JOURNAL D UNE StEUR D'fPRES Ociolsn 1914 a Mai 1915
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16-3-29 Met Ypersche - 2e Bijvoegsel - La Mé ff ion d'Ypres N° 49
DE MAN DEZ UN ESSAI DE LA NOUVELLE
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La Ford Motor Company est actuellement en tête de la production et construit chaque jour
plus de voitures et de camions que n'importe quelle autre marque d'automobiles du monde entier
CE SEUL F"A IT
prouve incontestablement que la nouvelle Ford est une voiture automobile de haute
classe, souple, rapide et robuste, donnant satisfaction absolue a son propriétaire,
ce dont peuvent attester les centaines de milliers de conducteurs de nouvelles
Ford circulant déja actuellement sur toutes les routes de tous les pays du Monde.
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Suite
12 Mai En entrant hier dans notre chère ville, une
vague crainte nous saisit, tout y est si morne J'avais peine a
croire que j'avais pu vivre la 27 semaines au milieu de ruines
et de décombres. Nous sommes entrés au couven't, d'oü nous
avons enVvé en partie ce qui y était resté de nos ornements
d'église et de ceux de Saint-Pierre et des Sceurs Noires. Coüte
que coüte, je voulus rapporter aussi un pot de beurre pour
fêter mon retour a Poperinghe, mais je faillis bien ne plus jamais
y retour er, car a ma sortie de la cave je fus saluée par u e
nouvelle salve de bombardement. Effrayée, je cognai le pot
contre une marche de l'escalier et me trouvai la tenant tuujours
l'anse entre les doigts Allons vite 1 me cria t-on, votre
pot pourrait bien vous coüter la vie I On rit beaucoup de ma
mésaventure, et M. le Commandant Young ne vouiant pas expo-
ser plus longtemps les dames au danger, je dus m'empresser de
rejoindre M® la Comtesse, dont l'auto nous emporta a Saint-
Augustin attendant les autres, car M le Curé et quelques
Friends continu.uent a charger l'ambulance puis ils enter-
rèrent 4. cadavres qu'on avait du laisser en plan il y a d- ux
jours. A mi cherniu de Vlamertinghe oü nous nous ariêtames,
j'eus le plaisir de retrouver M. le Docteur Fox et M. Manning
qui y étaient actil's dans un poste de secours érigé dans l'au-
berge Saint-Augustin.
13 Mai. Fête de l'Ascension J'assiste un peu a l'hö-
pital depuis hP r. Cette nuit, une dizaine d'obus nous sont
arrivés, maïs c'est un jeu d'enfant comparé a ce qu'on nous
envoyait a Ypres. j'accompagnerai aujourd'hui M. le'Curé a
Saint- Omer pour y porter les ornements d'église et l'image de
Notre-Dame de Th vne.
14 Mai. (vlme la Directrice du Pensionnat Saint-Oenis,
a Saint-Omer, qui a déja recueilli Soeur Joséphine des Sceurs
Noires, ïl y a plusieürs semaines, m'offre aussi Phuspitalité et,
en plus, une cham >re et un grenier pour y garder les objets
sauvés, car M. le Curé compte retourner a Ypres pour y cher
cher encore tout ce qui a quelque valeur. Tout sera emballé
dans de grandes caisses et déposé a l'endroit indiqué.
Juin. Ce n'est qu'aujourd'hui que je reprends mon
journal peu ou point d'iocidents ne se présentant depuis mon
séjour au Pensionnat Saint-Denis. Quel contraste que le calme
de ces derniers jours avec ma vie si mouvementée des longues
semaines passées a YpresDeux fois depuis que je suis a Saint-
Omer, je suis retournée dans ma ville natale ville est-ce
bien le nom qui convient encore a eet amas de ruines et de
décombres oü sont ensevelies tant de beautés et de richesses
Pendant une de ces rapides visites, je pénétrai jusqu'au couvent.
On avait fait de minutie-uses perquisitions dans la cave tous
les colis étaient ouverts et les oreillers de plumes fendus sa' s
doute on avait espéré y découvrir une fortune cachée. Les bou
teilles d'encre et !'os ide étaient jetées pêle-mêle. Je fis une
courte inspection dans les lasses, mais le bombardement était
intense et je n'osai pa?- p longer ma visite, d'autant plus que
j'avais une blessure a la main, qu'un gendarme m'aidait a pan-
ser. J'avais hate de r<-:ourn.-r a Saint Oner pour y décharger les
deux voitures d'ambanc que nous a ions remplies.
Da. s l'interv 11 m> affaires terminécs, je m'occupe par-
fois auprès des pens .mai s.
26 Juin. uré est venu m'annoncer mon départ
pour l'Angleterre. f.-W. Young, qui revient d'y passer quel
ques jours de congé, a encontré aux -n irons de son chateau
des families beige- qui aient heurtuses de posséder parmi
elles des Sceurs L ur donne- 1'enseignement a leurs
enfants. II proposa a le Curé de m'y envoyer avec une
consoeur. Nous sen i ées chez ses parents rien ne nous
manquera sous le rap;;- t ligieux et comme la besogne sefa
peu lourde, je 'trouve ai un peu de calme et de repos dónt j'ai
besoin. M. le Curé ne p ut refuser et Sceur Gérarde, désignée
pour m'accompagner, va être preventie par télégramme.
.14 Juillet. e ici de retour a Poperinghe. II faudra
quelque temps avan que ma consoeur puisse être en possession
des papiers requi - pour passer en Angleterre, et la fièvre
typhoïde s'étant duolaréi; ici, M. G.-W. Yoüng est venu me
chercher a Saint Omer poui l'aider dans le nouveau Search
Party qu'il veut organiser.
Mon départ du Pen ionnat Saint-Denis m'a trouvée bien
sensible. Durant les six ou sept semaines que j'y ai passé, je
me suis prise d'une réelle affection pour les Dames et les pen-
sionnaires de eet ablissement, dont je garderai a jamais le
meill'eur souvenir et qu; sont, a tous titres, dignes d'éloges. Les
bontés et la charité dont j'y' ai été l'objet, ont excité dans mon
coeur la plus vive u co.iuaissance. -
16 Juillet. Nous avons entamé aujourd'hui le Search-
Party Nos premiè es recherches sont dirigées vers Elverdin-
ghe. J'ai pour «partner» M. Goodbody. Les cas de typhus sont
rares de ce cóté, vu le petit nombre d'habitants qu'il y a enco
re. Les maisons que nous visitons une a une, sont toutes vides;
dans les caves, les jets de pommes de terre, hauts parfois de
5o centimètres, forment de vrais champs de verdure. L'église
est bombardée et le cimetière défoncé.
17 Juileet. Six cas de typhoïde a Vlamertinghe.
18 Juillet. Je suis allée ce matin visiter M. le Doyfcn
Debrouwer, chez les Sceurs Paulines, installées au «De Vogel».
II est a remarquer que dans la plupart des cas de fièvre
typhoï le, ce sont lés typhoïques de Pan dernier qui en sont la
cause C'est pourquoi tous ceux qui ont été attaqués doivent se
présenter aux doetturs pour un examen minutieux.
(A suivre.)
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aux Distributeurs offiiiels
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