Nationaal Prseludium
Ghronique Financière
SURSUM CORDA
A l'Ouest, rien de nouveau
gr zal een dag van glorie komen,
Door alle Belgen fier verwacht,
In al de schoonheid hunner droomen,
jloe bang en stormig was de nacht
Hij, die omhoog het lot der volken
[n zijne handen houdt en schikt,
Verdrijft naar wil en nacht en wolken,
Waar Hij vol wijsheid nederblikt
Het nadren roert en ziel en zinnen
Met zoete hoop en angst bevracht...
Wat zweeft er langs de torentinnen
Wat sleept ter laagten als een klacht
Elks zicht is in de vert gedreven
Bij ieder glinstrend morgenrood...
Men vraagt wat ons die dag zal geven,
Na zooveel onheil, strijd en nood
De verte deint in doezelduister,
Doch, hoog daarboven, straalt een glans
Die 't hart verrukt door weidschen luister
En samensmelt in wereldkrans
Een nieuwe kracht wordt ons beschoren
Die allen opbeurt in 't gemoed,
En, bij gezang van jubelkoren,
Ons, diep begeesterd, opstaan doet
Een heir verrijst van heldenschimmen
Als daadgetuigen van 't verleén...
Zij zien den heilglans aan de kimmen
En waren jublend rond ons heen.
Zij wijzen 't licht van onz'historie
Waar Vrijheid gansch de baan bezielt,
En 't voorgeslacht omhult in glorie,
En door geen eeuwen werd vernield
Bij Rome's aanval in de Ardennen,
De Vrijheid klonk door 't wreed geweld
Te Woeringen en Groeningsvennen,
Heeft zij den vijand neêrgeveld
Na lange, woelge worsteltijden,
Men dacht haar in het Noord versmacht
Maar Belgie bleef ontembaar strijden,
En stond weêr recht in eigen macht
En dan, ten grootsten strijd der tijden,
Waar Duitschland aller vrijheid schond,
Die haast bij vuur en bloed en lijden
Al ijlend van deze aard verzwond,
De Belgen rond hun Vorst zich schaarden,
Toen zij, aan grens en IJzerboord,
De Vrijheid in haar glans bewaarden,
Die thans weêr over 't heelal gloort
Zoo trilt een stem door steên en vlekken,
En alle harten trillen meê
De vrijheid komt de fierheid wekken,
En ruischt door 't buldren van de zee
Een jubelfeest, vol zang en bloemen,
Brengt 't volk weêr rond zijn Vorst geschaard,
Om de Onafhanklikheid te roemen
Van 't vrijste en roemrijkst Land der aard
Konten, Juli iQ2g. P. P. D.
Nous venons de lire et de relire un livre
fiui obtient un succes prodigieux et mérité
<c A l'Ouest, rien de nouveau d'Erich-Maria
Remarque (traduit de l'allemand par Alzir
Hella et Olivier Bournac).
Bien rares sont les auteurs qui nous ont
montré le vrai visage de la guerre.
La littérature franqaise possède Le Feu
(Henry Barbusse), la Vie des Martyrs
(Duhamel), les Croix de Bois (Dorgelès)
et «La Sainte Face(Elie Faure). Nous avons
Mes Cloitres dans la Tempéte du Père
Lekeux.
En langue allemande il y avait Die men
leken im Krieg (Latzko), hij er no (Stillge-
Eauer) et les livres de Fritz von Unruhe.
lm Westen nichts neues est beaucoup
plus vrai et plus naturel
Erich-Maria Remarque un nom curieuse-
®tent franqais ne mache pas les mots, mais
1 on n'y sent rien de chiqué
Pas de chauvinisme, pas de thèse. Récit de
choses vues, vécues, dans toute leur tragique,
stupide et dégradante horreur.
Ce livre n'est pas une accusation ni une
profession de foi il essaie seulement de dire
ce qu'a été une génération brisée par la
guerre, même quand elle a échappé a ses
obus
L'ceuvre d'Erich-Maria Remarque narre la
vie, la passion du soldat Paul Baümer qui a
fait la grande guerre sur le front occidental,
a pris part a cent combats meurtriers, a vécu
dans les tranchées, a connu la faim, les gaz,
les rats, la vermine, la crasse, l'höpital, toutes
les misères, toutes les affres. II a perdu tous
ses compagnons sur le champ de bataille, a
l'ambulance ou a l'höpital. Une permission
déprimante le ramène au front. Après des
années de tortures physiques et morales, il
tombe...
II tomba en Octobre mil neuf cent dix-
huit, par une journée qui fut si tranquille sur
tout le front que le communiqué se borna a
signaler qu' a l'Ouest, il n'y avait rien de
nouveau
C'est non seulement le meilleur livre sur la
guerre, mais le livre le plus efficace contre la
guerre.
Et qu'il ait pu se vendre par centaines de
mille en Allemagne est un signe des temps.
Puisse le livre de E. M. Remarque, le pre
mier vrai livre de guerre allemand, être médité
par tous ceux qui, la-bas, Outre-Rhin, ne
rêvent que revanche
La guerre, il faut que cela ne se
renouvelle jamais plus
Considérations Générales.
En attendant que la politique nous donne
des indications nettes qui permettront au
marché de trouver son orientation pour
quelque temps, j'estime qu'il est bon demettre
sous les yeux de mes lecteurs, les déclarations
qui suivent. Elles ont trait a la manière de
gérer son portefeuille et ont été prononcées
par le Président d'une importante Société
Franqaise. On constatera que le travail que
je conseille découle des mêmes idéés.
Nous croyons qu'il n'est, pour un capita-
liste, qu'une manière' de gérer sa fortune
choisir des valeurs saines, assises sur des
solides réverves, en évitant de se laisser en-
trainer par l'engouement du public pour tel
ou tel groupe de valeurs a la mode alléger
son portefeuille d'une partie des titres qu'il
renferme toutes les fois que se présente la
possibilité de remployer le produit de la vente
en titres de méme classe procurant un revenu
supérieur racheter le cas échéant, le titre
précédemment vendu, si des fluctuations
du marché rendent favorable l'arbitrage en
sens inverse, toujours considéré du point de
vue revenu. En somme faire son bilan moins
en considérant la valeur de son portefeuille
au cours du jour, qu'en calculant le revenu
net obtenu dans l'année.
Un portefeuille bien géré d'après ces prin
cipes, doit, chaque année, donner un revenu
supérieur a celui qu'il a fourni antérieurement,
et comme en fin de compte, le prix c'un titre
de bonne classe est fonction du aividende,
l'augmentation du revenu global du portefeuil
le conduit Jorcément d un enrichissement en
capital.
Je voudrais avoir souvent l'occasion de
rappeler ces sages paroles. Elles resteront
toujours vraies. C'est en vertu de ce principe
que j'ai conseillé la réalisation de la Part de
Réserve et que je continue a la conseiller.
Pour les mêmes motifs, je conseille l'absten-
tion la plus compléte a l'égard des Hydro Se
curities et je lui préfère la Sidro. Aux cours
actuels, je préfère les valeurs motrices de tous
les établissements bancaires a leurs titres
mêmes paree que le revenu a en tirer est
inférieur a celui qu'assurent les sociétés affi-
I—9 S
liées exemple Union Minière, Ciments du
Katanga, etc. vis a vis de la Générale.
Par mode on a voulu des charbonnages
alors qu'on est vraisemblablement a la pointe
extréme ou peu s'en faut de leur prospérité
c'est le moment de les vendre, au même titre
qu'il y a six mois, il fallait vendre les métal-
lurgiques.
Je pourrais répéter a l'infini ces exemples
et l'on conviendra que j'ai donné l'occasion
durant la période de marasme, de procéder a
des arbitrages trés avantageux.
II faut savoir vendre un titre a perte quand
on est mal engagé et quand on saitque l'affaire
ne progresse plus. Avant qu'on ne revoie un
cours élevé, il faut parfois laisser couler
beaucoup d'eau sous le pont.
Evidemment, pour arriver a ce travail
précis mais lent, il faut du temps et l'on ne
peut pas juger de la valeur de semblables con-
seils en un mois. Et il n'est pas a la portée
de tout le monde.
Quand je déconseille la Katanga, la Com
merce Congo, la Géomines, la Minière Lacs,
bref toutes les anciennes vedettes, cela appa-
rait baroque et contraire a l'esprit colonial
trés optimiste qui est le mien. Mais c'est pour-
tant ainsi et le temps me donnera certaine-
ment raison paree que mes conseils sont basés
sur le revenu et en bourse, pour des valeurs
saines et de premier ordre, l'équilibre s'établit
rapidement. II faut évoluer et discerner les
valeurs qui, au fond, se rejoignent toutes,
puisqu'elles sont toutes basées sur le dévelop-
pement du pays. Mais comme la mode joue un
róle d'avant garde, il est évident que c'est a
Paris qu'on commence par porter les nou
veautés et qu'on finit a Poperivghe. II en va de
même pour la masse, mal conseillée par des
feuilles tendar.cieuses.
Le Marché.
C'est évidemment vers les Coloniales que
l'activité a été la plus considérable. Mais,
comme j'ai eu l'occasion de le dire, il ne faut
pas espérer que les dirigeants du marché, qui
se sont dévoués dans les bas cours pour
acheter ce dont le public ne voulait plus,
vont pousser sans arrêt les valeurs vers leurs
plus hauts niveaux. Erreur profonde que
cette conception du marché.II faut permettre,
a ceux qui savent discerner,d'acheter du titre
a bon compte. Et c'est la règle prudente
adoptée de servir modérément la nouvelle
couche d'acheteurs. De la sorte, elle prendra
confiance et le vrai travail boursier reprendra.
Quand on songe que de nombreuses valeurs
ont été ramenées a des prix voisins du pair
et a des niveaux inférieurs a ceux auxquels
les dernières augmentations de capital ont été
souscrites. II a fallu peu de jours pour procé
der a un rétablissement variant de 10 a 25
et a ces niveaux, elles apparaissent bon
marché.
Au marché du terme, les prises de hénéfices
ont été les bienvenues. Elles étaient indispen-
sables pour pouvoir repartir de l'avant. A
l'heure actuelle, il n'est pas aventuré de dire
que la reprise réelle du marché dans les bonnes
valeurs coloniales a, a peine, commence.
II saute aux yeux du dernier des esprits
simples que I'Union Minière n'est pas a son
prix, et partant la Tanganyika et la Zambézia.
Tout le monde sait se faire une idéé approxi
mative des bénéfices plantureux que feront
ces affaires.
Quand je conseillais de s'intéresser aux
Belgo Katanga, A BC, Céace, Coloniale d'Elec-
tricité, Haut Congo, Simkat, n'avais-je pas vu
juste Maintenant que la phobie des augmen
tations de capital disparait, ne voit on pas les
Brasseries du Katanga, non seulement rega-
gner leur coupon, mais prendre quelquescen
taines de francs en quelques jours Y a t-il
quelque chose de changé Que non dans le
domaine industriel. Mais dans le domaine
boursier, ce qui a changé c'est le papier de
mains et ceux qui le détiennent estiment
qu'aux cours actuels, il y a beaucoup mieux
a espérer. Suite page 6.