PfeSDJAhhA Chronique Financière LOUIS OSSTYJST Textile Yprois 5 r I vraagt R MUM Les journaux annongaient la semaine der- nière que la chute du froment menagait d'être, pour ï'Amérique, un désastre financier sans précédent. On s'apergut, deux jours après, que cette nouvelle tendancieuse émanait de l'agence d'informations soviétique. En France, le budget qui est entre les mains du Sénat, s'il n'est pas adapté aux circonstances, apparaitrait en lourd déficit. Et l'on se demande quel sera le sort réservé aux dégrèvements qu'attend la Bourse. On attend d'autre part que la Conférence Navale, livrée au bon plaisir du Duce aboutisse. Ses conséquences pour les finances des divers grands pays sont fort importantes -et M. Snowden attend le résultat pour nous faire connaitre la teneur de son budget, qu'on sait devoir êtré en déficit. En Belgique, après une éclaircie, sans •durée, les affaires sont réduites a la plus simple expression et le mal des actions a vote plural a fait l'objet des commentaires les plus variés qui aboutissent tousnéanmoins a la demande de leur suppression. L'aventure de 1 'Electrobel en a fourni le sujet. Comment, $e d°mandent ceux qui veil- leni a la defense des in.éiêts du public, les agents de change en 1 occurrence, sefait il que la concentration de bonnes affaires qui au raient donné un dividende triple de celui que YElectrobel annonce, aboutisse a un résultat contraire Les uns expliquent la chose par le fait que 1'Hispanobel ne répond pas, pour le moment aux espoirs que Ton avait congus. D'autres ajoutent que certaine affaire foncière laisse également des désillusions. D'autres attri- buent le fait a l'opération financière projetée ct démentie. Pour d'autres enfin, c'est le marasme boursier qui en est la cause, ainsi que le fait de l'existence des actions a vote plural. Disons que probablement toutes ces rai- sons expliquent le dégout qui a entrainé 1 'Electrobel en dessous de 5.ooo francs. A mon avis, il faut laisser pleuvoir. Aux cours actuels, bien sot est celui qui vend. II ne contribuerait, selon moi, qu'a servir des demandes dont on peut deviner l'origine, qui auraient besoin en vue d'éventualités prochai- nes ou futures de se refaire un stock afin de s'assurer la majorité. Personne ne nie que c'est <Ju bon papier -Qu'une augmentation de capital survienne, profitez en et si les fonds vous manquent, il vous faudra peut être vendre. II faudra choisir alors ce dont vous devrez vous débarrasser, mais ce que vous ne devrez pas faire, c'est vendre vos droits. Pour en revenir a la question des actions a vote plural disons que c'est un scandale qui doit cesser. Je connais certaine affaire ou, avec 333.333 francs, on dirige et dirigera en familie, une affaire au capital de 3o millions. C'est un défi au bon sens et a la morale. II faut que les administrateurs ne soient pas a l'abn de coups de main. lis doivent craindre Paction de groupes qui pourraient leur enle- ver la majorité. Et si l'affaire qui les intéresse en vaut la peine, qu'ils démontrent l'intérêt qu'ils lui portent en participant largement au capital, sinon c'est un leurre, et pareille pratique, outre qu'elle assure l'omnipotence et le manque total de responsabilités, leur permet a la faveur de manoeuvres, de se livrer a des coups de bourse qui doivent décourager l'épargne. On nous avait promis de précéder le nom des affaires ayant des titres a vote plural d'une astérique. Pourquoi ne l'a t on encore fait Dans les circonstances actuelles, pareille mesure est de saison et la meilleure manière de combattre eet abus est de ne pas acheter de titres entachés de cette tare. Si l'on peut faire une exception a la règle pour la Katanga ct l'Union Minière par exemple, il faut les limiter au minimum conformément a l'intérêt national. En fin de séance de Mercredi, YElectrobel se redresse au dessus de Frs 5ooo. On s'est apergu, un peu tard, qu'un titre de cette classe valait infiniment plus. J'estime, quant a moi, que si la convalescence est un peu longue, on assistera a une reprise trés justifiée. La nouvelle de l'introduction des 420.000 Parts de réserve nouvelles le 3l Mars, a influencé le marché de la dite valeur. Malgré la qualité et la classification de ce titre dans les meilleures mains, il est vraisemblable qu'une masse aussi importante ne fasse ré trograder les cours en dessous de 10.000. Et l'on se demande quelles raisons supérieures ont dicté les interventions bruyantes des inter- médiaires qu'a tort ou a raison, on estime opérer pour compte de groupes puissants. En Amérique, la meilleure tenue du Coton et des Céréales, ont amené certains achats de couverture. II apparait probable que des cours plus bas que ceux que nous venons de voir, sont problématiques. La fermeté des matières premières, ainsi que le bon marché du loyer de l'argent provoquent Outre Atlan- tique une reprise des opérations boursières. Chez nous, je persiste a penser que nous allons vers une amélioration lente mais con tinue, avec des allers et retours nombreux. On ne s'apercevra du chemin parcouru qu'après quelques mois. Temporairement on croit piétiner, mais l'on ne recule plus. Les conditions industrielles de notre pays, au dire de gens bien informés, ne sont certes pas encourageantes. Partout, ily a tassement la restriction dans les dépenses se fait sentir et son corollaire évident est la diminution des échanges commerciaux. On s'attend a des protestations violentes a l'égard des lois sociales qui menacent de grever nos entreprises industrielles de nou velles charges qu'on estime aux environs de 7 Les réclamations relatives a notre index- number fantaisiste ont pour résultat qu'on songe a encommissionner sa réforme. Pourvu que cela ne traine pas trop. Si l'on agit avec impartialité, il est vraisemblable qu'on arri- vera a des chiffres plus en concordance avec les réalités, et une baisse des salaires s'en- suivra. En règle générale, on peut dire que toutes les questions relatives a la dépression écono- mique que nous traversons, évoluent. Avec un peu de bonne volonté, on les résoudra, et alors nous sortirons du marasme, pour rentrer dans une période d'activité normale. C'est en prévision de ces faits qu'a mon avis, il importe de chasser le pessimisme destructeur, de conserver son titre et dans des cas bien étudiés de se faire une moyenne qui sera fructueuse. Les bas cours cotés en Crédit Colonial et Commercial indiquaient a suffisance qu'aucun dividende ne serait proposé. Malgré cette situation, il faut se persuader que Taction de capital vaut tout de même au moins cent francs La Belgo-Katanga a annoncé son dividende de 20.i3 brut. Quand on connait la prudence de son conseil, et qu'onobseïve que beaucoup de Sociétés, par simple mesure de prudence, ont décidé de distribuer le moins possible, on doit conclure que Ton fera appel sous peu des cotations ridicules actuelles. Par ailleurs, remarquons une tendance cahotée. Paris a salué avec satisfaction la nouvelle qu'après le vote du budget, on songerait aux dégrèvements promis. La tendance haussière sur cette place est appelée a se développer et elle ne manquera pas d'avoir d'heureux effets sur la notre. En valeurs Canadiennes, notons un travail actif qui décèle bien l'origine d'opérations de syndicats. La Sidro en profite et c'est justice, car ce titre est vraiment trop déprécié. Malgré l'annonce de Taccord relatif aux saignées, les valeurs Caoutchoutières ont peine a s'ébranler. Je conclue en répétant une fois de plus vendez rentes et obligations et remplacez par des actions de premier ordre donnant un revenu intéressant. Pour vos conseils et opérations financières adressez vous a Agent de Change agréé 68, Avenue Louis Lepoutre, Bruxelles Téléphone 468.68. M. Louis Osstyn est de passage a Ypres, tous les Samedis, et est a la disposition du public de 10 a i3 h., 9, Boulevard Malou. L'assemblée générale annuelle s'est tenue le Lundi 10 Mars, en l'Hótel du Sultan. Après lecture par M. Vanderschelden, le compte-rendu de l'assemblée générale de 1929 est approuvé. M. Ernest Seys, président du conseil d'ad- ministration, donne ensuite lecture du rapport annuel ci-dessous Avant de soumettre a votre approbation le bilan et le compte de profits et pertes de Texercice social cloturé au 3i Décembre 1929, nous avons l'honneur de vous exposer la situa tion de la société dont vous nous avez confié la gestion, et de vous faire rapport sur les principaux évènements qui se sont produits au cours de eet exercice. Permettez nous, avant d'envisager l'année sociale sous son cóté matériel, de rappeler ici le souvenir de notre regretté commissaire Monsieur Vannieuwenhove. Convaincu que Tindustrie était d'un intérêt vital pour Tavenir de sa ville d'adoption, Mr. Vannieuwenhove accueillit avec enthousiasme l'idée de la création d'un tissage a Ypres. II fut un des promoteurs de Taffaire et dans main- tes occasions il eut a cceur de montrer son attachement profond et sincère a notre société. Pendant les 4 années de son mandat, nous n'avons pu, Messieurs, que nous féliciter de l'heureux choix que vous aviez fait en lui con- fiant les fonctions de Commissaire, et nous tenons a lui rendre cette justice qu'il a rempli cette tache ingrate avec tout le doigté et la délicatesse que vous lui connaissez. Nous garderons de lui le souvenir de l'homme intè- gre, travailleur et loyal profondément attaché a Tindustrie Yproise en général, et au Textile Yprois en particulier. Comme vous pourrez vous en rendre comp te par la lecture du bilan que nous aurons l'honneur de vous présenter dans quelques instants, la situation de notre société se révèle de plus en plus solide le réalisable, le dis- ponible et le portefeuille, couvrant a peu de chose prés tout le passifl'immobilisation pouvant être presque complètement comptée comme plus value .Cette constatation ne peut que rassurer complètement les actionnaires quant aux fonds qu'ils ont engagés dans le Textile Yprois. Le résultat de ce dernier exercice est moins favorable que celui de l'année dernière. Vous ne serez aucunément surpris quand nous vous dirons que ce résultat est la conséquence de la crise qui a atteint le Textile a un degré plus élevé que n'importe quelle autre branche de Tindustrie d'exportation. S'il n'y a pas lieu de faire ici une étude ap- profondie sur les causes qui Tont amenée et l'ont portée au point aigu oü elle se trouve actuellement, ilsera pourtant intéressant pour plus d'un d'entre vous, Messieurs, d'être quel- que peu renseignés a ce sujet. Certains pays, qui constituent pour la Belgi que des débouchés importants, souffrent de la crise depuis l'année 28, par suite de mauvaises récoltes qui ont diminué le pouvoir d'achat chez le consommateur. Cette situation a ame né quelques faillites retentissantes qui ont encore augmenté la difficulté des transactions. L'année 29 a done débuté dans des condi tions difficiles qui ont été en s'aggravant la crise commencée sur quelques marchés s'est étendue progressivement a d'autres places, et s'est généralisée pour ainsi dire sur tous les marchés ouverts a l'activité beige. Joignez a cela la concurrence effrénée de la part de plusieurs pays producteurs plus favorisés que le nótre l'augmentation des tarifs douaniers dans d'autres pays la vague de protectionis me qui déferle sur le monde, et enfin et sur- tout le coup de grace porté par la débacle de la bourse des valeurs, et vous aurez une idéé de la situation dans laquelle se débattaient et acheteurs et vendeurs a la fin de 1929. Quels furent maintenant les effets de la crise D'abord et avant tout absence presque to tale de demandes discussions interminables des prix et sacrifices de la part des vendeurs, allant parfois jusqu'au dessous des prix de revient pour les rares ordres a placer. Pour les ordres en cours d'exécution, de la part des Maisons les plus atteintes paree que les plus engagées, arrêt dans les instruc tions d'expéditions et de la part des Mai sons moins sérieuses, discussions de la qualité de la fabrication et de l'achèvement en vue d'arriver a annuler les ordres en cours. Et pour les marchandises en route, retard dans i'acceptation des marchandises si pas refus de prendre livraison, sous des prétextes fu-

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersch nieuws (1929-1971) | 1930 | | pagina 5