D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
BULLETIN DU JOUR.
55me Affilée.'#^Samedi 21 Octobre 1871. ft° 5,639.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
L'empereur Guillaume a ouvert lundi en
personne le Parlement allemand par un
discours du trône Ce qui se dégage prin
cipalement de ce discours, c'est le désir, la
pensée de la paix, pensée essentiellement
chère au cœur de l'Empereur. C'est sur
tout des relations avec l'Autriche que le
monarque s'est occupé, et le passage où
l'impérial orateur fait allusion la récon
ciliation des deux puissants empires a été
accueilli par des applaudissements unani
mes.
En ce qui louche la France, le discours
est très-sympathique. Il exprime la con
fiance de l'Empereur dans uq dévelop
pement continu de la situation intérieure
de ce pays dans le sens de la pacification
et de la consolidation C'est pourquoi
l'Empereur a jugé possible de devancer de
sept mois l'époque de l'évacuation de six
départements.
Le discours fait aussi allusion aux rela
tions amicales avec les autres voisins de
l'Allemagne, mais avec moins d'insistance
que pour l'Autriche.
Citons enfin cette phrase qui résume en
quelque sorte tout le discours Mes efforts
auront toujours pour but de fortifier la
b confiance légitime que le nouvel empire
allemand veut être l'asile sûr de la paix.
Il est souhaiter que ces idées pacifiques
soient partagées ailleurs et qu'elles réus
sissent enfin passer dans le domaine des
faits.
Les intimes de M. Pouyer Quertier par
lent de relations affectueuses qui se seraient
établies pendant son séjour Berlin, entre
lui et le prince de Bismark. Le ministre
français aurait promis, d'après ce qu'on
écrit de Paris d'une source digne de foi,
de négocier une entrevue entre le chance
lier de l'Allemagne du Nord et M. Thiers.
M. de Bismark aurait, assure t-on, donné
entendre qu'il serait assez disposé ap
porter, sur les bases suivantes, quelques
modifications au traité de Francfort La
France céderait l'Allemagne une de ses colo
nies et l'Allemagne rétrocéderait la France
Metz et la Lorraine française. C'est ce grave
objet qui serait débattu dans l'entrevue
projetée entre MM. de Bismark et Thiers.
En su pposantqu'un arrangement provisoire
fût conclu dans ce sens, l'Assemblée natio
nale le ratifierait-t elle? Nous ne le croyons
pas. Avec l'esprit qui règne en France,
une telle combinaison a peu de chances
d'aboutir. La revanche! tel est le mot
l'ordre du jour chez nos voisins du Midi,
et il est supposer qu'en ce moment ils ne
voudront nullement entendre parler du
projet que nous venons d'indiquer et dont
on se préoccupe beaucoup en haut lieu.
On sait que l'idée de faire représenter la
France en Italie et au Vatinan par le même
ambassadeur était loin de plaire Pie IX.
Or, celte difficulté est aplanie, puisque M.
Thiers a tout a fait renoncer ce projet.
La France aura donc un représentant au
Vatican et un représentant auprès de Vic
tor Emmanuel. M. Thiers a pris le parti le
plus sage et le plus logique. D'ailleurs, ne
l'oublions pas, il eût été bien difficile, pour
ne pas dire impossible, si le gouvernement
avait persisté dans son projet de n'avoir
qu'un seul répresentant Home, ne trouver
un homme qui aurait été agréé en même
temps par le Saint Père et par le roi galant-
homme.
Il paraît décidément que legouvemement
de M. Thiers ne redoute en ce moment les
menées d'aucun partihormis toutefois
celles du parti bonapartiste. C'est ce qui
résulte clairement d'une nouvelle note du
Journal officiel. Dans celte note, le gouver
nement repousse le reproche, formulé
son adresse par quelques journaux de
s'être attribué le droit d'interdire le sol
de la France tout citoyen dont la pré-
senceserait de nature troubler le pays.
Mais le gouvernement y maintient son
droit d'interdire, sous sa responsabilité,
et si les circonstances l'exigent, la rentrée
en France de tout membre de la famille
impériale, d
Une dépêche de Berlin apprend que
l'Empereur d'Allemagne a ratifié jeudi les
conventions conclues le 12 octobre entre
son gouvernement et le délégué de celui de
Versailles M. Pouyer Quertier. Les ratifi
cations seront échangées aujourd'hui.
On se rappelle~que le conseil municipal
de Vienne a autorisé le père Antonqui
s'est mis la tête du mouvement vieux-
catholique en Autriche, célébrer le ser
vice religieux dans la chapelle du Saint-
Sauveur. On craignait, disent les feuilles
viennoises, que le clergé infaillibiste de
l'église ne résistât l'ordre de la municipa
lité, que l'autorité administrative ne prît
fait et cause pour lui, et que l'inauguration
du culte a vieux catholique ne fût, soit
empêché par la force armée, sfiit marquée
par des incidents tumultueux. Rien de tout
cela n'a eu lieu. Dimanche dernier, le curé
titulaire de la chapelle a célébré la messe
comme d'habitude; puis il s'est retiré, en
levant les vases sacrés. Une heure après,
le Père Anton a célébré la messe son
tour. Mais particularité curieuse signalée
par les journaux après le bruit qui s'était
fait autour de cette affaire il ne s'est trouvé
presque personne au service du prêtre
anti-infaillibiste. Cet incident suffit mon-
trerquelemouvement vieux catholique
s'il compte théoriquement des adhérents
Vienne est loin d'aboutir la formation
d'une communauté nombreuse, comme on
a essayé de le faire croire.
Une dépêche de Vienne adressée la
Gazette de la Croix annonce que tous les
bruits de crise ministérielle sont dénués de
fondement.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 19 octobre, le règle
ment dn 18 juin 1848, qui détermine, entre
autres, l'armement et l'équipement de la
garde civique, est modifié ainsi qu'il suit
Dans tout service d'infanterie, les re
mues exceptées, les sous-officiers et briga
diers des compagnies d'artillerie seront
armés et équipés comme les gardes de ces
mêmes compagnies, s
NÉCROLOGIE.
M. Van Baeckelbourgmestre de Nieu-
port, est décédé subitement dimanche en
celte ville.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Lundi a eu lieu l'audience solennelle de
rentrée de la cour d'appel de Gand.
M. le procureur-général Wurth a pro
noncé la mercuriale d'usage, qui a roulé
cette année sur l'autorité paternelle.
Un frère du maréchal Bazaine. Le tri—
booal correctionnel de Vienne (Autriche) a eu
juger le 10 octobre l'affaire suivante:
Le tailleur en pipes d'écume de mer Joseph
Wobeyda de Parck, en Bohême, comparait devant
le tribooal, sous la prévention d'avoir, l'aide de
faux noms, commis de nombreuses escroqueries.
Les antécédaots do prévenn sont déplorables. Il a
mené jusqu'ici une vie des plus aventureuses. Se
faisant passer tantôt pour un comte Cernytory,
tantôt pour le comte Czernac, pour le prince Pierre
Potocki, le comte Garakoli, le baron de Blurneo-
thal il s'est affublé dans ces derniers temps do
titre et do grade de colonel Bazaine, frère do ma
réchal. Surpris sous ce nom eu flagrant délit de
vol, Matzen, dans la Basse-Autriche, il fut arrêté,
mais S échappa de sa prison préventive et se rendit
h Vienne. Il y fildans on café, la connaissance de
la sœur du confiseur Bobuda. L'accusé loi ht in
continent des propositions de mariage, en disaut
qu'il était le colonel Bazaine; on lui permit de se
présemer le lendemaio pour fais sa demande en
forme.
Wobeyda fit en effet cette visite, mais après son
départ ou remarqua qu'une montre avait disparo.
On le fit suivre et on le vit entrer dans un hôtel où
il se fit servir dîner, mais quand il fut question
de payer, il déclara n'avoir pas d'argent.
Il fol enfin arrêté, el il se trouva que le prétendu
frère du maréchal Bazaine était un escroc de la pire
espèce, ayaot déjà subi quelques condamnations
pour vol et entre aotres une mort du chef de
désertion. Il nia avoir volé la montre du coofiseur,
et comme il n'y avait pas de preuves, il fut acquitté;
cependant on le condamna huit jouis de prison
pour l'escroquerie commise l'hôtel.
NOUVELLES DIVERSES.
Mardi, vers 6 r/a heures du soir, un
gamin de 15 ans, demeurant au Muide,
Gand, qui, pendant l'absence de sa mère,
s'était emparé d'un pistolet chargea balle,
appartenant un douanier et que celui ci
avait oublié sur une armoire dans la cui
sine de la demeure de ce gamin, a blessé
gravement au-dessus du sein droit un de
ses camarades en voulant lui montrer le
mécanisme de cette arme, qu'il croyait ne
pas être chargée.
On écrit dans Y Année dominicale Trois
de nos religieux se sont embarqués le 8
septembre pour notre mission de Mossool.
Deux d'entre eux appartiennent la pro
vince de France: ce sont les KR. PI'. G mon
et Defrance; le noisième, le R. p. Bernard
Goormai luig, est un fils de la province de
Belgique.