1 le .Taar, N° 20 - 23 Oogst
1930 - lle Année, N° 20-23 Aoüt
La Régence d'Ypres
et la Révolution de 1830
Weekblad - -
▼oor bet Arrondissement Yper
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Journal hebdomadaire
de Arrondissement d Ypres
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35 ct. le numéro
YPERS
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LA REGION
O ra» no de l'A.j»80ciation des Sinistréa,
des Clubs Yprois, etc.
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I
Au commencement de i83o, Ypres avait
comme bourgmestre, Mr Henri Carton, le père
de celui que les vieux Yprois ont connu com
me commissaire d'arronuissement vers 1870.
Rien d'extraordinaire ne se passait alors a la
Régence (ainsi s'appelait alors l'Administra-
tion communale), et les délibérations du con-
seil communal ne mentionnent rien qui puisse
nous intéresser encore aujourd'hui.
Disons cependant en passant que la Régence
loüa au commandant du 2d bataillon d'artil-
lerie, alors en garnison a Ypres, moyennant
3oo florins par an, l'ancien palais épiscopal.
Ce batiment était probablement resté sans
emploi depuis la suppression de notre évêché
sous la domination frangaise.
Même une courte réunion du conseil com
munal, tenue le 20 Aoüt, ne s'occupa que de
certains points peu importants d'administra-
tion courante. Rien ne montre encore que
l'agitation de Bruxelies troublat le moins du
monde la quiétude de la Régence.
Cependant l'orage était proche, car, réuni
d'urgence le 3o Acüt, le conseil approuva
les mesures prises (lesquelles par le Col
lége de Régence concernant l'organisation
d'une garde bourgeoise et avisa aux
moyens de réunir promptement les forces
militaires, la schutterij et la dite garde
bourgeoise en cas d'émeute, et arrêta les
termes de la proclamation ci-après, que le
collége fera aflïcher lorsqu'il le jugera né-
cessaire
Medeburgers.
Kennis hebbende dat eenige meestal
vreemde kwalijk gezinde personen, door
ruststoorende woorden en geschriften, het
publiek trachten te verleiden, wij hebben
van onze pligt geacht de middelen van ons
afhangende te gebruiken, om zoo door
voorzichtigheid als door overtuiging, de
stad van de zware onheilen, welke op som
mige steden des rijks hebben gewogen, te
bevrijden.
Om tot dat gewenschte oogwit en alzoo
tot het behoud van de rust en voorspoed,
die de stad tot dus verre heeft genoten, te
geraken, hebben wij, boven de maetregelen
genomen met de Schutterij en de militaire
magt, eene burgerwagt, bestaende uit zeven
wijken, zamengesteld, welke gezamenlijk
belast zijn voor de algemeene veiligheid te
waken.
De hoofden en verdere kommandanten
dezer wagt benoemd zijnde onder de inge
zetenen, welke voor allen eene goede waer-
borg opleveren, alle de léden derzeive die
belangen hebben in het goed order en het
zelve beminnen, worden uitgenoodigd zich
des noods bij de kommandanten hunner wij-
ken te vervoegen om met hun mede te wer-
ken om het uitvoeren van alle kwade inzich-
ten, die ongetwijfeld de zwaerste gevolgen
zouden hebben, te beletten.
Wij aenzoeken dus alle ingezetenen om
zich vreedzaem te gedragen, zich van alle
attroupementen te onthouden, en hun be-
trouwen te stellen in de regering, wier po-
gingen gedurig tot hun welzijn verstrekt heb-
ben, en altoos het oogmerk van hunne stand-
vastige bekommering zal uitmaken.
II est a supposer que, pendant quelque
temps encore, rien de fort anormal ne se pro-
duisit a Ypres, puisque, dans une réunion du
16 Septembre, le conseil ne fit autre chose que
régler les conditions du marché de toiles et de
draps qui a cette époque se tenait encore
2 heures par jour dans les Halles.
Mais tout-a-coup, les événements se préci-
pitent, la Révolution a éclaté triomphante a
Bruxelies et s'y apprête a mettre fin a la tyran-
nie de la Hollande. Que fit notre Régence pour
essayer de maintenir l'ordre dans la ville
Aux jours d'anarchie, quand les autorités
des petites villes du fond de la province sen
tent qu'elles sont abandonnées a elles mêmes
sans secours a altendre du pouvoir central, il
est certain que les pires éléments de désordre
chercheront a. profiter de l'occasion pour
s'abandonner a tous les excès, et que la lie de
la population mettrait en péril les biens et la
vie même des citoyens paisibles.
Pour prévenir ces excès, le conseil commu
nal d'Ypres se réunit pour ainsi dire en per
manence. II siégea en effet les 3o Septembre,
I, 2, 3, 5 6, et 7 Octobre, et durant cette
semaine des événements graves agitèrent la
ville.
Nous ne nous occuperons, en ce moment,
que de ce qui se passa au conseil communal.
Le 3o Septembre, le conseil fut convoqué
d'urgence dans la matinée. La révolte venait
d'éclater dans la caserne. C'était l'époque oü
les soldats, arrivés a la fin de leur période de
service, allaient devoir être licenciés, et des
échaffourrées avaient eu lieu entre soldats et
officiers d'origine beige et soldats et officiers
d'origine hollandaise.
Le conseil décida de faire appel a la
Schutterij, et d'cirganiser, avec l'assentiment
du général George, gouverneur Hollandais
de la ville, une garde bourgeoise. Trois con-
seillers, MM. Pille, Verrue et Behaghel
furent chargés d'aller immédiatement s'en-
tendre a ce sujet avec le général George, et
revenir l'après midi, a 2.3o h., venir faire au
conseil un rapport sur le résultat de leur
démarche.
Mais le général gouverneur fit connaitre a
ces députés que les officiers n'avaient plus
aucune autorité sur leurs hommes, que les
troupes se débandaient, et que dans ces con
ditions il devait reconnaitre que l'autorité se
trouvait dans l'obligation d'avoir recours a la
Schutterij, a une garde bourgeoise, et aux
soldats d'origine beige qui restaient encore
sous les armes.
Le conseil regut a 2 1/2 h., le rapport de
ses trois députés. La Régence fut chargée de
faire le nécessaire pour rassembler la Schut
terij, les soldats beiges et les premiers élé
ments d'une garde composée de bourgeois
volontaires, et le conseil fit afficher la procla
mation suivante
De Raad der stad Yperen,
Geeft het publiek te kennen dat, ten einde
in de tegenwoordige omstandigheden de
rampen te vermijden, waarmede deze stad
zoude kunnen bedreigd worden, er met ge-
meen overleg der militaire Overheid beslo-
ten is geworden dat, van nu af, de publieke
magt uitsluitelijk zal bestaan uit de Bel-
gische officieren en soldaten, de Schutterij
en eene Burgerwacht die hare officieren
zelfs zal verkiezen.
Deze magt zal gezamentlijk waakzaam
zijn, om de veiligheid der personen en
eigendommen buiten alle gevaar te stellen.
De deugdzaamheid en gevoelens van eer,
welke in de ingezetene dezer stad altijd
hebben uitgeschenen, laten verhopen dat
eenieder zich zal verhaasten mede te wer-
ken tot de spoedige bereiking van dit heil-
zaam doel.
On voit que le collége échevinal, malgré la
décision pnse le 3o Aoüt précédent d'orga-
niser une garde bourgeoise, n'avait en réalité
encore rien fait sous ce rapport. II est pos
sible que le bourgmestre, orangiste ainsi que
deux des trois échevins, n'aic pas témoigné
d'un zèle exagéré a faire appel a des bourgeois
anti orangistes pour constituer une force
armée qui aurait pu se mettre en conflit avec
la troupe hollandaise. II est du reste probable
que le général George, comptant sur la
fidélité de la garnison, s'y sera opposé. Mais
le 3o Sepietnbre, de l'aveu même du gouver
neur hollandais réduit a une compléte impuis-
sance, les circonstances avaient complètement
changé de iaee.
La tranquillité de la ville était en ce moment
menacée pour un autre motif encore que celui
de l'opposition au régime hollandais.
Le gouvernement hollandais travaillait de
puis quelques années déja a la ïxmise en état
des fortifications de la ville, et prés de 3oo
ouvriers y étaient employés. Or par suite des
événements qui se passaient au centre du
pays, le commandant hollandais du génie,
rappelé a l'armée active, n'était plus la pour
approuver les travaux faits, donner ses
instructions pour continuer, et autoriser les
paiements. Même le gouvernement hollandais
n'avait pas envoyé d'argent pour payer les
ouvriers. Excités en même temps et par
l'arrièré de leurs salaires et par l'effervescence