La jeune néophyte en l'honneur de qui
se donnait la fête avait entendu dire que,
dans le grand monde, il est d'usage de
brûler des parfums. Elle prit un flacon de
vinaigre aromatisé et en jeta le contenu
dans le foyer... Bientôt la flamme jaillit
avec une violence extrême et le feu prend
la robe légère de l'imprudente enfant.
Affolée, elle s'élance au dehors, traversant
le salon au milieu d'un tourbillon de flam
mes; par bonheur, on la relient, un châle
est jeté sur elle et le feu, subitement étouffé,
est éteint avant d'avoir pu opérer de sé
rieux ravages.
La eune fille est mise au lit et le méde
cin de la famille, aussitôt mandé, lui pro
digue tous les soins que réclame son état.
Pendant ce temps les invités, tout émus,
attendaient anxieux, se préparant s'en
relournerchezeux,comme bien on pense...
Mais cela ne faisait point l'affaire des am-
phitrdyons, paraît-il les invités sont priés
de rester ei après qu'on eut rassuré tout
le monde sur l'état de la victimela fête
recommença comme si rien ne se fût passé.
Et l'ou dansa au rez de chaussée pour
fêter celte joyeuse entrée dans le monde
pendant que l'héroïne souffrait martyre au
second étage. (Etoile.)
Les princes de Ligne. La mort su
bite du fils aîné du prince de Lune fait
généralement rechercher quelle est la coin
position actuelle de cette grande famille.
Le prince Eugène Lamoral François
Charles, né le 28 janvier 1804, prince
d'Amblise et d'Epinoy, grand d'Espagne de
première classe, président du Sénat belge,
chevalier de l'Ordre de la Toison d'Or, etc.,
était veuf 1*, le 31 janvier 1833. d'Amélie
Constance Marie Mélanie, fille du marquis
de Conflans; 2* le 4 janvier 1835, de Na
thalie Charlotte Augustine, fille du mar
quis de Trazegnies; il s'est marié le 28
octobre 1836 la princesse Hedwige Julie
Wanda, née le 29 juin 1815, fille du prince
Lubomirski.comtede Wisniezeld'laroslaw,
propriétaire du majorai de Pizewarsk.
Du premier mariage du chef actuel de la
maison de Ligne est issu
Le prince Henri Maximilien-Joseph-Ch*
Lamoral, né en octobre 1824, décédé le 27
novembre dernier, au château de Belœil.
Du second mariage est issue
La princesseNalhalie, née Ie3l mai 1835.
Du troisième mariage sont issus
Le prince Cbarles-Joseph-Lamoral, né le
17 novembre 1837.
Le prince Edouard Henri Lamoralné
le 7 février 1839.
Et la princesse Marie Georgine Sophie*
Hedwige Eugénie, née le 19 avril 1843
Le prince Henri, décédé le 27 novembre,
avait épousé, le 30 septembre 1850, la prin
cesse Marie-Louise Marguerite, née le 29
mars 1832, fille d'Ernest comte de Talley-
rand Périgord. Quatre enfants sont nés de
ce mariage les princes Louis, Ernest, Eu
gène et la princesse Mélanie.
La princesse Nathalie avait épousé le 15
septembre 1853 Rodolphe Maxi mi lien Con
stantin duc de Croy Dùmen grand d'Espa-
gne, etc.; elle est décédée le 23 juillet 1865.
Le prince Edouard a épousé le 20 sep
tembre 1866 la princesse Augusta Théo-
dosie, fille du baronnet sir David Cunyn-
ghame.
Et la princesse Marie a épousé le 8 juillet
1862 Sorlhèmes, comte de Kocbefaucault,
duc de Bisaccia.
La peste bovine continuant étendre
ses ravages dans la province de Luxem
bourg, quatre compagnies du 123 régiment
de ligne ayant chacune leur tète un ca
pitaine, se sont rendues mardi maliu, vers
six heures, la station des Guillemins,
Liège, où les attendait un train express qui
devait les conduire dans les euvirons de
Virtoo, pour y établir le cordon sanitaire.
Depuis bientôt un an d'autres troupes
de ligne sont cantonnées dans la même
province pour y exercer une surveillance
analogue.
Eu égard ce service particulier, un
supplément de solde est alloué par le gou
vernement aux officiers et la troupe.
Espérons que ce fléau terrible épargnera
les cultivateurs de notre province.
Les journaux des Etats Unis annon
cent l'arrivée New York de deux agents
principaux de la Commune. Elie et Gustave
Mayqui se seraientdisent iis échappés
de Paris avec des diamants représentant
une valeur de 8.290 dollars (environ 43.000
fr cachés sur leurs personnes. Voici les
détails que l'un de ces journaux donne
ce sujet
En débarquant, tous deux ont été ar
rêtés et fouillés. Les diamants ayant été
trouvés sur eux, ils ont été menés devant
un commissaire des Etats Unis, sous l'ac
cusation de contrebande et écroués en
attendant leur jugement.
Des poursuites civiles ont été en même
temps intentées pour confisquer les dia
mants; mais il a été établi d'une manière
satisfaisante par le procès civil que Gustave
et Elie May ont agi de bonne foi, ayant ca
ché simplement les diamants pour éviter
d'être volés, et qu'au moment où ils étaient
arrêtés ils se rendaient la douane pour
acquitter les droits sur ces diamants.
b En conséquence, un verdict a été rendu
en leur faveur, et il est probable que les
poursuites rriminelles contre eux seront
discontinuées, b
Explosion dans le soleil. D'après les
astronomes, une formidable éruption a eu
lieu dans le soleil.
Une énorme protubérance, que les ad
mirables moyens d'investigations de la
science moderne ont fait reconnaître pour
être composée de gaz hydrogène, a été
soudainement écartée du globe du soleil
et lancée une hauteur de 15,000 milles
au dessus de la cromosphère bien que
restée en communication avec celle-ci par
quatre minces colonnes verticales.
Une demi heure après, cette immense
masse éclata par suite d'une incompréhen
sible secousse partie du bas. en dix minu
tes. l'espace au-dessus île la surface solaire
fut couvert de débris la hauteur de plus
de 200.000 milles.
FRANCE.
Paris, 12 décembre.
On ne saurait donner trop de publicité
des actes qui honorent le journalisme.
Le Figaro a ouvert une souscription pour
les veuves et les orphelins des gendarmes
de Paris et gardiens de la paix fusillés
comme otages de la Commune, rue Haxo,
Belleville, le 23 mai dernier.
Le public a répondu avec un empresse
ment des plus louables cet appel fait la
charité, en faveur des martyrs du devoir.
La souscription d'un jour a produit 7,447
fr.. et ne s'arrêtera pas là. Malgré la neige
et les frimas, chacun apportera son obole
cette œuvre vraiment patriotique.
Il y a une touchante unanimité dans
les journaux parisiens pour maudire le
préfet de la Seine et le conseil municipal.
Les rues de Paris sont dans un état de sa
leté repoussante. Les neiges amoncelées
partout empêchent la circulation, provo
quent des chutes, nuisent au commerce et
font baisser les receltes des théâtres.
On n'entend partout que des paroles
malsonnantes aux oreilles de notre édilité.
Etcependent, le dégel n'a pas commencé.
Que sera ce quand les rues seront trans
formées en lacs fangeux? Il est fâcheux
que l'administration ne comprenne pas
que l'économie de quelques cent mille
francs se résume dans une perte beaucoup
plus considérable pour la généralité. M.
Léon Say, qui avait la critique si facile
quand il était dans l'opposition, devrait
bien prêter l'oreille aux murmures de
toute la population.
On lit dans le Nouvelliste de Rouen:
La discordeau camp communard de Lon
dres. Le Qui-Vive a vécu. Le sinistre plai
santin Vermersch annonce au public qu'en
dépit de l'immense succès de sa feuille
révolutionnaire, il est obligé d'en cesser la
publication, faute d'argent.
Les frères réfugiés voulaient se mêler de
a rédaction, et Vermersch voulait bien de
leur argent, mais non de leurs conseils.
Il faut voir aussi comme il arrange les
Ledru Rollin, les Félix Pyat et autres réfu
giés, qu'il accuse d'à voir mangé la grenouille
de la Commune.
Karl Marx et Gambelta attrapent au pas
sage quelques horions et sont traités d'au
toritaires. C'est bien fait, cela leur appren
dra ne pas soutenir le Qui Vive.
Enfin, il paraît que les gros bonnets ont
palpé les espèces, laissant tranquillement
fusiller la canaille qui ne touchait point sa
solde; et qu'ils attendent dans l'aisance,
Londres ou Genève, le retour de jours
meilleurs
llsattendront longtemps. Quand on pense
que Vermersch passe là-bas pour un pur!
Il a pourtant emporté un joli magot!
Mais il parait qu'à l'instar des camarades,
il n'a pas voulu l'engloutir dans le Qui Vive.
ANGLETERRE.
i.op. dres, 12 décembre.
Le Morning Adverliser publie la note
suivante
Nous apprenons que les ministres, qui
se sont réunis hier chez le comte Grativihe,
ont eu une conférence au sujet de la mala
die grave de Son Altesse Royale le prince
de Galles, et qu'ils ont décidé l'unanimité
de recommander au Parlement, si le prince
succombait, de nommer la princesse de
Galles régente et tutrice de ses enfants.
On écrit de Sandringham au Times, que
les médecins n'ont pas encore perdu tout
espoir de conserver le prince de Galles, et
cela pour deux raisons importantes c'est
que jusqu'ici la circulation n'a pas fait dé
faut et que le malade a conservé la faculté
de prendre quelque nourriture. On écrit,
d'autre part, que la fièvre a tout fait dis
paru. et que le fait que la maladie a pu ar
river au trentième jour sans perforation de
l'intestip, qui est l'accident le plus crain
dre a une grande importance dans l'ap
préciation des médecins. La vie du prince
de Galles semble être devenue une ques
tion de forces physiques.
La Reine continue sontenir avec le
plus grand courage la terrible épreuve
qu'elle subit. A celle occasion il est impos
sible de ne pas se rappeler que c'est le 14
décembre 1861 que le prince consorl a
succombé la même maladie qui aujour
d'hui accable le prince de Galles.
On sait que dimanche matin l'état du
malade semblait s'être amélioré et toute la
famille royale se sentit comme rendue a
une nouvelle vie. La princesse de Galles
écrivit alors en quelques lignes au révérend
Lake Ouslow, vicaire du temple protestant