D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
BULLETIN 1>U JOUR.
55me Annej(%v
Mercredi 27 Septembre 1871.
5,632.
PROPAGATEUR
I
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
La presse parisienne, en généralse
montre très-optimiste en ce qui concerne
l'aplanissement prochain des difficultés
qu'a soulevées la convention douanière
relative l'Alsace Lorraine combinée avec
l'évacuation de six départements. Le Con
stitutionnel qui a des allures officieuses,
contenait pourtant lundi matin deux petits
entre filets qui permettent de mettre en
doute lerésultat favorahledesnégocialions.
D'un côté ce journal annonce que le mi
nistre des finances prépare le payement du
4m* démi milliard, ce qui permettrait au
gouvernement français, en cas d'insucrès,
de réclamer l'évacuation en vertu du traité
de Francfort. En second lieu, la 1P divi
sion de l'armée allemande aurait été arrê
tée dans sa marche en attendant la signa
ture du traité.
Voilà deux indices qui ne sont guère de
nature justifier l'optimisme des feuilles
parisiennes. Quant la presse allemande,
fidèle 3 ses habitudes, elle ne traite la ques
tion qu'avec une extrême réserve, et il st
impossible de tirer aucune conclus
sitive des réflexions qu'elle consacre cet
objet.
Le bruit répandu dimanche la Bourse
d'une convocation éventuelle de l'Assem
blée est dénué de fondement.
Le désarmement de la garde nationale
continue dans les provinces. La tranquillité
est complète.
La Chambre des députés du grand-duché
de Hesse a commencé ses travaux par un
acte d'opposition. Elle a adopté la propo
sition d'un de ses membres tendant invi
ter le gouvernement proposer dans le
cours de la session une nouvelle loi élec
torale. Elle a refusé également de discuter
le budget triennal et demande que le gou
vernement, en se conformant l'esprit de
la Constitution, propose un budget annuel
pour l'exercice prochain seulement.
Les préoccupations publiques sont des
plus vives en Bavière au sujet des impor
tantes questions dont la Chambre des dé
putés de ce pays va être saisie dans la ses
sion qui a dû s'ouvrir vendredi. On sait
déjà que le ministère Hegnenberga reculé
devant la tâche, d'ailleurs difficile, qui lui
était dévolue, celle de la conciliation des
partis; il penche de plus en plus du côté
des unitaires radicaux et des vieux catho
liques.
On voit qu'à Munich comme partout la
lutte est engagée entre les rationalistes
plus ou moins déguisés et les conservateurs
catholiques. Mais, quelle qu'en doive être
l'issue, il demeure évident que cette lutte
sera vive. Le succès que vient de remporter
en Autriche le parti vraiment national per
sonnifié dans le comte Hobenwart est venu
relever singulièrement eu Bavière la
confiance des conservateurs et leur dévoue
ment aux grands intérêts politiques et so
ciaux qu'ils représentent.
Un différend grave menace de surgir en
tre l'Espagne et l'Angleterre. Un vaisseau
de guerre espagnol a canonné puis abordé
un sloop anglais en vue d'Haïti. Mous
n'avons pasde détails relatifs cet incident.
On ajoute seulement que le consul anglais
et le gouvernement haïtien essaient d'ar
ranger l'affaire.
Les dernières nouvelles que nous rece
vons des Étals Unis présentent comme
imminent un conflit entre le gouvernement
duprésidentJuarezetrelui de Washington.
Ce dernier paraîtrait résolu tenter une
démonstration militaire pour obtenir la
réparation des outrages commis par l'au
torité mexicaine sur la marine marchande
américaine.
PESTE BOVINE.
lit dans le Propagateur du Word:
Le typhus contagieux ayant complète-
l disparu de la Belgique et de la Hol-
de, M. le préfet vient de prendre l'arrêté
suivant
Les importations de bestiaux, viandes,
issues, cuirs frais, os et fourrages, venant
de la Belgique et de la Hollande pourront
avoir lieu sans autorisation spéciale et sans
visite sanitaire leur entrée en France.
Il y a tout lieu d'espérer que celte
excellente mesure amènera une baisse sen
sible sur les prix de la viande dans notre
région, où le typhus n'a pas cessé.
Il nous revient qu'il y a surabondance
d'animaux de boucherie en Belgique et en
Hollande, et que les prix sont de beaucoup
inférieurs aux nôtres. Les importateurs
trouveront dans nos contrées un débouché
quitout en leur assurant de beaux béné
fices,améliorera la situation de la boucherie
et des consommateurs
Il y a tout au moins une grosse erreur
dans ces lignes. C'est que la peste bovine
ou typhus contagieux n'a pas été constatée
celte année en Belgique, grâce aux excel
lentes mesures prises par le gouvernement.
(Belgique.)
NECROLOGIE.
Jeudi malin, s'est endormi dans le Sei
gneur M Jean Baptiste De Quidt, curé
d'Holleheke Le vénérable vieillard était
sur le point d'atteindre sa 50' année pasto
rale Hollebeke. M. l)e Quidt était né
Poperinghe en 1787 et était par conséquent
âgé de 84 ans.
NOUVELLES DIVERSES.
Les miliciens de la levée de 1871 vien
nent de recevoir l'ordre de se rendre sous
les drapeaux le 2 octobre prochain.
On sait qu'après le tirage les miliciens
sont incorporés dans les divers régiments
et qu'ensuite on les renvoie dans leurs
foyers jusqu'au mois d'octobre.
Les miliciens de la réserve doivent éga
lement se rendre celte date sous les
armes pour y faire les quatre mois de ser
vice qui leur sont imposés pour la première
ennée.
Un événement terrible vient de jeter
laconslernalion dans la commune de lleyst
op-den-Berg.
Jean Heylen. né a llulsthout, demeurant
Heyst op-den-Berg est un viei lard âgé
de 60 ans, atteint d'aliénation mentale.
Dans sa folie, ce vieillard montrait la plus
grande exaspération contre toute personne
étrangère qui franchissait le seuil de sa
demeure; aussi n'arrivait il que rarement
qu'un voisin faisait une visite dans la mai
son du malheureux.
Jean Heylen aun fils, Joseph, qui, comme
tous les jeunes gens de son âge, fréquente
des camarades et des amis. Il y a deux
jours, Joseph avait amené avec lui un jeune
homme, nommé Van Herek mais aussitôt
que le vieux père avait aperçu celle figure
inconnue, il devint furieux et proféra des
menaces contre Van Herck, lui enjoignant
de quitter immédiatement la maison. Jo
seph essaya de calmer son père et de dé
fendre son ami, mais le vieillard saisit une
fourche pour en frapper Van Herck, qui
prit la fuite.
Alors se passa entre le père et le fils un
drame sanglant et terrible. Une lutte s'en
gagea et bientôt le vieillard gisait sur le
solinanimé et baigné dans son sangqui
coulait abondamment de deux blessures
la tête. Joseph avait fendu le crâne son
père au moyen d'une pelle. Le jeune hom
me était dans un ©toi d'exaspération indes
criptible. Après avoir frappé son père Y il
ouvrit la porte et jeta dans la rue tout ce
qui lui tomba sous la main y compris la
fourche et la pelle ensanglantée. Enfin
lorsqu'il fut un peu calmé, il releva son
père et le mit sur le lit.
Le pauvre vieillard n'a survécu qu'une
heure ses affreuses blessures.
La police et la gendarmerie sont accou
rues immédiatement. Une enquête a été
ouverte et le parricide a subi un premier
interrogatoire. Joseph a déclaré qu'après
la fuite de Van Herckil a dû se défendre
pour échapper la fureur de son père, et
qu'il en est résulté une lutte dans laquelle
le vieillard a donné avec la tête sur le re
bord d'une cuvette. Mais lorsqu'on lui mon
tra la pelle teinte de sang, il lui fut impos
sible de nier et il avoua tout.
Joseph Heylen a été mis la disposition
du procureur du roi. L'enquête continue.
Quelques témoins ont été entendus. (Lsc\)
On sait la part distinguée que notre
pays peut revendiquer dans la grande
entreprise du tunnel du mont Cenis dont
M. Sommeiller fut l'âme. MM. Maus et
Rombaut, ingénieurs belges, en firent les
premiers tracés. L'établissemenldeSeraing,
en qui M. Sommeiller avait une confiance
particulière, a exécuté toutes les machines
qui ont servi la perforation du tunnel et
les locomotives qui, les premières, l'ont
franchi Les habiles ingénieurs de la société
Cockerill, et particulièrement M. Krafit,
ont puissamment secondé M. Sommeiller
dans les divers essais et les perfectionne
ments successifs qui ont fait de la perfora
tion mécanique une conquête précieuse Je
l'art des mines.