Politique. Agriculture. Jniiustric. littérature. Houoclles bioerses.
1Année.
ÏPRF.S, Vendredi, M Septembre, 1857.
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PARAISSANT LE VENDREDI.
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YPRES, 11 septembre.
La Véritérien que la vérité, telle est notre
devise. Observer rigoureusement cette maxime,
s abstenir de toute personnalité, sera pour nous
une règle de conduite, dont nous ne dépar
tirons jamais. Avec de semblables principes
nous n aurons redouter ni gouvernants, ni
gouvernés; ni aristocrates, ni démocrates, ni
royalistes, ni républicains, ni catholiques, ni
libéraux.
Nous repoussons comme absurde ces déno
minations données nos compatriotes, qui
tendent démontrer, que le catholicisme et le
libéralisme ne peuvent s allier ensemble, ne
peuvent exister simultanément dans la même
personne. Nous soutenons nous qu'un catholique
peut être fort bon libéral, comme un libéral
peut être fort bon catholique.
La réligion et la liberté émanent toutes les
deux de la nature. L une a pour base la con
science, I autre la dignité de l'espèce humaine,
dignité qui lui a été inculquée par le Créateur.
La conscience trace les devoirs que l'homme,
vivant en société, a remplir dans l'intérêt et
pour le bien être de celte même société, dont il
fait partie. C est cette même conscience qui lui
dit que, sans ordre, la société est impossible;
c'est encore cette même conscience, qui lui
fait comprendre que, si sa dignité veut qu'il
soit libre, cette liberté doit être restreinte et
limitée par l'ordre.
La réglementation de lordre a nécessité
l'existence des lois, qui doivent leur création
au pouvoir législatif.
Le maintien de l'ordre était impossible, sans
que l'exécution de ces lois ne fut assurée; de là
l'existence du pouvoir exécutif; et comme il
fallait pouvoir contraindre et punir, ceux qui
tenteraient le désordre en transgressant ces
mêmes lois, la nécessite d un pouvoir répressif
fut reconnue.
Ainsi pour que 1 homme puisse jouir vérita
blement de cette liberté, de cette indépendance
qu'il tient de la nature, limitée toutefois par
les devoirs que lui imposent et la réligion et la
conscience, il doit se soumettre aux trois pou
voirs, dont l existence est nécessaire pour le
maintien du bon ordre social.
Donc point de véritable liberté sans le
maintien du bon ordre, point d indépendance
réelle sans la stricte exécution des lois.
En parlant de cette religion née avec la
créature, de cette conscience, qui fait une
partie intégrante de 1 âme, nous n avons nulle
ment entendu citer le catholicisme. La réligion
naturelle, dont est doue tout être intellectuel,
appartient au mphometan comme au calvi
niste, au protestant comme au catholique.
Chaque culte a son dogme; le catholicisme est
aussi un dogme émanant de cette même reli
gion. C'est ce dogme qui fait notre propre
croyance, non seulement pareeque c'était celui
de nos pères, mais parcequ il fait partie de nos
convictions.
Aussisi dans le cours dt* la carrière que
nous allons parcourir, une attaque quelconque
se dirigeait jamais contre la religion catholi
que, nous embrasserions avec ardeur la dé
fense de ce dogme réligieux, aussi longtemps
qu'il s'agira de maintenir les vrais principes et
qu il sera fait abstraction de fanatisme et de
cupidité.
Mais nous sommes forcés de le répéter, pour
rions le catholicisme est en dehors de cette
liberté, qui est de l'essence de la dignité hu
maine, de cette réligion, qui sert de guide
notre libre arbitre. Le dogme catholique n est
qu'une conséquence de cette dernière et par
suite, et la liberté et la religion peuvent exister
sans lui. L histoire ancienne est là pour nous
dire que les juifs, les grecs, les romains étaient
réligieux, libres et cependant le catholicisme
n'existait pas. De nos jours, l Angleterre, la
Hollande et une foule d autres pays, nous don
nent la preuve évidente de la véracité de notre
allégation.
Il est du reste hors de tout doute que l'on
peut conduire avec prudence et sagesse
barque gouvernementale, que l'on peut tra-
vailleravec succès l'émancipation, la liberté,
au bonheur d un peuple, sans être catholique
preuve l'Auguste Monarque qui dirige la
Belgique constitutionnelle.
Telle est l'opinion de tout vrai catholique,
de tous les membres du clergé, qui tous
rendent justice au Roi Léofold, qui tous
l'honorent, le respectent, qui tous lui ont juré
fidélité, quoiqu il fut protestant.
Nous croyons avoir justifié suffisamment
notre manière de voir; nous croyons avoir
démontré que la liberté est indépendante du
catholicisme, que celui-ci n'est qu'un mode
d'appliquer la réligion naturelle, que l'établis
sement d un culte imposé aux personnes, qui
y mettent leur croyance, mais qui ne prive
nullement celles-ci de la liberté que leur a
donné le Créateur.
Mais nous croyons avoir démontré en même
temps que le catholicisme n'a rien voir dans
la politique, n'a pas s'immiscer dans les
rouages gouvernementaux; que les ministres
du Seigneur doivent se borner guider nos
âmes el que tout ce qui concerne le temporel,
est en dehors de leurs attributions.
Avec de semblables principes, Ion conçoit
que nous aurons soin de ne jamais toucher au
dogme qui guide nos consciences, que nous
saurons toujours respecter la volonté des chefs
de l'église catholique, eri tout ce qui aura
rapport au culte lui-même, mais que nous
serons libres de nous prononcer, de discuter,
dès que, par un excès de pouvoirs, ces chefs
toucheraient 1 une de nos lois, de nos insti
tutions constitutionnelles, tenteraient d'em
piéter sur nos droits ou voudraient mettre un
frein notre liberté.
Nous avons cru devoir nous étendre sur cette
partie de notre profession de foi parcequ elle
est aujourd hui la pierre cl achoppement de
toute discussion politique et que nous désirons
être bien compris.
Le surplus de notre programme devient
facile. Nous discuterons les actes du Gouver
nement, qui nous sembleront contraires nos
institutions; l'Industrie, l'Agriculture, le Com
merce trouveront en nous un véritable appui;
les Arts et la Littérature seront par nous
illustrés d'après leur mérite, et tout eu donnant
les Nouvelles diverses, nous aurons soin d'é
viter les répétitions, de ne toucher, que par
résumé, celles que les autres journaux auront
déjà fait connaître et de nous borner retracer,
avec exactitude, tout ce qui aura rapport
notre arrondissement.
La Belgique est encore toujours en proie aux
fâcheuses conséquences de la proposition malencon
treuse d'une loi, qui ne devait avoir d'autre but que
de réglementer l'administration de la Charité publi
que, mais qui a eu pour résultat le désordre et la per
turbation dans un pays, dont le bonheur dépend de
la tranquillité et d'une entente franche et cordiale.
Que chacun ait le droit de faire l'aumône d'aprèS
son bon vouloir, rien de plus juste, rien de plus
naturel, rien de plus louable. Que cette aumône n'ait
d'autre limites, que celles déterminées par la loi sur
les donations et les successions et relatives la légi
time, la réserve, ceci est de droit; car ce dont je
puis disposer eu faveur d'un tiers, je dois avoir le
droit de le donner au pauvre, qui n'est qu'un tiers
lui-même. Tous les partis sont d'accord sur ce point
et il faudrait n'être ni catholique, ni libéral, dans le
sens que ces deux partis l'entendent, pour ne pas
admettre ce priucipe.
Que le testateur ail le droit de nommer celui qui
sera chargé de l'exécution de ses dernières volontés,
ceci résulte clairement de l'article ioa5 du code
civil, et ce point ne peut, pas plus que le premier,
donner lieu 'a une discussion sérieuse, ainsi donc cet
article, qui stipule d'une manière générale, conser
vera force de loi.
Mais qu'un testateur ait la faculté, le droit de
nommer a tous jamais mi homme quelconque, étran
ger l'administration publique, dout il ue peut, ni
conuaître les capacitésni connaître la probité, ni
même connaître le nom, pour gérer el administrer le