D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. BULLETIN DE JOUR. 55me Année. 'à^-di 7 Octobre 1871. iN 5.635. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQl'E. - CONSTITUTION BELGE. Une crise ministérielle vient d'éclater en Espagne. Le ministère Zorilla a donné sa démission. Une dépêche de Madrid nous annonce qu'Espartero a décliné les propositions qui lui ont été faites pour la formation d'un cabinet. Il s'excuse sur sa santé. En style diplomatique, on sait ce que cela signifie. Après l'offre de son épée au roi Amédée pour soutenir au besoin sa dynastie, le so litaire de Logrono lui refuse aujourd'hui son concours, même moral. C'est que l'ex périence du vieux courtisan lui a donné le ilair des situations. Il augure mal de celle- ci, donc il s'abstient. Ebloui un instant par la fantasmagorie officielle du voyage royal, la réalité des choses le fait reulrer dans l'expectative. On parle maintenant d'un ministèredeconciliation, sous la présidence de M. Malcampo. Mais il n'est guère pro bable que cette combinaison se réalise, car M. Sagasta a été appelé de nouveau au pa lais par le Roi, et cette circonstance donne penser que c'est cet homme d'État qui prendra la direction des affaires. On ne peut nier d'ailleurs que M. Sa gasta n'ait pas fait preuve dans tout ceci «l'une certaine habileté. En offrant lui mê me au Roi ses services, sous le couvert «l'Esparlero, dont il prévoyait avec assez de raison le refus, il était certain de rester l'homme de la situation. Et puis Amédée I" n'a pas l'embarras du choix. Une manifestation de progressistes a eu lieu en faveur du ministre démissionnaire, M. Ruiz Zorilla. L'ordre n'a pas été troublé, dit la dépêche. C'est la finale ordinaire de toutes les nouvelles qui arrivent d'Espagne ou d'Italie, ces deux pays qui se ressem blent en ce moment sous tant de rapports. C'est que leurs gouvernements savent qu'ils sont en antogonisme direct et permanent avec les populations dont ils ont usurpé la direction. L'état révolutionnaire y est l'état normal. Plusieurs dépêches de Madrid nous ap portent la composiliondéfinitive du cabinet Malcampo, qui a déjà prêté serment, et quelques indications sommaires sur le pro gramme de la nouvelle administration. D'après ces renseignements, de source gouvernementale évidemment tous les nouveaux ministres appartiendraient au parti progressiste et seraient résolus ap pliquer énergiquement ses doctrines. C'est très facile dire, mais pour exécuter ce programme il faut une majorité que ne saurait réunir le cabinet actuel. Des hom mes politiques considérables, appartenant également au parti progressiste, ont échoué dans celle lâche d'autres éponues. Il suf fit d'en citer un seul, M. Madoz. dont on ne peut pourtant contester ni le talent ni la capacité politique. Nous ne pouvons donc accepter les assertions précitées que sous bénéfice d'inventaire. Nous croyons utile de donner ici quelques renseignements sur le chef du nouveau ca binet L'amiral Malcampo commandait la frégate Saragoza l'époque de la révolution de juillet. Prim était bord de ce bâtiment. Malcampo a contribué peut êlreencore plus que Topete, dont il est l'intime amila révolution contre la reine Isabelle II. En juillet dernier, il avait déjà été désigné par le maréchal Serrano pour prendre la ma rine dans une combinaison ministérielle. Une criseministérielle aéclatéégalement en Suède, la suite du rejet par la seconde Chambre du projet de loi concernant la réorganisation militaire La dépêche qui nous apporte cette nouvelle ajoute que le Roi a pris les mesures nécessaires pour former un nouveau cabinet Charles XV persiste donc dans ses projets, en ce qui concerne l'établissement du service obliga toire, dont il est, on se le rappelle, le par tisan déterminé et convaincu. La première Chambre ayant adopté le même projet de loi l'unanimité de ses membres, il est prévoir que la nouvelle administration inaugurera son avènement par un acte de dissolution. Les nouvelles reçues de Lisbonne, le 3 octobre, annoncent le complet, apaisement d'un mouvement insurrectionnel qui avait éclaté Macao. Le gouvernement portugais a, en conséquence, arrêté les préparatifs qui se faisaient pour l'envoi d'un corps expéditionnaire Coa. Le discours prononcé par M. Gladstone Aberdeen au sujet de l'Irlande et de l'agi tation en faveur de l'autonomie de ce pays est regardé par la plupart des journaux de Dublin comme un défi. La Nation espère encore que le premier ministre se conver tira; mais les Weekly news déclarent que plus tôt les Irlandais le traiteront en en nemi, mieux cela voudra. La secte des mormons touche la fin de son existence. Un télégramme de New-York a annoncé que son chef, le fameux Brigham Young, vient d'être arrêté par les autorités des Etats Unis, sous l'inculpation de poly gamie. Cette arrestation se serait opérée sans provoquer de résistance. Des troupes ont d'ailleurs été envoyées dans l'Utah pour parer tout événement. Nous apprenons que depuis la note in sérée dans notre numéro du 20 septembre 24 des Belges arrêtés la suite de l'insur rection de la Commune ont encore été re mis en liberté en vertu d'ordonnances de non lieu et 33 retenus pour supplément d'information. NOUVELLES DIVERSES. Les corresponces de Belgique des tination des Etats Unis d'Amérique, y com pris la Californie et l'Orégon, et des autres pays qui empruntent l'intermédiaire des Etats Unis, seront expédiées d'Ostende, en dépêches directes, pendant le mois d'octo bre, savoir A. Le lundile mardile jeudi et le sa medi, vers 10 heures du malin, après l'ar rivée du train partant de Bruxelles 7 h. 23 m. du matin B. Le lundi, le mercredi et le vendredi, vers 8 heures du soiraprès l'arrivée du train partant de Bruxelles 5 heures de relevée. Les expéditions du lundi matin et soir correspondent avec le paquebot du North German Lloyd partant de Southampton le mardi. L'expéditiou du mardi matin correspond avec le paquebot louchant Queenslown le mercredi (ligne Cunard). Les expéditions du mercredi soir et du jeudi malin correspondeotavec le paquebot touchant Queenstown le vendredi (ligne Inman). L'expédition du vendredi soir et celle du samedi matin correspondent avec le paque bot touchant Queenslown le dimanche (ligne Cunard). On lit dans le Bien public: L'Inter nationale aspire recruter dans les Flan dres, et notamment Gand, un plus grand nombre d'adeptes. Depuis quelques jours, des symptômes d'agitation se manifestent danslesrangs de notre populalionouvrière. Des préparatifs de grève se font jour dans divers ateliers et le mouvement semble s'étendre toutes les industries la fois. Hier, de grandes affiches rouges ont été placardées au coin des rues. L'Internatio nale convoque plusieurs meetings, qui au ront lieu ce soir, demain et demain en huit, au cabaret le Prince, rue du Bélier. Les ouvriers, habituellement plus calmes, sont en proie une visible excitation, due, selon toutes les apparences, la propagande active des agents de la démagogie. On a remarqué depuis quelques jours, en notre ville, un des chefs du mouvement républicain de 1848 II paraît hanter sur tout les quartier habités par les ouvriers de fabrique. On lit dans le Bien public, de Gand Nous sommes heureux d'apprendre que les meetings que l'Internationale a convo qués ces jours derniers dans notre ville, n'ont pas obtenu le succès qu'en attendaient les meneurs. Les symptômes d'agitation qui s'étaient produits tendent disparaître. Un adroit filou a enlevé samedi au Salon d'exposition une aquarelle de M Dec ker, représentant une jeune fille et intitulée l'Attente. (Journal de Gand.) Lundi a été lancé l'établissement de cales et chantiers de l'Escaut, Anvers, le nouveau steamer Princesse Charlotte, construit pour compte de l'État belge, d'à près les plans de M. l'ingéuieur Delcourt. Il commencera le service sur l'Escaut entre la tête de Flandre et Anvers, dater du i" janvier prochain. On rapporte que dans le nouveau genre d'émeute qui a eu lieu samedi Ver- viers, une marchande de beurre a été ren versée et traînée par les cheveux par une de nos ménagères; une seconde a été trans portée sans connaissance dans la loge du concierge de l'hôtel de ville; une troisième a eu l'oreille fendue par un individu qui a voulu lui arracher sa boucle d'oreille, et un marchand a été roué de coups par des femmes.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1871 | | pagina 1