Les manifestations de I Abeele se sont dérculéas sans aucun incident n Stad Yper - Groote Markt Op Zondag 14 Juni 1931 CONCERT 6.11 Baciowals Arditti Le XIVe Centenaire de la Mort de Saint Eleuthère om 2.3o uur namiddag door het K A TH O LI EK MUZIEK van Poperinghe PROGRAMMA 1.Rubens Marsch Peter Benoit 2. Titus, openingstuk Mozart 3. Dernière Serenade F. Van de Walle 4. Maritana, fantaisie Walaece 5. a) Les Bateliers de la Volga Guillemyn b) Antina, sérénade Lincke FLAMANDS et FLAMINGANTS C'est un cuiieux hameau que l'Abeele deux nations, deux langues et.trois communes s'y partagent trente maisons et cent hectares de terrain. L'Abeele France dépend de la commune de Boeschèpe. Le reste du territoire est réparti entre les villes beiges de Poperinghe et de Watou. Les avantages et les inconvénients de cette division sont multiples, bizarres et imprévus. En ces jours de fête, la kermesse bat son plein. Captifs dans le paysage de houblon nières et de boutons d'or en fleur, les chevaux de bois tournent sans musique, sans souci des limites territoriales ou linguistiques gra- vement. Une joie calme se lit sur les figures rougeau des des paysans habillés de clair. Les esta minets font terrasse. Les drapeaux beiges et franqais flottent aux fer.êtres. Cependant. Lundi matin, sur la route de Popeiiughe, a quelques mètres du poste fron tière deux petites maisons sans étage arbo- raient le drapeau jau.ie et noir du parti flamand Les fondateurs du parti sont toujours con- nus chez nous, sous le nom d'activistes mais des scissions et des évolutions impor tantes leur ont valu des nouvejles désigna tions on les appelle maintenant en Belgique les frontisies Depuis sept ou huit ans, ils organisent une manifestation le Lur.di de la Pentecöte a l'Abeele. Ils vont venir comme d'habitude. La Manifestation Frontiste Vers io heures, lecoriège apparait au carré four des routes de Watou, de Poperinghe, de Boeschèpe et de Steenvoorde. Une vingtaine de jeunes musiciens coifiés de l'inévitable képi jaune et noir, et soufflant dans les fifres plaintifs 1' Hymne de la Flan- dre précédent le gros des manifestants. Trois cents jeunes hommes en casquettes et quelques femmes se pressent derrière les députés Butaye, de Watou, et Leuridan d'Ypres, escortés de quatre drapeaux. Vingt-cinq gendarmes fran9ais, sous les ordres du lieutenant Delforge, d'Hazebrouck et quelques gendarmes beiges, canalisent le cortège sur le cöté beige dela route mitoyenne. Le petit cimetière fran9ais s'étend en pleine campagne. Derrière la grille claire, les croix noires et blanches se dressent au dessus des hautes herbes. Les députés frontistes se détachent du cortège, pénètrent dans l'enclos et vont fleurir de bouquets multicolores les cinq stéles des soldats alliés, inhumés parmi les habitants Les manifestants attendent sagement sur la route que les délégués aient fini leur mis sion, puis le cortège fait demi-tour et rentre sur le territoire beige. Extrait de la Bailleuloise. Le Meeting en Plein Air Sous une guirlande de genéts d'or le jaune des frontistes reliant les deux petites maisons de la route de Poperinghe, l'étudiant Carton ouvre le meeting par une harangue fougueuse sur la Flandre prison- nière de l'étranger On l'entend a peine. Mais voici le député Butaye, ganté et redin- goté de noir, qui dresse sa haute taille massive dans l'encadrement de la porte. II a une bonne tête de stadhouder débon- naire eet ancien instituteur pensionné et réfor- mé de guerre. Le cercle se resserre autour de lui. Dans son néerlandais mélangé de bas flamand et même de mots franqais il remer cie ses amis de leur manifestation et les engage a rentrer chez eux après midi II ne faut pas, dit il, donner aux patriotes beiges et fran9ais qui vont manifester a leur tour, l'occa- sion de vous compter avec les leurs. On applaudit. Des marchands de gaufres circulent a travers les groupes. Quelques camionnettes chargées de marchandises tra versent la foule. On fume. On mange. On boit. La scène ne manque pas de pittoresque. Elle eut tenté le pinceau de Pierre Breughel lors qu'il songea a composer son fameux Paie- ment des redevances Le troisième orateur, l'avocat député Leuri dan, d'Ypres, se fait écouter avec plusd'atten- tion. II a une tête d'ascète sur un corps d'her- cule sa voix puissante broie avec foice des opinions définitives dans un néerlandais trés pur. La situation politique créée a Bruxtlles par la démission du ministère Jasparl'inquiète et il jette l'anathème sur M. Devèze et ses amis libéraux. Longuement, il leur reproche d'avoir fait de la surenchère nationaliste au Parlement. Après un dernier et inutile appel a la contra diction l'orateur frontiste léve le meeting et donne le signal du retour. Cependant, plusieurs patriotes beiges, que l'on reconnaissait a l'insigne de leur bouton- nière se trouvaient 1ST. J'en aborde un c'est un employé intelligent et réfléchi, un Gantois. II n'y a rien de grave la dedans, me dit-il. Les frontistes suivent sans comprendre en dehors des orateurs, il n'y avait pas ici six hommes qui auraient pu vous donner une définition du mouvement. Quand ils auront quarante ans, ils comprendront oü leurs chefs veulent les mener et ils reviendront vers nous. La Manijestation Patriotique Pour la manifestation patriotique de l'après- midi les autocars ont déversé deux mille hommes, sept sociétés de musique et quatre- vingts drapeaux dans les rues obstruées de l'Abeele. Le dialecte flamand sonne clair dans les groupes beiges et fran9ais des villages fion- tière. La plupart des manifestants portent de nombreuses décorations de guerre ou l'insigne des anciens- combattants au seuil des calés accueillants les uniiormes bleu horizon et kaki fraternisent. L'estaminet des frontistes a enlevé son dra peau et sa guirlande de genéts un doigt timi de écarté, de l'intérieur, les rideaux clos et quelques coups d'oeil'furtifs glissent vers le défilé qui s'annonce. Les tambours et clairons rythment la mar- che du cortège qui est encadré des autorités locales et provinciale6. - De nombreuses veuves de guerre portent de petits drapeaux beiges autour des drapeaux multicolores des sociétés. Le chaud soleil de mai fait rutiler les traits colorés, dessine a travers les vestons serrés les formes athlé- tiques des rudes hommes de la Flandre. Le cortège se dirige vers la gare et vient se masser autour du monument aux morts. M. Abel Verstraete, instituteur principal a l'Abeele etorganisateur de la journée,prononce un discours patriotique sur le thème des rela tions amicales franco-beiges. M. Maurice Depraeter, président des anciens combattants de Gand, parle dans le même sens et évoque en termes émouvants la fraternité des deux peuples toujours amis et unis en la paix comme en la guerre. Et la cérémonie s'achève dans le calme d'une radieuse journée, sans un incident, sans un cri de colère ou de défi... La Ville de Tournai prépare pour le 21 Juin, de grandes solennités en l'honneur de son patron Saint Eleuthère, premier évêque de Tournai. né en 456 et mort en 531 Tournai avait été évangélisé depuis deux siècles par Saint Piat, lorsqu'a la fin du Ve siècle, Saint Remi, évêque de Reims, créa l'évêché de Tournai et le confia au comte Eleuthère, désigné par les suffrages du peuple. C'était le fits de riches citoyens gallo romains, possédant un domaine a Blandain, oü il est né. En 897, après les dévastations des Nor- mands, le corps de Saint Eleuthère fut retrouvé a Blandain oü il avait été inhumé c'est Walter de Marvis, le grand évêque de Tournai de 1219 a I25r, celui-la même qui joua un röle prépondérant dans la cité, qui construisit cette merveille architecturale qu'est le chceur de la Cathédrale, c'est Walter de Marvis, disons nous, qui fit construire en même temps pour abriter les restes de Saint Eleuthère, cette extraordinaire chasse de 1247, que les annales archéologiques du savant franqais Didron appellent v leplus beau joy au d'orfèvrerie que nous ait léguê le Moyen-Age Cette chasse aujourd'hui complètement res- taurée va sortir le 21 Juin prochain, au milieu d'un cortège assurément peu ordinaire de 80 autres chasses venant de tous les points du diocèse actuel et de l'ancien diocèSe de Tournai. On sait que le Diocèse de Saint Eleuthère allait de l'Artois a la mer, et com- prenait la plus grande p a r t i e des deux Flandres. C'est ainsi qu'on verra les chasses venues de Lille, de Seclin, comme de Soignies, de Mons, de Gerpinnes, de Gand, de Bruges, de Courtrai, etc... sans compter les chasses de Tournai dont ceitaines sont des joyaux rares reposant au trésor de la Cathédraie, ou dans lts vieillés églises de la Cité. Tous les groupes portant ces chassts seront costumés. Les Tournaisier.s en ont décidé ainsi pour rester dans la note de hurs superbes processions paroissiales, et surtout de leur Grande Pro cession Historique de Septembre dont on conuait la beaute et la note archaïque. C'est ainsi qu'on verra une Sainte Öarbe portée et accompagnée par des mineurs en costume de travail. Les chasses de Sainte Waudru et de Saint Vincent a Soignies seront accompagnées de groupes particulièrement riches quant aux groupes de Tournai on connait le goüt et le souci d'art qui les distinguent. Tout cela constituera un somptueux cortège historico religieux singulièrement varié, avec des notes folkloriques d'un vif intérêt. Les participants seront au moins aussi nom- breux que ceux de la Grande Procession Historique annuelle de septembre, qui groupe 2.5oo participants. Le Nonce du Pape, Mgr. Micara, Mgr. Van Roey, archevêque de Malines, le Cardinal Liénart, évêque de Lille, tous les évêques beiges et d'autres évêques étrangers et abbés mitrés assisteront k ces solennités. On sait qu'outre la procession historico religieuse annoncée, il y aura une messe solennelle le matin sur la vaste Grand'Place de Tournai. Cette cérémonie avec l'assistance de tous les évêques présents, se déroulera dans le majes- tueux cadre architectural formé par le Beffroi, la Cathédrale, l'Eglise Saint Quentin, la Halle aux Draps et les maisons anciennes récem- ment restaurées, le tout formant une grandiose revue d'architectures allant du XIe au XVIII* Siècle.

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersch nieuws (1929-1971) | 1931 | | pagina 4