'entremise d'un
journal de Versailles, une lettre qui a toute
la portée d'un manifeste» Le chef de la
maison de Bourbon se met la disposition
de la France; il ne veut pas, dit-il, gouver
ner avec un parti il acceptéra tous les
concours pour ramener la religion, la con
corde et la paix
L'expédition suédoise au pôle nord,
sous la conduite du professeur Nordénks-
kiold, est partie le 30 avril pour sa destina
tion. Ëlle se compose des navires Geqegard,
capitaine J.-W. von Olter, et Gladau, cap.
von Krusenstjerna. Le retour se fera au
mois d'août par le Groenland.
Une dépêche, datée de Bombay (Inde
anglaise), le 11 mai, annonce que la famine
règne dans le royaume de Perse, par suite
de la sécheresse. Les effets en sont terribles;
des milliers de personnes meurent d'ina
nition.
On écrit de Valparaison 30 mars
Il y a eu, le 25, deux secousses de trem
blement de lèr^è. Dans diverses villes, les
cloches des églises ont sonné par le fait de
l'ébranlement et nombre de constrdctions
ont légèrement souffert, sans que personne
ait péri.
On vient de procéder Urga (Tur-
kestan) aux funérailles du grand mogol
Lama Dababauna Domba Kotuklu, décédé
au mois de décembre 1868. On n'a pas
employé moins d'une année et demie
l'embaumer. Le corps a été placé dans une
position assise dans un cercueil métalli
que, dans un temple construit cet effet.
Voici le texte du décret concernant les
biens de M. Tbiers
On lit dans le Gaulois
Le Journal officiel de Paris publie l'arrêté
suivant
FRARCË.
Paris, il mai, midi.
Uoe proclamation do Comité de saint public, en
date d'aojonrd'hni, contient ce qui snit
La Commune et la République viennent d'é
chapper a un péril mortel. La trahison s'est glissée
dans nos rangs. L'or, jeté b pleines mains, a trouvé
parmi nous des consciences b acheter.
L'abandon d'Issy, annoncé dans nne affiche
impie pat le misérable qni l'a livré, n'était que le
premier acte du drame. L'insurrection monarchique
b l'intérieur, coïncidant avec' la livààison d'one
porte, devait suivre. Tooé les fils de cette trame
sont dans nos maios. La plupart des coupables sont
ariètés.
La cour martiale siège en permanence, et jus
tice sera faite, n
Un décret supprime le Moniteur VObservar
leur, l'Univers, le Spectateur et VÉtoile.
Un rapport de M. Delescluze, do 11 maidit
«Une bonne réserve peot, eo cas de besoin,
défier toute surprise.
La position d'Issy n'a guèré varié.
Le fort de Vanves a été on peu compromis b
certain moment. Il a été évacné, puis réoccupé b
la baïonnette par Wrobleski. Les Versaiilais en
sont délogés, a
M. Schcelcher est accusé de connivenee avec
l'ennemi.
Versaillesi3 mai ,9 h. du matin.
Un ordre du jonr de Maé-Mahon b l'armée,
daté do 12dit
Soldats, vous avez répondu b la confiance que
la Fraoce a mise en voos. Par votre bravoure et
votre énergie, vous avez vainco les obstacles qoi
voos ont été opposés par l'iosurrectioo, qui dis-
posait de toos les moyens préparés par voos
contre l'étranger.
Eouméraot ensuite tons les faits d'armes accom
plis dernièrement, la capture de 3,ooo prisonniers
et de i5o bouches b feu, l'ordre du jour ajoute
Le pays applaudit vos succès; il y voit le
piésaee de la fin de la lutte que nons déplorons
tous. Paris nous appelle pour le délivrer du pré-
leudn gouvernement qui l'opprime.
Avant peu nous planterons sur les remparts le
drapeau national et nous obtiendrons le réta-
blissement de l'ordre réclamé par la France et
l'Europe entière.
Soldats, vous avez mérité la reconoaissaDce de
a la patrie.
Yers»illes, 14 mai, 6 h 00 m. du soir.
Nos troupes odI occupé le fort de Vaoves, éva
cué par les insurgés qui se sont êofuis par un
souterrain communiquant avec le fort de Montronge.
5o canons et 8 mortiers oot été capturés.
Quelques insurgés iires et une ceotaioe de
morts ont été trouvés dans le fort.
Les avis de Paris iudiqueot que les divisions
sont croissantes.
Ferré remplace Cournet comme délégué b la
police.
Versailles, i5 mai, midi.
Plosie'ors brèches ont déjè été pratiquées dans
le mur d'enceinte.
La porte d'Auleuil est entièrement détruite; la
caoqonade continue pour élargir les brèches.
Le congrès des délégués muuicipaux de Lyon a
échoué. Eoviron quarante délégués seulement
étaient arrivés hier b Lyon. Ils sont repartis, en
voyant que leur projet n'avait aucune chance de
réussite.
Le Comité de salut public,
Vu l'affiche d» sieur Tbiers, se disant chef do
poovoirde la République française;
Considérant qae cette affiche imprimée b
Versailles, a été apposée sur les murs de Paris par
les ordres dodit Tbiers;
Que dans ce document il déclare que son ar
mée ne bombarde pas Paris, tandis que chaque
jour des femmes et des enfants sont victimes des
projectiles fratricides de Versailles;
Qu'il y est fait 00 appel b la trahison pour
pénétrer dans la place, sentaht l'impossibilité ab
solue de vaincre par lesarmes l'héroïque popolation
de Paris;
1» Arrête
Art. 1". Les bièos meubles des propriétés de
Tbiers seront saisis par les soins de l'admiuistratioo
des domaines.
Art. 2. La maison de Thiers, située place
Georges, sera rasée.
Art. 3. Les citoyens Fontaioedélégué aux
domaines, et J. Andrieu, délégué aux services pu-
blics sont chargés, cbacon en ce qui le concerne,
de l'exécution immédiate do présent arrêté.
Paris, 2i floréal an 79.
Les membres du Comité de salut public,
Ant. Arnaud, Eudes,
F. Gambon, G. Ranvier.
Voici quelques chiffres do plus haut intérêt en
cé moment. Le chiffre de nos blessés sous Paris,
depuis le 20 mars, est d'environ 700.
Nos perles en hommes tués ne sont pas supé
rieures sco. Noos avoos fait aux insurgés envi
ron 8,000 prisonniers, et, d'après les renseigne
ments qui nous arrivent de Paris, nous leur avons
mis hors de combat de 5 b 6,000 hommes. La
semaine dernière, la Commune a perdn plus de
1,800 hommes, tués, blessés ou prisonniers.
Hier soir, 38o insurgés sont partis de la gare
des Chantiers, b destination des îles de Ré et d'O-
léron.
Le général Cbangarnier, dont la vie a été si
longtemps en danger, dans la cruelle maladie qni
l'a atteint Bordeaux est entièrement rétabli et
aient d'arriver Versailles.
Le membre de la Commune délégué b la sû
reté générale et b l'intérieoj.
Considérant que malgré la crise actuelle) l'art
et les artistes ne doivent pas rester en souffrance,
Que le citoyen Perrin, directeur de l'Opéra;
non-seulement n'a rien fait pour parer anx diffi
cultés de la situation, mais encore a mis en réalité
tous les obstacles possibles b une représentation
nationale organisée par les soios du comité de sû
reté générale, ao profit des victimes de la guerre
et des artistes musiciens;
Arrête
Art. 1". Le citoyen Emile Perrin est révoqué.
Art. 2. Le citoyen Eugène Garoier est nommé
directeur do théâtre national de l'Opéra, en rem
placement do. citoyen Perrin, et b titre provisoire.
a Art. 3. Une commission est instituée pour
veiller aux intérêts de l'art musical et des artistes;
elle se compose des citoyens Cournet, A. Regnard,
Lefebvre-Roncier, Raoul Pugno, Edmond Levraod
et Selmer.
Le délégué b la sûreté générale
et b l'intérieur.
Cournet.
On lit dans Avenir national
Il parait que le Comité de salot public est dé'
cidé b faire exécuter son décret d'hier, relatif b la
maison de M. Thiers. Uoe dizaine de voitores de
déménagement stationnenten effet, depuis ce
matio,devant cette maison, et deoombreox ouvriers
sont occupés b emballer toot ce qu'elle cootieot.
La maison de M. Tbiers est pleine d'objets
d'art fort précieox. Oo y remarquait sortout uoe
superbe collection d'estampes qui, d'après les dis
positions parlementaires de M. Tbiers, devait, on
le sait, appartenir on joor ao musée du Louvre.
Il faut espérer que les exécuteurs des ordres
do Comité de salot public ne détruiront pas des
collections qni sont on résomé de la gloire artisti
que de tous les siècles et qui doivent 00 joor ap
partenir ao public. 1»
Oo lit encore daos l'Avenir national
A voir le peo de besogoe qoe foot les ouvriers
employés b la démolition de la colonne. Vendôme,
il est permis de sopposer qu'il se passera encore
quatre ou cinq jours ao moins avant qoe le décret
de démolition puisse être exécuté. Eo revanche, la
destroctioD de la maison de M. Tbiers a commencé
aujourd'hui. Une vingtaine de foorgons et de
grandes voitores do garde- meuble oot apporté hier
tout ce qoe celte maison contenait. Oo nous assure
qae la plupart des brooaés, marbres, lableanx et
gravures oot été déposés daos qoelqoes salies de
de l'ancien Opéra. Hier, pendant que le déméoa-
gemeot se faisait avec une grande activité, une
foule considérable de curieox encombrait les abords
de la place Saint-Georges. De vives discussions
éclataient parfois ao milieu de cette foule. Pour
empêcher qoe cette manifestation ne dégénérât en
troubles, oo détachement des Vengeurs de la
République a fait évacner la place vers cioq beu-
res et y a interdit la circulation jusqu'à la nuit
tombaote. Depuis ce matio, on entend l'iotérieur
de la maison condamoée le bruit que fom les ou
vriers démolisseurs.
Le colonel Rossbl.
L'ancien délégué b la guerre est-il nn traître, un
fou 00 uo grand citoyen?
La presse commuoalisle n'est pas d'accord b cet
égard. Oo sait déjb qoe M. Rossel est co traître
poor le Vengeur et uo misérable pour le Comité
de salot public.
La Justice, qui est, dit-on, l'organe de M.
Vermorel, ne pense pas graod bien non plos du
ci-devant colonel.
Elle constate qu'il passait dans l'armée pour on
bonapartiste enragé et qu'il a été envoyé en
mission aoprès de l'ex-impératrîce par le maréchal
Bazaine.
Rosseldit la Justice est nn caractère in
quietpoursuivi par une excessive et fiévreuse
ambition.
C'est un homme froidlaborieuxtenace
josqo'b la violence. Il va droit devant lui, n'ad
mettant pas la résistance, brisant toot sur son
passage.
A Issy, il a, de sa propre raaio, brûlé la cer
velle b des fuyards. Il eût po s'apercevoir que ce
n'est pas eo assassinant les gardes nationaux qu'on
peot les ramener ao feu. Il n'a vu qu'une chose
c'est que puisque le revolver était insuffisantil
fallait recourir au canon, et c'est alors qu'il a.ré-