D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54me Année.
Mercredi 31 Mai 1871.
N° 5,598
BULLETIN DU JOUR.
La délivrance de Paris est complète.
L'insurrection est abattueécrasée sur
toute la ligné et ses derniers débrisqui
s'étaient réfugiés Vincennes, se sont ren
dus lundi discrétion. Ils augmenteront le
nombre déjà si considérable des prison
niers qui ont été emmenés Versailles.
Déjà une partie de l'armée qui a soutenu
dans Paris et mené bonne fin une des
loties les plus terribles que l'histoire de
notre temps aura raconter a quitté la
capitale et a repris le chemin de Versailles.
Le gouvernement laissera néanmoins
Paris des forces araplemMit suffisantes
pour y maintenir cet ordre dbnt le rétablis
sement a coûté si cher a laTrance. Trois
arrondissements ainsi que les quartiers de
Bellevilte et de la Villetle resteront ocfcu-
pés par les troupes.
On procède depuis deux jours au désar
mement de la population, auj( perquisitions
et aux arrestations. Les actes de l'autorité
ne rencontrent plus aucune résistance.
Partout le drapeau national a remplacé le
hideux drapeau rouge.
M. Thiers vient d'envoyer une circulaire
aux préfets pour leur annoncer la défaite
définitive de l'insurrection de Paris.
Ce sera un immense soulagement pour
la Frànce que de rentrer en possession de
sa capitale, mais il n'y aura pas place dans
les cœurs pour la joie un cri de douleur
et de honte s'échappera de toutes les poi
trines la lecture de cette pièce officielle,
qui constate le meurtre de l'archevêque.
Le vénérable curé de la Madeleine, plu
sieurs pères jésuites et M. Bonjean, prési
dent de chambre la cour de cassation,
ont partagé le sort du prélat martyr. La
Commune a fini comme elle avait com
mencé; nourrie des idées subversives de
tout culte et de toute société, elle a poussé
l'athéisme ses dernières conséquences, et
elle est arrivée logiquement ces actes d,e
persécution qui n'ont d'analogue que les
forfaits des septembrisenrs et des terro
ristes de 93.
En sa qualité de chef du pouvoir exécutif,
M. Thiers vient de prononcer la dissolution
de la garde nationale de Paris. Cette me
sure n'a qu'on tort c'est d'avoir été trop
tardive. Que de désastres eussent été épar
gnés celte capitale si on n'avait pas laissé
entre les mains de ses habitants des armes
que les uns ont tournées contre leur gou
vernement et dont les autres n'ont fait
aucun usage pour résister la plus atroce
des tyrannies qui ait jamais pesé sur une
cité!
Le canon a fini son œuvre Paris c'est
maintenant le glaive de la justice qui doit
agir. Déjà les commissions martiales instal
lées dans plusieurs quartiers de la ville,
ont commencé fonctionner et un assez
grand nombre de condamnations ont été
prononcées. Il faut sans doute que toutes
les formes légales soient observées, et sous
ce rapport nous partageons i'avis des jour
uaux de Paris; mais il ne faudrait pas non
plus que sous prétexte de modération et
par un sentimentalisme faux et trompeur,
on vînt, en prêchant l'indulgence pour les
coupables, énerver une répression qui doit
être rigoureuse, exemplaire, sous peine de
laisser la société sans défense pour l'avenir.
Dès présent, sauf deux exceptions, les
principaux coupables, c'est à-dire les mem
bres de la Commune et les chefs de l'insur
rection sont tous ou tués ou prisonniers.
Il n'y a que Paschal Grousset et Félix Pyat
qui aient réussi jusqu'à présenlà se dérober
toutes les recherches.
Le Sénat a continué samedi la discussion
4/esarticlesou (pour parler plus exactement)
de l'art. I9' du projet de réforme électorale.
11 a successivement entendu M. Pirmez,
qui a parlé en faveur de celte réforme; M.
le baron de Sélys Longchamps, qui ne l'ap
prouve pas entièrement et réserve son vote;
M. Coruesse, ministre de la justice, qui a
développé les raisons par lesquelles le gou
vernement est empêché de se rallier
l'amendement de M. Dotez; M. Van Schoor,
qui a donné des explications sur certains
passages de son discours, que, selon lui, M.
Malou avait mal compris; M. Biscboffsbeim;
qui s'est prononcé pour l'amendement de
M. Dolez. Puis, la suite du débat a été ren
voyée mardi.
La Chambre des représentants ne s'est
pas trouvée en nombre samedi pour déli
bérer, 54 membres seulement ayant ré-
pondu a l'appel. En conséquence, la séance
a été renvoyée mardi.
Le Sénat a continué mardi la discussion
des articles du projet de réforme électorale.
L'amendement de M. Dolez a été rejeté par
32 voix contre 23. Les dpux premiers arti
cles ont été adoptés.
Au début de la séance, M. le baron d'A-
netban a répondu une interpellation de
M. le marquis de Rhodes que M. Victor
Hugo, la suite du défi qu'il avait lancé
au gouvernement, avait été invité quitter
la Belgique, mais que, sur son refus d'ob
tempérer cette invitation, le ministère
avait provoqué un arrêté royal qui ordonne
l'expulsion du poète et qui sera rais exé
cution. Cettedéclaration du chefdu cabinet
a obtenu des marques unanimes d'appro
bation.
A la Chambre des représentantsla
séance d'hier a encore été absorbée par la
■discussion générale du budget des travaux
publics.
Diocèse de Bruges. Mgr. l'évêque de
Bruges a nommé curés A Ten Briele, M.
Laridon, vicaire de Wervicq; Vinchera,
M. Van den Berghe, vicaire de Coolscamp;
Coyghem, M. Colier, vicaire de Saint-
Berlin, Poperinghe vicaire Wervicq,
M. De Vos. professeur au collège de Menin.
Mgr l'évêque de Bruges a nommé vicai
res Poperinghe, Saint-BerlinM. Van
de Maele, vicaire d'Ooslroosebeke; Oost-
roosebeke, M. Mavaut, coadjuteur Lam-
pernisse:àCoolscamp,M. VanHonsebrouck,
coadjuteur Vincbem; coadjuteur Lam-
pernisse. M. Veys, coadjuteur de feu M. le
curé de Coyghem.
Lundi malin, nnebeuré après minuit, un
groupe d'hommes se trouvait réuni place
des Barricades, Bruxelles, adossé la
grille du square, en face de la maison oc
cupée par M. Victor Hugo.
Un individu s'en détacha pour agiter la
sonnette du poète. Après plusieurs sonne
ries inutiles, l'auteur des Misérables ouvrit
la fenêtre du balcon et s'informa de ce
qu'on lui voulait cette heure.
Je suis Dombrowskirépondit son in-
terlocuteur et je viens vous demander
l'hospitalité.
Une grêle de pierres, partie do groupe,
vint briser les vitres de la maison au
moment où le poète hospitalier se relirait
dans ses appartements.
La police n'est arrivée sur les lieux que
lorsque le groupe s'était dispersé.
Les pompiers de Brnxelles ne sont
nullement partis pour Paris.
Les travaux de démolition des forli-
ûcaWous Ue GUarlerui I...
fin 8 lots sont complètement terminés 3'
sont en cours d'exécution et 2 sont com
mencés depuis quelque temps.
On lit dans I Escaut: Nous appre
nons que M. Thiers, le chef du pouvoir
exécutif en France, vient de demander, par
télégramme, l'administration communale
d'Anvers de bien vouloir envoyer le plus de
matériel possible pour contribuer l'ex
tinction des incendies qui désolent en ce
moment le capitale de la France.
M. Kervyn de Lettenbove, ministre de
l'intérieur, vient d'informer l'administra
tion communale que le gouvernement don
ne son adhésion la demande de M. Thiers.
Le ministre prie la ville d'Anvers de vouloir
d'urgence envoyer Paris son matériel
d'incendie.
A la suite de là dépêche de M. Thiers.
une pompe vapeur et la grande pompe
bras ont été expédiées par le train express
d'une heure 18 minutes, sous la conduite
de M. Cornet, commandant des pompiers,
accompagné d'une partie de son personnel.
La police de Charieroi a mis la main
snr quelques communards qui avaient
réussi, après avoir quitté le théâtre de leurs
exploits passer en Belgique. Ils ont été
dirigés vers Namur. (Le Hainaut.J
M. Créleurchimiste délégué par le
gouvernement pour l'assainissement des
champs de bataille des environs de Sedan,
vient de rentrer Bruxelles. Depuis le 1
mars, il a assaini par la crémation près <1^
4.000 fosses sur les communes de Rnlte.
court. Douzy. Bazeilles. Balan. Lnino«irrfl<>,
Daigny. Fond de Givonne. Gironne. M'y
Sedan. Les territoires des roinntiK'i'n >'n
Beaumont et de Floing oui aussi été assainis
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
NOUVELLES DIVERSES.