Lijkrede van M. Bossaert, Schepen der stad
IJperen.
'arrondissementdontil fut'acclamé et dont il
reata le Président jusqu'a la fin de sa vie.
11 faut avoir vu a l'ceuvre eet homme. dont
l'iactivitó et le talent agronomique n'ont pas failli
un seul instant, pendant les quarante années qu'il
années qu'il a présidé aux deitinées de notre insti
tution, reeonnue d'utilité publique par le Gouver
nement.
Póur améliorer l'agricuiture/ Monsieur CAR
TON crut. et avec raison, quil fallait.tout d'abord.
améliorer la voirie vieinale.
En sa qualité de Commissaire d'arrondisse-
ment, il organisa auprès des administrations com-
munales eette campagne qyi eut tant de succès, et
qui eut pour résultat de doter les communes de
l'acrondissement de chemins pavés et empierrés.
ö'est lil assurément un des plus grands bienfaits
dófit nous lui sommes redevables.
La science est un autre élément de propagande
ppur l'agriculture. L'Association, sur la proposition
de Monsieur CARTON, organisa divers concours
pour obtenir des traités simples et méthodiques,
pouvant, daas les écoles primaires, servir a l'ensei-
gnement de la science agricole. C'est alors que nous
avons vu se produire ces opuscules, composés par
nos intelligents instituteurs comraunaux et qui ont
jeté les premières bases d'uu enseignement la fois
théorique et pratique se rapportant a la chimie
agricole, a l'agriculture, proprement dite, a l'arbo-
riculture, etc., etc,
L'enseignement de la science exige de l'étude,
beaucoup d'étude. Pour le faciliter Monsieur CAR
TON organisa cette belle bibliothèque rurale, qui
comprend aujourd'hui plus de mille volumes dans
les deux langues et sur toutes les branehes de
l'agriculture.
II fallait eneere faire eonnaltre nos produit»:
«Uns ce bat, Monsieur CARTON participa aux diffé-
rentes expositions qui avaient lieu dans les pays
cifcomvoisins: il en fut ainsi pour l'exposition in
ternationale de Londres oü l'Association obtint la
médaille d'or. Qui ni se rappelle les termes flatteurs
avec lesquels nos produits y furent appréciés,
notamment nos lins, nos chieorées, notre houblon.
Cé dernier produit surtout fut signalé eorame supé
rieur tous les produits similaires exposé».
n Nos succès a l'Exposition de Paris furent auasi
trés marquants. Ce fut cette occasion que Mon
sieur CARTON" fut nommé Chevalier de la Légion
d'Honneur,
Rien ne stfmule, rien n'est plusinstructif qu'une
exposition: c'est un véritable enseignement intuitif.
Monsieur CARTON, comprenant tout l'intérêt que
ces exhibitions offrent aux agriculteurs, et les
excellents enseignements qu'ils en peuvent tirer, en
organisa plusieursqui toutes eurent un égal
succès: La plus récente date de 1886. Malgré son
grand ége, Monsieur CARTON présida lui-même a
tous les détails de son organisation il en fut l'ame.
Maïs Monsieur CARTON,- en fondant l'Associa
tion n'avait pas seulement en vue d'améliorer
l'agriculture, il voulait encore récompenser le dé-
vouement et la fidélité domestiques. Cest dans
cette intention que fut fondée la caiss# de secours
en faveur des ouvriers medaillés; oeuvre philanthro-
pique s'il en fut, dont les bienfaits au point de vue
moral et matériel s'étendent sur toutes les commu
nes de l'arrondissement. Qui ne se rappelle avoir
vu le 31 Octobre de l'année dernière le défilé de ces
modestes héros du devoirvenant recevoir dés
mains des autorités réunies dans la grande Salie
des Halles, la récompense de leurs bons et loyaux
services.
On est parfois étonné de voir tant de régularité
dans nos réunions, dans nos travaux et dans nos
comptes-rendus des séances? Tout cela était l'ceuvre
personnelle de Monsieur CARTON. Pour accomplir
ce grand travail avec tant d'ordre et de méthode, il
fallait non-seuloment une grande science agronomi
que, mais une volonté de fer, une occupation de
tous les instants. Pour s'en convaincre il suffit de
lire le bulletin de nos travauxqui forme une véri
table encyclopédie agricole.
Une autre preuve de cette activité que rien ne
lassait, ee sont les nombreuses notices que notre
Président a écrites sur différentes questions juridl-
ques se rapportant a l'agriculture; et qui eneore
aujourd'hui, sont consultées avec fruit: elles lui
valurent d'être appelé au sein de la Commission
Provinciale d'Agriculture.
Rappelons encore l'institution des conférences,
dont l'utilitó autrefois contestée, est, i cette heure,
reeonnue par le Gouvernement lui-méme, qui les a
généralisées.
Mallieureusement Monsieur CARTON a trop
eorapté sur sa robusteconstitution. II croyait qu'elle
ne pouvait le trahir. C'est au cours de notre der
nière exposition, et par suite d un manque de pre
cautions, qu'il contractat le germe de cette maladie
qui l'a enlevé trop tót i. notre affection. Monsieur
CARTON est.mort au champ d'honnaur.
On dit que celui, qui a fait pousser deux épis Ié
oil il n'y en avait qu'un, a plus mérité, que le géné-
ral, qui a gagnó une grande bataille.
Cette maxime est applicable a notre digne et
regretté President. L'histoire de l'agriculture de
notre arrondissement marquera en lettres d'or, les
progrês, qui ont été réalisés sous ses auspices et
sur son initiative
Puisse done votre vie, si bien remplie, recevoir
toute sa récompense.
Puisse PBternel, vous accorder les faveurs mé-
ritéss par une carrière consacrée toute entière au
bonheur, au bien-étre de 1'hümanité.
Adieu, ami, adieu, regretté Président
Au nom de l'Association Agricole de l'arron
dissement d'Ypres, dont les annales rstracent toute
votre carrière d'honneur et de travail, Adieu li-
Messieurs,
Je viens, au noeevle ia Soeiété La Concorde
dire un dernier adieu X celui qui, pendant un espa
ce de treiz# ans, fut son Président vénéré.
D'autres vous on dit les émiaentes qualités de
l'homme public et les services que, durant une lon
gue carrière il n a cessé de read ra a la chose publi
que.
II me suffira de dire les services qu'il a rendu i
notre Socictè et de rappeler que, dans les fonctions
plus modestes dont j'ai a vous entretenir,le regretté
prodiguait le même zèle, le même dévouement que
dans toutes ses autres fonctions.
Aucuns sont Président» de nom, recherchant,
dans l'honneur du titre, la satisfaction de leur
vanité.
Chez nous, comme ailleurs, Monsieur CAR-TON
était Président de fait: acceptant toutes les obliga
tions de la charge; en assumant tous les soins, et en
remplissant aussi tous les devoirs aveö cette ponc-
tualité dont il avait la constante habitude.
Rieu ne lui était indifférent, en effet, de tout
ce qui pouvait, de prés ou de loin, intéres'ser notre
cercle. II s'occupait même avec ardeur des moin-
dres détails de question, se disant, et avec raison,
que daas une Soeiété d'agrément il n'y a point de
petit cöté qui n'ait ou ne puisse avoir son impor
tance. Ses efforts comme ses désirs tendaient au
maintien de ianeianne prorpérité, C'est ainsi que,
durant ces dsrniers temps, il s'appliquait X multi
plier les réunions extraordinaires, s'ingéniant A
rechercher tout ce qui pouvait en augmenter l'at-
trait et le plaisir.
Mais ce qui lui tenait surtout a coeur, c'était de
voir la Sociétó justifier son nom de Concorde »par
le règne de l'union entre tous les membres.
Aujourd'hui, il faut bien le dire, la politique a
mallieureusement déteint sur toutes choses.
Au milieu de nos agitations et de nos luttes, de
jour en jour plus vives et plus apres, il devient rare
de voir des Sociétés composées, comme la nètre, ds
membres appartenant a des opinions diffórentes.
L'esprit de parti avec son intolérance etjses ran.
cuues, son exclusivisme et ses haines, en est arrivé
a parquer les gens pour leurs plaisirs comme pour
leurs opinions. II semble même beaucoup qu'il i
soit plus permis de se distraire avec des concitoyer
de tendances opposées. Aussi n'est-ce point ch<
aisée, ni le fait du premier venu, de prósider avei
le tact nécessaire, une de ces Sociétés Oü l'on ren
contre encore, vivant cöte a cóte dans une mutuelle
estime, des hommes entre lesquels il y a divergence
de sentiment politique. Eh bienl sous ce rapport,
comme sous d'autres, on peut le dire en vérité de-
vant cette tombe, Monsieur CARTON était un Pré
sident modèle.
Un de ses plus grands soins, en effet, consistait
maintenir la commune entente sur le terrain d'une
stricte et traditionnelle neutralité. Et lui, l'homme
politique par excellence, le lutteur de tous les in
stants, le Président de l'Association Libérale, savait
s'abstenir de politique dans notre Soeiété, écartant,
avec une loyale et ferme impartialité, tout ce qui
pouriit porter ombrage aux sentiments des uns, en
flattant les préférence» des autres.
On l'sstimait surtout a cause de cela, et ou ne
I'aimait pas moins en raison de ses qualités de
coeur.
Quoique noble de vieille souche et représentant
uns des premieres families de la cité, Monsieur
CARTON était sans morgue et sans orgueil, sans
faste et sans ostentation.
Affable, familieret accueillant il'égard de tous,
il ne semblait être not re chef que pour les soins a
prendre et les devoirs a remplir.
Aussi 3ont-ils bien légitimes et bien sincères les
regrets qui nous out rassemblés autour de sa tombe.
Adieu 1 cher Présideat.
Que votre time, généreuse et loyale, repose en
p'aix sous l'ceil clément deDieul