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brouillés. Les prohlèmes les plus ardus pré
sentés par vous se simplifient, se réduisent a
rien et se resolvent pour ainsi dire tout seuls,
taut le sounre, l'aisance et la bonhomie avec
lesquels vous les présentez, ont de force per
suasive. Le bon sens, la clarté et la bon
homie, voila les caractéristiques de votre
talent. Elles en sont comme la parure, une
jolie parure qui vous sert a voiler ce que les
problèmes du Droit ont de rébarbatif.
Mais ce qui donne aux arguments que vous
défei.dez un poids tout particulier, ce n'est
pas settlement votre fafon de les présenter,
c'est surtout la valeur de votre personnalilé.
Votre nom est en eftet synonyme de correc
tion. de loyaulé, d'intégrité et d'indépendance.
A ces qualités, qui sont Ks qualités essen-
tielles de 1'Avocat, et qui v; us ont valu l'estime
de tous. vous en jo'gnez, et a un degré
teut aussi éminent. ó'autres qui vous ont
acquis plus s^écialement la sympathie
l'aff.-ction, devrais je dire - de vos contrères
et de vos clients. Ce sont le dévouement et la
confraterr.ité.
lamais il n'a été fait en vain appel a votre
concou'S Pendant voire exil de la guerre,
vous vous êtes mis au service de vos compa
triotes au consulat de Sh ffield, et, plus d'une
fois. leur avez apporié votre concours comme
avocat devant les ju idiciions anglaises
Lorsqu'ap ès la tourmente tout etait a
refaire ici,.et qu'il importait pour L s sinistrés,
c. k d. pour tout le monde, de se détendr.e,
de s'otganiser et de se grouper, ce fut, tout
naturellement, vers vous que 1 ou se tourna,
et sans élections, sans lorraalité?. par la
Vox populi vous devintes Président de la
Fé lé ation des Sinisirés et l'un des chefs de
la' Coo; érative des Dommages de Guerre
pour l'Arrondissemtnt d'Ypres. Vous vous
êtes corsacré, et vous vous consacrez encore,
a ces ceu.ris avcc un dévouement, une
abr.égation et U'ie peisévérance qui font l'ad
miration de tous. Par la vous n'avez pas
défen:!u seulement lts iniérêts particuliers 1è
quelques uns, mais ceux de la Cité et mème
de 1'Arrondissement tout entier. En contri
buant ainsi au relèvcment du Pays, vous avez
bien rcérité de la Patiie
Et votre confraternilé, qu'en dirais je? Elle
est exemplaue et quasi proverbiale. Toujours
conciliant, accueiltant pour les jeunes, t ien
veillant et serviable pour tous, vous ne con
sidérez pas la confraternilé simplement
comme une politt sse de la concurrence
ainsi que la qualifiait u i sceptique Pour vous,
c'est plus et c'est mieux. C'est une délicatesse
de procédés et de sentiments qui fait qu'en
vos a iversaires vous ne voyez pas des con
currents mais des lières d'armes, des amis,
avec qui vous poursuivez, loyalement, la
recherche de la solution la plas ]uste.
Aussi votre nom restera t-il inscrit en lettres
d'iir dans les annales judiciaires d'Ypres.
Mais c'est surtout dans nos coeurs qu'd sera
graié, car. par sa rtc itude et sa perfection,
votre vie professionnelle est un modèle pour
nous tous Dans ces 5c» années de travail et
de luttes que n< us évoquons aujourd'hui,
p is la moindre lache, pas même une omhre.
C Tout y est ha'm mieux. clair et beau. Aussi
est ce avt c une joie bien sincè e, mon cher
Maïtre Buiaye, que j"1 vous piéserte a l'oc
easion de ce Oei anni versaire- les lélicitations
et les hommages rlu Tribunal, et j'y ajoute un
souhait c'est qu'apiès d'aussi bell-s noces
d'or, U vous soit donr.é de fèter d'encore plus
belles noces de diamant
Monsieur le Procureur du Roi Van Thoren
burgh pronon^a ensuite le discours suivant
Au ncm des membres du Parquet, je suis
heurtux de pouvoir joindre ma voix aux
paroles éloquentes qui viennent d'être adres
sées a \laitre Butaye et de lui exprimer, avec
nos hommages, toutes nos félicitations les
plus chaleu-euses a l'occasion du cirquan
tième anniversaire de son entrée au Barreau.
1 En vous, Maitre Butaye, je salue une des
figures les plus sympathiques de cette vitille
bourgeoisie, dont les robustes qualiiés ont
donné des bases solides, a l'essor de la Bel-
gique indépendante.
Fils de Notaire, vous avez subi, dés l'en
far. ce, l'ambiance d'un milieu de sévère disci
pline irtellectuelle. C'est dans le droit que
vous avez été élevé, que vous vous êtes com-
plu l'aimant passionnément, vous y avez
consacié votre vie. Fouiilant la doctrine et
la jurisprudence, vous avez compris que
l'étude du droit ennoblit l'exercice de la pro
fession d'avocat.
Vous avez été des plus assidus k la Barre,
ouissant auprès de nous, du crédit que vous
valaient, votre talent, votre science sure, et
votre iutégrité parfaite.
Vous fütes pleinement a la hauteur de votre
tache, et vos notes de plaidoiries, se distin-
guaient par la clarté de l'exposé, par le bon
sens qui y éclatait, et par le soin qui avait
présidé a leur ié laction.
Aussi vous avez pu faire au Palais, une
brillante carrière. Votre science ai: si que la
droiture et l'aménité de votre caractère vous
ont valu l'estime et la sympathie de tous.
Dans notre siècle d'individualisme effréné,
vous êtes, Vie Butaye, un exemple qui peut
être proposé a notre imitation a tous. Sans
doute ce demi siècle de labeur mérite notre
admiration, mais c'est surtout paree que
vous avez comj>;is que si le travail est beau,
il l'est avant toute chose par le but et par
l'idéal auquel il se subordonne. On ouhlie trop
souvent en efiet, que D loi de la vie n'est pas
d'etre libre et émancipé, mais de servir. Les
noms qui désigr.ent !es professions humaines,
les plus nobles surtout, désignent aussi les
laches dont les hommes ne peuvent être que
les sarviteurs: Rois, princes, ministres. mem
bres des parlements-. que saisje, il n'est
personne qui ne s'appelle le serviteur d'une
cause, et dont la vraie gloire ne soit de l'être
en eftet. L'homme est grand dans la mesure
oü il oublie ses inté'êis pour défendre ceux
dont il a la charge. Ce qui fait la valeur d'un
homme, ce n'est pas tant la quantité d'éaergie
déployée que l'ohjet placé en dehors de lui,
l'idéal auquel il en fait l'a plication.
Vous êtes, permettez moi de vous le dire,
un type d'avocat, de maeurs et manières sim
ples, mettant une certaine coquetterie a effa
eer votre personnalité, et accomplissant votre
mission sans souci des jouissances matérielles
et des vaines gloires.
Caractère indépendant, plein de droiture,
ponctuel et mé hodique, vous n'avez jamais
eu qu'un but, faire triompherla vérilé.
Vos qualités de juriste, vous les avez mon-
t: aussi bien a la Barre, qu'en vous acquit-
tant des multiples travaux de'votre charge de
juge suppléant au Tribunal de ie Instance.
A tous, jeunes et anciens, vous avez tou
jours prodigué les marques de votre confra-
ternité agissante. Aussi lütes-vousun précieux
maitre pour vos collaborateurs et stagiaires,
qui recueillent a présent les fruits de vos con
S-. ils, de vos exemples et de vos directives.
VIais votre activité débordante, s'est dé
pluyée dans d'autres domaines encore et avec
autant de succès dés avant-guerre, aimant
passionnément votre vieille et illustre cité,
vous avez édité en collaboration avec M.
Véron De leyne, iégent a l'école moyenne,
le Gui le illust d'Ypres, qui eut un succès
immerse. Ce lut par milliers d'exemplaires,
que eet ouvrage lut répindu, tant en Bel
gique qu'a 1'étranger.
Que vous 2imirz votre ville, c'est certain
La guerre impitoyable, avec tout son conège
d'horreurs et de misères, n'épargna pas votre
chère cité. Au loin, dans l'exd qui vous fut
imposé, vous avez souffert de voir souftrir
votre ville martyre aussi vous apparut elle
plus felle et plus g andecar avec le poète
vous vous dites rien ne (nous) rend plus
grand qu'une grande douleur...» Loin de
vous perdre en sté iles jérémiades, en travail-
leur qu'aucun effort ne rebute, vous avez fait
connaitre, par la parole et par la plume, ce
qu'Ypres avait été, était, mais devait rede-
venir
D'autres vous ont connu de prés en Angle
terre ils sont p us qualifies que moi pour
parler de ces choses. Qu'il me soit pourtant
permis de dire ici, que parmi les souvenirs de
guerre, certains petits écussons brodés aux
armes et aux couleurs d'Ypres, et dont je
possède quelques exemplaires, sont un té-
moignage parlant de votre ir.lassable dévoü
ment
II y aurait bien des choses a dire encore,
sur ce que vous avez fait pour Ypres et pour
la régioo, apiès la guerre. J'y renonce, car
tout le monde sait que vous avez Fame
agissante de l'oeuvre gigantesque de la recon
struction.
Un des premiers vous êtes revenu ici, vivant
conjme les plus humbles dans un baraquement
mettant au service des sinistrés vos conseils
éclairés. votre activité débordante et votre
expérience consommée des affaires.
Aussi dans la région vous en gardera t on
une reconnaissance qui vous survivra long-
temps.
Permettez-moi de me résumer en quelques
mots votre carrière, M* Butaye, fut noble,
paree qu'elle fut tout entière consacrée a
servir le Droit et le Pays 1
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Maitre Sobry, doyen d'age des avocats
présents a l'audiecce, prit alors la parole au
nom du Barreau
M essieurs,
En l'absence regretiéede notre doyen d'age,
permettez moi, après les magistrates félicita
tions, présentées en cette séance solennelle, i
par Monsieur le Président du Tribunal et
Monsieur le Procureur du Roi, d'ofïrir, au
nom du Barreau Yprois, mes confraternelles
félicitations au bien aimé Jubilaire.
Mon cher Confrère,
II y a 5o ans, Vous décochiez, tel un habile
tireur a la perche l'oiseau supérieur, le diplome
ambitionné de Docteur en droit a Tuniversité
de Louvain. Vous Vous couvriez de la toque
et de la toge, insignes de l'Ordre des avocats,
et solennellement Vous prêiiez le serment
piévu par la loi devant la Cour d'Appel de
Gand. Monsieur votre'père, qui était notaire
a Ypres, et Madame votre mère, nés Eveline
Cardinael, étaient heureux de Vous voir pren
dre votre inscription au barreau d'Ypres et de
Vous voir consacrer vos talents a la défense
des droits de vos Concitoyens, a cöté de
Maitre Louis Vanheule, qui était Bcurg-
mestre,
Maiire Hector Bossaert, qui était Premier
Échevln
Maitre Louis Siebuyck, qui fut promu a la
présid.ence du Tribunal d'ip.es.
Maitre René Colaert, qui devint Député de
l'arrondissemerjt et tiourgmestre de ia Ville.
Maicre Justin Berghman, qui avait été Juge
de Paix ei devint Echevin.
Maiire Juste Courouble, acuellement notre
bien aime duyen d'a^e.
Maitres Gustave Wyeland et Alfred La
heyne, qui lurent nommés Juges de paix.
Maitre-Justin Bouquet, qui devint Greffier
prèsdece Tribunal,et Maine Emile Iweins.qui
éiait le fils du Président du siège, il y a 5o ans.
A Tencontre de la plupart d'entre eux, qui
passèrent de vie a tiépas, et dont je souhaite,
en passant, qua les anes immortelles vivent
a jamais en gloire et em paix par la gracieuse
nénédiction du Maitre de la vie et de la mort,
Vous avez eu le bonheur d'aiteindre le
antnvei saire de votre naissance et le 5ome
anniversaire de votre vie de Barreau.
Nous, les jeunts, qui avons le bonheur de
Vous voir jouir encore de la plénitude de vos
forces physiques et intelL ciuelles, nous nous
réjouissons aujourd'hui, avec les Membres de
votre honorable familie et avec lts Magistrats
et Employés du Tribunal, de la bonne con
servation de votre piécieuse santé nous éle-
vons complaisamment nos regards vers votre
science et savoir faire, votre éloquence, votre
amabilité, votre serviabilité, et l'estime et
l'affection qu'ont pour Vous tous les Yprois
nous sommes enchantés de la considération
que votre présence a apportée et continue
d'apporttr au Barreau d'Ypres; nous saluors
avec fier;la croix de Chevalier de l'Ordre
de Léopold que Sa Majesté le Roi a voulu
épingler sur votre poitrine en reconnaissance
de vos mérites nous Vous honorons et
apprécions pour la clarté que Vous avez jetée
pendant 5o ans sur les aftaires embrouillées
qui vous étaient confiées pour les heureuses
solutions que Vous avez contribué a trouver
aux litiges en apparence insolubles pour les
justes jugements que Vous avez aidé a tiltrer
d'un examen approfondi, et pour toutes les
peines que Vous Vous êtes données pour