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ANECDOTE.
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En 180^, époque on tout les ambitieux de France, des pays
réunis, voir mêmc de l’Europe entière, étaient aux pieds du
grand distributeur des royaumes, de principautés, des duchés, des
comtés, des baronuics; de cc grand dispeusateur des graces, des
petitions, des cordons, des décorations, des reputations; de'cclui,
enfin, qui voulait tóut faire par lui-tncme, et qui nommait in-
clusivemcnt dcpuis le roi jusqu’au garde-clia.npctrc; nous avons
eonnu uu négociant nornmé D. W. qui habitait ia ville de B. Cet
Bom me, devenu riche, autant par scs heurcuses spécu at ons que
nar l’iininencc crédit que lui dounait sa rare probilé, n’avait qu un
aéfaut, celui de suivre aveuglement les volontés d’une femme qui
Complait au nombrc des siens celui d une ambition deinesurcc.
Elie conjut done le projet de sc fa.re appeler madame la
baronne; ct exigea de son époux qu’il solicita cette grace en
recompense des services rendus. Son inaripour la première fois
ide sa vie osa coutrarier. son e'pouse, et iui fit des très-sages
remonstrances. Nous sommes bien vus et cstimi's d un ccrcle d’amis
iéprouvés, dit-il, que notre changement de couuitiou nous fcra
xécessaircment abandonner pour aiier Loire jusqu’a la lie a la
coupe du mépris chez les nouvelles connaissances que nous seront
force's de faireVous deraisonnez, monsieur, je suis nee pout
ctre baronne, et je veux 1’ctre. Plus tard, pent-ctre, qu’uucomté
nous attend, et qui salt si notre Prospère ne sera pas créé due
un jour.... llais’écrait-elle... Son perroquet venait de Iimordrc
fort h propossans cet incident son ordre de progression aurait
peut-ctre fait un empereur de son petit-fils,
Quoiqu’il en soit, M.r. D. W. partit pour Paris, fit faire bien
fcecrètemcnt unc petition. Cette supplique fut reyue par le monarque
dans un moment d’humeur, il crayonna quelques mots en marge,
dont le ministro avait la clef. Celui-ci detnauda l’avis du préfet;
de manière a- faire donner unc apostille défavorablc. La mal-
cncontreuse pe'tition tomba entre les mains.dun chef de bureau,
puis d’un sous-chcf, et finalemcnt d’un expéditionnairc.
Un deces messieurs, quiprobablement n’aimait pas le pétitionaire,
fit une fausse lettre d’avis, 1’envoya h un ami au ministère pour
la faire timbrer et y apposer le sccau. La fuueste lettre arrive.
C’est le ministro lui-mcme qui prévient M.r D. VV. qu’il est nommó
baron, et qui 1’autorise d’en prendre le titre en attendant scs
lettres-patentes qui lui seront envoyés sous quinzaine.
La joie des nouveaux nobles cst a son comble vingt peintres,
graveurs et sculpteurs foul-des armoirics; six mille carter sont
imprimésles felicitations et les visites sont a 1’ordre du jour....
Baron, dit un jour la baronne, votre medor (que désormais nous
xi’appcleront plus baron), vient de voler une volaille. Faite le
done attacher, baron?.'
A propos, baron, que feriez-vous ee soir de votre baronne?
Caere baronne, je vous conduirai au spectacle... N’y comptez pas,
baton, ce serait par trop bourgeois. Je veux bien m’y montrer