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saclie tenir son e'pee a la main. Cette apostrophe ralume la
colère de D. B., on apporte des pistolets; ce dernier tire et
manque, alors Masson convient qu’il a des torts, fait ses
excuses avcc dignité et tire son coup en air. Un cri dee’est
a rccommencer se fait entendre; Masson essuye une seconde fois
le feu de son riyal, renouvelle ses excuses et tire une seconde fois
en 1’air. Le croira t-ond’aussi nobles procédés de la part d’un
comédien n’ont pas désai mé les jcuncs geus. Ou ue cessc le
combat que parceque les munitions sont épuisées. Le soir, on forme
une cabalc au spectacle, on crie que 1’alfaire doit reconimenccr
lorsqu’un colonel dcha seurs vient la terminer a coup de cravaclies,
et c s jeuues gens si ardens a exciter les autres, tiennent leurs
coups pour bieti comptés. Je le répéte celui qui méprisc un cartel
est plus grand a tnes yeux que celui qui 1’accepte; vu qu’il a Ie
courage de braver le préjugé et 1’opinion publique, et 1’on peut,
je crois, braver ette opinion quand cllc n’est pas dirigée par la
saine raison cct la philantropie. J’estiine au reste qu’il eu est
des opinions comme de beaucoup d’autres choses dont la quantity
ue constitue pas toujours la qualité.
Quelle difference physique et morale doit nécessairement cxister
entre la situation de 1 liominc qui se rend a un rendez vous itn-
proprement dit d’honneur, et celui qui va conibattrc pour servir
sa patrie; le premier sombre etsileucieux,lravailk: de pressenti mens
sinistres, s’ellbrce d’aflicher un calme que son amc est loin de
partager; et s’il est yéritablemcnt tranquille, e’est qu’il sc lie sur
la supériorité que ses forces lui donneut sur son ennemi. L’aulro
se devoue a la mort avcc la confiancc qu’inspirc une act,on
honorable. C’est la, ct sruiement la, que 1’amour de sa conservation
doit faire place a un sentiment plus noblecelui de se sacrifice’
au service de sa patrie. Si le premier succombe, 1’ignom me est
son partage puisquo sa mort prouve I’injustice de sa cause, ft ie
voile de i’oubli dc'robe ses rentes au glaive des inis! si le second
meurt il resit dans les regrets de ses camarudes, d.. i. .’c Ume da
ses conritoycns et dans la rcconnaissaucc pai liq.u-. bi ceivi ct
survit, e’est dansj’ixil qu’il doit trouver sasuic-i<;. <t.u iie snnti-?
Poursuivi par une familie dans laquelle il a riq.1i du ie deuil
et la consternation, et sans cessc déchiré par d horiil les reminds.
Celui-la vainqueur devenu l’objct de' la co’m’idci ntioii publique
marche d’un pas assuré aux honneurs et aux recompenses.
J« termine le cours de mes RélL-xions, nou pas; pa-iequ’il
me manque des matières, j’en ai pour former uu gros volume,
niais je sens que la chose serait trop longue pour un article de
journal. Parmi les Anecdotes que je me propose de publier,
plusicursauront trait a ce sujet, mais je les varierai de manicrc il cc
que 1’espnt du lecteur tie soit pas toujours occupé du mime objet.
Heureux si ce que j’ai dit sur le duel a profluit quelqu’effet
sur 1’esprit des jeunes gens, et si j’ai pu settlement ëpargner une
partielle de sang liumatu, je me croirai trop payé de mes peines
et de mes veilles.