Nos Fêtes Jubilaires
Het Bal der Harmonie Ypriana
Provinciale Prijskamp voor Vlaamsche
Vakboeken voor 1929
Audition et Distribution des Prix
de l'Ecole de Musique
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LA MU9IQUK
La musique avant toutes choses, a dit
Verlaine, et nous partageons entièrement avec
le grand poète francais cette préférence pour
un art qui procure généralement une émoti-
vité bien plus grande que tous les autres arts.
La musique est de toutes les fêtes, autant,
et peut être plus encore que les fleurs, dont
nous avons si ardemment préconiséla cultuie,
de maison a maison, en notre p écédent
article Ypres fleurie En écrivant que la
fleur doit chanter i tous les étages,c'était déjü
faire pressentir la corrélation étroite qui doit
exister, dans toutes fêtes, entre la fleur et la
musique.
Nous n'enfongerors pas des portes ouvertes
en insistant sur la beauté de Tart musical qui
compta, de tout temps, parmi les Yprois,
des adeptes a tous les degrés, grace aux
excellentes phalanges qui, par leurs brillantes
exécutions, affinèrent sans cesse le goüt du
public.
Au temps oü existait encore, a la Grand'
Place, le café de l'Aigle d'Or, la Société des
Chceurs, qui groupait une partie de la bonne
bourgeoisie Yproise, organisait, chaque hiver,
en ce local, des concerts vraiment artistiques,
et c'est la, également, que le fameux quatuor,
composé de MM. Ligy, Weckesser et des
frères Gaimant, propageait, parmi nous, la
sereine beauté de la musique classique. C'était,
alors, la brillante époque des Moermans et
des Breyne, mais nous dépasserions le cadre
de ce modeste article s'il fallait citer les noms
de tant de talents, hélas déja tombés dans
l'oubli.
Que sont devenuesles oeuvres d'OthonVan
den Broecke, (1759-1832) Qui nous dira
l'importance des solennités religieuses de
St-Martin, sous nos évêques, comme celle
des solennités civiles, aux temps oü nos
chambres de rhétoriques se livraient des
tournois artistiques et littéraires
Fiére de ces nobLs traditions, la ville
d'Ypres doit accorder, a l'occasion de nos
fêtes jubilaires, une part prépondérante aux
exécutions musicales, et il conviendrait que
nos diflerentes sociétés mettent, dès a présent,
a l'étude les plus belles pages de nos compo
siteurs beiges.
II sera toujours temps, par la suite, de
remonter aux cimes Wagnériennes, de se
délecter des mélodies italiennes ou des suavi
tés de l'opéra francais.
N'oublions pas que nous possédons des
Peter Benoit, des Tinei, des Jan Blockx, des
Wambach, et tant d'autres maitres, dont le
talent peut être mis en parallèle avec celui de
bien des compositeurs étrangers. Ressassons
un peu moins d'oeuvres d'importation étran-
gère, et soyons un peu plus de chez nous.
Notre art national ne pourra qu'y gagner.
En un temps oü l'esprit régionaliste s'affir-
me de plus en plus, par la vertu des prin
cipes Wilsoniens, le public prêterait, un
intérêt plus marqué pour telle cantate signée
de noms Yprois que pour telle oeuvre, de plus
large envergure peut être, mais déja entendue
a satiété. II y a des talents, peut être trop
cachés, et qui ne demandent qu'a se révéler,
et l'affreuse politique n'empêche pas toujours
d'être inspiié par les Muses. Une tranche
d'art Yprois ne nous donnerait elle pas un
légitime petit frisson d'orgueil
Descendons maintenant un échelon,
minora cantemus, pour nous pencher un
instant sur ces simples et parfois naïfs chants
populaires qui expriment si bien la vie intime
par leur caractère spontané. C'est la l'exté-
riosion la plus parfaite des sentiments et des
pensées des habitants d'une région ou d'une
localité et c'est ce qui fait que ces chants se
différencient parfois si profondément, gardant
un parfait goüt de terroir.
Dans ce domaine nous ne possédons pas
sèulement notre Tuindaglied, et notre Reuzen'
liedquoique.ee dernier se retrouve depuis
Dunkerque jusqu'a Anvers, mais surtout
notre précieux Oud Iepersch liedboek de M.
Alb. Blyau. Nous qui avons connu ce patient
chercheur et avons eu un plaisir de dilettante
a l'aider dans ses travaux, nous savons avec
quelle ferveur il a sauvé d'un oubli éternel
ces traditions orales si vénérables en les
recueillant de la bouche même du peuple.
Pour cela il a fallu pénétrer dans les couvents
et hospices, dans les écoles de dentellièrts,
sui vre les foires et les marchés oü les liedzangers
débitaient leurs légendes devant une toile
grossièrement peinte. Nous regretterons tou
jours de n'avoir pas sauvée, lors des bom-
bardements, une précieuse collection que
nous avions formée de ces chants et com-
plaintes que l'ancienne imprimerie Lambin
avait, jadis, répandus dans le peuple par des
milliers d'exemplaires.
C'est dans cette série la que nous avons
conseillé toujours de puiser pour l'exécution
des concerts de carillons, et nous estimons
que certains virtuoses de nos grandes villes
font preuve d'un goüt assez discutable en
faisant tintinnabuler tel nocturne de Chopin ou
telle romance sans paroles de Mendelssohn.
Avant que notre carillon puisse, comme
autrefois, égrener nos vieux airs Yprois, il
faudra bien du temps encore, et c'est pour-
quoi nous préconisons ici, a l'occasion de
notre Tuindag, un Liederavond entièrement
consacré a l'audition des chants recueillis
par M. Blyau. Un choix judicieux devrait
nécessairement être fait parmi ceux ci, et on
pourrait les encadrer de notre Tuyndaglied,
du Reuzenlied et d'une Brabangonne finale.
Et le vieil esprit Yprois se sentirait revivre.
PYRÈS
Dinsdag avond gaf de Harmonie Ypriana,
in de ruime feestzaal Oud Yper haar
tweede bal van het seizoen. Veel, zeer veel
volk, een puik orkest, ontelbare dansers en
lieve danseressen, in een woord een uiterst
welgelukt familiefeestje waar de meeste ge
zelligheid en vroolijkheid niet opgehouden
hebben te heerschen.
Vier uren lang volgden wals, mazurka,
schottisch, fox trot, one step en dies meer
malkander onafgebroken op, en jong en oud
hebben er eens flink hun hartjen opgehaald
dat het een plezier om zien was. Muzikanten
en dansers schenen waarlijk onvermoeibaar
en hoe later in den avond, hoe meer geestdrift.
De tweede lansiers genoot een onver-
hoopten bijval, bijzonder bij de ouderen van
jaren die zich hartelijk verlustigden met de
jongeren de verschillige bewegingen van dezen
mooien maar moeilijken dans aan te leeren.
De goeie, oude Félix was daar bijzonder in
zijn schik, hij is nog geerne bij de leute en,
't mag gezeid worden, hij heeft er een handje
van. De lange en uiterst vermakelijke pot
pourri bracht de geestdrift ten top. Al de
dansers waren in de ronde, iedereen zong mee
en Eugène, die zoo maar een hoofd boven
al de andere uitstak, gaf maar katoen van
St Joseph n'est pas mort Niemand wilde
van uitscheiden hooren en de muzikanten
werden zoodanig gebisseerd dat ze verplicht
waren dit laatste nummer te hernemen.
't Was reeds laat toen het bal eindigde en
't was nog met spijt dat men van elkander
afscheid nam.
De muzikanten verdienen den grootsten lof
en Ypriana onzen besten dank voor die genot
volle uurtjes die ze ons gegeven hebben.
Tot de naaste keer en hoe eer hoe liever
De prijs van 5ooo fr. wordt verleend aan
den Heer Vansteen kiste Constant uit Yperen,
schrijver van Vlasbereiding
Dimanche, apiès midi, la salie de fêtes
Lapiere fut bientöt trop petite pour
recevoir le public nombreux et choisi, venu
pour entendre l'Audition musicale et assister
a la remise des diplomas aux élèves de notre
école de musique.
A 3 heures précises, Monsieur Bouquet,
administrateur, introduit Monsieur Sobry,
Bourgmestre et Président du Bureau admi
nistratif de l'école, suivi de Monsieur Clin-
ckemaille, Commissaire d'arrondissement,
Messieurs Vandamme et Vermeulen, conseil-
lers communaux. Les places réservées sont
occupées par de nombreuses notabilités de la
viile et les membres du bureau administratif
de l'école. Nous avons remarqué en oi^re a
présence de M. Van Elslande de Poperinghe,
Président du jury des concours.
Epluchons dans l'ordre d'exécution le
programme bien fourni de cette belle fête,
vraiment artistique.
L'Orchestre symphonique, sous la direction
de Monsieur Lionel Blomme, sait, dès les
premiers accords, capter toute l'attention des
auditeurs dans un ensemble parfait, trés
bien nuancé, il nous délecte successivement
de l'ouverture du Calife de Bagdad, de
Boiëldieu et du Largo, de Haêndel.
Les élèves du cours de chant de Madame
Van Gheluwe, comme de vrais artistes,
enlèvent avec brio, deux choeurs de Men
delssohn, C'est votre jour Seigneur et
Lied uit Ruy Bias Professeur et élèves
méritent nos plus vives félicitations.
De nouveau l'orchestre nous charme avec
Pavane de M. Blomme, air mélancolique
qui trouble profondément les ames sensibles.
M'lle Germaine Duponcelle et Simone
Milleville, élèves du cours de Piano de Mme
Debacker,. émerveillent le public par leur jeu
correct et sur, en un mot par l'interprétation
et l'exécution impeccable du Scherzo pour
deux pianos de Saint Saëas. Encore une fois
nous félicitons professeur et élèves pour leur
grand talent.
Enfin voici l'oeuvre de Monsieur Blomme,
que tout le monde attend avec impatience
De Profundis motif imposé aux concur
rents du prix de Rome, en ig25.
C'est l'ceuvre d'un Maitre qui non seule-
ment possède une connaissance approfondie
des régies de l'harmonie, de la fugue et du
contrepoint, mais qui sait aussi transmettre
ses propres impressions et émouvoir jus-
qu'aux larmes. Les voix, l'orchestfe, se pour-
suivent, se fondent tour a tour, s'élèvent,
s'éteignent, rtssuscicent dans des accords
variés et sublimes.
De Profundis, giace a une interpré ation
parfaite, rehaussée par la présence de quatre
excellents solistes Mm2 Van Gheluwe, Mm5
De Neve, Mr E. Van Neste et Mr J. Mus,
restera longtemps gravé dans la mémoire de
ceux qui eurent le grand bonheur de l'en-
tendre.
A l'auteur, aux irterprêtes, encore des
félicitations
La remise des diplömes nous prouve que
notre école est suivie avec fruit par les nom
breux élèves qui la fréquentent. Cependant,
force nous est d'introduire ici une note
obscure dans la suite des éloges.
Pourquoi done y avait-il tant d'élèves
absents Ou s'ils étaient la, pourquoi ne
vinrent ils pas chercher la récompense de leur
travail
Leurs maitres se dévcüent et se dépensent
toute l'année pour leur inculquer les notions
du solfège et leur apprendre l'instrument de
leur choix. Chers élèves, accordez done doré-
navant a vos professeurs la légère satisfaction
de vous voir venir au grand jour de la remise
des diplómes. Nous espérons done que l'an
prochain il n'y aura plus de défections.
Monsieur le Bourgmestre adresse toutes ses