D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
BULLETIN |)|j JOUR.
55me Année.
Samedi 2 Décembre 1871.
N® 5.651
PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELCE.
M. Thiers travaille au message qu'il doit
envoyer l'Assemblée au début de la ses
sion. Le président de la République fran
çaise ne prendra, assure ton, l'initiative
d'aucune proposition touchant aux ques
tions constitutionnelles mais il ne serait
pas impossible qu'il proposât, lui même le
retour de l'Assemblée Paris. Dans ce cas,
la proposition comprendrait les trois points
suivants L'Assemblée déclarerait, chaque
session, l'endroit où elle entendrait siéger;
elle ne serait appeléequ'à dire si elle entend
siéger cet hiver Paris; tout attroupement,
quel qu'en fût l'objet, serait rigoureusement
interdit dans un rayon de mille mètres au
tour du palais législatif. On change sou
vent d'avis, paraît il Versailles, sur les
graves sujets indiqués plus haut; mais on
considère comrnecertain que cette dernière
version est celle qui exprime le mieux le
sens des propositions que l'on prépare.
Une dépêche de Londres signale un ar
ticle du Times dans lequel ce journal donne
les meilleures nouvelles de la santé de Pie
IX. La feuille anglaise confirme que le
graud Pontife n'a nullement l'intention de
quitter Kotue et elle ajoute qu'il n'y a pas
la moindre apparence que le Pape cède
vis visdu gouvernement italien. Il est bon
de mettre ce langage de la feuille de Lon
dres en regard de celui de M Jules Favre,
qui pour une puérille satisfaction person
nelle ne craignit pas de prêter Pie IX des
paroles et des intentions qui eussent été la
négation formelle de toute la vie si ferme
et si héroïque du plus aimé et du plus vé
néré «les pontifes.
Comme il y avait lieu de s'y attendre, le
Parlement allemand a adopté mardi en
troisième lecture le projet de loi restrictif
de la liberté de la chaire.
Le Parlement allemand a adopté en se
conde délibération, mais une faible majo
rité, le budget militaire en bloc et pour la
durée de trois années. Le ministre de la
guerre a promis qu'il profiterait de cet
intervalle de temps pour faire étudier un
plan général pour l'organisation de l'armée
et aller ainsi au devant des vœux du Par
lement.
La Gazette officielle de Vienne contient la
nomination du nouveau gouverneur de la
Bohèmeen remplacemenldu comteChotek,
qui a pris récemment sa retraite. C'est le
feldraaréchat de Kœllerqui est appelé ce
poste important mais délicat. On peut s'at
tendre ce que ce fonctionnaire fasse re
gretter son prédécesseur, car il semble
n'être rien moins que favorable aux idées
de conciliation.
Une dépêche de Berlin fait allusion un
incident assez sérieux survenu dans le port
-de Kio Janeiro. Il s'agit d'une rixe entre
l'équipage d'une corvette prussienne, la
iSymplie, et des Brésiliens, assistés par des
Français et soutenus par la police locale.
Les Allemands ont été emprisonnés, puis
remis en liberté sous caution. Legouverne-
ment allemand ce qu'on raconte, aurait
donné l'ordre trois navires de guerre, en
rade de Kielde se tenir prêts appareiller
pour les côtes du Brésil. Il est présumer,
cependant, que cette affaire ne prendra pas
des proportions bien graves; en effet, un
télégramme de Berlin annonce qu'on y
prévoit un arrangement pacifique.
La Chambre des représentants a conti
nué mercredi la discussion sur la motion
d'ajournement de l'examen du budget de
la guerre déposé mardi par M. Vanhum-
beeck.
La démission de M. De Decker ayant
fourni M. Frère un prétexte pour rentrer
dans la discussion qui avait été close jeudi
dernier, d'autres membres de la gauche
l'ont suivi sur ce terrain, et le débat a bien
tôt dégénéré en une véritable mêlée ora
toire, de sorte que la séance s'est terminé
sans avoir abouti aucun résultat.
Une situation grave se présente pour le
pays. Le Koi s'est séparé de la majorité
légale du Parlement et a redemandé aux
ministres leurs portefeuilles. Cette grave
et pénible nouvelle a été portée la Cham
bre des représentants hier même.
A l'ouverture de la séance, M. le baron
d'Anethan, ministre des affairesélrangères,
a demande la parole pour faire l'assem
blée une communication ainsi conçue
Messieurs, le Koi nous ayant demandé
nos portefeuilles, nous les avons remisa
Sa Majesté. Dans ces circonstances, la
Chambre jugera sans doute convenable
de s'ajourner.
Cette communication, accueillie avec une
dignité calme sur les bancs de la droite,
excite sur ceux de la gauche une satisfac
tion que les membres de ce côté de la
Chambre essaient.peine de dissimuler.
Avant de se séparerla Chambre a dé
cidé de ne se réunir de nouveau que sur la
convocation de son président.
On nous assure que M. le baron d'Ane
than, qui n'avait pas vu le Koi depuis plu
sieurs jours, a été appelé mercredi soir au
palais.
M. de Theux a été reçu par le Koi jeudi.
M. Schollaert a aussi été reçu par Sa
Majesté.
MM. les ministres ont reçu uu grand
nombre de dépulations venues de la pro
vince, qui les ont suppliés de ne pas céder
devant les injonctions de l'émeute et de
demeurer inébranlables au poste dont la
confiance du Koi les a investis l'an dernier.
Les dépulations de Nivelles, de Verviers,
d'Alost, de l.ouvain, etc., se sont exprimées
en termes particulièrement énergiques.
L'adresse des étudiants de l'université
catholique de Louvain aux ministres a été
remise jeudi matin au chef du cabinetM.
le baron d'Anethan, par une députation
composée de MM. Pauls, Debaisieux, Cœls,
kœilitz, [.acompte, Jacques et Deus.
MM. Dumortier, de Theux et Thonissen
ont été reçus hier par le Roi.
-ai O-l «a»
PESTE BOVINE.
Le gouvernement français vient de publier un
relevé des cas de peste bovine déclarés dans i4
départements du 1" an 10 uoveœbre. On y voit
que pendant cette période, 106 communes ont été
infectées. Les renseignements njanqoeut pour les
autres départements où règne la maladie. Il résulte
de ce relevé que, do 1" au 10 novembre, i4 com
inunes ont été infectées dans les Ardennes, 16 dans
le département de la Meuse et i5 daus le Nord.
Ces nouvelles ne sont pas rassurantes.
D'après les renseignements que nous avons re
cueillis cette semaine, la peste bovine continue
se développer daos les déparlements do Pas «le-
Calais et du Nord,
Depuis la publication de notre dernier bulletio,
la maladie s'est étendue aux communes de Ghise-
gnies, Flines et Denain, de l'arrondissement de
Valenciennes; aux communes d'Avion, de l.ewarde
et de Lambres, de l'arrondissemeot de Douai; aux
communes de Croix, Saint-André, la Madeleine,
Ronbaix, Neoville, Tourcoing, Roncq et Hnllnin,
de l'arrondissement de Lille. Ces trois dernières
localités sont limitrophes de notre territoire. De
puis Lille jnsqu'b notre frontière, en face des ar
rondissements de Courtrai et de Tournai, il y a en
ce moment i5 communes françaises infectées de la
peste bovine.
La maladie continue régner dans les arrondis
sements de Donkerque et d'Hazebrouck.
Le danger devient donc de pins en plus mena
çante et ce ne sera qu'au prix des plus grands
efforts que l'on pourra peut-être parvenir il etnpê-
cher l'invasion du fléau. L'insuffisance des moyens
employés poor combattre l'épizootie démontre
suffisamment qu'il est temps d'employer des rnoyeus
plus énergiques.
Le 16 novembre, M. Bouley, inspecteur général
vétérinaire, a réuni b Douai tous les véiérinaires
des départements da Nord et du Pas-de Calais, an
nombre de plus de cinqnaote. Des vétérinaires
belges ont assisté b celte réunion.
Après une longue discussion il a été reconnu
qu il était indispensable, si l'on voulait é-iier de
nouvelles calamités b ce malheureux pays, déjà tant
éprouvé depuis l'auuée dernière, de mettre de <6ié
les essais de traitement et les facilités de circulation
accordées sous prétexte de favoriser l'alirueiiiaiion
publique, et qu'on solliciterait de l'administration
supérieure l'autorisation de modifier les instructions
en vigueur. Si l'exécution prompte et rigoureuse
d'un nouveau système vient enfin b être décréiée,
nous pouvons espérer que, daos un temps peu
éloigné, la situation sanitaire s'améliorera.
La France aura ainsi suivi l'exemple de l'An-
gleterie et de la Hollaude, où l'on ne s'est décidé,
eu 1866, b agir d'après les saines traditions qu'a
près avoir subi des perles énormes.
(J. de la Société agricole du Hrabaiit.)
ACTES OFFICIELS
Par arrêté royal du 22 novembre, les
traitements de gardiens de première et de
deuxième classe comptant au moins dix
années de service dans l'administration de-
prisons seront portés respectivement d*
1,200 1,300 et de 1,000 a 1.100 francs
Les gardiens de 1" et de 2" classe ayant
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