Gemeenteraad van Yper
BERICHT
A travers l'oeuvre de Ferdinand Pauwels
Le Royal Amer
et ie Bitter Zigomar
Zitting van Maandag 13 October 1930
H. SOBRY.
A
om 17 uur.
i. Proces-verbaal der zitting van i" Sep
tember iq3o.
Financiën Stadsbegrooting van iq3i
Nederlegging.
3. Openbare Onderstand Bouwen van
het Moederhuis en een Lazaret te Yper Open
bare aanbesteding Proces-verbaal.
4. Openbare Onderstand Begrooting
voor het jaar iq3o Verhooging van sommige
artikelen.
5. Openbare Onderstand Vaststelling
van den prijs van den onderhoudsdag voor de
behoef'tigen gedurende 't jaar iq3i.
Aangenomene St-Michielsschool Aan
neming eener 6' klas.
7. Gemeentegebouwen Plans en bestek
voor een woonhuis.
8. Electrieke verdeeling Bijvoegsel
Voorstel tot gebeurlijke verbetering.
9. Huishoudklas der Mariaschool Reke
ning 19291930 Begrooting 1930-1931.
10. Aanvraag van kredieten.
XI. Mededeelingen.
De Burgemeester der stad Yper heeft de
eer te laten weten dat de lessen der NIJVER
HEIDSSCHOOL zullen hernomen worden
op Maandag 13 October aanstaande.
Inschrijving in de school, O. L. Vrouw
straat, op Zondag 12 October, van 10 tot
12 'uur. De Burgemeester,
1
Ce fut certainement un effort trés louable
de la part de quelques hommes d'initiative de
la commune d'Eeckeren, d'avoir tenté de
grouper quelques ceuvres de Ferdinand Pau
wels, en même temps qu'un certain nombre
de reproductions photographiques, mais ce
n'est certes pas a la suite d'une exposition
aussi sommaire qu'on pourrait faire une étude
critique approfondie de l'ceuvre de eet artiste.
Faute de pouvoir étudier ses nombreuses
compositions restées en Allemagne, nous
nous borncions ici a laire quelques 1 appro
chements assez irappants et a tacher d'établir
un juste équihbre enire les appiéciatioas nès
variées émist-s sur ses peintures murales.
Le style, c'est 1'hour me a dit Buffon. Cet
aphorisme ptut ètre étendu a toutes lts com
positions du génie humain, et, dans le
domaine de la peinture, de la sculpture ou de
la musique, dans k-s quat'-z arts comme
dans les arts mineurs, on retrouve presque
toujours la pensée maitresse qui a guidé
l'artiste, comme un til a'Ariane, a travers son
oeuvre. Chez Laermans, c'est le douloureux
calvaire de la vie pléoeienne d'autrefois chez
Constantin Meunier, et son Epigone, le jeune
et talentueux Victor Demanet, c'est la glori
fication du travail chez Rosseels et Meiers,
c'est la calme sérénité de la plaine Campi-
noise chez Peter Benoit et chez J an Blockx,
c'est l'exhubérance de la vie flamande, expri-
mée par des tonitruances musicales, rappe-
lant les débordements des kermesses de
Breughel et de Teniers chez Félicien Rops,
c'est la grivoiserie et le vice qui s'épa-
nouissent, comme des fleurs du mal, dans les
bas-fonds de nos grandes villes.
Ces tendances vers un sujet de prédilection,
qui se retrouve comme un leitmotiv chez tant
de nos maitres, cette tournure personnelle de
Fesprit, dénommée dans les dictionnaires du
vilain nom d'idiosyncrasie, peut elle se re-
trouver dans l'oeuvre d'un peintre qui puisa
les sujets, si variés de ses compositions, dans
l'histoire de son pays, dans celle de l'antiquité,
et même dans la Bible. II est permis de croire
qu'au cours de ses lectures historiques,
Pauwels fut frappé, a maintes reprises, par
l'intervention efficace de la femme dans des
situations graves ou périlleuses, ou, simple-
ment la oü elle pouvait donner libre cours
a sa pitié. a sa tendresse, ou aux élans su
blimes d'un cceur généreux et reconnaissant.
Pour étayer cette thèse, faisons ici quelques
rapprochements et quelques constatations de
nature assez probante. Deux des panneaux
des Halles repiésentaient, on s'en souvient,
le Magistrat d'Ypres remettant a la comtesse
Marguerite la rar.qon de son fils Guillaume,
prisonnier en Egypte, avec le roi de France
Louis IX, lors de la septième croisade. Assise
devant une table sur laquelle le Magistrat a
fait déposer des sacs gonflés de monnaie, a
cóté d'orlèvreries précieuses, la comtesse, les
mains jointes, dans une attitude pleine de
distinction et de grace, dans un élan spontané
de reconnaissance enveis les Yprois, jette ce
cri du cceur Mes chers enfants origine
bien flatteuse de notre sobriquet d'enfants
d'Ypres.
Comment ne pas être frappé par l'analogie
existant entre ce sujet et celui d'un dessin au
fusain, dessin acquis jadis par le conservateur,
M. Max Rooses, pour le Musée Plantin, a
Anvers, oü il est touiours exposé. Décrivons
sommairement cette composition La com
tesse Jeanne de Flandre, implore de Louis
VIII, la liberté de son mari. Aux pieds du
roi, entouré de nobles et d'ecclésiastiques,
la comtesse, perdant la notion de sa haute
dignité, n'est plus qu'une femme, en proie a
la plus violente émotion. Orante et suppliante,
elle s'est jetée a genoux, dans une attitude
que n'aurait probablement pas mieux étudiée
Rachel ou Sarah Bernhardt, implorant la
liberté de son mari.
Pauwels a traduit magistralement la magna-
nimité et la pitié de la femme envers les mal
heureux, dans la troisième de ses fresques
des Halles. C'est la comtesse de Fiandre,
Jeanne de Constantinople, qui, en souvenir
de la passion de Notre-Seigneur, accorde, en
t2c6, le jjur du Vendredi Saint, la liberté
a des prisonniers. La souveraine, drapée
dans son riche manteau a traine, se penche
avec tendresse au-dessus de ces malheureux,
accroupis, peine vêtus de quelques sordides
haillons. Un géölier, tenant une porte
entr'ouverte, assiste froidement a cette scène
pathétique.
Relevons également, sur le premier pan-
neau des Halles, La visite de Philippe d'Al
sace, en 1187, a l'hópital Notre Dame, une
tendre sollicitude est témoignée par la jeune
religieuse, dont le plus vif désir serait d'atté-
nuer les souffrances du malade gémissant de
douleur. A cóté d'elle, le peintre a placé, en
quelque sorte en repoussoir, une vieille reli
gieuse, déja empatée par l'age, l'air froid et
renfrogné qui a vu défiler, depuis tant d'an-
nées, sous ses yeux le triste cortège des
misères humaines et dont le cceur est fina-
lement blindé contre toutes les émotions.
Antithése fort bien comprise, mais plus accen-
tuée encore dans les panneaux consacrés au
retour des milices Yproises de la bataille des
Eperons d'Or. Ici encore, deux figures fémi-
nines bien suggestives A l'avant-plan, une
femme du peuple reconnait, parmi les vain-
queurs, son mari qui vient l'étreindre avec
effusion, tandis qu'une patricienne, revêtue
de ses plus riches atours, et tenant un enfant
de chaque main, avec un regard d'une inex-
primable anxiété, cherche vainement son
mari, tombé probablement sur le champ de
carnage de Groeninghe.
Toujours dans le même ordre d'idées,
citons La Veuve de Jacques Van Artevelde
faisant un hommage a la patrie Ste-Claire a
l'autel le général romain Coriolan, sur le
point de saccager Rome, qui l'avait injuste-
ment exilé, se laissant toucher par les prières
et les larmes de sa mère Véturie et de sa
femme Volumnie le jugement de Débora, la
prophétesse d'Israël Rispa, la femme de
Saül veillant sur les corps de ses deux fils
Boccace a la cour de Jeanne de Naples la
reine Philippine secourant les pauvres de
Gand Jeanne la Folie accordant la gr&ce a
des comdamnés, etc.
Du choix même de ces sujets, il est permis
de conclure que Pauwels a vu, dans la femme,
comme tant de peintres modernes, autre
chose qu'un modèle académique, un beau
corps oü l'ame est absente. II ne s'e.st même
pas ariêté a ses élégances mièvies qui firent
le succès de Jan Van Beers, d'Alfred Stevens,
et de tant d'autres. C'est l'ame de la femme,
dans ce qu'elle a de meilkür, qui semble
avoir touché l'artiste, et cela dénote, de sa
part, une grande noblesse de sentiments, qui
semble, du reste, révélée par les traits de sa
figure.
Dans l'oeuvre si abondante de Pauwels, ce
sont ses grandes compositions murales qui
occuperont toujours la place d'honneur, car
celles ci sont vraiment la plus haute destina
tion d'un artiste. En lui promettant une lon
gue durée, elies commandent une oeuvre qui
en soit digne. C'est déja une marque de la
dignité a laquelle l'artiste s'élève, que la
nécessité d'associer ses compositions a un
monument censé devoir être inébranlable,
liant ainsi étroitement ses destinées a celle de
l'architecture. Dès les temps les plus reculés,
la peinture, asservie a l'architecture, ne fut
considérée que comme un élément décoratif,
et, chez les Egyptiens, on se borna même a
rehausser simplement de couleurs les bas-
reliefs, ou de présenter les figures peintes en
profil, sans perspective aucune. Cette saine
compréhension des principes esseniie's de la
peinture murale fut continuée dans l'art byzan-
tin et a travers tout l'art du moyen hge. Ce
n'est qu'en nos temps modernes que les tra
ditions, transmises par les préraphaëlistes
italiens, se sont perdues, et que l'on vit appa-
raitre, dans lts fresques, dts perspectives
destructrices des lignes architecturales.
Peut-on raisonnablement jeter la pierre a
Ferdinand Pauwels d'avoir, comme tous ses
contemporains beiges, méconnu ces lois
essentielles de la peinture monumentale Ce
serait injuste, croyons nous, car l'influence de
Puvis de Chavannes, ou celle des écoles de
Beuron et de Maredsous, continuatrices de
Fra Angelico, n'avaient guère exercé encore
leur influence ici. Reconnaissons lui, du reste,
une grande sobriété dans ses perspectives
mais constatons, en passant, la dissemblance
compléte qui régnait, en nos Halles, entre les
fresques de Pauwels de celles de Louis
Delbeke.
Nous ne nous ferons pas l'écho des dia
tribes acerbes lancées qontre les fresques de
Delbeke par la masse non éclairée, pas plus
que des anathèmes proférés pas des esthètes
contre ce qu'ils appelaient des tableaux de
chevalet de Pauwels, agrandis et transportés
sur la muraille.
Tout artiste est généralement de son temps,
et bien rares sont les précurseurs. Pauwels
fut, lui aussi, de son temps, mais, heureuse-
ment, d'un temps oü le poncif, l'art pom
pier, comme on dit de nos jours, de David
et de son école, avaient cessé d'exercer leur
influence trop académique. Comme les maitres
anciens, il connaissait a fond l'art du dessin,
et possédait un sens remarquable de la mise
en page. La richesse de sa palette et l'inten-
sité d'expression de ses figures confèrent un
charme certain a ses ceuvres, dont les caprices
du temps ou de la mode n'enlèveront jamais
les indiscutables mérites. PYRES.
ont toujours été
et nestent les mellleurs
des APËRITIFS